Algue-velours rouge

Hildenbrandia rubra | (Sommerfelt) Meneghini

N° 4290

Méditerranée, Manche, mer du Nord, Atlantique, Indo-Pacifique, Caraïbes

Clé d'identification

Couleur rouge-rosé à rouge-brun presque noir
Thalle encroûtant, épilithe
Très adhérente au substrat, détachable à l’ongle permettant de la distinguer parmi les algues encroûtantes
Surface lisse ressemblant à du velours

Noms

Noms communs internationaux

Hidenbrand’s red weed (GB), Speckkrustenalge (D), Wijnrood korstwier (N)

Synonymes du nom scientifique actuel

Verrucaria rubra Sommerfelt, 1826
Hildenbrandia prototypus Nardo, 1834
Hildenbrandia nardii Zanardini, 1840
Hildenbrandia rosea Kützing, 1843
Hildenbrandia sanguinea Kützing, 1843
Rhododermis drummondii Harvey, 1844

Distribution géographique

Méditerranée, Manche, mer du Nord, Atlantique, Indo-Pacifique, Caraïbes

Zones DORIS : ● Caraïbes, ● Indo-Pacifique, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

Cette espèce cosmopolite est présente en mer du Nord, en Manche, en Atlantique Nord-Est du Spitzberg au nord jusqu’aux archipels de Macaronésie au sud ainsi qu’en Méditerranée. On peut l’observer également en Atlantique Nord-Ouest de l’Etat du Maine à la Floride, aux Caraïbes, sur les côtes orientales de l’Amérique du Sud (Brésil, Uruguay), sur pratiquement toutes les côtes africaines, dans l’océan Indien et dans tout l’océan Pacifique (golfe de Californie, Asie du Sud-Est, Polynésie, Australie).

Biotope

Hildenbrandia rubra est une espèce pérennante* largement répandue dans la zone médiolittorale* et infralittorale*. Épilithe*, elle préfère les fonds rocheux, de cailloutis ou riches en coquilles de mollusques souvent sous le couvert d’algues, dans les anfractuosités ou les grottes. Abondante dans le haut de l’estran*, elle semble être très tolérante aux variations de température, de lumière et de salinité.

Description

Cette algue, de couleur rouge-rosé à rouge-brun presque noir, est facilement reconnaissable par son thalle* encroûtant au contour irrégulier. Elle forme des taches de tailles variables, très adhérentes au substrat*, de 50 à 200 mm de diamètre pour 0,2 à 0,5 mm d’épaisseur. Le thalle est formé de files de cellules verticales, de 3 à 6 µm de diamètre. Sa surface est lisse hormis de petites élévations correspondant aux conceptacles*.

Espèces ressemblantes

On distingue de nombreuses espèces d’algues rouges encroûtantes non calcaires dans l’étage infralittoral. Ces espèces appartiennent à différents groupes et il est souvent nécessaire d’effectuer une étude microscopique afin de les identifier. Cela s’avère donc une affaire de spécialistes. Cependant on peut noter quelques espèces courantes :
Hildenbrandia crouaniorum : présente essentiellement dans le faciès* du maërl*. Néanmoins les deux espèces peuvent parfois cohabiter et l’identification est donc plus difficile. On notera que la couleur de Hildenbrandia crouaniorum est nettement brun-rouge.
Peysonnelia dubyi : forme des taches de dimensions plus réduites. Moins solidement fixée à la roche, elle est également de couleur plus foncée.
Cruoria cruoriiformis : cette espèce associée aux bancs de maërl est de couleur rouge brillant. Ses dimensions sont également nettement plus petites ne dépassant guère 2 cm.

Hildenbrandia rubra peut également être confondu avec divers bryozoaires encroûtants ou algues rouges revêtantes. En dehors de naturalistes avertis qui sauront faire la différence in situ, seule une observation microscopique lèvera tout doute.


Alimentation

Comme toutes les algues, il s'agit d'un organisme autotrophe* qui tire son énergie de la photosynthèse* grâce à l'absorption de la lumière du jour, du dioxyde de carbone, d'eau et des sels minéraux contenus dans l'eau. L'algue synthétise ainsi les matières organiques nécessaires à son développement.

Reproduction - Multiplication

La reproduction sexuée s’effectue par le biais de cellules reproductrices non flagellées. De petites cavités (conceptacles* ou cryptes) renferment les tétrasporocystes*. Les divisions sont irrégulières et libèrent à maturité des tétraspores*

La reproduction végétative* n’est pas décrite.

Vie associée

En Méditerranée, Hildenbrandia rubra est souvent associée à l’algue rouge calcaire Phymatolithon lenormandii. Cette association se développant essentiellement dans des milieux sciaphiles* : cavités, en sous-strate de certaines algues du genre Cystoseira ou sous les encorbellements de l’algue trottoir Lithophyllum byssoides.

Divers biologie

La couleur de cette algue, parfois très foncée, est due à la présence de pigments de phycoérythrine et de phycocyanine qui masquent les autres pigments (chlorophylles, bêta-carotène et xanthophylles).

Origine des noms

Origine du nom français

Nom vernaculaire lié à la couleur et au toucher de cette algue (proposition DORIS).

Origine du nom scientifique

Hildenbrandia : en hommage à F.E. Hildenbrand, botaniste autrichien.
rubra : du latin [ruber] = rouge, couleur de cette algue.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Rhodobionta / Rhodophyta Rhodobiontes Algues rouges, pour la plupart marines.
Sous-embranchement Eurhodophytina Eurhodophytinés
Classe Florideophyceae Floridéophycées

Thalle élaboré formé de fins filaments branchés ou en lames.

Sous-classe Hildenbrandiophycidae Hildenbrandiaphycidés
Ordre Hildenbrandiales Hildenbrandiales
Famille Hildenbrandiaceae Hildenbrandiacées
Genre Hildenbrandia
Espèce rubra

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