Adulte :
Forme oblongue et cylindrique
Corps argenté couvert de cinq rayures longitudinales jaunes, régulièrement espacées, de même largeur
Une sixième rayure sur l'arête dorsale
Nageoires jaunes
Nageoire caudale fourchue
Juvénile :
Forme allongée
Couleur argentée
3 longues rayures parallèles marron sur la partie haute du corps
Longue rayure médiane passant au dessus de l'œil
Rayure au niveau de la ligne latérale se terminant par une tache sur le pédoncule caudal
Gorette Ti bouch (Guadeloupe), Kia Kia rélé (Martinique), Gorette petite gueule, grogneur à petite bouche, scie
Smallmouth grunt, yellowstripe grunt, bronze grunt (GB), Grugnitore dalla boca picola (I), Ronco boquichica, chacchi boquilla, saboga, ararà, jeniguano amarillo, bocayate (E), Gelbstreifen- Grunzer (D), Xiras (P), Geelgestreepte grommer , kleinbek grommer (NL)
Brachygenys chrysargyreus (Günther, 1859)
Brachygenys taeniata (Poey, 1860)
Haemulon taeniatum Poey 1860
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesLa gorette Ti-bouch se rencontre dans les eaux tropicales et subtropicales de la zone ouest de l'océan Atlantique, du sud de la Floride (U.S.A.), où elle est commune, jusqu'aux côtes du Brésil, en passant par l'Amérique centrale et en incluant le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes ainsi que les grandes et petites Antilles.
La gorette Ti-bouch vit dans les eaux de faible profondeur, depuis la surface jusqu'à 25 mètres. Cette espèce se positionne aux abords des récifs en journée, et forme de grands bancs inactifs. Elle chasse en solitaire la nuit en pleine eau ou dans l'herbier sous-marin et se reproduit de préférence dans l'herbier sous-marin ou dans la mangrove. Les juvéniles sont souvent rencontrés en banc sur les fonds durs, autour des récifs coralliens ou dans les herbiers.
La gorette Ti-bouch
de forme oblongue et cylindrique, est de taille moyenne, environ 15-17 cm. Sa longueur ne dépasse pas 23 centimètres.
Son
corps argenté est traversé de cinq rayures jaunes longitudinales, approximativement de même largeur, rectilignes et parallèles. Ces rayures vont de la tête à la queue et sont réparties sur tout le corps : sur les flancs et sur le ventre.
Une sixième rayure sur l'arête dorsale, un peu plus fine, démarre à l'arrière du front.
Toutes les nageoires sont jaunes y compris la nageoire caudale qui est fourchue.
Le juvénile est de forme allongée, de couleur argentée et présente 3 longues rayures parallèles marron sur la partie haute du corps. La rayure médiane passe au dessus de l'œil. La rayure la plus basse se termine par une tache oblique sur le pédoncule caudal*. Il n'y a pas de jaune ni sur le corps, ni sur les nageoires.
De tous les Haemulidés, c'est l'espèce qui a la plus petite bouche. Celle-ci est horizontale et placée en position terminale : les deux mâchoires sont de même longueur et la bouche est dirigée vers l'avant. Par ailleurs, même si cela est rarement visible en plongée, l'intérieur de la bouche est rouge sang.
On identifie les gorettes par la couleur de la robe et des nageoires, l'agencement des bandes sur le corps et la présence ou non d'une tache sur la caudale. Les gorettes adultes présentent des caractéristiques qui permettent de les identifier facilement.
Néanmoins, la gorette Ti-bouch peut être confondue avec :
Une espèce de la famille des rougets, le barbarin blanc, Mulloidichthys martinicus, ressemble par sa forme et sa couleur à la gorette Ti-bouch, mais il possède une seule large bande horizontale au milieu du corps, et surtout, les barbillons spécifiques à cette espèce permettent de le différencier de la gorette Ti-bouch.
Par contre, la reconnaissance et l'identification des différentes espèces de gorettes juvéniles est beaucoup plus difficile et subtile. Human et Deloach (2003) les identifient toujours par le nombre et la largeur des rayures.
La gorette Ti-bouch est un poisson carnivore qui se nourrit la nuit de zooplancton* (copépodes, ostracodes, amphipodes, larves* de crabes) et parfois de petits crustacés ou de mollusques. Une étude néerlandaise montre que cette espèce trouve sa source de nourriture partiellement ou complètement dans les mangroves plutôt que dans l'herbier.
Une bouche en position terminale trahit les poissons qui chassent en pleine eau
La gorette Ti-bouch est une espèce à sexes séparés, ovulipare*. La fécondation des gamètes* se fait en pleine eau. Les œufs sont pélagiques*.
Haemulon chrysargyreum est une espèce grégaire qui, en journée, forme des bancs de grande taille le long des tombants, avec d'autres espèces d'Haemulidés comme par exemple la gorette bleue ( Haemulon sciurus), la gorette dorée (Haemulon aurolineatum), la gorette jaune (Haemulon flavolineatum), le lippu rondeau (Anisotremus virginicus), la gorette marchand (Haemulon parra). Sur les côtes du nord-est du Brésil, des bancs de 40 à 1000 individus ont été observés.
Une étude brésilienne montre que le barbarin blanc, Mulloidichthys martinicus, et Haemulon chrysargyreum, qui sont de même aspect et de couleur semblable, se regrouperaient afin d'améliorer leur protection contre les prédateurs orientés visuellement vers ces espèces. Les auteurs utilisent le mot de mimétisme protecteur ou social pour définir cette association de protection par le plus grand nombre.
La nageoire dorsale est constituée de 12 rayons épineux et de 13 rayons mous. La nageoire anale a 3 rayons épineux et 9 rayons mous.
La gorette Ti-bouch est commune et abondante sur les côtes de l'ouest de l'Atlantique. Au Brésil, elle fait partie des cinq espèces les plus courantes de la famille des Haemulidés.
Cette espèce n'étant pas commercialisée à cause de sa petite taille, la pêche reste avant tout locale. Mais la destruction des mangroves pourrait avoir un effet sur le frai, les juvéniles fréquentant les eaux peu profondes à proximité des rivages. La protection des écosystèmes (herbiers, mangroves et récifs coralliens) contribue donc à sa protection.
La gorette Ti-bouch étant méfiante, son approche reste délicate mais en manœuvrant doucement, on peut l'observer de près.
Aucune menace majeure ne pesant sur cette espèce, elle est classée par la liste rouge de l'UICN dans la catégorie LC pour "préoccupation mineure".
Gorette : féminin de goret de l'ancien français « gore » qui veut dire « truie ». Porc, grogneur, gorette font référence aux bruits de frottement des dents pharyngiennes de ces poissons. La vessie natatoire amplifie ce son assimilable a un grognement.
Le nom créole "gorette Ti-bouch" et le nom "grogneur à petite bouche" font référence à la petite bouche du poisson.
Haemulon : du grec ancien [haem] = sanglant et du grec [oulon] qui est la gencive. Ce mot désignerait la gueule rouge, caractéristique de cette famille
chrysargyreum : du grec [chrys] = or, doré et du grec [argyreum] = argent, en référence aux bandes alternées jaune comme l'or et argent.
Numéro d'entrée WoRMS : 275725
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Haemulidae | Haemulidés | |
Genre | Haemulon | ||
Espèce | chrysargyreum |
La gorette Ti-bouch, facilement reconnaissable
Les nageoires sont jaunes, le corps argenté est strié de cinq lignes jaunes régulièrement espacées et de même largeur. La nageoire caudale est fourchue.
Les Saintes, Guadeloupe, 8 m
26/12/2015
En banc à l'abri d'un surplomb
Cette espèce se positionne aux abords des récifs en journée, et forme de grands bancs inactifs.
Pointe Burgos, sud de la Martinique, 8 m
29/11/2011
Petite bouche
De tous les Haemulidés, c'est l'espèce qui a la plus petite bouche. Celle-ci est horizontale et placée en position terminale. C'est à cette caractéristique que cette espèce doit son nom vernaculaire créole.
Le Carbet, Martinique, 12 m
26/05/2016
En bonne compagnie
Dans un paysage coloré par les spongiaires, un banc de quelques gorettes jaunes ( Haemulon flavolineatum) et de nombreuses gorettes Ti-bouch.
Le Carbet, Martinique, 12 m
22/12/2014
Gorette Ti-bouch et gorette dorée
Deux espèces de gorettes ayant la même silhouette et des rayures jaunes sur fond argenté : sur la droite de la photo, il s'agit d' Haemulon aurolineatum caractérisée par une large rayure jaune horizontale au milieu du corps, et de plus petites rayures de part et d'autre.
Les Saintes, Guadeloupe, 12 m
23/12/2015
Banc de juvéniles
Il est très difficile de différencier les espèces de gorettes juvéniles. Elles sont de petite taille, 2 à 5 cm, et ne diffèrent entre elles que par quelques détails. Le juvénile de la gorette Ti-bouch est de forme allongée. Le corps est argent traversé de 3 longues rayures parallèles marron sur la partie haute du corps. La rayure médiane (voir flèche 1) passe au dessus de l' œil. La rayure la plus basse se termine par une tache noire sur la caudale (voir flèche 2).
Martinique, 10 m.
25/03/2007
à Bonaire
Sur cette photo on voit distinctement les rayures qui arrivent jusqu'au bout du museau , ainsi que la sixième rayure sur l'arête dorsale qui démarre à l'arrière du front.
Angel city, Bonaire (Antilles néerlandaises), 10 m
27/03/2015
Au calme sous la roche
A l'abri de la roche, gorettes Ti-bouch et gorettes jaunes cohabitent.
Les trois îlets, Martinique, 4 m
02/2016
Ambiance
Les gorettes Ti-bouch font partie des paysages sous-marins des Caraïbes.
Bari, Bonaire (Antilles néerlandaises), 10 m.
02/05/2012
Rédacteur principal : Franck GALLOIS
Rédacteur : Sylvie HUET
Vérificateur : Francis POLLAK
Responsable régional : Sylvie HUET
Anderson W., Claro R., Cowan J., Lindeman K., Padovani-Ferreira B., Rocha L.A., Sedberry G., 2015, Haemulon chrysargyreum. The IUCN Red List of Threatened Species 2015, e.T194417A2333728
Huijbers C.M., Mollee E.M., Nagelkerken I., 2008, Post-larval French grunts (Haemulon flavolineatum) distinguish between seagrass, mangrove and coral reef water: Implications for recognition of potential nursery habitats, J. Exp. Mar. Biol., 357, 134–139.
Krajewski J.P., Bonaldo R.M., Sazima C., Sazima I., 2004, The association of the goatfish Mulloidichthys martinicus with the grunt Haemulon chrysargyreum: an exemple of protective mimicry, Biota Neotrop., 4(2), 1-4.
Nagelkerken I, Van der velde G., 2004, Are caribbean mangroves important feeding grounds for juvenil reef fish from adjacent seegrass beds ? Marine ecology progress series, 274, 143-151.
La page sur Haemulon chrysargyreum
sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La fiche d'Haemulon chrysargyreum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN