Bras trapus, cylindriques et pointus
Corps de couleur très variable
Corps couvert de tubercules sphériques de petite taille et gros tubercules épineux
Extrémité des bras parfois beige clair
Pas de plaques calcaires alignées au creux des bras
Egyptian sea star (GB), Stella marina egiziana (I), Estrella de mar egipcia (E), Agypter-Seestern (D), Egyptische zeester (NL), Estrela do mar do Egito (P)
Scytaster zodiacalis Müller & Troschel, 1842
Oreaster desjardinsi Michelin, 1844
Linckia desjardinsi (Michelin, 1844)
Linckia aegyptiaca von Martens, 1866
Scytaster aegyptiaca Perrier, 1875
Nardoa aegyptiaca Sladen, 1889
Gomophia aegyptiaca Tortonese, 1979
Mer rouge, Indo-Pacifique tropical Ouest et central
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]L'étoile égyptienne est présente en mer Rouge dans tout l'océan Indien tropical ainsi que dans le Pacifique, de la Malaisie à la Polynésie française et du sud du Japon à l'Australie.
Elle est présente à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Elle ne semble pas avoir été observée à La Réunion, vos observations sont les bienvenues.
Cette espèce se rencontre dans les récifs coralliens riches en coraux durs entre 5 et 50 m de profondeur. Elle a une activité principalement nocturne et reste souvent cachée la journée dans les cavités, les anfractuosités ou sous les coraux.
Gomophia egyptiaca est une étoile de mer dont le diamètre atteint 15 cm, bras compris.
Les bras sont trapus, cylindriques avec une face ventrale plane. Le disque central et les bras sont couverts de tubercules hémisphériques ou coniques plus ou moins pointus.
La coloration du corps est extrêmement variable, avec de multiples formes locales, et parfois la cohabitation en un même site de formes très différentes mais relativement homogènes. La diversité des patrons de coloration est spectaculaire : beige avec des tubercules orange, verte avec des tubercules roses clairsemés, bleu clair avec des tubercules blancs, orange avec des tubercules crème, blanche à bandes rouges avec des tubercules bleus cerclés de noir… Toutes ces colorations peuvent exister en négatif. La base des gros tubercules épineux est généralement cerclée de sombre. L'extrémité des bras est parfois claire.
Il n'y a pas de plaques calcaires alignées au creux des bras.
Il existe de très nombreuses confusions entre les différentes espèces du genre Gomophia dans la littérature et sur Internet, ce qui ne facilite pas leur reconnaissance.
De manière générale, en l'attente de nouveaux travaux de taxinomie, on appelle Gomophia cf. egyptiaca toutes les étoiles de la famille des Ophidiasteridées pourvues de piquants coniques (celles pourvues de tubercules hémisphériques étant provisoirement placées sous le genre Nardoa, comme Nardoa gomophia).
Gomophia egeriae est de couleur plus uniforme, rouge brun, avec la base des tubercules pointus cerclée de noir. On la trouve dans le Pacifique tropical Ouest (sa présence dans l'océan Indien où la mer Rouge reste à prouver). Les dernières études semblent prouver qu'il ne s'agirait que d'une sous espèce de G. egyptiaca.
Gomophia watsoni ne serait probablement qu'un synonyme de G. egyptiaca comme le pressent A. M. Clark. Sous ce nom, sont regroupés des individus avec 2 patrons de coloration très différents qui pourraient n'être que des variantes géographiques du sud ouest du Pacifique de G. egyptiaca. Chez la première forme, l'holotype*, le corps est brun orange alternant avec des zones beiges et les tubercules sont violets. En Nouvelle-Calédonie, Jangoux (auteur du chapitre sur les astérides dans le GUIDE DES ETOILES DE MER, OURSINS ET AUTRES ECHINODERMES DU LAGON DE NOUVELLE-CALEDONIE voir § références bibliographiques) décrit G. watsoni avec un corps brun orangé uniforme, des tubercules jaunes plus arrondis et non cerclés de rouge, des bras relativement fins aux extrémités qui ne sont pas plus claires, et des plaques calcaires alignées au creux des bras ce qui diffère notablement de l'holotype* de G. watsoni. Il se pourrait alors que cette forme décrite par Jangoux soit en fait une autre espèce et dans ce cas il faudra la renommer.
Dans la même aire de distribution, de nombreuses étoiles de mer appartenant au genre Nardoa (N. novaecaledoniae, N. frianti, N. rosea, N. gomophia ...) peuvent être confondues avec Gomophia egyptiaca, cependant dans le genre Nardoa, les tubercules sont hémisphériques et non pas pointus comme chez Gomophia et leur base n'est pas entourée par un anneau coloré.
Echinaster callosus est une espèce plus grande, jusqu'à 25 cm de diamètre et qui a les bras couverts de callosités de formes plus ou moins globulaires irrégulières et beaucoup plus nombreuses. C'est une espèce présente en mer Rouge et dans l'Indo-Pacifique.
Mithrodia clavigera a des bras plus longs, rétrécies à leur base et portant des épines sur leurs cotés. C'est un espèce que l'on rencontre en mer Rouge, dans l'Indo-Pacifique et dans l'Atlantique tropical Ouest.
C'est principalement la nuit que cette espèce sort de sa cachette pour se nourrir d'éponges. Elle peut se contenter occasionnellement de charognes et d'ascidies.
C'est une espèce gonochorique*, c'est à dire qu'il existe des individus mâles et des individus femelles. Les deux sexes libèrent leurs gamètes*, en même temps, dans la colonne d'eau où a lieu la fécondation. Les œufs puis les larves* ont une courte vie planctonique*.
La plaque madréporique* est sur la face dorsale du disque central, mais elle est souvent difficile à voir car de la même couleur que le corps.
Les papules* sont groupées en aires papulaires disposées uniquement sur la face dorsale des bras et du disque central. Les pédicellaires* sont absents.
Cette étoile de mer se tient généralement avec l'extrémité de ses bras légèrement recourbée vers le haut.
Etoile égyptienne est la traduction du nom scientifique.
Gomophia : origine inconnue. Ce nom provient peut être du grec [gomfios] = molaire ou [gomphos] = clou, qui ferait référence aux protubérances sur les bras.
egyptiaca : le premier individu décrit provenait d'Egypte (mer Rouge).
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Super ordre | Valvatacea | Valvatacés | |
Ordre | Valvatida | Valvatides | Etoiles de mer à 5 bras arrondis et souples. Papules* respiratoires réparties sur la face dorsale. |
Famille | Ophidiasteridae | Ophidiastéridés | Surface couverte de granules fins et rapprochés, disque très petit, bras grands et allongés. |
Genre | Gomophia | ||
Espèce | egyptiaca |
Grosses verrues coniques
Les espèces appartenant au genre Gomophia se différencient facilement des autres espèces d'étoile de mer à tubercules, par des verrues coniques au lieu de mamelons hémisphériques.
Poindimié, Nouvelle-Calédonie, 15 m
25/11/2013
Gros plan sur les piquants
De plus près, les tubercules pointus sont bien visibles. Ils sont entourés à leur base par un anneau rougeâtre.
Fury Shoal, Egypte, 20 m
02/05/2012
Extrémité des bras
L'extrémité des bras est souvent plus claire, recourbée vers le haut. Au niveau de ces extrémités, les tubercules sont pointus, formant des épines dirigées vers le bas.
Hienghene, Nouvelle-Calédonie, 18 m
01/12/2013
4 bras
Le nombre de bras de cette espèce est normalement de 5, mais il arrive qu'il n'y en ait que 4.
Hienghene, Nouvelle-Calédonie, 20 m
29/11/2013
6 bras
Même si cela reste rare, il est possible de rencontrer des individus à 6 bras.
Arue, Tahiti, Polynésie française, 30 m
14/06/2012
Etoile égyptienne
Comme son nom l'indique, cette étoile de mer se rencontre en Egypte.
St John's, Egypte, 10 m de nuit
10/03/2011
Vaste répartition
On la rencontre depuis l'Egypte jusqu'en Polynésie française dans le Pacifique, en passant par la Nouvelle-Calédonie.
Poindimié, Nouvelle-Calédonie, 15 m
26/11/2013
Couleur uniforme
Chez cet individu la coloration du corps est homogène, ce qui est plus fréquent en mer Rouge et dans l'océan Indien.
Soudan, 30 m
01/2013
Bicolore
Le plus souvent, et notamment dans le Pacifique, le corps présente une alternance de zones foncées et de zones plus claires.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, l'Arche de Tyé, 18 m
25/11/2013
Individu maldivien
Cet individu maldivien présente une coloration très différente.
Madoogali, Maldives
02/05/2015
Même espèce ?
Chez Gomophia watsoni le corps est orangé et les tubercules sont violets. L'extrémité des bras est toujours plus claire. D'après A. M. Clark, il ne s'agirait que d'une variante géographique de G. egyptiaca. Le nom de G. watsoni ne serait alors qu'un synonyme et ne devrait pas être utilisé. Des études complémentaires, notamment génétiques, pourraient éclaircir ce mystère.
Raja Ampat, Indonésie, 15 m
12/12/2010
Variante ou autre espèce ?
Jangoux a redécrit Gomophia watsoni d'après un individu de Nouvelle-Calédonie. Le corps est brun orangé uniforme avec des tubercules jaunes plus arrondis et non cerclés de rouge, des bras relativement fins aux extrémités qui ne sont pas plus claires, et avec des plaques calcaires alignées au creux des bras. Ces caractères diffèrent sensiblement de l'holotype*. Il se pourrait alors que cette forme décrite par Jangoux soit en fait une autre espèce. Dans ce cas il ne faudrait pas la nommer G. watsoni, qui de plus, serait un synonyme de G. egyptiaca, et il faudrait alors lui attribuer un nouveau nom.
Nouvelle-Calédonie, île des Pins, 15 m
21/11/2013
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Correcteur : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Clark A.M, 1967, Notes on asteroids in the British Museum (Natural History): V. nardoa and some other ophidiasterids, Bull. Br. Mus. Nat. Hist., Zool., 15(4), 169-198.
Clark A.M., 1993, An index of names of recent Asteroidea, part 2: Valvatida, in: Jangoux, M.; Lawrence, J.M. (Ed.) (1993), Echinoderm Studies, 4, 187-366.
La page de Gomophia egyptiaca dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN