Couleur jaune pâle à rouge sang
Forme de coussin dans les zones exposées
Forme plus massive avec expansions en milieu abrité
Eponge chewing gum
Crumb-of-bread sponge (GB), Bleke piekjesspons (NL)
Quelques 17 noms en synonymie ont été donnés à cette éponge, en voici les principaux :
Spongia perlevis Montagu, 1814
Hymeniacidon perleve (Montagu, 1814)
Hymeniacidon sanguinea (Grant, 1826)
Hymeniacidon caruncula Bowerbank, 1858
Polymastia mammeata Bowerbank, 1866
Raphiodesma simplissima Bowerbank, 1874
Hymeniacidon virgulata Bowerbank, 1882
Axinella cristagalli Maas, 1894
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette éponge très commune est présente sur les côtes occidentales des îles Britanniques, en mer du Nord (Pays-Bas, Belgique), en Manche (Pas-de-Calais, côtes normandes, îles anglo-normandes, Bretagne), dans l'océan Atlantique Nord-Est ainsi que sur les côtes occidentales de la Méditerranée.
Des spécimens du même nom ont été recensés dans de nombreux endroits du globe (océan Arctique, côtes africaines de l'archipel des Açores jusqu'à l'Afique du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande) mais elles pourraient appartenir à une ou plusieurs espèces différentes.
Cette espèce vit sur les fonds rocheux, entre l'étage médiolittoral* inférieur et 40 m de profondeur, dans des zones limoneuses exposées à un peu de courant. Elle tolère cependant les zones abritées des courants et peu exposées aux vagues. Elle peut également, fixée à un caillou ou une coquille de mollusque, fréquenter les fonds meubles souvent vaseux comme les ports ou les estuaires où seuls ses oscules émergent. Elle supporte des variations de température et de salinité importantes.
Cette espèce, de couleur jaune pâle, orange vif à rouge sang voire rose orangé, est très polymorphe*. Elle peut prendre la forme de coussins plus ou moins mamelonnés d'une dizaine de centimètres de diamètre et peu épais (3 cm environ) dans les zones les plus exposées de l'infralittoral*. Dans les milieux abrités elle a tendance à former des formes plus massives jusqu'à 30 cm de diamètre et quelques 10 cm de hauteur, aux nombreuses et courtes expansions ou papilles*, souvent couvertes de sédiment. Les oscules* peu nombreux s'ouvrent à l'extrémité des papilles. Sa consistance est ferme et compressible. On observe parfois une membrane translucide qui recouvre la surface de l'éponge et forme comme un col autour des oscules.
Le squelette de l'ectoderme*, observé au microscope, forme une croûte compacte où les spicules* sont disposés en paquets, de façon confuse, se croisant dans toutes les directions. Le squelette du choanoderme* est, quant à lui, moins dense avec des spicules en paquets plus légers ou éparpillés de façon désordonnée.
Amphilectus fucorum : surface criblée de petits trous, présence d'expansions en fins filaments.
Crella rosea : oscules avec des canaux rayonnants, de couleur plus translucide.
Halichondria panicea : oscules au sommet de cheminées régulières, couleur jaune vert.
Seule une étude des spicules, très différents selon les espèces, au microscope permettra une identification certaine.
Les éponges sont des animaux filtreurs qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas en général 3 micromètres. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules* ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
La reproduction peut être sexuée* ou asexuée*.
Cette espèce est souvent en épibonte* des crampons de laminaires. Elle est associée parfois à des bryozoaires*, à de petites éponges du genre Sycon et à de petits crustacés amphipodes* de la famille des gammaridés qui courent sur toute son étendue. Elle peut englober au cours de sa croissance de petites algues rouges ou vertes ainsi que des tubes de vers polychètes* spionidés qui dépassent de sa surface.
Cette éponge possède des spicules mégasclères*. Ce sont des styles* légèrement courbés de 152-475 µm x 3-12 µm. Certains possèdent un faible gonflement à leur extrémité.
On notera l'absence de microsclères* chez cette espèce.
Sa durée de vie est estimée à 2 ans (Burton).
Sa couleur devient noire ou bien brun foncé quand elle conservée dans l'alcool.
Sa large tolérance aux divers facteurs écologiques (température, salinité, hydrodynamisme, lumière, exondation ou pollution) en fait un bio-indicateur très intéressant pour connaître certains caractères physico-chimiques de l'eau de mer et leur évolution. Des études sont en cours pour étudier sa capacité de dépollution bactérienne de l'eau de mer. L'efficacité de cette espèce dans la surveillance de la qualité des eaux des ports ou des bassins d'élevage piscicole est en effet clairement établie.
Il faut noter que cette éponge est celle qui remonte le plus haut dans l'étage infralittoral et qu'elle résiste parfaitement à l'exondation* lors des marées de vive eau en Manche ou en Atlantique.
Miettes de pain : espèce friable comme du pain.
Hymeniacidon : du grec [hymèn] = membrane et [acid] = épineux, faisant référence à la membrane translucide qui recouvre parfois cette éponge et aux spicules épineux.
perlevis : mot latin = très léger, comme l'aspect que donne la surface de cette éponge.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Halichondrida | Halichondrides | Squelette sans organisation visible. |
Famille | Halichondriidae | Halichondriidés | |
Genre | Hymeniacidon | ||
Espèce | perlevis |
Nombreuses papilles
Dans les milieux abrités elle a tendance à former des formes plus massives jusqu’à 30 cm de diamètre et quelques 10 cm de hauteur, aux nombreuses et courtes expansions ou papilles*.
Pertuis Vauban-Eure, Le Havre (76), 4 m
22/05/2011
En zone limoneuse
Cette espèce vit sur les fonds rocheux, entre l’étage médiolittoral* inférieur et 40 m de profondeur, dans des zones limoneuses exposées à un peu de courant.
Bassin de la Barre, Le Havre (76), 6 m
28/11/2009
Couleur jaune pâle
Cette espèce, très polymorphe*. est parfois de couleur jaune pâle.
Bassin de la Barre, Le Havre (76), 1 m
28/11/2009
Coussin rouge orangé
Cette espèce peut prendre la forme de coussins rouge orangé plus ou moins mamelonnés.
Iles Chausey, Granville (50), médiolittoral inférieur
10/04/2005
Mamelons
Elle peut prendre la forme de coussins plus ou moins mamelonnés d’une dizaine de centimètres de diamètre et peu épais (3 cm environ) dans les zones les plus exposées de l’infralittoral*.
Iles Chausey, Granville (50), médiolittoral inférieur
08/10/2010
En plaque
Dans les milieux exposés elle a tendance à former des plaques de plusieurs centimètres de diamètre aux nombreuses et courtes expansions ou papilles*, souvent couvertes de sédiment.
Iles Chausey, Granville (50), médiolittoral inférieur
11/10/2008
Supporte l'exondation
Il faut noter que cette éponge est celle qui remonte le plus haut dans l’étage infralittoral* et qu’elle résiste parfaitement à l’exondation* lors des marées de vive eau en Manche ou en Atlantique.
Agon-Coutainville (50), médiolittoral inférieur
12/10/2011
Oscules
Cette éponge peut, sur des fonds meubles, se fixer à des cailloux ou des coquilles de mollusques, où seuls ses oscules* émergent.
Agon-Coutainville (50), médiolittoral inférieur
12/10/2011
Spicules 25x
Spicules* mégasclères* = styles* 25x. Observation au microscope d'un échantillon récolté en septembre 2011.
Iles Saint-Marcouf (50)
28/08/2012
Spicules 10x
Photo au microscope x 10 = spicules* mégasclères* : styles*.
Plage de Nacqueville, environs de Cherbourg (50), médiolittoral inférieur
19/01/2010
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Gaino E., Cardone F., Corriero G., 2010, Reproduction of the intertidal spone Hymeniacidon perlevis (Montagu) along a bathymetric gradient, The Open Marine Biology Journal, 4, 47-56.
Johnston G., 1842, A history of british sponges and lithophytes, W.H. Lizars, Edinburgh, 1-264, pls I-XXV.
La page d'Hymeniacidon perlevis sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page d’Hymeniacidon perlevis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN