Colonies toujours rampantes et intimement soudées au substrat
Tubes épais, gélatineux, linéaires, peu ramifiés, cylindriques, collés au substrat sur toute leur longueur
Enveloppe extérieure généralement incolore et transparente
Pas de septa (= cloison)
Zoïdes de 1 mm dressés verticalement
Lophophore en forme de fer à cheval, avec 42 à 58 tentacules ciliés
Gestippeld mosdiertje (NL)
Plumatella punctata Hancock, 1850
Plumatella vesicularis Leidy, 1854
Plumatella vitraea Hyatt, 1868
Hyalinella vesicularis Jullien, 1885
Hyalinella vitraea Jullien, 1885
Plumatella lophopoidea Kafka, 1885
Plumatella punctata Kraepelin, 1887
Hyalinella punctata Loppens, 1908
Europe, Amérique, nord de l'Asie
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestLa présence de colonies de H. punctata est certaine pour toute la région holarctique* (Amérique du Nord, Europe, nord de l'Asie) ainsi que l'Amérique du Sud. Les signalements de sa présence ailleurs dans le monde, signalements qui en feraient une espèce cosmopolite, sont encore en cours de validation.
L'espèce est nettement moins fréquente que les autres bryozoaires d'eau douce.
On trouve les colonies principalement dans les lacs et les eaux à courant lent et calme. Elles sont fixées à différents substrats solides : roches, bois, roseaux, etc. Elles préfèrent les eaux mésotrophes* ou eutrophes* (= moyennement à richement chargées en éléments minéraux).
Les Bryozoaires sont de minuscules animaux coloniaux dont les individus se présentent sous la forme d'une petite logette souple ou calcifiée appelé cystide* dans lequel se trouve le reste du corps (polypide*) qui comprend un grand estomac en U, une couronne de tentacules* appelée lophophore*, et un ganglion* nerveux cérébroïde*.
Les colonies (ou zoara*) sont de formes variées : largement ouvertes ou compactes et massives. Elles sont toujours rampantes et intimement soudées au substrat*. Elles sont formées par des tubes épais, linéaires et cylindriques qui sont collés au substrat sur toute leur longueur. Ils sont peu ramifiés et peuvent s'agglutiner. Certains tubes peuvent former un bourrelet à leur extrémité (juste en dessous du lophophore). La colonie présente de nombreux individus (les zoécies* ou zoïdes*) dressés verticalement et d'une taille d'un millimètre. Il n'y a pas de cloisons (septa*) entre eux.
L'enveloppe extérieure (ou ectocyste*) de chaque individu de la colonie est généralement incolore et transparente. Elle n'a ni carène* ni incrustation ni sillon ni émargination*. Elle est souvent, mais pas toujours, uniformément recouverte de points blancs dont on ignore la fonction et qui ont donné le nom scientifique de l'espèce : punctata. Par transparence, l'enveloppe laisse voir un intérieur blanc-jaunâtre. Le lophophore est en forme de fer à cheval et comporte de 42 à 58 tentacules ciliés.
Chaque individu comporte un grand nombre d'éléments opaques et ovoïdes visibles par transparence : ce sont des bourgeons dormants appelés statoblastes* (voire § Reproduction). De couleur brun foncé, plus rarement brun clair, il peut y en avoir environ une vingtaine. Ils ont une taille de 0,50 mm de longueur sur 0,35 mm de largeur.
Hyalinella punctata est très ressemblante aux différentes espèces de Plumatella mais ses polypides* sont plus larges, hyalins et fragiles. Elle ne forme pas de sessoblastes*.
Plumatella repens dont certaines colonies peuvent être gazonnantes ou en croûte ; les branches de la colonie sont très ramifiées et rayonnent irrégulièrement autour d'un centre (lieu de départ de la colonie) ; les dernières ramifications de chaque branche peuvent être couchées ou légèrement dressées.
H. punctata se nourrit de toutes les particules qui peuvent passer par l'ouverture de la bouche des polypides, essentiellement du phytoplancton* et des bactéries. L'alimentation se fait aussi bien par filtration à l'aide des cils que par utilisation active des tentacules du lophophore.
Les colonies participent ainsi au filtrage de l'eau et au recyclage des nutriments.
Les bryozoaires se reproduisent par voie asexuée suivant deux modalités, et par voie sexuée.
Hyalinella punctata a une reproduction principalement asexuée.
Elle peut se faire par accroissement de la colonie qui produit des nouveaux individus à partir de bourgeons d'accroissement.
Le deuxième mode est la production de statoblastes. Ce sont des organes de résistance qui se développent dans la partie basse de l'animal. Ils sont de forme ovale, environ 500 x 350 µm, avec un anneau pneumatique (flotteur) entourant la capsule qui héberge le matériel germinatif. De couleur brun foncé presque noir (rarement brun clair), ils sont libérés quand la colonie se désagrège. Le flotteur jusque là dégonflé, se remplit d'air et les flottoblastes* (= statoblastes flottants) sont emportés par les courants mais également par les oiseaux aquatiques (attachés aux pattes ou dans l'intestin quand les colonies sont mangées) et probablement par les poissons. Quand les conditions environnementales redeviennent favorables (ces conditions sont encore mal connues), les enveloppes des statoblastes s'ouvrent et donnent naissance à un jeune zoïde : l'ancestrule*. Il faut signaler que les études récentes ont établi qu'il n'y a pas de sessoblastes* (statoblastes fixés au substrat avec un anneau réduit à une lame chitineuse ne jouant pas le rôle de flotteur) chez cette espèce.
La reproduction sexuée donne naissance à une larve* d'un millimètre de longueur sur un demi-millimètre de largeur qui nage activement avant de se fixer sur un nouveau support où en quelques minutes, elle se transforme en zoïde*.
Cette espèce peut servir d'hôte au parasite Buddenbrockia plumatellae qui appartient à la classe des myxozoaires (classe longtemps placée dans les protozoaires et qui est désormais classée dans l'embranchement des cnidaires).
Le système nerveux est rudimentaire et se réduit à un ganglion cérébroïde, situé à la base du lophophore, et à quelques fibres nerveuses qui en partent.
La respiration se fait par la peau, en particulier au niveau des tentacules.
Nom proposé par DORIS, traduction française du nom scientifique.
Hyalinella : du grec [hyalin] = de verre, hyalin ; en allusion à l'aspect incolore et transparent de la surface des tubes.
punctata : du latin [punctum] = point, petit trou ; en allusion aux nombreuses taches blanches signalées dans la première description de l'espèce faite par Hancock.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Phylactolaemata | Phylactolèmes | Exclusivement en eau douce (sans vase excessive). Les zoïdes sont cylindriques et le lophophore est en forme de fer à cheval (sauf chez Fredericella). Les zoécies ne sont pas calcifiées et les zoïdes sont tous identiques. |
Ordre | Plumatellida | Plumatellides | |
Famille | Plumatellidae | Plumatellidés | Colonies cornées ou charnues, tubuleuses, constituant des zoaria de formes variables, mais surtout étalés et rameux, quelquefois dendroïdes ; ces zoécies sont soudées entre elles ou bien tout à fait libre les unes des autres, sauf à leur point d'origine. Vers la fin de leur vie on les rencontre ordinairement plus ou moins remplies de statoblastes dépourvus d'épines marginales; ces statoblastes sont libres et fixes, ou simplement libres. |
Genre | Hyalinella | ||
Espèce | punctata |
Identification
Les colonies (ou zoaria*) sont de formes variées : largement ouvertes ou compactes et massives. Elles sont toujours rampantes et intimement soudées au substrat*. Elles sont formées par des tubes épais, linéaires et cylindriques qui sont collés au substrat sur toute leur longueur. Ils sont peu ramifiés et peuvent s'agglutiner. Certains tubes peuvent former un bourrelet à leur extrémité (juste en dessous du lophophore*).
Pays-Bas, prélèvement
N/A
Colonie
La colonie présente de nombreux individus (les zoécies* ou zoïdes*) dressés verticalement et d'une taille d'un millimètre. Le lophophore* est en forme de fer à cheval et comporte de 42 à 58 tentacules* ciliés.
Remarque : les petits points blancs visibles sur la photo sont très probablement des Vorticellidés.
Pays-Bas
N/A
Zoïde au microscope
L’enveloppe extérieure (ou ectocyste*) de chaque individu de la colonie est généralement incolore et transparente. Elle n'a ni carène* ni incrustation ni sillon ni émargination*. Elle est souvent, mais pas toujours, uniformément recouverte de points dont on ignore la fonction et qui ont donné le nom scientifique de l'espèce : punctata. Par transparence, l'enveloppe laisse voir un intérieur blanc-jaunâtre. Le lophophore* est en forme de fer à cheval et comporte de 42 à 58 tentacules ciliés*. Certains tubes peuvent former un bourrelet à leur extrémité (juste en dessous du lophophore*).
Pays-Bas, prélèvement
N/A
Statoblaste
Il est de forme ovale, grand (environ 500 x 350 µm), avec un anneau pneumatique (flotteur) entourant la capsule qui héberge le matériel germinatif. De couleur brun foncé presque noir (rarement brun clair), il est libéré quand la colonie se désagrège. Le flotteur jusque là dégonflé, se remplit d'air et le flottoblaste* (= statoblaste flottant) est emporté par les courants mais également par les oiseaux aquatiques (attaché aux pattes ou dans l'intestin quand les colonies sont mangées) et probablement par les poissons.
Pays-Bas, prélèvement
N/A
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Correcteur : Gaby GEIMER
Correcteur : Jos MASSARD
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Canning E., Curry A., Okamura B., 2008, Early development of the myxozoan Buddenbrockia plumatellae in the bryozoans Hyalinella punctata and Plumatella fungosa, with comments on taxonomy and systematics of the Myxozoa, Folia Parasitologica, 55, 241-255.
Massard J., Geimer G., 1991, Note sur les Bryozoaires d'eau douce trouvés en diverses stations luxembourgeoises et belges, avec des considérations sur la bryozoofaune de la Sûre et des remarques concernant les statoblastes de Hyalinella punctata (Hancock, 1850), Bulletin de la Société des naturalistes luxembourgeois, 92, 131-148.
Massard A., Geimer G., 2008, Global diversity of bryozoans (Bryozoa or Ectoprocta) in freshwater: an update, Bulletin de la Société des Naturalistes Luxembourgeois, 109, 139-148.
Rogick M., 1939, Studies on Fresh-Water Bryozoa VIII. Larvae of Hyalinella punctata (Hancock) , 1850, Transactions of the American Microscopical Society, 58(2), 199-209.
La page sur Hyalinella punctata sur le site Nederlandse zoetwater bryozoën (mosdieren) - Dutch freshwater bryozoans (moss animals) ; bryozoans.nl