Algue rouge
Consistance cartilagineuse
Thalle constitué de lames aplaties se découpant en de nombreuses lanières de manière irrégulière
Apex des lames arrondi
Cystocarpes arrondis répartis sur toute la surface du thalle
Cleaved wart weed (GB)
Basionyme*
Fucus multipartitus Clemente 1807
Synonymes homotypiques*
Fucus multipartitus Clemente 1807
Sphaerococcus multipartitus (Clemente) C.Agardh 1822
Chondrus multipartitus (Clemente) Greville 1833
Synonymes hétérotypiques*
Fucus aeruginosus Turner 1811
Chondrus aeruginosus (Turner) J.V.Lamouroux 1813
Sphaerococcus aeruginosus (Turner) C. Agardh 1817
Sphaerococcus polycarpus Greville 1828
Rhodymenia polycarpa (Greville) Greville 1830
Gracilaria multipartita var. aeruginosa (Turner) J.Agardh 1852
Gracilaria foliifera f. aeruginosa (Turner) Børgesen 1938
Atlantique Nord-Est et Ouest, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française], ● Atlantique Nord-OuestGracilaria multipartita est présente sur les côtes atlantiques nord-est et nord-ouest ainsi qu'en Méditerranée.
Gracilaria multipartita est présente dans l’étage médiolittoral* inférieur et dans l’infralittoral*. Elle se rencontre sur substrat* rocheux et également sur substrats durs ensablés. Il s’agit d’une des algues typiques, de ces milieux en Manche-Atlantique aux côtés de Gracilaria gracilis et Graliariopsis longissima. Elle supporte une large gamme d’exposition aux vagues.
Elle est régulièrement observée entre 0,5 et 25 mètres de profondeur, par exemple sur les côtes de Bretagne (île de Groix, Saint-Quay-Portrieux).
Gracilaria multipartita est une espèce caractéristique de la biocénose* de la roche infralittorale en mode très abrité, avec Chondracanthus acicularis.
Cette algue cartilagineuse, de couleur rouge à brun-rougeâtre, parfois plus claire en fonction des conditions ambiantes, peut atteindre 30 cm de haut. Le thalle* se présente sous la forme d’une lame fixée au substrat* par un petit disque. La lame est profondément divisée dans un plan en lanières épaisses, jusqu'à 1 mm d’épaisseur pour 2 à 10 mm de large. Elle est largement ramifiée de manière irrégulière, dichotome* ou trichotome. L’angle de ramification étant compris entre 10° et 45°. L’apex* des lames est arrondi. Le stipe* est comprimé. Les lames peuvent parfois présenter des proliférations marginales.
Le thalle présente une structure multiaxiale avec un cortex* périphérique et une médulla* centrale. Les cellules corticales sont petites et densément agencées, tandis que la médulla est constituée de grosses cellules polygonales.
Chez les gamétophytes* femelles fertiles, les cystocarpes*, disséminés à la surface du thalle, sont très proéminents et atteignent 2 mm de diamètre.
De nombreuses algues rouges se présentent sous la forme de lames plus ou moins divisées et la détermination avec certitude des Gracilaria, hors de portée de l'amateur, repose aujourd'hui classiquement sur le séquençage du gène ADNr 18S. En particulier certaines formes de Palmaria palmata peuvent revêtir le même aspect, mais les thalles* de cette dernière sont moins épais.
D'autres genres comme Chondrus et Ahnfeltia peuvent parfois présenter un aspect similaire, mais s'en distinguent par une consistance plus ferme ou une teinte plus foncée.
La littérature concernant Gracilaria multipartita est relativement complexe car cette espèce a longtemps été signalée sous le nom erroné de Gracilaria foliifera (Forssk.) Børgesen, 1932, une espèce décrite de l'océan Indien. En 1985 Guiry et Freamhainn (1985) ont mis fin à cette confusion.
Comme toutes les algues, Gracilaria multipartita est autotrophe* photosynthétique*. L'algue tire son énergie de la lumière solaire et, grâce à l'absorption d'eau, de dioxyde de carbone et des sels minéraux dissous dans l’eau, elle fabrique les matières organiques nécessaires à son développement.
Le cycle de reproduction de Gracilaria multipartita suit le cycle de reproduction complexe, des Rhodophytes : il existe des gamétophytes* mâles et femelles (phase haploïde*). Les gamètes mâles, ou spermaties, sont émis dans l’eau et viennent féconder les gamètes femelles, ou carpogones*, qui restent fixés sur le thalle* mère.
La fécondation donne naissance à une phase diploïde*, le carposporophyte*, fixé sur le thalle mère (on le retrouvera ici sous forme de cystocarpes*). Le carposporophyte produit des carpospores* (diploïdes), qui sont émises dans l’eau. En germant, les carpospores donnent naissance à un nouveau type de thalle, le tétrasporophyte* (phase diploïde), qui ressemble morphologiquement aux gamétophytes (seule l’analyse détaillée permet de les différencier). Le tétrasporophyte produit des tétraspores* haploïdes qui, après germination donneront naissance à des gamétophytes.
Les gamétanges* mâles sont situés dans des petites cryptes différenciées dans le cortex et ne sont pas visibles à l'œil nu.
La période de reproduction s'étend généralement du printemps à l'été, en lien avec l'augmentation de la température et de la photopériode.
Ce cycle reproductif est appelé trigénétique* isomorphe*.
Gracilaria multipartita est une algue pérennante, qui se réduit à son disque de fixation en hiver, avant de donner un nouveau thalle au printemps.
Elle tolère une large gamme de salinités, de températures et de niveaux d'ensoleillement, ce qui explique sa distribution dans des milieux variés, de la Méditerranée aux côtes atlantiques.
Gracilaria multipartita n'est pas une espèce protégée en France. Elle est utilisée en aquaculture dans certaines régions du monde (ex: Maroc, Asie), notamment pour la production d'agar-agar. La concentration en agar-agar est maximale durant l’hiver et diminue pour atteindre son minimum lorsque l’algue atteint son pic de fertilité.
Elle fait partie des espèces surveillées en biotechnologie pour ses propriétés antioxydantes.
Gracilaire est la francisation du nom de genre Gracilaria, comme il est d'usage pour de nombreux noms de végétaux.
Le nom de genre Gracilaria provient du latin [gracilis] = grêle, mince, délicat, et du suffixe [aria], indiquant une appartenance ou une caractéristique. Les algues du genre Gracilaria sont souvent des espèces comportant des filaments fins. Ainsi, l’espèce type* du genre est Gracilaria confervoides (Linnaeus) Greville, 1830, aujourd’hui reconnue sous le nom de Gracilariopsis longissima (S.G. Gmelin) Steenfoft, L.M. Irvine & Farnham, 1995, qui se présente effectivement sous la forme de filaments fins.
Le nom d’espèce multipartita provient du latin et signifie littéralement « divisée en de nombreuses parties », ce qui illustre bien l’une des caractéristiques de cette espèce.
Numéro d'entrée WoRMS : 145704
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Rhodobionta / Rhodophyta | Rhodobiontes | Algues rouges, pour la plupart marines. |
Sous-embranchement | Eurhodophytina | Eurhodophytinés | |
Classe | Florideophyceae | Floridéophycées | Thalle élaboré formé de fins filaments branchés ou en lames. |
Sous-classe | Rhodymeniophycidae | Rhodyméniophycidées | |
Ordre | Gracilariales | Gracilariales | |
Famille | Gracilariaceae | Gracilariacées | |
Sous-famille | Gracilarioideae | ||
Genre | Gracilaria | ||
Espèce | multipartita |
Lanières épaisses
Thalle cartilagineux de couleur rouge-brun pouvant atteindre 30 cm de hauteur. Les lanières peuvent atteindre 10 mm de large.
Epave Falk, île de Groix (56), 24 m
25/08/2011
Un individu un peu décoloré
Identification confirmée sur le forum de DORIS.
Les Noirs, Saint-Quay-Portrieux (22), 12 m
30/04/2023
Un individu bien coloré
Les thalles peuvent être parfois très bruns.
Les Noirs, Saint-Quay-Portrieux (22), 12 m
30/04/2023
Rédacteur principal : Christophe QUINTIN
Vérificateur : Marc VERLAQUE
Responsable régional : Véronique LAMARE
Responsable régional : Yves MÜLLER
Chibi F., Rchid H., Arsalane W., Nmila R., 2019, Screening of the antioxidant activity of crude extracts in 86 algae species from El Jadida coast (Morocco), International Journal of Pharmacy and Pharmaceutical Sciences, 11(3), 54-61.
El Bacha S., El Gourji A., Givernaud T., Lemoine Y., Mouradi A., 2004, Écophysiologie de l’agarophyte Gracilaria multipartita (Clémente) Harvey (Rhodophyceae, Gracilariales), Actes de l’Institut Agronomique et Vétérinaire (Maroc), 24(3 & 4), 107-116.
Givernaud T., El Gourji A., Mouradi-Givernaud A., Lemoine Y., Chiadmi N., 1999, Seasonal variations of growth and agar composition of Gracilaria multipartita harvested along the Atlantic coast of Morocco, Hydrobiologia, 398/399, 167–172.
Guiry M., Freamhainn M., 1985, Biosystematics of Gracilaria foliifera (Gigarthales, Rhodophyta), Nordic Journal of Botany, 5, 629-637.
Hanif N., Chair M., Chbani Idrissi M., Naoki T., 2014, Study of the red algae growth Gracilaria multipartita (Clemente) Harvey (Rhodophyceae, Gracilariales) of the Moroccan Atlantic coast, International Journal of Scientific and Research Publications, 4(3), 1-6.
Harvey W.H., 1846, Phycologia britannica, or, a history of British sea-weeds: containing coloured figures, generic and specific characters, synonymes, and descriptions of all the species of algae inhabiting the shores of the British Islands. Text with plates, pls I–LXXVIII, London: Reeve & Benham (pl XV)
Rodríguez-Prieto C., Freshwater D. W., Hommersand M. H., 2016, Gracilaria corallicola and G. multipartita (Gracilariales, Rhodophyta), two related flattened European species, European Journal of Phycology, 51(4), 444–460.
La page sur Gracilaria multipartita sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase
La page de Gracilaria multipartita sur le site de l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
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