Corps et pied mouchetés de taches jaunes et bleu marine
Rhinophores blancs avec lamelles rouges
Branchies blanches avec deux lignes rouges
Doris peinte, doris fardée
Mottled doris, painted hypselodoris, fire glossodorid (GB)
Doris marmorata Audoin, 1826
Doris infucata Rüppel et Leuckart, 1831
Chromodoris runcinata Bergh, 1877
Glossodoris runcinata Bergh, 1877
Chromodoridella mirabilis Eliot, 1905
Indo-Pacifique tropical, mer Rouge, Méditerranée orientale
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]On la rencontre dans l'océan Indien tropical (y compris Mayotte et La Réunion), en particulier sur la côte est de l'Afrique du Sud, et l'océan Pacifique tropical Ouest (dont la Nouvelle-Calédonie). Elle est aussi présente en mer Rouge et elle a été plusieurs fois rencontrée en Méditerranée orientale (Israël, Chypre...). C'est donc une migrante lessepsienne*.
Cette limace vit sur les fonds rocheux de la zone infralittorale* et dans les récifs coralliens peu profonds, entre 3 et 20 m.
C'est une espèce tolérante aux conditions portuaires ou intertidales*.
Le corps de cette doris est ovale, allongé, plus épais et haut au milieu. Adulte, elle mesure communément entre 30 et 55 mm, le maximum annoncé étant de 70 mm.
Sa livrée, tant sur le corps que sur le pied*, est de couleur crème, bleu grisâtre ou verdâtre, mouchetée de taches jaunes et de points bleu marine et noirs. Sur certains spécimens, on peut observer sur le manteau*, une rangée de taches bleu foncé sur le bord, formant parfois une bande continue, et une ligne plus interne de taches jaunes.
Il est probable que cette doris porte des taches plus denses pour les individus de l'océan Indien que pour ceux du Pacifique.
Les rhinophores* lamelleux et rétractiles sont bleu pâle à la base, puis blancs avec des lamelles rouge orangé. Ils sont assez gros.
Les branchies*, blanches, comprennent 10 à 12 panaches autour de l'anus, avec une fine ligne rouge orangé le long des bords internes et externes.
Les juvéniles n'ont pas, le plus souvent, de taches bleu marine et les taches jaunes sont larges.
Hypselodoris infucata se distingue de Hypselodoris obscura (Stimpson, 1855) et de Hypselodoris kanga Rudman, 1977 par ses taches sombres de chaque côté du manteau et par la pigmentation rouge des lamelles de ses rhinophores.
D'autre part, Hypselodoris kanga possède, sur ses branchies, dont chaque panache est de section triangulaire, deux lignes externes rouges et des taches jaunes et blanches entre les branchies. Chez H. infucata, chaque panache est dans un seul plan.
Les radulas* montrent aussi des différences : les dents seraient bicuspides* chez H. obscura et tricuspides* chez H. infucata.
Certains auteurs pensent que H. infucata et H. obscura seraient une même espèce.
En Australie, Hypselodoris saintvincentia Burn, 1962 diffère par la coloration du manteau, le système génital et les caractéristiques de la radula.
Cette limace se nourrit principalement des éponges encroûtantes du genre Dysidea.
La doris peinturlurée se reproduit par voie sexuée. C'est un hermaphrodite* ovipare*.
L'orifice génital se trouve sur le côté droit et les individus se mettent tête-bêche pour l'accouplement.
La ponte ressemble à un ruban disposé en spirales blanchâtres. Les larves* éclosent cinq jours après la ponte et mènent une vie planctonique* qui dure environ trois semaines.
On la rencontre en général sur des éponges du genre Dysidea dont elle se nourrit.
D'après Behrens, elle fait partie des limaces qui rampent sur des poissons à l'affût, comme les Scorpénidés.
C'est une espèce diurne commune, mais on peut aussi la rencontrer la nuit.
C'est une espèce lessepsienne. Elle a migré de la mer Rouge vers la Méditerranée, vraisemblablement transportée par des navires (Özvarol).
On peut expliquer par sa coloration variable le nombre de synonymes pour cette espèce.
Sur WoRMS, le site de référence de DORIS, la description d'origine est datée de 1831. Or, dans le recueil "Atlas zu der Reise im nördlichen Afrika", les publications concernant les "invertébrés" datent de 1828. Il peut donc subsister un doute sur la date de description, entre 1828 et 1831.
Doris peinturlurée est une proposition du site DORIS qui s'approche de la traduction du nom scientifique.
Hypselodoris : du grec [hypso] = élevé, sublime et du grec [Doris] = Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 néréides
infucata : du latin [infucatus] = peint, fardé, verni.
Numéro d'entrée WoRMS : 139151
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Chromodorididae | Chromodorididés | Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées. |
Sous-famille | Miamirinae | Miamirinés | |
Genre | Hypselodoris | ||
Espèce | infucata |
Allure générale
Le corps de cette doris est ovale, allongé, plus épais et haut au milieu. Adulte, elle mesure entre 30 et 55 mm.
Bali, Indonésie, 15 m
16/04/2009
Individu grisâtre
Sur certains spécimens, on peut observer sur le manteau, une rangée de taches bleu foncé sur le bord et une ligne plus interne de taches jaunes.
Lembeh, Indonésie, 7 m
04/2009
Robe
La livrée de cette doris, tant sur le corps que sur le pied, est de couleur crème, bleu grisâtre ou verdâtre, mouchetée de taches jaunes et de points bleu marine et noirs.
Lembeh, Indonésie, 11 m
17/01/2012
Substrat
Cette limace vit sur les fonds rocheux de la zone infralittorale et dans les récifs coralliens peu profonds, entre 3 et 20 m.
Lembeh, Indonésie, 11 m
17/01/2012
De Mayotte
Celle-ci semble s'adapter au substrat détritique.
Notez que les branchies sont entièrement rentrées.
Bamboo est, Mayotte (976), 5 m
24/05/2010
Rhinophores et branchies
Les rhinophores lamelleux et rétractiles sont bleu pâle à la base, puis blancs avec des lamelles rouge orangé. Ils sont assez gros. Les branchies, blanches, comprennent 10 à 12 panaches autour de l'anus, avec une fine ligne rouge orangé le long des bords internes et externes.
Bali, Indonésie
13/04/2009
Ponte
La ponte est enrubannée en spirales blanchâtres.
Malapascua, Gato Island, Philippines, 24 m
01/03/2012
Hypselodoris kanga ?
Les deux traits rouges sur chaque panache des branchies laissent penser qu'il s'agit là de Hypselodoris kanga.
Lembeh, Indonésie
16/04/2006
Rédacteur principal : Annie BOUXIN
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
Rudman, W.B., 1999 (April 11) Hypselodoris infucata (Ruppell & Leuckart, 1831). [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.
Özvarol Y., Gökoglu M., Karabacak G.S., 2010, First report of Hypselodoris infucata in the Gulf of Antalya, Levantine coast of Turkey, Eastern Mediterranean, Aquatic Invasions, 5 Sup.1, 109-111.
Johnson R., 2001, The Hypselodoris infucata, H. obscura and H. saintvincentius species complex, with remarks on the genus Brachychlanis Ehrenberg, 1831, Journal of Natural History, 35(9), 1371-1398.