Corail dur colonial
Squelette petit, cylindrique
Sciaphile
Weymouth carpet coral (GB), Corallo nano (I), Coral enano (E), Zwergkoralle (D)
Soljania neapolitana
Gemmulatrochus simplex
Microcyathus neapolitanus
Méditerranée, Atlantique, Manche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]En Atlantique, elle est présente des Canaries aux côtes du Pas-de-Calais et au sud de la Grande-Bretagne. Fréquente sur toutes les côtes sud et ouest de l'Europe et commune en Méditerranée où elle est sans doute présente partout.
Toujours fixée sur un support dur, cette espèce se rencontre à l'ombre (sciaphile*) surtout sous les surplombs, les failles et le plafond à l'entrée des grottes, quelques fois en compagnie du corail rouge (Corallium rubrum) et du corail jaune solitaire (Leptopsammia pruvoti), souvent entre 15 et 35 m (maximum 50 m) en Méditerranée et entre 0 et 25 m dans la Manche.
Espèce coloniale. Les colonies mesurent entre 10 et 50 mm. Elles sont composées de 10 à plus de 200 polypes*. Le diamètre des squelettes calcaires est de quelques millimètres (exceptionnellement 6 mm). De forme toujours cylindrique leur hauteur peut atteindre 30 mm. Les polypes* sont couleur chamois ou brun clair et translucides et leurs tentacules relativement longs. Les septes* sont libres au bout et non pas reliés par une columelle* centrale (détail visible de près).
Elle se distingue de Caryophyllacée spp. (C. inornata, C. smithii,…) qui sont plus gros : diamètre du squelette autour de 10/12 mm.
Ressemble à Polycyathus muellerae, mais dont les colonies et les calices (diamètre de 6 mm, exceptionnellement 12 mm) sont plus grands et les tentacules plus longs.
Les cnidaires sont des animaux filtreurs. Leur nourriture est apportée par les courants (formes polypes). Les proies paralysées par le venin des cnidoblastes* (cellules urticantes présentes sur les polypes) sont digérées dans la cavité centrale grâce à des enzymes*.
Notons que chez les anthozoaires* la forme méduse n'existe pas (ou très réduite). La reproduction asexuée se fait par bourgeonnement de petits polypes. Les polypes frères ne se séparent pas, ils restent reliés entre eux bâtissant une nouvelle colonie. Dans la reproduction sexuée, un œuf fécondé se transforme en larve* capable de nager. Si elle n'est pas dévorée et si elle arrive à se fixer sur un site propice et dur, cette larve planctonique* pourra donner un nouvel individu de Hoplangia durotrix.
Comme tout l’ordre des madrépores* (sauf exception), ces colonies vivent en association avec des algues symbiotiques* qui leurs donnent cette couleur marron.
A priori, ce petit corail dur a été découvert dans la baie de Weymouth dans le sud de L'Angleterre en septembre 1858, remonté par une drague, sur laquelle un bloc de roche est resté accroché ! (d'où son nom de " Weymouth carpet coral " en anglais). Sur ce bloc se trouvait une petite centaine d'individus en petits groupes, et ils servirent à son identification (Gosse, 1860).
Corail nain: petite taille des squelettes calcaires de cette espèce.
Hoplangia : Ce nom de genre a été inventé, en 1860, par le naturaliste britannique Philip Henry Gosse (1810-1888) à partir du grec [hopl-] = arme et [angia] = vase ou coupe. Les septes du squelette calcaire sont hérissés de petits tubercules irréguliers.
durotrix : les Durotriges (une tribu de l’âge du fer) vivaient dans le Dorset (Sud Ouest du Royaume Uni). Les spécimens décrits par P.H. Gosse provenaient de Weymouth bay (côte du Dorset).
Numéro d'entrée WoRMS : 135160
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Scleractinia | Scléractiniaires / Madréporaires | Hexacoralliaires coloniaux (quelques espèces solitaires) produisant un exosquelette calcaire abritant de petits polypes. |
Famille | Caryophylliidae | Caryophylliidés | |
Genre | Hoplangia | ||
Espèce | durotrix |
Colonie propre
Les polypes sont ici rétractés, laissant voir clairement les septes rayonnants et dont 6 d'entre eux sont plus blancs et proéminents.
Grotte, île Verte, La Ciotat (13), 15 m
16/09/2010
Associé à des éponges encroûtantes
Tiboulen du Frioul, Marseille (13), 5 m
24/10/2004
Tapisse les anfractuosités
Dans une petite anfractuosité d’un tombant où est venue se cacher pour la journée cette langouste juvénile, s’est développée une colonie de corail nain qui affectionne les endroits sombres et abrités. Un autre petit corail dur (jaune et solitaire) partage aussi le même biotope: Leptopsammia pruvoti.
Ile du Frioul (Marseille, 13), 32 m
06/2003
Toujours à l'ombre
Ici, les polypes sont rentrés, seul les squelettes du corail nain Hoplangia durotrix sont visibles. Les septes* (lames radiales) sont bien identifiables et il est possible de compter les 6 septes principaux plus proéminents et plus clairs (hexacoralliaire*). Noter au milieu et sous la dentelle de Neptune, la présence d’une petite éponge tubulaire simple de type Sycon (Scypha sp.). Au dessus et au dessous de cette éponge, les polypes* aux extrémités renflées sont ceux de l‘anémone-bijou (Corynactis viridis) et non pas ceux du corail nain (Hoplangia durotrix).
Ile du Frioul (Marseille, 13), 28 m
06/2003
Bourgeonnement
il est facile de compter les 6 septes principaux plus proéminents et plus clairs sur chaque individu de la colonie. La reproduction asexuée se fait par bourgeonnement de petits polypes bien visibles à plusieurs endroits sur cette photo. Les polypes frères ne se séparent pas, ils restent reliés entre eux bâtissant une nouvelle colonie. La fine toile jaune soufre tendue par des spicules* en haut de la photo, est une fragile éponge siliceuse (Démosponge) : Aplysilla sulfurea.
Ilot de L'Elvine, Côte Bleue (13), 24 m
06/05/2006
Dans une grotte
La présence de bulles coincées et laissées par le plongeur nous indique que cette jolie colonie propre se situe vers le plafond de la grotte.
Grotte, île Verte, La Ciotat (13), 15 m
16/09/2010
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Philippe PERRIER
Responsable régional : Michel PEAN
Gosse P.H., 1860, Actinologia Britannica: a history of British sea anemones and corals, London, Van Voorst.
La page d'Hoplangia durotrix dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN