Halacaridés

Halacaridae | Murray, 1877

N° 5680

Côtes européennes

Clé d'identification

Animaux minuscules (< 1mm)
Observés sous l'eau parmi les algues
4 paires de pattes composées de 6 segments portant des soies
pattes terminées par une paire de griffes
4 plaques sur la partie dorsale de l'idiosome

Noms

Autres noms communs français

Acariens halacaridés

Distribution géographique

Côtes européennes

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises)

Côtes européennes

Biotope

Les Halacaridés sont des animaux benthiques*, faisant partie de la méiofaune*, qui vivent parmi les algues, sur tout substrat* dur offrant suffisamment d’abris (balanes, moules, etc), ou dans le sédiment voire, pour certains, sur de gros animaux.
Ils peuvent être rencontrés dans une large gamme de profondeur, puisque certaines espèces ont été recueillies à 6 700 m de profondeur. La plupart des espèces sont cependant inféodées aux couches d’eau superficielles.

Si la plupart des espèces sont marines, il existe des espèces d’eaux saumâtres et d’eau douce (une soixantaine sont décrites à ce jour). Certaines rares espèces sont connues pour vivre sur les branchies des écrevisses.

Contrairement aux autres acariens présentés sur DORIS, les Halacaridés sont adaptés à la vie totalement aquatique.

Description

Les acariens Halacaridés ressemblent à des petites araignées. Leur taille n’excède pas 1 mm dans nos eaux, même si les plus gros individus connus au niveau mondial peuvent atteindre 2 mm. Ils comportent 4 paires de pattes, les 2 premières étant orientées vers l’avant du corps et les 2 dernières vers l’arrière. Chez les adultes, les pattes sont constituées de 6 segments. Elles comportent de nombreuses soies* et se terminent par une paire de griffes latérales (certaines espèces disposent également d’une griffe centrale).
Le corps est constitué de deux parties :
- le gnathosome*, partie antérieure comportant les pièces buccales. Il est constitué d'une base, d'un rostre*, de chélicères* et d'une paire de palpes*.
- l'idiosome*, dont la partie dorsale comporte habituellment 4 plaques (une à l'avant, une à l'arrière, ces deux étant de taille importante, et 2 petites plaques latérales, positionnées entre les deux autres plaques).
Il y a 5 à 10 paires de soies dorsales.

Espèces ressemblantes

Compte tenu de leurs caractéristiques (animaux vivant toujours dans l’eau, dotés de 4 paires de pattes), il n’est pas possible de confondre les acariens Halacaridés avec d’autres espèces animales, au moins en milieu marin.
En eau douce, il existe également des acariens appartenant au groupe des Hydrachnidia, qui possèdent également 4 paires de pattes. L’idiosome* de ces acariens est généralement rond et coloré, ce qui permet d’assurer une distinction rapide. Leurs pattes ont par ailleurs une apparence plus grêle et ce sont de bons nageurs, contrairement aux Halacaridés.

Alimentation

La plupart des acariens sont des prédateurs, mais certaines espèces sont herbivores. Les chélicères* des prédateurs servent à injecter du poison dans leur proie afin de les immobiliser. La première paire de pattes serait utilisée pour saisir les proies.

Certaines espèces sont des parasites* externes (par exemple, Copidognathus stevcici est un ectoparasite connu des œufs de Maja squinado et de Maja brachydactyla). Une seule espèce, Enterohalacarus minutipalpus, est connue comme étant un endoparasite. Cette espèce parasite des oursins dans les eaux des Philippines.

Reproduction - Multiplication

Chez les acariens, les sexes sont séparés. La phase complète de fécondation n’a pour l’instant été observée que sur une seule espèce présente en France métropolitaine, Thalassarachna basteri, mais les éléments partiels, comme l’existence d’un spermatophore*, ont été observés sur de nombreuses espèces. Le mâle dépose un spermatophore, qui est ensuite récupéré par la femelle qui l’introduit dans ses voies génitales.
Chez plusieurs espèces de la sous-famille des Rhombognathinacées, les spermatophores sont déposés collectivement, parfois sur d’autres individus (dont des mâles…).
Certaines espèces sont connues pour disposer d’une spermathèque*, qui permet ainsi de féconder des œufs plusieurs mois après la capture du spermatophore.

A noter le cas particulier de Isobactrus setosus, une espèce qui se rencontre dans les eaux saumâtres et marines de l’Atlantique Nord. Cette espèce se reproduit, au moins en laboratoire, par parthénogénèse* et le mâle de cette espèce n’est pas connu.

Les Halacaridés peuvent se reproduire selon deux types de cycle. Certaines espèces sont multivoltines, et se reproduiront donc plusieurs fois par an. D’autres espèces sont au contraire univoltines et ne se reproduiront qu’une fois par an, passant l’hiver sous forme d’adultes.
La reproduction a généralement lieu au printemps, la phase larvaire se déroulant lorsque les eaux sont chaudes.

Le développement typique des acariens comprend une phase larvaire* puis trois stades successifs de nymphes : la protonymphe, la deutonymphe et la tritonymphe. Dans les eaux tempérées, le stade larvaire dure entre 2 et 8 semaines. Les larves n’ont que trois paires de pattes tandis que tous les stades nymphaux ont quatre paires de pattes. Les pattes des larves n’ont que 5 segments (contre 6 chez les adultes), de même que la quatrième paire de pattes des protonymphes. Chez les deutonymphes et les tritonymphes, les pattes comportent 6 segments.

Les nymphes se reconnaissent à la fois à la plus faible présence de soies* sur les pattes et au nombre de plaques dorsales (plus nombreuses et plus petites chez les nymphes, d’une manière générale – voir pour illustration la photo de la deutonymphe sur la fiche de Hydrogamasus littoralis). Tous les stades nymphaux ne sont pas présents chez les Halacaridés (seuls deux genres possèdent ce schéma de développement complet).

Vie associée

Plusieurs espèces sont des ectoparasites*, d'autres des endoparasites.
Certaines rares espèces sont connues pour vivre sur les branchies des écrevisses.

Divers biologie

En 2007, au niveau mondial, la famille des Halacaridés comportait 1 118 espèces valides, réparties dans 63 genres.
Le genre Copidognathus comprend à lui seul un tiers des espèces décrites.
La progression du nombre d’espèces connues est assez spectaculaire, puisque lors de la parution du Synopsis of British Fauna consacré à cette famille, en 1987, les auteurs ne dénombraient que 500 espèces connues. Ils signalaient à l’époque que la connaissance de ces espèces renseignait davantage sur l’activité des observateurs que sur leur distribution réelle. Les choses n’ont sans doute pas beaucoup évolué aujourd’hui.

Informations complémentaires

La détermination des acariens Halacaridés nécessite une observation au microscope, après une phase de préparation. Cette phase de préparation inclut quasi-systématiquement un éclaircissement à l’acide lactique. Il peut également être nécessaire, notamment chez les Rhombognathinae, de procéder à l’élimination des viscères, en perforant le côté de l’animal entre la deuxième et la troisième paire de pattes tout en appuyant légèrement sur le dos. Compte tenu de la taille de ces animaux, cette opération doit se faire sous la loupe binoculaire et avec un opérateur déjà habitué à ce type de manipulation très délicate (le démembrage d’un copépode pour sa détermination est un vrai plaisir à côté…).

Origine des noms

Origine du nom français

Halacaridés : simple traduction du nom de famille.

Origine du nom scientifique

Le nom de la famille des Halacaridés (ou Halacaridae) est dérivé du nom du genre Halacarus, constitué du préfixe Hal, provenant du grec ancien [als] = sel, et du suffixe néo-latin [acarus], lui-même issu du grec [akari] = acarien du fromage, tique. Le nom du genre, et de cette famille, désignait donc initialement des acariens marins. Le premier Halacaridé a été décrit en 1836 par le médecin naturaliste écossais George Johnston (1797-1855) sous le nom de Acarus basteri (aujourd’hui Thalassarachna basteri). Il s’agit d’une espèce rencontrée dans nos eaux, notamment dans les mares médiolittorales* parmi les corallines.
Le nom d’espèce basteri avait été choisi par George Johnston pour rendre hommage à Job Baster, médecin et naturaliste hollandais (1711-1775) ayant décrit pour la première fois, en 1758, un acarien marin.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 1484

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Arthropoda Arthropodes Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette.
Sous-embranchement Chelicerata Chélicérates Corps divisé en prosome* et opisthosome*. Chélicères et Pédipalpes. 4 paires de pattes locomotrices.
Classe Arachnida Arachnides Corps formé d’un céphalothorax et d’un abdomen. Présence de chélicères.  Huit pattes (4 paires).
Sous-classe Acari Acariens Chélicérates terrestres ou aquatiques, libres ou parasites, caractérisés par une fusion des 3 régions du corps : le corps n'est pas métamérisé.
Super ordre Acariformes Acariformes
Ordre Trombidiformes Trombidiformes
Famille Halacaridae halacaridés
Genre Halacaridae
Espèce

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