Chaline translucide

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Mer Blanche, mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est et Méditerranée

Haliclona (Gellius) angulata est présente en mer Blanche (nord-ouest de la Russie), en mer du Nord, en Manche, en Atlantique Nord-Est de l’Islande au nord jusqu’à l'archipel de Macaronésie (Açores, Madère, îles Canaries) au sud ainsi qu’en Méditerranée.

Biotope

Cette espèce vit fixée sur les rochers dans des zones où les courants sont assez forts. On peut l’observer depuis l’étage infralittoral* jusqu’à 500 m de profondeur environ. Sa présence sur des fonds sableux ne serait pas rare à grande profondeur.

Description

Cette éponge se présente sous l’aspect de petites masses charnues irrégulières avec souvent des prolongements tubulaires grêles.
Sa couleur est rose pâle à pourpre bien visible sous la surface de l’ectoderme* qui est d’un blanc hyalin*.
Sa consistance est ferme et compressible mais sa texture fragile et cassante.
Les oscules* sont peu nombreux et répartis dans la région apicale* des expansions ; ils peuvent atteindre 3 à 5 mm de diamètre.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

Haliclona (Gellius) fibulata : difficile in-situ de faire la différence ; seule une observation microscopique permettra l’identification car cette dernière est dépourvue de toxes*.

Haliclona (Halichoclona) fistulosa : sa couleur est nettement plus pâle (blanchâtre, grisâtre ou rosâtre) et les nombreuses extensions présentes sont nettement filamenteuses et disposées aussi bien verticalement qu'horizontalement.

Haliclona (Soestella) xena : absente de Méditerranée et nettement plus rare en Manche, cette espèce se présente sous la forme d’une base massive avec plusieurs tubes dressés, cylindriques, en forme d’amphore. Sa couleur tend plus vers le brun ou le pourpre. Son substrat* de prédilection est rocheux en domaine paralique* et elle est particulièrement abondante parmi les bancs d’huîtres.

Il faut noter que les photos que nous présentons ont été identifiées grâce à l'aide de spécialistes des spongiaires et, lorsque cela était possible, par l'examen des spicules au microscope.

Alimentation

Il s'agit d'un organisme filtreur* microphage* suspensivore*. L'eau et les microparticules alimentaires en suspension sont aspirées par pompage à l'intérieur de l’organisme grâce aux pores* inhalants* ou ostioles* qui parsèment la surface de l'éponge. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules ciliées* spécifiques des éponges, les choanocytes*, qui tapissent la surface de petites cavités, les chambres choanocytaires. Au passage, les choanocytes retiennent l’oxygène et les particules nutritives (bactéries, algues unicellulaires, débris organiques divers) inférieures à 2 micromètres contenues dans l'eau. La digestion intracellulaire se fait dans les vacuoles* digestives des amibocytes*.
Les déchets de la digestion et les particules trop grosses sont expulsés par les orifices exhalants* ou oscules.

Les éponges ont un énorme pouvoir de filtration puisqu’on estime qu’une colonie de 10 cm³ peut filtrer 22,5 litres d’eau par jour.

Reproduction - Multiplication

La reproduction, probablement comme chez les autres espèces du genre Haliclona, peut être sexuée ou asexuée.

• Sexuée : Haliclona (Gelius) angulata est hermaphrodite* et ovovivipare*, mais l'émission des gamètes* mâles ou femelles est rarement observée. Il existe cependant encore peu d'information sur le cycle de reproduction de cette éponge.
  Les ovules* fécondés par les spermatozoïdes* donneront naissance à une larve* ciliée* nageuse de type «parenchymella*», dernier stade embryonnaire, qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge. Cette larve, dont l’aspect est celui d’un cône, est de couleur crème avec la partie postérieure glabre* et jaunâtre.
  En Manche, la reproduction est observée en septembre, mais cette période peut varier d’une année à l’autre selon les conditions climatiques.

• Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Bien qu'existante, cette reproduction est relativement secondaire.

Les éponges ont une forte capacité de régénération.

Divers biologie

Description microscopique : les spicules mégasclères* sont des oxes* droit ou légèrement courbes de 200-350 x 3,5-14 µm aux extrémités longues et pointues. Les microsclères* sont de petits sigmas* de 7-15 x 0,2-1,2 µm, profondément incurvés et des toxes* de 43-75 x 0,2-2,5 µm dont les extrémités de l’arc sont légèrement recourbées.
Tous ces spicules sont liés en un réseau assez irrégulier par de la spongine*.

Origine des noms

Origine du nom français

Chaline : d’après Chalina, un ancien nom du genre. Du grec [chalin] = frein, bride, lien. Allusion possible aux « nœuds » de spongine* unissant les spicules.

translucide : couleur diaphane de cette éponge.

Origine du nom scientifique

Haliclona : du grec [hal-] = sel, marin, et [clôn-] = colonne, rameau, jeune pousse. Ce qui signifie approximativement « petite branche marine".

angulata : mot latin = anguleux, qui a des angles. Fait référence à la forme des toxes, spicules* microsclères*.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 132773