Ascidie de forme typique (outre)
Couleur orangée
Peau veloutée et propre
Deux siphons cylindriques et terminaux
Dix à treize centimètres de haut
Sea peach (GB), pæresekkdyr (NOR)
Ascidia pyriformis, Rathke, 1806
Cynthia prriformis, (Rathke, 1806)
Pyura pyriformis, (Rathke, 1806)
Tethyum pyriforme, (Rathke, 1806)
Tethyum pyriforme americanum, Huntsman, 1912
Atlantique Nord Ouest et Nord (Arctique)
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-OuestLa pêche de mer est présente dans l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent, sur la Haute Côte Nord, aux îles de la Madeleine, et dans l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon. Elle est commune du Massachusetts à L'Arctique.
On la rencontre également du côté européen sur les côtes nord de la Norvège et en mer de Barents.
La pêche de mer est une espèce des eaux froides, elle se retrouve fixée sur les surfaces artificielles (quais), les fonds rocheux, ou de gravier par sa base étroite et fibreuse. Elle est abondante depuis la ligne de la marée basse jusqu'à 20 m, elle peut être rencontrée à des profondeurs pouvant atteindre 200 m au Canada et 600 m en Norvège.
Cette belle ascidie américaine a la taille, la forme, la surface veloutée et la couleur orangée à rouge d'une pêche bien mûre. Bien que solitaire, elle peut former de grandes colonies. Une ou deux bandes longitudinales plus claires sont parfois présentes à l'aplomb des siphons.
La pêche de mer est un tunicier. Ce terme caractérise la tunique qui recouvre ces animaux, celle-ci est rugueuse et granuleuse au toucher pour cette espèce. Halocynthia pyriformis mesure en moyenne de 120 à 130 mm de haut (80 à 100 mm pour les publications européennes) dans les eaux du Saint-Laurent et de la Baie de Fundy, pour un diamètre moyen de 70 à 80 mm. Elle possède deux siphons* cylindriques situés sur le haut du corps : un inhalant (un peu plus gros et légèrement évasé) par lequel l'eau est aspirée et un exhalant (plus petit et plus nettement cylindrique) par lequel l'eau est expirée. Les quatre lobes des siphons peuvent être fusionnés.
Une confusion est parfois possible dans sa zone de distribution avec la patate de mer Boltenia ovifera qui est de couleur jaune-orangée.A la différence de la pêche de mer, la patate de mer est située au bout d'une tige assez longue (ascidie pédonculée) qui la sépare bien de son substrat et est souvent recouverte d'épibiontes*.
L'ascidie rouge Halocynthia papillosa est une ascidie solitaire de forme, de taille (10 cm) et de couleur similaires, mais aux siphons cylindriques moins rapprochés. Elle est présente dans les eaux plus tempérées du pourtour méditerranéen et des côtes méridionales de l'Atlantique européen (côtes portugaises).
La pêche de mer est microphage, elle se nourrit de plancton en filtrant le courant d'eau servant à la respiration. Il y a création d'un courant d'eau passant du siphon oral (inhalant) à la bouche, puis dans le pharynx cilié. Ce dernier permet la capture des particules nutritives (plancton) grâce à un mucus se déplaçant sur des cils. Ce mucus est sécrété par l'animal. Le siphon exhalant est utilisé pour expulser les déchets. La pêche de mer se nourrit en filtrant jusqu'à 200 litres d'eau à l'heure.
La reproduction est dite sexuée. Les cellules mâles et femelles sont éjectées dans l'eau par le siphon exhalant. Une fois fécondés par les spermatozoïdes, les ovules se transforment en larves planctoniques. Celles des pêches de mer ressemblent à des têtards. Elles possèdent une tige rigide dans le dos, c'est la notocorde qui rappelle une colonne vertébrale. Ces larves évoluent librement avant de se fixer définitivement sur le substrat.
Selon des scientifiques de l'Ocean Science Center, du "Memorial University of Newfoundland" de Saint-Jean-de-Terre-Neuve, les variations de température et la viscosité de l'eau auraient un impact sur les quantités d'aliments ingérés. Une diminution du taux d'alimentation serait donc en lien avec une baisse de la température.
La tunique* qui recouvre le corps des ascidies est composée de substances organiques et inorganiques, notamment la tunicine appelée "cellulose animale". Ces ascidies tout comme les animaux composant le sous-embranchement des tuniciers sont les seuls à posséder cette substance caractérisant le règne végétal.
Sa surface d'aspect velouté, granuleuse et rugueuse au toucher ainsi que sa couleur pêche ou rouge orangé lui ont valu son surnom de pêche de mer.
Halo- : sel (marine).
-cynthia : nom de Diane, née sur le mont Cynthus, dans l'île de Délos.
pyriformis : du latin [piriformis] = adjectif formé à partir de pirum, poire, et forma, forme ; ceci pour rappeler la forme de ce tunicier.
Numéro d'entrée WoRMS : 103828
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Urochordata / Tunicata | Urochordés / Tuniciers | Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires). |
Classe | Ascidiacea | Ascidies / Ascidiacés | Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde. |
Ordre | Stolidobranchia | Stolidobranches | Ascidies pleurogones sans division du corps en thorax et abdomen. |
Famille | Pyuridae | Pyuridés | Ascidies solitaires. Tunique* coriace, branchies avec 6 à 10 plis de chaque côté, tentacules ramifiés, une gonade de chaque côté. Manteau opaque, gonade gauche dans la boucle intestinale. |
Genre | Halocynthia | ||
Espèce | pyriformis |
Une pêche bien mûre
Sa taille, sa forme, sa surface veloutée, et sa couleur orangée font penser à une pêche bien mûre.
Percé Gaspésie - Ile Bonaventure - Québec -Canada - 10 m
20/08/2006
Les deux siphons
Elle possède deux siphons situés sur le haut du corps : un inhalant (en bas sur cette photo) par lequel l'eau est aspirée et un exhalant (en haut) par lequel l'eau est expirée.
Baie des anémones, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
16/07/2008
La tunique
L'aspect granuleux de la tunique est particulièrement prononcé.
Baie des anémones, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
16/07/2008
Les siphons
Ils sont placés pratiquement à la même hauteur mais de façon opposée.
Baie des anémones, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
13/07/2008
Le siphon inhalant
On distingue parfaitement les grands cils intérieurs du siphon inhalant. Ils contribuent à la création du courant d'eau qui sera par la suite filtré par le sac branchial. On aperçoit ce dernier à l'intérieur de la pêche à travers la large ouverture du siphon inhalant.
Baie des anémones, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
05/11/2008
Siphon buccal
Lorsqu'il se referme et se contracte le siphon prend une forme de croix à 4 lobes. Le siphon exhalant peut prendre la forme de croix ou de bec de canard aplati.
Baie des anémones, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
15/07/2008
Sous un abri rocheux
Les rencontres sous les abris rocheux à l'abri de la lumière sont fréquentes.
Percé Gaspésie - Ile Bonaventure - Québec -Canada - 10 m
20/08/2006
Une pêche mobile
Cette pêche a dû se fixer à son stade larvaire sur cet oursin vert Strongylocentrotus droebachiensis.
Baie des anémones, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
05/11/2008
Coloration orangée très prononcée
La coloration très orangée est particulièrement prononcée sur ce petit groupe d'individus.
Anse aux Loups marins, Baie Comeau, Québec, Canada, 10 m
16/07/2008
Bandes longitudinales
Une ou deux bandes longitudinales plus claires sont parfois présentes à l'aplomb des siphons. Elles sont ici parfaitement visibles sur cette photo.
Baie des anémones, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 10 m
10/07/2007
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Laurent FEY
La page d'Halocynthia pyriformis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN