Couleur dominante violette
Rhinophores enroulés longitudinalement et bordés de blanc
Papilles dorsales implantées sur le bord du manteau
Papilles dorsales bordées de blanc, à l'extrémité orange
Taches blanches sur la face dorsale
Hermaeopsis variopicta Costa A., 1869
Hermaea polychroma Hesse, 1873
Méditerranée, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Iles Britanniques, Manche, Atlantique oriental (Galice, sud-ouest du Portugal), Méditerranée (Espagne, France, bassin de Thau, Italie et Maroc).
Hermaea variopicta se rencontre sur tout type de substrat*, dur (roche, épave) ou vaseux, sur lesquels se développent des algues (Enteromorpha sp., Halurus equisetifolius) dont elle semble se nourrir. En Méditerranée, on peut également la rencontrer à la base des rhizomes dans les prairies de posidonies, parmi les algues rouges. Les individus sont également rencontrés sur des végétaux plus coriaces servant de support pour les pontes (comme par exemple Solieria chordalis et Plocamium cartilagineum dans la Manche ou sur des fragments de laminaires). Elle est la plupart du temps observée entre 5 et 20 m de profondeur.
Hermaea variopicta est un sacoglosse très coloré, dont la teinte dominante est le violet. Les rhinophores* sont soulignés sur la face postérieure par une ligne blanche, la face dorsale du corps et de la tête est également marquée de taches blanches. Les papilles dorsales, qui peuvent varier de volume, sont de forme plutôt triangulaire et disposées sur le bord du manteau. Elles sont aplaties, bordées de blanc et leur extrémité est marquée d'une tache orange. On en compte une quinzaine sur les petits individus (5 mm) mais leur nombre augmente avec la taille des individus, qui peut atteindre 40 mm au maximum. Chez les individus assez grands on peut observer que les rhinophores sont enroulés sur l’axe longitudinal, formant un tube fendu dans le sens de la longueur (c’est une des caractéristiques du genre Hermaea).
Aucune, mais confusion possible de taxonomie avec des nudibranches éolidiens.
Comme tous les Sacoglosses, Hermaea variopicta consomme des algues. Bien que peu d’informations soient disponibles à ce sujet, des individus auraient été observés broutant Halurus equisetifolius (Rhodophycée) en Manche, et d’autres Enteromorpha sp. dans le bassin de Thau.
L’accouplement a lieu à la fin de l’hiver, aux alentours du mois de mars, dans la Manche (observation de H. Limouzin). Les œufs sont contenus dans un ruban spiralé de 2-3 mm de diamètre accroché dans des algues.
Les Sacoglosses sont capables de kleptoplastie*, c'est-à-dire qu’en ingérant leur nourriture ils en récupèrent les chloroplastes* (organites* où se déroule la photosynthèse), qui continuent à fonctionner un certain temps. Cette durée de fonctionnement varie selon les genres, ainsi que la nature des composés organiques profitant au nouvel organisme hôte.
Ce Sacoglosse est assez rarement rencontré. Sa robe lui permet de bien se dissimuler parmi les algues rouges sur lesquelles il vit essentiellement. En Manche (la Rance), il n'est aperçu qu'en hiver, entre décembre et mars, période à laquelle la température de l'eau ne dépasse pas 10 °C. En Méditerranée et dans le bassin de Thau, des observations ont a priori lieu à toutes les périodes de l'année.
Hermès arlequin est une proposition du site DORIS : Hermès en référence au nom latin de genre et arlequin en référence à ses couleurs variées et à la forme triangulaire des papilles dorsales.
Hermaea fait référence à Hermès, dieu des voleurs, des voyageurs et des commerçants. Le rapport avec la petite bête n'est pas évident mais peut être lié à la vitesse à laquelle on la perd de vue, compte-tenu de sa petite taille et de sa présence sur des algues agitées par le courant.
Son nom scientifique d'espèce variopicta rappelle ses couleurs bigarrées (violet, orange, blanc).
Numéro d'entrée WoRMS : 140095
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Sacoglossa | Sacoglosses | Coquille à paroi fine et en forme d’œuf ou de 2 valves, ou absente. Les espèces sans coquille sont pourvues de parapodies ou de cérates. 2 paires ou pas de tentacules sur la tête (rhinophores en tube). |
Famille | Hermaeidae | Hermaeidés | |
Genre | Hermaea | ||
Espèce | variopicta |
Vue de 3/4 face
Cette photo montre l'hermès arlequin de 3/4 face. On voit bien son œil ainsi que la plupart de ses caractéristiques :
Couleur dominante violette
Rhinophores enroulés longitudinalement et bordés de blanc
Papilles dorsales implantées sur le bord du manteau
Papilles dorsales bordées de blanc, à l'extrémité orange
Cadaquès (Espagne), 14 m, plongée de jour
01/05/2022
Vue de face
Cette vue de face permet de distinguer les petits yeux noirs de l'hermès arlequin.
Les Aresquiers (34), 12 m
22/12/2021
Détails
Détail de l'enroulement des rhinophores et des nombreux appendices dorsaux sur les individus de grande taille.
Estuaire de la Rance (35), 10 m
18/02/2006
De nuit, sur des sargasses du bassin de Thau
Les taches blanches sur la face dorsale et la disposition particulière des appendices dorsaux sont bien visibles sur ce cliché.
Bassin de Thau (34), 5 m, de nuit
10/2008
Individu d'environ 5 mm de long
Sur les algues recouvrant la coque de l'épave du Chaouen, brassées par le courant.
Le Planier, Marseille (13), 20 m
21/07/2007
Sur l'algue rouge Plocamium cartilagineum
Sur ce site, l'espèce est rencontrée uniquement en hiver et sur des algues rouges (Solieria chordalis et Plocamium cartilagineum).
Estuaire de la Rance (35), 10 m
31/12/2008
Jeune individu, sur les côtes catalanes
Sur un fond rocheux constitué de failles et dans un fort courant.
Palamos, Costa Brava (Espagne), 20 m
17/05/2007
Ponte
La ponte est déposée parmi des algues coriaces.
Estuaire de la Rance (35), 10 m
05/03/2006
Un individu de coloration moins foncée
Au milieu des moules, sur le fond vaseux du bassin de Thau.
Bassin de Thau (34), 5 m
03/05/2008
Individu des côtes de la Manche
Sur des algues rouges.
Estuaire de la Rance (35), 10 m
18/12/2005
Individu foncé du bassin de Thau
Vu en plongée de nuit.
Bassin de Thau (34), 5 m, de nuit
04/05/2008
Individu aux tons clairs du bassin de Thau
Détail de la tête et de l’implantation des papilles dorsales.
Bassin de Thau (34), 5 m
03/05/2008
Rédacteur principal : Eric PESME
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Véronique LAMARE
Calado G., Malaquias M. A. E., Gavaia C., Cervera J. L., Megina C., Dayrat B., Camacho Y., Pola M., Grande C., 2003, New data on opisthobranchs (Mollusca: Gastropoda) from the southwestern coast of Portugal, Bol. Inst. Esp. Oceanogr., 19, 199-204.
La page d'Hermaea variopicta dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN