Fine croûte noirâtre qui recouvre les rochers littoraux
Aspect de taches de goudron séchées
Surface très dure, lisse, parfois craquelée
Thalle atteignant 30 cm, parfois davantage
Lichen encroûtant noir, verrucaire marine
Black seaside lichen (GB), Zwarte zeestippelkorst (NL)
Verrucaria maura Wahlenb. 1803 a été jusqu'à il y a peu le nom valide de cette espèce.
Verrucaria zschackeana Erichsen
Verrucaria aractina Wahlenb. 1803
Verrucaria scotina Wedd. 1875
Verrucaria pseudomemnonia Zschacke 1924
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestLa distribution de ce lichen s'étend depuis l'Arctique jusqu'aux côtes du nord-ouest de l'Europe à l'Est, et jusqu'au Massachussets à l'Ouest.
La verrucaire noire est une espèce strictement littorale, qui forme une ceinture noire nette au niveau de la limite de haute mer, sous la zone des xanthories et des ramalines. Elle est souvent associée au lichen encroûtant orange (Caloplaca marina), et au lichen pygmé (Lichina pygmaea).
Son thalle aplati et encroûtant lui permet de résister au ressac, notamment au pied des falaises.
C'est un des rares lichens qui tolère l'immersion.
Le thalle de la verrucaire noire se présente sous la forme d'une fine croûte noirâtre, lisse, fermement ancrée à la roche, dont elle épouse parfaitement la forme. Sa surface est lisse, parfois craquelée, alvéolée et très dure au toucher.
Au premier abord, un thalle de Hydropunctaria maura évoque une tache de goudron séché, qui peut atteindre un diamètre de 30 centimètres, parfois plus. Les grandes surfaces minérales recouvertes résultent de la confluence de nombreux thalles, dont les bords sont peu distincts. A leur surface s'élèvent de minuscules coupes noires peu visibles, les apothécies*, qui constituent les organes de reproduction du lichen.
La verrucaire noire peut être confondue avec une espèce proche, Verrucaria mucosa, mais le thalle de cette dernière est vert bouteille et sa consistance est plus molle, gélatineuse.
Un lichen est une symbiose, une association entre un champignon (hétérotrophe*) et une algue (autotrophe*), parfois une cyanobactérie. La proportion d'algues dans cette association ne dépasse jamais les 10%.
Les hyphes* du champignon absorbent l'eau et les sels minéraux du substrat (roche). L'algue fait la photosynthèse* : à partir des éléments précédents, fournis par le champignon, de CO2 atmosphérique et d'énergie lumineuse, elle synthétise de la matière organique, dont bénéficie en retour le champignon.
Les lichens se reproduisent de manière sexuée ou asexuée.
Sexuée : lorsque deux thalles de Hydropunctaria maura entrent en contact, les hyphes* fusionnent. Il se forme alors des petits organes reproducteurs, les apothécies*, au creux desquelles le champignon fabrique des spores. Celles-ci sont disséminées par l'eau et le vent. Si les conditions le permettent, les spores seront à l'origine de nouveaux champignons, dont les tissus seront colonisés secondairement par les algues.
Asexuée : une simple fragmentation du thalle peut engendrer de nouveaux organismes, génétiquement identiques.
L'association symbiotique entre les deux organismes (champignon et algue) permet au lichen d'acquérir de nouvelles propriétés : il a la capacité de résister aux conditions extrêmes de l'étage supra-littoral* : résistance à la salinité, à de grandes variations de température, et résistance à la dessiccation provoquée par l'exposition au vent et au soleil.
Le lichen est en outre capable de retenir une quantité d'eau équivalente à 35 fois son poids !
Les lichens sont très résistants aux variations des conditions environnementales, et notamment à la pollution. Capables d'emmagasiner et de stocker divers polluants atmosphériques, ils permettent une purification de l'air et constituent de véritables marqueurs (ou bio-indicateurs), témoins de la qualité d'un biotope.
Capable de coloniser la roche nue, la verrucaire noire a un rôle pionnier. Elle participe de manière importante à l'érosion des roches.
Sa croissance est très lente (moins de 1 mm par an).
La verrucaire noire est broutée par la littorine bleue (Melarhaphe neritoides).
Verrucaire noire est la traduction du nom scientifique.
Lichen encroûtant noir, à cause de la texture et de la couleur du thalle.
Verrucaria : du latin [verruca] = verrue,
maura : du latin [maura] = noir.
Le thalle de la verrucaire noire épouse parfaitement les moindres aspérités de la roche, sa surface peut ainsi présenter des petites bosses dures.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Ascomycota | Ascomycètes | Champignons dont le thalle se reproduit grâce à des spores contenues dans des asques. |
Classe | Eurotiomycetes | Eurotiomycètes | |
Ordre | Verrucariales | Verrucariales | |
Famille | Verrucariaceae | Verrucariacées | |
Genre | Hydropunctaria | ||
Espèce | maura |
Un lichen encroûtant noir
Le thalle de la verrucaire encroûte solidement la surface des roches littorales du nord-ouest de l'Europe, sous la forme d'une fine couche noirâtre.
Havre de Bombec, cap de la Hague (50)
27/04/2008
Une tache d'hydrocarbure ?
Eh non... Au premier abord, la confusion est fréquente. Il s'agit bel et bien d'un lichen, dont le thalle épouse parfaitement le relief de la roche.
Trégastel (22)
04/08/2007
Association fréquente
La verrucaire noire est fréquemment associée au lichen encroûtant orange, Caloplaca marina.
Tatihou (50)
14/09/2008
Une ceinture nette
La verrucaire noire forme une couche sombre nettement visible au niveau de la zone de haute mer, sous la zone des xanthories et des ramalines. A droite, des thalles de la pelvétie, Pelvetia canaliculataPelvetia canaliculata.
Trébeurden (22)
07/08/2006
Prédateurs
La littorine bleue (Melarhaphe neritoides) se nourrit de différentes espèces de lichens, dont la verrucaire noire. On en dénombre ici 3 individus. Sur la gauche, une littorine des rochers, Littorina saxatilis.
Landrellec (22), estran
24/04/2009
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI