Haliclone orange

Haliclona (Halichoclona) fulva | (Topsent, 1893)

N° 2889

Méditerranée et Atlantique proche

Clé d'identification

Eponge revêtante
Oscules ronds et surélevés
Couleur fauve à rouge orangé
Consistance ferme mais friable

Noms

Autres noms communs français

Haliclone revêtante fauve

Noms communs internationaux

Orangener-Polsterschwamm (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Reniera fulva Topsent, 1893
Haliclona fulva (Topsent 1893)

Distribution géographique

Méditerranée et Atlantique proche

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Cette espèce est présente dans toute la Méditerranée, en Afrique occidentale dans les archipels de Macaronésie (Canaries, Madère, Açores) ainsi que dans le golfe de Guinée.

Biotope

Cette Haliclona est nettement sciaphile*. On la trouve entre 10 et 50 m de profondeur dans les grottes semi-obscures, sous les surplombs et dans les anfractuosités. C’est une espèce bien présente dans le coralligène*.

Description

C’est une éponge revêtante à l’aspect de coussinets aux bords arrondis et adhérant parfaitement au substrat*. Son épaisseur est variable, le plus souvent entre 3 et 15 mm. Les oscules* sont ronds, parfois surélevés, situés à l’extrémité de petites bosses ; leur diamètre est de 2 à 4 mm.
Sa consistance est ferme mais friable. Sa surface est irrégulière et légèrement hispide* ; elle est percée de nombreux pores* inhalants* ou ostioles* bien visibles, ils mesurent entre 50 et 150 µm de diamètre.
Sa couleur, uniforme, est fauve à rouge orangé.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".


Espèces ressemblantes

Haliclona cratera (Schmidt, 1862) : cette dernière produit, lorsqu’elle est sortie de l’eau, d’importantes quantités de mucus à la différence d’Haliclona fulva qui n’en sécrète pas.
Une observation des spicules* au microscope montrera que Haliclona cratera a des spicules strongyles*, alors que H. fulva a des oxes*.

Alimentation

Comme toutes les éponges, il s'agit d'un organisme filtreur* microphage* suspensivore*. L'eau et les particules alimentaires en suspension sont aspirées par pompage à l'intérieur de l’organisme grâce aux pores* inhalants* ou ostioles* qui parsèment la surface de l'éponge. Elles sont phagocitées* ensuite par les flagelles* des choanocytes*, cellules endodermiques caractéristiques des éponges, qui tapissent la cavité intérieure (ou atrium*) et qui génèrent ce phénomène de pompage.
Au passage les choanocytes retiennent l’oxygène et les particules nutritives (bactéries, algues unicellulaires, débris organiques divers) inférieures à 2 µm contenues dans l'eau.
La digestion intracellulaire se fait dans les vacuoles* digestives des amibocytes*. Les déchets de la digestion et les particules trop grosses sont expulsés par les pores* exhalants ou oscules*.

Les éponges ont un fort pouvoir de filtration puisqu’on estime qu’une colonie de 10 cm³ peut filtrer 22,5 litres d’eau par jour.

Reproduction - Multiplication

Chez cette éponge on trouvera 2 modes de reproduction :

- Reproduction sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée* nageuse, de type parenchymella*, qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Haliclona (Halichoclona) fulva est hermaphrodite* et vivipare*, mais l'émission des gamètes* mâles ou femelles est rarement observée.

- Multiplication asexuée : cette éponge a la capacité de se multiplier par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge-mère pour se fixer un peu plus loin.

Vie associée

Le doris dalmatien Peltodoris atromaculata a été observé dans le golfe d’Ajaccio en Corse, en juillet 2012, sur Haliclona fulva (Stéphane & Philippe Le Granché), entre autres témoignages. Cependant il n’a pas encore été prouvé que le nudibranche, longtemps connu pour se nourrir exclusivement de l’éponge pierre Petrosia (Petrosia) ficiformis, s’alimente également de cette espèce. Il semblerait que ce soit le cas mais une publication scientifique serait la bienvenue.

Divers biologie

Description microscopique : les spicules* sont très nombreux. Ce sont des oxes* irréguliers en taille et en forme. Ils sont courbés et leur pointe est souvent émoussée. Leur longueur moyenne est de 245 µm.
La spongine* peut avoir un développement important.

Origine des noms

Origine du nom français

Haliclone : francisation du nom latin.

Orange : couleur de cette éponge.

Origine du nom scientifique

Haliclona : du grec [hal] = sel, marin et [klonos] = colonne, rameau, jeune pousse. Ce qui signifie approximativement « espèce marine tout en colonne ».

fulva : mot latin = jaunâtre, fauve comme la couleur de cette éponge.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 132802

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Demospongiae Démosponges

Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella.

Sous-classe Heteroscleromorpha Hétéroscléromorphes
Ordre Haplosclerida Haplosclérides « Eponges à spicules simples ». Squelette formé de spicules* qui s’arrangent en formant un réseau de mailles polygonales, parfois renforcé par de la spongine. Mégasclères* de type oxes*, parfois des microsclères* (sigmas*, toxes*).
Famille Chalinidae Chalinidés
Genre Haliclona (Halichoclona)
Espèce fulva

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