Revêtante ou en coussin
Grands cratères bordés d'un liseré blanc
Pores regroupés en crible
Couleur beige rosé au rose violacé
Honeycomb sponge, Crater sponge (GB), Esponja con crateres (E), Kraterschwamm, Schleimiger Krustenschwamm (D), Roze kraterspons (NL)
Desmacidon columella Bowerbank, 1874
Stylotella columella (Bowerbank, 1874)
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce vit en Manche et en Atlantique Nord-Est des côtes écossaises au nord jusqu’au Portugal au sud. Elle est également présente en Méditerranée.
Cette éponge photophile* préfère les fonds rocheux de l’étage infralittoral* dans des zones bien oxygénée et dépourvue de sédiments fins (vase, limon). Elle atteint son développement maximum dans la zone des laminaires.
Hemimycale columella est une éponge revêtante, en forme de plaque ou de coussinet d’environ 1 cm d’épaisseur et qui peut couvrir des surfaces de 10 à 20 cm² en Manche-Atlantique voire près de 100 cm² en Méditerranée. .
Sa consistance est molle et sa surface lisse. Elle présente de grands cratères de tailles diverses, plats et bordés d'un fin liseré blanchâtre. Les pores* inhalants, microscopiques, sont regroupés en cribles à la surface de ces cratères circulaires dont le diamètre peut varier. Les orifices exhalants ou oscules* sont petits, de l’ordre de 1 à 4 mm en diamètre.
Sa couleur est variable allant du crème rosé au rose violacé.
Phorbas fictitius (Bowerbank, 1866) : le diamètre des cribles est plus uniforme et ils ne sont pas bordés d’un liseré blanc.
Hemimycale mediterranea Uriz, Garate & Agell, 2017, présente un aspect très ressemblant avec de plus petits cribles et une coloration chair à marron clair avec des zones colorées blanchâtres et/ou rougeâtres.
Comme la plupart des éponges, il s'agit d'un organisme filtreur* microphage* suspensivore*. L'eau et les particules alimentaires en suspension sont aspirées par pompage à l'intérieur de l’organisme grâce aux pores inhalants ou ostioles* qui parsèment la surface de l'éponge. Les particules alimentaires sont phagocytées* ensuite par les choanocytes*, cellules endodermiques munies d’un flagelle* caractéristique des éponges, qui tapissent la cavité intérieure (ou atrium*) et qui génèrent ce phénomène de pompage. Au passage les choanocytes retiennent l’oxygène et les particules nutritives (bactéries, algues unicellulaires, débris organiques divers) inférieures à 2 µm contenues dans l'eau. La digestion intracellulaire se fait dans les vacuoles* digestives des amibocytes*. Les déchets de la digestion et les particules trop grosses sont expulsés par les pores exhalants ou oscules.
Les éponges ont un énorme pouvoir de filtration puisqu’on estime qu’une colonie de 10 cm³ peut filtrer 22,5 litres d’eau par jour.
Chez les éponges on trouvera deux modes de multiplication :
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
On peut trouver cette éponge en épibionte* sur la carapace, les pattes et les chélipèdes* du petit crabe araignée des anémones Inachus phalangium.
Hemimycale columella est la nourriture principale du mollusque nudibranche Geitodoris planata(geitodoris étoilé).
Les spicules* mégasclères* de l’ectosome* et du choanosome* sont identiques. Ce sont des strongyles* siliceux parfois modifiés en styles* ou en subtylostyles*de 330-465 x 4-8 µm. On a observé que les spicules des spécimens méditerranéens étaient plus courts et plus fins.
On notera l’absence de microsclères*.
Le squelette du choanosome est dit plumeux ; des faisceaux de spicules, lâches et anastomosés*, sont disposées verticalement jusqu’à la surface de l’éponge.
Autre fait spécifique de cette éponge siliceuse, elle stocke des réserves de carbonate de calcium sous forme d’un grand nombre de cellules sphéruleuses* de 2-55 µm.
Éponge à cratères : les dépressions contenant les pores inhalants font penser aux cratères des volcans.
Hemimycale : du grec [hemi-] = à moitié et [mukê] = champignon, moisissure.
columella : substantif latin = petite colonne. La forme des cratères fait penser à de petites colonnes.
Numéro d'entrée WoRMS : 133543
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Famille | Hymedesmiidae | Hymédesmiidés | |
Genre | Hemimycale | ||
Espèce | columella |
Croûte épaisse rose
Grande croûte rose aux orifices en forme de cratères : ce sont les papilles inhalantes en forme de crible. On voit aussi sur cette photo deux oscules, un peu surélevés et cloisonnés à l'intérieur.
Tête de mort, pointe de Sette Nave, rive sud du golfe d'Ajaccio (2A), 20 m
07/1995
Cratères à liserés blancs
Les pores inhalants sont regroupés dans des structures en forme de cratères et entourées d'une marge blanche.
Les Grunes, Bretteville-en-Saire (50), 15 m
04/1995
Forme coussin
Hemimycale columella est une éponge d'ordinaire revêtante, qui peut prendre parfois une forme de coussinet d’environ 1 cm d’épaisseur.
Tombant du Vengeur, Cannes (06), 15 m
12/08/2006
Grands cratères
Cette éponge encroûtante, de consistance molle, dont la surface lisse présente de grands cratères de tailles diverses, plats et bordés d’un fin liseré blanchâtre.
Cap Sicié, Six-Fours-les-Plages (83), 20 m
30/12/2009
Pores en cribles
Les pores inhalants, microscopiques, sont regroupés en cribles à la surface de cratères.
Cap Sicié, Six-Fours-les-Plages (83), 20 m
30/12/2009
Petits oscules
Cette éponge encroûtante est de consistance molle. Sa surface lisse présente de grands cratères de tailles diverses, plats et bordés d’un fin liseré blanchâtre. Notez qu'il peut s'agir ici de Hemimycale mediterranea nouvellement décrite.
Sainte-Catherine, cap Béar, Banyuls (66), 20 m
26/09/2002
Structure interne
On découvre le réseau de canaux aquifères à l'intérieur de cet oscule.
Caldarello, Corse (2A), 4 m
19/09/2010
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Borojevic R., Cabioch L., Lévi C., 1968, Inventaire de la faune marine de Roscoff. Spongiaires, Éditions de la Station Biologique de Roscoff, 44p.
Boury-Esnault N., 1971, Spongiaires de la zone rocheuse de Banyuls-sur-Mer, II, Systématique, Vie et Milieu, 22, 2, 287-349.
Boury-Esnault N., Lopes M.T., 1985, Les Démosponges littorales de l'Archipel des Açores, Annales de l'Institut océanographique, 61, 2, 149-225.
Pouliquen L., 1972, Les spongiaires des grottes sous-marines de la région de Marseille: Ecologie et systématique, Téthys, 3, 4, 717-758.
Topsent E., 1891, Essai sur la faune des spongiaires de Roscoff, Archives de Zoologie expérimentale et générale, 2, 9, 4, 523-554, pl. XXII.
La page d'Hemimycale columella sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page d'Hemimycale columella dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN