Eponge épaisse et encroûtante
Surface lisse recouverte de cratères
Consistance charnue
Couleur rouge vif
Eponge encroûtante rouge, éponge rouge à cratères
Red encrusting sponge, red crater sponge (GB), Spugna incrostante rossa, spugna cratera rossa (I), Esponja encrostante roja, esponja roja con cráteres (E), Roter Krusten-schwamm, Roter Kraterscwamm (D), Donkerrode korstspons (NL)
Cribrella hamigera Schmidt, 1862
Amoibodictya forsteri Zahn, Müller & Müller, 1977
Méditerranée : côtes catalanes, mer Adriatique, côtes tunisiennes
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Cette espèce endémique* de Méditerranée occidentale est surtout connue à l'est du Rhône notamment dans la région de Banyuls-sur-Mer. Cependant, des observations ont été faites également dans la région de Bonifacio en Corse du Sud, dans le golfe de Gabès en Tunisie ainsi qu'en de rares sites en mer Adriatique.
La confusion avec une autre éponge encroûtante rouge Phorbas topsenti rend difficile la connaissance des limites de sa distribution.
L'éponge encroûtante rouge Hamigera hamigera vit sur les fonds rocheux de l'étage infralittoral* et plus particulièrement dans le faciès* à Lithophyllum incrustans où l'on peut la rencontrer fréquemment. Plutôt photophile*, elle est très abondante sur les surfaces horizontales des 10 premiers mètres. On l'observe également sur les tombants, dans les failles ou les parois à l'entrée des grottes jusqu'à 30 m de profondeur. Elle affectionne également l'herbier de posidonies où elle se fixe sur les rhizomes*.
Cette éponge forme des croûtes charnues de 2 à 3 cm d'épaisseur sur des surfaces de 100 à 300 cm². De nombreux orifices circulaires, voire polygonaux, entourés d'un petit rebord, regroupent les pores inhalants. Les oscules*, bien distincts, sont au sommet de petites élévations. Sa couleur est uniformément rouge vif à rouge foncé. La consistance de cette éponge est molle. Sa surface est lisse et brillante.
Phorbas topsenti : est très proche visuellement de Hamigera hamigera. Seule une analyse des spicules* permettra de distinguer ces 2 espèces.
Hemimycale columella : est de couleur crème à rose. Ses cratères sont plus espacés et leur sommet est bordé d'un liseré blanchâtre.
Phorbas fictitius : a une coloration plus rose ou rouge plus terne.
A ce propos, les photos que nous présentons ont été identifiées grâce à l'aide de spécialistes des spongiaires et, lorsque cela était possible, par l'examen des spicules au microscope.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas en général 3 micromètres. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*.
Chez les spongiaires, la reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Les spicules* de l'ectosome* sont des strongyles* de 230-320 x 3-7 µm disposés de façon tangentielle et s'entrecroisant. Les spicules du choanosome* sont des subtylostyles* de 240-320 x 5-9 µm très légèrement courbés près de la tête et disposés en paquets maintenus par de la spongine*. Des spicules microsclères*, des isochèles* arqués de 15-22 µm, sont disposés autour des pores inhalants.
On a découvert, en étudiant cette éponge, la présence de plusieurs molécules organiques, des alcaloïdes, ayant des propriétés physiologiques et toxicologiques remarquables.
Eponge catalane rouge à cratères est une proposition des auteurs du site DORIS.
Hamigera : du grec [amis] = pot et [gerere] = porter. Eponge porteuse de pots (cratères).
Numéro d'entrée WoRMS : 133541
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Poecilosclerida | Poécilosclérides | « Eponges à spicules variés ». Charpente de spicules siliceux (styles ou acanthostyles) renforcée de spongine. Plusieurs types de mégasclères et de microsclères (chèles, sigmas...). |
Famille | Hymedesmiidae | Hymédesmiidés | |
Genre | Hamigera | ||
Espèce | hamigera |
Éponge rouge à cratères
Hamigera hamigera est couverte de cratères circulaires qui correspondent aux zones inhalantes par où l'eau est aspirée par l'éponge. Au centre, un oscule de taille similaire et par où l'eau filtrée est expulsée, est bien visible.
Banyuls-sur-Mer, Côte Vermeille (66)
1990/2005
Vue de dessus
L'éponge est ici partiellement contractée, les cratères sont ainsi plus petits, semblant plus éloignés les uns des autres. Deux oscules sont présents au sommet (↑).
Banyuls-sur-Mer, Côte Vermeille (66)
1990/2005
Rouge vif
H. hamigera est toujours de couleur rouge vif, comme l'espèce extrêmement ressemblante Phorbas topsenti.
Banyuls-sur-Mer, Côte Vermeille (66)
1990/2005
Vue de côté
Cette éponge charnue peut atteindre une épaisseur de 2 à 3 cm. Le faciès à Lithophyllum incrustans (algue violacée encroûtante) est celui où l'on peut la rencontrer fréquemment.
Banyuls-sur-Mer, Côte Vermeille (66)
1990/2005
Dessins des spicules
Légende de Topsent :
a) subtylostyle hérissant,
b) subtylostrongyle,
c) extrémités d'un subtylostrongyle,
d) isochètes arqués
Ouvrage d'Emile Topsent : Eponges observées dans les parages de Monaco.(Deuxième partie) publié dans le Bulletin de l'Institut océanographique de Monac , page 65, figure 11.
Reproduction de documents anciens
1936
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Rédacteur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Boury-Esnault N., 1971, Spongiaires de la zone rocheuse de Banyuls-sur-Mer, II – Systématique, Vie Milieu, 22(2), 287-349.
Topsent E., 1936, Eponges observées dans les parages de Monaco. (Deuxième partie), Bulletin de l'Institut océanographique, Monaco, 686, 1-70.
La page d'Hamigera hamigera sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page d'Hamigera hamigera dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN