Couleur rouge-rosé à rouge-brun presque noir
Thalle encroûtant, épilithe
Très adhérente au substrat, détachable à l’ongle permettant de la distinguer parmi les algues encroûtantes
Surface lisse ressemblant à du velours
Hidenbrand’s red weed (GB), Speckkrustenalge (D), Wijnrood korstwier (N)
Verrucaria rubra Sommerfelt, 1826
Hildenbrandia prototypus Nardo, 1834
Hildenbrandia nardii Zanardini, 1840
Hildenbrandia rosea Kützing, 1843
Hildenbrandia sanguinea Kützing, 1843
Rhododermis drummondii Harvey, 1844
Méditerranée, Manche, mer du Nord, Atlantique, Indo-Pacifique, Caraïbes
Zones DORIS : ● Caraïbes, ● Indo-Pacifique, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Cette espèce cosmopolite est présente en mer du Nord, en Manche, en Atlantique Nord-Est du Spitzberg au nord jusqu’aux archipels de Macaronésie au sud ainsi qu’en Méditerranée. On peut l’observer également en Atlantique Nord-Ouest de l’Etat du Maine à la Floride, aux Caraïbes, sur les côtes orientales de l’Amérique du Sud (Brésil, Uruguay), sur pratiquement toutes les côtes africaines, dans l’océan Indien et dans tout l’océan Pacifique (golfe de Californie, Asie du Sud-Est, Polynésie, Australie).
Hildenbrandia rubra est une espèce pérennante* largement répandue dans la zone médiolittorale* et infralittorale*. Épilithe*, elle préfère les fonds rocheux, de cailloutis ou riches en coquilles de mollusques souvent sous le couvert d’algues, dans les anfractuosités ou les grottes. Abondante dans le haut de l’estran*, elle semble être très tolérante aux variations de température, de lumière et de salinité.
Cette algue, de couleur rouge-rosé à rouge-brun presque noir, est facilement reconnaissable par son thalle* encroûtant au contour irrégulier. Elle forme des taches de tailles variables, très adhérentes au substrat*, de 50 à 200 mm de diamètre pour 0,2 à 0,5 mm d’épaisseur. Le thalle est formé de files de cellules verticales, de 3 à 6 µm de diamètre. Sa surface est lisse hormis de petites élévations correspondant aux conceptacles*.
On distingue de nombreuses espèces d’algues rouges encroûtantes non calcaires dans l’étage infralittoral. Ces espèces appartiennent à différents groupes et il est souvent nécessaire d’effectuer une étude microscopique afin de les identifier. Cela s’avère donc une affaire de spécialistes. Cependant on peut noter quelques espèces courantes :
Hildenbrandia crouaniorum : présente essentiellement dans le faciès* du maërl*. Néanmoins les deux espèces peuvent parfois cohabiter et l’identification est donc plus difficile. On notera que la couleur de Hildenbrandia crouaniorum est nettement brun-rouge.
Peysonnelia dubyi : forme des taches de dimensions plus réduites. Moins solidement fixée à la roche, elle est également de couleur plus foncée.
Cruoria cruoriiformis : cette espèce associée aux bancs de maërl est de couleur rouge brillant. Ses dimensions sont également nettement plus petites ne dépassant guère 2 cm.
Hildenbrandia rubra peut également être confondu avec divers bryozoaires encroûtants ou algues rouges revêtantes. En dehors de naturalistes avertis qui sauront faire la différence in situ, seule une observation microscopique lèvera tout doute.
Comme toutes les algues, il s'agit d'un organisme autotrophe* qui tire son énergie de la photosynthèse* grâce à l'absorption de la lumière du jour, du dioxyde de carbone, d'eau et des sels minéraux contenus dans l'eau. L'algue synthétise ainsi les matières organiques nécessaires à son développement.
La reproduction sexuée s’effectue par le biais de cellules reproductrices non flagellées. De petites cavités (conceptacles* ou cryptes) renferment les tétrasporocystes*. Les divisions sont irrégulières et libèrent à maturité des tétraspores*
La reproduction végétative* n’est pas décrite.
En Méditerranée, Hildenbrandia rubra est souvent associée à l’algue rouge calcaire Phymatolithon lenormandii. Cette association se développant essentiellement dans des milieux sciaphiles* : cavités, en sous-strate de certaines algues du genre Cystoseira ou sous les encorbellements de l’algue trottoir Lithophyllum byssoides.
La couleur de cette algue, parfois très foncée, est due à la présence de pigments de phycoérythrine et de phycocyanine qui masquent les autres pigments (chlorophylles, bêta-carotène et xanthophylles).
Nom vernaculaire lié à la couleur et au toucher de cette algue (proposition DORIS).
Hildenbrandia : en hommage à F.E. Hildenbrand, botaniste autrichien.
rubra : du latin [ruber] = rouge, couleur de cette algue.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Rhodobionta / Rhodophyta | Rhodobiontes | Algues rouges, pour la plupart marines. |
Sous-embranchement | Eurhodophytina | Eurhodophytinés | |
Classe | Florideophyceae | Floridéophycées | Thalle élaboré formé de fins filaments branchés ou en lames. |
Sous-classe | Hildenbrandiophycidae | Hildenbrandiaphycidés | |
Ordre | Hildenbrandiales | Hildenbrandiales | |
Famille | Hildenbrandiaceae | Hildenbrandiacées | |
Genre | Hildenbrandia | ||
Espèce | rubra |
Thalle encroûtant
Cette algue est facilement reconnaissable par son thalle* encroûtant au contour irrégulier.
Ile d'Ouessant (29), 25 m
18/08/2017
Aspect de velours
La surface du thalle est lisse ressemblant à du velours.
La Petite Entrée, îles Chausey (50), 10 m
04/09/2017
Incrustation rouge
Cette algue encroûtante recouvre différents substrats, ici des coquilles de crépidules Crepidula fornicata.
Balise cardinale La Canuette, archipel des îles Chausey (50), 12 m
04/09/2016
Plaques de tailles variables
Cette algue forme des taches de tailles variables, très adhérentes au substrat*, de 50 à 200 mm de diamètre pour 0,2 à 0,5 mm d’épaisseur.
Tahiti Beach, île de Groix (56), 10 m
22/08/2011
Couleur rouge-brun presque noir
La couleur de cette algue va du rouge-rosé au rouge-brun presque noir.
La Grande Helluaire, îles Chausey (50), 20 m
07/09/2016
Contour irrégulier
Le thalle* d'Hildenbrandia rubra est encroûtant et son contour irrégulier.
Tahiti Beach, île de Groix (56), 10 m
22/08/2011
Dessins anciens
1- thalles sur un galet, 2 - coupe à travers un conceptacle, 3 - tétraspores.
Planche CCL dans Phycologia britannica, or, A History of British sea-weeds, containing coloured figures, generic and specific characters, synonymes, and descriptions of all the species of algae inhabiting the shores of the British Islands, W.H.Harvey, 1846-51.
Reproduction de documents anciens
03/07/2017
Rédacteur principal : Nicole BUNEL
Rédacteur : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Catherine DUPRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Dethier M.N., 1987, The distribution and reproductive phenology of intertidal fleshy crustose algae in Washington, Canadian Journal of Botany, 65, 1838–1850.
Harvey W.H., 1846-51, A History of British sea-weeds, containing coloured figures, generic and specific characters, synonymes, and descriptions of all the species of algae inhabiting the shores of the British Islands : Rhodospermeae or red sea-weeds, Phycologia Britannica, Reeve and Benham, London, 2(1), 380p.
Pueschel C.M., 1982, Ultrastructural observations of tetrasporangia and conceptacles in Hildenbrandia (Rhodophyta: Hildenbrandiales), British Phycological Journal, 17, 333-341.
La page sur Hildenbrandia rubra sur le site de référence de DORIS pour les algues : algaeBASE
La page d'Hildenbrandia rubra dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN