Petite méduse possédant un diamètre compris entre 23 et 25 mm
Ombrelle ayant l'allure d'un verre de montre, quasiment plat, ou au contraire presque hémisphérique
Vélum large
Quatre canaux radiaires
Une gonade, sur chaque canal radiaire, pouvant prendre une allure de sac plissé
60 à 80 longs tentacules, munis à mi-longueur d'un bouton adhésif
Fréquemment fixée sur des algues ou des phanérogames
Clinging jellyfish, orange-striped jellyfish, angled hydromedusa, spider medusa (GB), Kruiskwal, dwergkwal (NL)
Gonionemus murbachii Mayer, 1901
Gonionemus agassizii Murbach & Shearer, 1902
Gonionemus depressum Goto, 1903
Pacifique Nord, Atlantique Nord, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Indo-Pacifique, ● Atlantique Nord-OuestGonionemus vertens possède une large répartition.
Dans le nord de l'océan Pacifique, du côté ouest, la limite sud de sa répartition est représentée par les côtes de la Chine et du Japon, du côté est, la limite sud est représentée par les côtes de Californie.
Elle est présente dans l'océan Arctique.
Dans le nord de l'océan Atlantique, du côté ouest, la limite sud de sa répartition est le cap Cod (Massachusetts).
Elle est présente en Atlantique Est depuis la Scandinavie jusqu'au Portugal, ainsi qu'en Méditerranée.
La méduse adhésive se rencontre surtout à proximité de la côte, ainsi que dans les estuaires, dans leur partie la plus marine. Elle sera observée facilement lorsqu'elle se fixe sur des algues, notamment des laminaires.
En Méditerranée elle se rencontre dans les herbiers de posidonies.
L'ombrelle de cette petite méduse possède un diamètre compris entre 23 et 25 mm. Elle est d'une teinte claire jaunâtre à verdâtre, et peut avoir l'allure d'un verre de montre, quasiment plat, ou au contraire être presque hémisphérique. Son vélum* (repli interne de l'ombrelle) est large, bien visible. L'estomac possède une allure dilatée, les quatre lèvres situées à l'ouverture de sa bouche sont plissées. Le manubrium*, formé par la réunion des bras buccaux, est en forme de fuseau, celui-ci ne dépasse pas de la cavité sous-ombrellaire*. Quatre canaux radiaires sont présents, ainsi qu'un canal en anneau périphérique, d'une largeur modérée. Sur chaque canal radiaire se trouve une gonade*, qui peut prendre une allure de sac très plissé. Les gonades des mâles sont brunâtres, celles des femelles sont rougeâtres.
Sur le bord de l'ombrelle sont fixés, chacun par une structure bulbeuse, 60 à 80 tentacules qui peuvent atteindre une longueur de 10 mm ; ceux-ci sont assez rigides. Chaque tentacule comporte des anneaux de cnidocytes*, cellules urticantes, que l'on peut distinguer en vue rapprochée. A mi-longueur environ, les tentacules sont munis d'un bouton adhésif qui provoque un épaississement en forme de boule assez marqué.
Cette méduse est fréquemment fixée sur des algues ou des phanérogames, grâce à ses boutons adhésifs, ce qui peut représenter également un critère utile à l'identification.
La phase polype* de cette hydroméduse est d'une taille inférieure à 1 mm.
Ce polype est solitaire et sans pédoncule*.
D'une petite structure péridermique* en forme de coupe dépasse une autre structure, pyriforme*, portant 4 à 6 tentacules autour de la bouche.
Le bourgeonnement* des méduses se fait à partir de la base du polype.
D'autres hydroméduses peuvent ressembler à Gonionemus vertens, mais l'allure des gonades de celle-ci est typique et devrait éviter les confusions.
Cette hydroméduse se nourrit de zooplancton*, notamment de copépodes. Ses proies peuvent avoir une taille qui est le double de la sienne.
Il peut lui arriver de capturer des proies tandis qu'elle est fixée sur un substrat*, en position retournée.
Gonionemus vertens se reproduit de manière sexuée au crépuscule, en période estivale. C'est en effet à ce moment qu'a lieu la libération des gamètes*, ou cellules sexuées, qui, par fécondation, permettront la formation des œufs. Les nombreux œufs qui en résultent sont de petite taille et se colleront rapidement au substrat. La formation d'un petit polype à partir de cette fixation est très rapide : elle prend moins d'une journée. Une semaine plus tard le polype est complètement formé.
C'est à partir de la base de ce polype que, de manière asexuée, bourgeonneront de nouvelles méduses. Deux sortes de bourgeons sont présents à la base du polype :
- des frustules* qui se détachent (elles ont la forme des larves* planules*) rampent sur le substrat et se fixent pour évoluer en un nouveau polype.
- des bourgeons qui se détachent et évoluent en méduses libres et nageuses.
C'est entre les mois de juin et d'août que les probabilités d'observer la méduse adhésive sont les plus grandes. Il ne sera pas rare de voir des groupes de plusieurs individus.
Il y a autant de statocystes* (minuscules organes d'équilibration) que de tentacules, mais ils ne sont pas visibles.
Les boutons adhésifs situés sur les tentacules lui permettent de se fixer sur divers substrats, mais cette hydroméduse est capable de nager également. C'est plutôt lorsque les eaux sont calmes qu'elle se mettra à nager, vers la surface, grâce à des contractions rythmiques. Dès qu'elle atteint la surface, elle cesse de nager, se retourne et se met à couler en écartant les tentacules jusqu'à ce qu'elle rejoigne le fond. Durant ses trajets, elle pourra capturer des proies.
Gonionemus vertens est réputée très venimeuse. Son venin, en plus de provoquer une action locale, peut entraîner des problèmes neuropsychiques.
Il semblerait toutefois que sa toxicité maximale soit essentiellement dans sa région d'origine : le Pacifique Nord-Ouest.
Cette hydroméduse est originaire des côtes du Japon, de Chine et de Corée.
Elle a été observée pour la première fois en Europe, au Portugal, au XIXème siècle, puis en 1913 en mer du Nord.
Au début du XXème siècle elle a été observée sur les côtes des États-Unis.
Depuis 1976 elle est signalée en Méditerranée.
Son extension géographique lui a probablement été permise par deux modes de transports différents :
- fixation sur les coques de navires lorsqu'elle est en phase polype.
- fixation sur les coquilles d'huîtres creuses, Magallana gigas, en provenance du Japon ou du Portugal.
Selon certaines hypothèses, des polypes de Gonionemus vertens auraient pu voyager par hydravion durant la seconde guerre mondiale depuis la Norvège jusqu'à l'île allemande de Sylt !
En métropole, cette espèce a le statut d'espèce introduite.
Les polypes sont peu connus en milieu naturel, ce que l'on sait d'eux provient d'études en aquarium.
Le nom de méduse adhésive est une proposition du site DORIS, par traduction du nom anglais.
Gonionemus, du grec [gonio-] = angle, et [nema-] = filament. Sans doute en raison de l'allure que peuvent prendre ses tentacules relativement rigides : il peut leur arriver de présenter des angles bien marqués au niveau des boutons adhésifs.
vertens, directement repris du latin, et signifiant : tournant, en raison des mouvements de cette hydroméduse ?
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Trachylina | Trachylines | Hydrozoaires dont la phase polype a secondairement disparu. Hydroméduses vivant généralement en eaux profondes, visibles parfois dans la zone de plongée. |
Ordre | Limnomedusae | Limnoméduses | Phase méduse prédominante. Polypes en général athèques et peu visibles. Quelques espèces d'eau douce. |
Famille | Olindiidae | Olindiidés | |
Genre | Gonionemus | ||
Espèce | vertens |
Fixée sur une laminaire
Allure typique de la méduse adhésive fixée par ses tentacules sur la fronde d'une laminaire.
On peut voir ici certains de ses tentacules former des angles très marqués, ce qui expliquerait son nom de genre.
Iles Vesteralen, Norvège, 3 m
26/07/2010
Sur un fond d'algues
Gonionemus vertens sur un fond d'algues filamenteuses.
Dreischor, Zélande, Pays-Bas, 1 m
08/06/2008
Vélum
Cette méduse nous permet de bien voir son vélum constitué par un repli annulaire de l'ombrelle.
Tourné vers l’intérieur, il réduit le diamètre de l'orifice d'entrée de la cavité sous-ombrellaire, ce qui permet des déplacements plus performants par augmentation de la force de l'eau éjectée.
Dreischor, Zélande, Pays-Bas, 1 m
08/06/2008
En pleine eau
Cette méduse peut être également rencontrée en pleine eau, nous voyons ici la forme hémisphérique de son ombrelle.
Dreischor, Zélande, Pays-Bas, 1 m
08/06/2008
Collée à des algues rouges dans l'étang de Berre
Cette minuscule "méduse" mesure ici environ 1 cm de diamètre.
Plage des Marettes, étang de Berre, Vitrolles (13), 2 m
13/06/2020
Verrues adhésives
Les flèches vertes indiquent la position des verrues adhésives sur les tentacules.
Plage des Marettes, étang de Berre, Vitrolles (13), 2 m
13/06/2020
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Jacqueline GOY
Responsable régional : Vincent MARAN
Marchessaux G., Gadreaud J., Martin-Garin B., Thiéry A., Ourgaud M., Belloni B. & Thibault D., 2017, First report of the invasive jellyfish Gonionemus vertens A. Agassiz, 1862 in the Berre Lagoon, southeast France. BioInvasions Records, Regional Euro-Asian Biological Invasions Centre (REABIC), 6 (4), 339 - 344.
La page de Gonionemus vertens dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN