Semblable à une minuscule araignée (mais les acariens ne sont pas des araignées) généralement de couleur rouge ou orange
De forme globuleuse
Excellent nageur en eau stagnante
4 paires de pattes ciliées pour l'adulte, 3 paires pour la larve
Adulte évoluant librement
Larve vivant fixée en parasite sur un insecte
Hydrachnelle
Water Mite (GB), Idracnella (I), Hidracna (E), Kugelmilbe (D), Watermijt (NL)
Cosmopolite (essentiellement eau douce)
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Indo-Pacifique, ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-OuestCosmopolite (essentiellement eau douce).
La diversité de ces acariens permet d'en trouver dans des mares temporaires qui ne s'assèchent pas rapidement ou dans des étangs, aussi bien dans des eaux surchargées en matières organiques et à la limite de l'anoxie* que dans des eaux oligotrophes* peu minéralisées. Ils privilégient les zones riches en végétaux ainsi que la couche d'eau proche du substrat mais peuvent également se trouver en eau libre. Ils ne sont pas présents dans les zones fortement polluées.
Quelques espèces sont présentes en eau saumâtre et même en mer.
Ils ressemblent à de petites araignées de couleur vive, généralement rouge à orange, d'une taille comprise entre quelques microns et quelques millimètres, de forme globuleuse. Contrairement aux araignées, le corps n'est pas divisé en céphalothorax + abdomen, sauf pour le sous-ordre Oribatei. Chez la plupart des espèces, l'adulte possède 4 paires de pattes ciliées (soies natatoires) qui en font un excellent nageur des eaux stagnantes. Les espèces de ruisseaux possèdent des pattes garnies de soies raides et de grosses griffes pour se fixer plus facilement. La larve vit fixée en parasite sur un hôte (insecte) et possède 3 paires de pattes.
On peut compter environ 420 espèces d'hydracariens groupées en 9 super-familles dont la présence en France est confirmée (chiffres variables selon les auteurs). La moitié d'entre-elles ont une taille inférieure au millimètre. Seuls quelques genres sont suffisamment grands pour être observés en plongée. En particulier :
- Eylais sp. : ils sont grands jusqu'à 6 mm, les pattes comme le corps sont rouge vif ;
- Hydrachna sp. : jusqu'à 2 mm, ils sont de couleur rouge sombre. Hydrachna globosa est une espèce parasite très fréquente ;
- Limnesia sp. : de 2 à 4 mm, ils sont de couleur rouge vif avec des motifs noirs ;
- Limnochares aquatica : d'une taille de 2 à 4 mm, rouge-orangé, sa forme est quasi rectangulaire et il ne nage pas ; c'est un parasite des Gerris ;
- Pentatax sp. : au maximum à peine plus d'un millimètre, ils vivent à l'intérieur des anodontes et des unios ;
- Piona sp. : leur taille est de 2 à 3 mm, de couleur brun-rouge, leur forme est ovale ; ils sont très mobiles.
Remarque : l'utilisation d'un microscope est indispensable pour parvenir à une détermination fiable tout en suivant des clés de détermination pas toujours évidentes.
Si Hydrachnidia ne représente pas l'ensemble des acariens aquatiques d'eau douce, c'est le groupe le plus nombreux et le plus présent. Généralement les adultes des espèces des autres groupes ne nagent pas.
À l'état larvaire, le régime alimentaire est celui d'un parasite. Ses pièces buccales suceuses lui permettent d'aspirer les fluides corporels de son hôte. Le juvénile est fréquemment rencontré sur les grandes punaises aquatiques telles que la ranatre et les odonates (libellules et demoiselles). Il est également présent à l'intérieur des mollusques.
Adulte, il devient prédateur. Les proies préférentielles sont des larves d'insectes aquatiques, de crustacés. Les proies de grandes tailles font d'abord l'objet de morsures, afin d'inoculer des toxines, avant de procéder à une attaque groupée.
Les sexes sont séparés. La reproduction de beaucoup d'espèces est encore inconnue. Nous ne traiterons ici que du genre Piona à titre d'exemple.
Chaque femelle pond entre 30 et 50 œufs qu'elle fixe sur un support. L'éclosion a été observée en laboratoire, dans une eau à 15 °C : elle se produit une vingtaine de jours après la ponte.
Le développement chez les hydracariens consiste en une succession de six phases dont trois sont actives : larve, deutonymphe et adulte. Trois autres phases entraînent perte de mobilité et faculté de se nourrir. Le 1er stade nymphal, appelé protonymphe, est souvent visible sur les ranatres : ils ressemblent à des sacs, avec des pattes atrophiées. La larve a une durée de vie courte et doit parasiter un invertébré pour survivre. La dispersion et la dissémination de pièce d'eau en pièce d'eau sont assurées grâce aux insectes ailés qu'elle parasite.
Ils indiquent la qualité d'une biocénose*, en raison des conditions indispensables aux différentes étapes de leurs cycles de développement.
Ils interviennent comme régulateur des populations d'insectes aquatiques.
La couleur vive (rouge, orange, …) pourrait constituer un répulsif pour les prédateurs (insectes, poissons).
Les hydracariens ne remontent pas en surface pour respirer. Leur système trachéen est constitué de deux stigmates placés sur l'appareil buccal qui vont jusqu'à deux cavités remplies d'air d'où partent les branchies principales.
Une étude récente (2010) a conclu que la faune des hydracariens des Pyrénées, des Alpes françaises et de la Corse est relativement bien connue. Dans le reste de la France : celle des eaux courantes est mal connue, et celle des eaux stagnantes est très mal connue. Une exception : le genre Arrenurus dans le sud de la France.
Hydracarien : du latin [hydr] = eau, qui vit dans l'eau, et du grec [akari] = ciron (un acarien vivant sur la croûte de certains fromages).
Hydrachnidia : du latin [hydr] = eau, qui vit dans l'eau, et d'Arachné (jeune fille changée en araignée) en rapport avec la forme qui évoque celle de l'araignée.
sous-cohorte : dans la classification classique des êtres vivants (taxinomie), la cohorte correspond au niveau Super-ordre ; la sous-cohorte se situe entre le Super-ordre et l'Ordre.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Chelicerata | Chélicérates | Corps divisé en prosome* et opisthosome*. Chélicères et Pédipalpes. 4 paires de pattes locomotrices. |
Classe | Arachnida | Arachnides | Corps formé d’un céphalothorax et d’un abdomen. Présence de chélicères. Huit pattes (4 paires). |
Sous-classe | Acari | Acariens | Chélicérates terrestres ou aquatiques, libres ou parasites, caractérisés par une fusion des 3 régions du corps : le corps n'est pas métamérisé. |
Super ordre | Acariformes | Acariformes | |
Genre | Hydrachnidia | ||
Espèce | (sous-cohorte) |
Identification
Ils ressemblent à de petites araignées de couleur vive, généralement rouge à orange, d’une taille comprise entre quelques microns et quelques millimètres, de forme globuleuse.
Remarque : la sphère sur laquelle ils s'aglutinent n'a pas encore pu être identifiée. Gélatineuse avec des petites sphères : peut-être une ponte de gastéropode (certains ont avancé le genre Valvata).
Lac de Viry-Chatillon, Ile de France, 3 m
07/05/2011
A la loupe
On remarque bien les 4 paires de pattes ciliées qui en font un excellent nageur. Les chélicères, appendices buccaux caractéristiques des arachnides, sont bien visibles. A noter, la forme globuleuse et la couleur rouge.
Il s'agit probablement d'un Limnesia sp.
Binoculaire en laboratoire, lac de Roeux (62)
06/2006
Quelques hydracariens
On peut compter environ 420 espèces d’hydracariens groupées en 9 super-familles dont la présence en France est confirmée (chiffres variables selon les auteurs). La moitié d’entre-elles ont une taille inférieure au millimètre. Seuls quelques genres sont suffisamment grands pour être observés en plongée.
Ekeren - Anvers (Belgique), entre 3 et 0,5 m
06/06/2007
Sur la végétation
Il s'agit probablement d'un mâle Piona sp. La taille est de 2 à 3 mm, la couleur brun-rouge et la forme ovale. Ils sont très mobiles.
Etang du Duzillet, Saint-Triphon (Suisse), 2,5 m
10/10/2008
Hydracarien sur fond détritique
Ils privilégient les zones riches en végétaux ainsi que la couche d’eau proche du substrat mais peuvent également se trouver en eau libre.
Ekeren - Anvers (Belgique), entre 3 et 0,5 m
06/06/2007
Attirés par la lumière
La taille du phare de plongée donne une bonne idée de la petitesse de ces espèces.
N/A
10/07/2011
Alimentation des adultes
Les proies préférentielles sont des larves d'insectes aquatiques, de crustacés. Les proies de grandes tailles font d'abord l'objet de morsures, afin d'inoculer des toxines, avant de procéder à une attaque groupée.
Challière, Lac du Bourget, Savoie, 10m, jour
27/08/2017
Ponte
Les sexes sont séparés. La reproduction de beaucoup d’espèces est encore inconnue.
Région Centre, 30 cm
02/04/2012
Hydracarien qui pond
Observation d'un hydracarien qui pond. Les oeufs sont également visibles par transparence dans l'animal
Carriere de Dour, Belgique
3m
23/05/2019
Alimentation des larves
À l'état larvaire, le régime alimentaire est celui d'un parasite. Ses pièces buccales suceuses lui permettent d'aspirer les fluides corporels de son hôte. Ici sur un couple de Ischnura elegans.
Étang de Moisan, Messanges (40)
21/06/2012
Dispersion
La larve a une durée de vie courte et doit parasiter un invertébré pour survivre. La dispersion et la dissémination de pièce d'eau en pièce d'eau sont assurées grâce aux insectes ailés qu'elle parasite. ici sur un Lestes dryas.
Indre-et-Loire (37)
06/06/2020
Vue ventrale, sous optique
Les verrues de part et d'autre de l'ouverture génitale et les plaques épimérales (coxae*) de forme caractéristique plaident pour le genre Piona.
Prélèvement : étang Neuf de Saint-Connan (22)
04/2002
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Rédacteur : Vincent MALIET
Vérificateur : Sandra SOHIER
Responsable régional : Michel KUPFER
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Peyrusse V. & Bertrand M., 2001, Les acariens aquatiques de France, Insectes, 123, 3–6.
Smit H., van der Hammen H., 2000, ATLAS VAN DE NEDERLANDSE WATERMIJTEN (ACARI: HYDRACHNIDIA), Nederlandse faunistische mededelingen, 266 p.
Smit H., Gerecke E., 2010, A checklist of the water mites of France (Acari: Hydrachnidia), Acarologia, 50(1), 21–91.