Manteau au dessin réticulé rouge sur fond blanc/crème couvrant manteau entier ou seulement partie centrale
3 variations de bordure de manteau :
Red netted chromodoris (GB)
Doris tinctoria Rüppell & Leuckart, 1828
Doris reticulata Quoy & Gaimard, 1832
Chromodoris alderi Collingwood, 1881
Chromodoris inopinata Bergh, 1905
Risbecia reticulata Quoy & Gaimard dans Risbec (1956)
Chromodoris tinctoria (Rüppel & Leuckart, 1928)
Parties tropicales des océans Indien et Pacifique Ouest
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueDe la mer Rouge, Tanzanie et l'Afrique du Sud jusqu'au Japon, la Nouvelle-Calédonie et le Royaume de Tonga.
Dans les zones infra-littorales de coraux, d'éponges, d'algues ou sur les fonds sablo-vaseux détritiques, peu profonds jusqu'à plus de 50 m.
Nudibranche de livrée variable qui peut atteindre 95 mm.
Le manteau, sur lequel se trouvent des petites pustules, est plus grand que le pied, mais normalement la partie arrière du pied est visible.
La coloration principale est composée d'un dessin réticulé rouge sur un fond blanc/crème, et peut couvrir le manteau entier ou seulement la partie centrale.
On trouve 3 variations dans la coloration du bord du manteau :
1) contourné d'une bande jaune/orange, puis de blanc ;
2) contourné d'une bande jaune/orange, puis d'une bande blanche dans laquelle se trouvent des taches rouges réticulées ou uniformes ;
3) contourné d'une bande étroite jaune/orange.
Rhinophores lamellés rétractiles dont les troncs sont blanc translucide et la partie lamellée beige, orange, rouge ou pourpre ; les bords des lamelles sont parsemés de blanc, ou de violet dans le cas de lamelles pourpres.
Les branchies rétractiles sont blanc translucide aux axes surlignés de beige, d'orange ou de rouge.
Le pied est blanc/crème avec ou sans un liséré jaune/orange, avec ou sans des taches rouges irrégulières sur la queue.
Le groupe artificiel des doris réticulés, dit "groupe Goniobranchus tinctorius", est un peu difficile à appréhender et les descriptions ne couvrent pas l'ensemble des espèces existantes. Citons par exemple :
Goniobranchus reticulatus (Quoy & Gaimard, 1832) qui porte un motif réticulé rouge sur toute la surface blanche du manteau. Il n'y a pas de motif coloré sur les marges de celui-ci et elles apparaissent donc blanches et non jaunes comme chez G. tinctorius.
De nombreux Goniobranchus spp. sont des variantes chromatiques de l'un ou l'autre, ou encore un mélange des deux, et restent à décrire.
Goniobranchus tinctorius, il se nourrit d'éponges dont les genres et espèces n'ont pas été déterminés, probablement d'éponges siliceuses.
D'après Wilson (2002) la ponte déposée en vertical sur la tranche, est composée d'une spirale de 3 tours ; les œufs orange sont déposés en ligne avec également du vitellus extra-capsulaire distribué dans la ponte.
Parfois, on trouve des crevettes impératrices commensales Zenopontonia rex sur les plus grands spécimens.
Certains chercheurs pensaient initialement que les différentes livrées correspondaient à des espèces différentes. Mais il a été constaté depuis que ces différences ne correspondent pas à des différences anatomiques internes. Donc les diverses livrées décrites ici sont considérées comme appartenant toutes à la même espèce. Mais une étude de typage ADN sera sans doute nécessaire pour clarifier la question.
Les nombreuses variations de robes existantes autour de ce modèle, variations artificiellement rassemblées dans le "groupe Goniobranchus tinctorius" constituent probablement des espèces différentes et il faudra reconsidérer cette fiche à la lumière d'une future étude phylogénétique pour préciser exactement ce qu'il en est de Goniobranchus tinctorius au-delà de la livrée prototypique de la première image.
Doris réticulée rouge : francisation du nom anglais.
Goniobranchus : ce nom est probablement constitué du grec [gonia] = angle, et [branch] = branchies. On peut donc supposer que le nom décrit une particularité morphologique de ces organes.
Le genre Goniobranchus a été créé en 1866 par William Harper Pease (1824–1871) dans "Remarks on nudibranchiata inhabiting the Pacific islands, with descriptions of two new genera.
tinctoria : du latin [tinctoriues] = qui sert à teindre, tinctorial ! peut-être dans le sens de teinté, coloré ?
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Chromodorididae | Chromodorididés | Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées. |
Sous-famille | Chromodoridinae | Chromodoridinés | |
Genre | Goniobranchus | ||
Espèce | tinctorius |
Indivividu de Nouvelle-Calédonie
Une des variations de la livrée du manteau de Goniobranchus tinctorius: contourné d'une bande orange puis d'une blanche dans laquelle se trouvent des taches rouges réticulées.
Nouméa (Nouvelle-Calédonie), 4 m
03/2006
Verison réunionnaise
Autre exemple de la variabilité des motifs du manteau et de sa bordure.
Étang salé, La Réunion (974), océan Indien, 1 m, en PMT et de nuit
Frédérique & Sébastien VASQUEZ
2015
Probablement une espèce cousine
Spécimen sud-africain de 38 mm dans lequel le bord du manteau n'est contourné que de jaune ; des taches rouges irrégulières sont présentes sur la queue. Dans les derniers ouvrages, notamment [Gosliner &al. 2015], cette variation est appelée Goniobranchus cf. alderi (Collingwood, 1881).
Pumula, KwaZulu-Natal, Afrique du Sud, 26,5 m
18/12/2001
Après une attaque
Ce Goniobranchus a survécu à l'attaque d'un prédateur. On aperçoit bien les tentacules oraux.
Il n'est pas certain qu'il s'agisse de G. tinctorius mais probablement d'une espèce cousine.
Park Rynie, KwaZulu-Natal, L'Afrique du Sud, 26,5 m
10/03/2002
Une cousine : Goniobranchus reticulatus
Espèce dans laquelle le bord du manteau n’est contourné que de blanc.
Cette espèce est source de doutes quant à son identification exacte. Ainsi, on trouve chez la plupart des auteurs la dénomination Goniobranchus reticulatus.
Pulau Hoga, l'Archipel de Tukang Besi, Sulawesi Sud-Est, Indonésie, 7,5 m
15/09/2000
Rédacteur principal : Lindsay WARREN
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable historique : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Quoy J.R.C & Gaimard J.P., 1832-1833, VOYAGE DE DECOUVERTES DE L'ASTROLABE PENDANT LES ANNEES 1826-1829 SOUS LE COMMANDEMENT DE M.J. DUMONT D'URVILLE, Zoologie, 2, 1-686 dans J.S.C. Dumont d'Urville, Paris, J. Tastu.
Risbec J., 1956, Nudibranches du Viet-Nam, Archives du Muséum Nationale d'Histoire Naturelle de Paris 7ème série, 4, 1-34 avec XXII plates.
Yonow N., 1989, Red Sea Opisthobranchia 2: The Family Chromodorididae (Mollusca, Nudibranchiata), Fauna of Saudi Arabia, 10, 290-309.