Ver de feu

Hermodice carunculata | (Pallas, 1766)

N° 882

Méditerranée orientale, Atlantique tropical

Clé d'identification

Ver annelé, mobile, aplati et allongé
Segments identiques portant les parapodes latéralement
Couleurs variables : rouge, vert, jaune ou blanchâtre
Bouquets de soies blanches sur les côtés
Soies associées aux branchies externes, rouges ou orangées
Segments séparés par une ligne blanche

Noms

Autres noms communs français

Ver de feu barbu, ver barbelé

Noms communs internationaux

Bearded fireworm (GB), Vermocane (I), Verme fuego (E), Feuerwurm (D), Vuurworm (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Aphrodita carunculata Pallas, 1766
Pleione carunculata
(Pallas, 1766)
Terebella carunculata
(Pallas, 1766)
Amphinome didymobranchiata
Baird, 1864
Amphibranchus occidentalis Kinberg, 1867
Hermodice nigrolineata Baird, 1868

Distribution géographique

Méditerranée orientale, Atlantique tropical

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ● Caraïbes

Le ver de feu est fréquent en Méditerranée orientale, à partir de Malte, et en Atlantique tropical, du Cap Vert aux Antilles.
Il était jusque-là absent du bassin occidental de Méditerranée, où les eaux semblaient trop froides. Mais certains témoignages récents (Marseille : voir photo 21, et Mandelieu en juin 2013) semblent montrer que cette aire de répartition s'agrandit. Tout signalement sur nos côtes est le bienvenu.

Biotope

Le ver de feu vit sur de nombreux types de fond mais il affectionne les substrats* durs entre 5 et 40 m de profondeur, qu'il s'agisse de récifs de corail, de roche ou d'installations portuaires.
Il ne déserte cependant pas les zones sableuses où ses parapodes lui permettent de s'enfouir en creusant.
On peut aussi le repérer dans les zones sombres, comme par exemple, sous les pierres.

Description

Le ver de feu est un ver annelé, mobile, aplati et allongé, ressemblant à un mille-pattes, d'une longueur maximale de 30 cm. Il est formé d'une centaine de segments identiques, les métamères*, portant des parapodes* de chaque côté. Seuls la tête, qui porte deux yeux et deux antennes sensibles, et les segments terminaux, plus étroits, sont différenciés. Le premier métamère (ou protostomium) arbore les cirres* sensoriels et compose la tête avec le second métamère (ou péristomium), portant la bouche sur la face ventrale. Les 4 premiers segment sont recouverts, sur le dessus, d'une caroncule*, sorte de crête charnue et aplatie, qui s'étend vers l'arrière. Le dernier métamère (ou pygidium) comprend l'anus.
Un système nerveux ventral s'étire sur tout le long du corps et est composé d'une paire de ganglions par métamère.
Le corps est recouvert d'une cuticule*, rigidifiant l'organisme. Les couleurs peuvent être multiples : rouge, vert, jaune, gris ou blanchâtre.
Il est orné, sur les deux côtés de chaque segment, de bouquets de soies blanches, rigides et protractiles*, qui lui servent de défense. A leur base, ces touffes sont associées à de petites branchies externes, rouges ou orangées. Chaque segment, séparé de son voisin par une ligne blanche, porte donc une paire de branchies et de touffes de soies.

Espèces ressemblantes

Eurythoe complanata, le ver de feu hawaïen orange, est un autre ver annelé à soies blanches. Il est présent dans toutes les mers sub-tropicales ainsi qu'en Méditerranée. Contrairement à Hermodice carunculata, son corps est généralement orange.
Aux Antilles, il existe aussi Chloeia viridis dont le corps est court, beige à dessins rouges et aux soies blanches.

Alimentation

Les vers de feu sont nécrophages et se nourrissent d'organismes en décomposition (saprophages*), mais aussi d'organismes sessiles* comme les polypes* de corail et d'hydraire. La mâchoire dirige la nourriture vers un tube digestif complet.
Ils sont surtout actifs la nuit, mais, très bien protégés par leurs soies urticantes, ils n'hésitent cependant pas à sortir dans la journée.

Reproduction - Multiplication

La reproduction est sexuée.
Pendant le frai, les vers de feu peuvent former d'importants rassemblements. Ils remontent alors vers la surface et la libération des gamètes* femelles et mâles est associée à l'émission de lueurs bioluminescentes.
Les larves trochophores* sont rondes et pélagiques*, puis se fixent et une métamorphose donne un jeune ver.

Divers biologie

Les bouquets de soies sont plus ou moins fournis, selon l'origine géographique de ces animaux.

Informations complémentaires

Il ne faut pas toucher ces vers. En effet, les soies sont fragiles et cassent facilement au contact. Elles pénètrent dans la chair et provoquent alors des brûlures et des inflammations (traitement à l'eau chaude et au vinaigre). Il s'agit, pour le ver, d'un moyen de défense efficace.

Origine des noms

Origine du nom français

Ver de feu : car ce ver provoque des brûlures en cas de contact.

Origine du nom scientifique

Hermodice : du grec [herm] pour Hermès, dieu grec, et [Odice], une des filles de Thémis et de Zeus, autres dieux grecs,
carunculata : du latin [caruncula] = petit morceau de chair.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 129831

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Annelida Annélides

Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites.

Classe Polychaeta Polychètes

Annélides marines. Chaque segment porte des excroissances locomotrices (les parapodes) plus ou moins développées, munies de touffes de soies chitineuses rigides. Chez la plupart des espèces, la tête porte plusieurs organes sensoriels, des mâchoires, et souvent un panache branchial coloré. Animaux libres dans la colonne d'eau ou sur les sédiments mais aussi galéricoles ou tubicoles.

Sous-classe Errantia Annélides Polychètes Errantes

La tête porte plusieurs organes sensoriels et des mâchoires. Animaux très mobiles et prédateurs. Parapodes biramés avec un notopode et un neuropode, chaque lobe du parapode a des baguettes squelettiques (acicule) liant le muscle parapodial aux lobes et aux soies ; cirres parapodiaux dorsaux et ventraux ; deux ou trois palpes sur le prostomium.

Ordre Amphinomida Amphinomides

Prostomium réduit entouré par ls premiers segments.

Famille Amphinomidae Amphinomidés

Parapodes garnis des soies urticantes disposées en touffes.

Genre Hermodice
Espèce carunculata

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