Corps long, trapu, cylindrique, de coloration généralement brunâtre et marbrée
Yeux gros et proéminents, lèvres épaisses
Deux nageoires dorsales. La première est arrondie et à même hauteur que la seconde
Bande jaune à orangée au sommet de la première nageoire dorsale
Nageoires pelviennes soudées en forme de ventouse
Rock goby (GB), Paganello, ghiozzo, ghiozzo paganello, buatta, cheggione, cicineje, cuggione mingiarule, cugione, guato, gudo, sassarolo (I), Bobi, gobi de Fang (E), Paganellgrundel, Felsendrundel (D), Caboz-da-rocha (P), Joana (Açores), Alcaboz (Cap Vert), Caboz (Madeires), Mazzun, mazzun tal-port, mazzun zbirr (Malte), Glavoc mrkulj (Croatie), Hortumkayasi baligi (Turquie), Luototokko (Finlande), Mac siobháin carraige (Danemark), Mac siobháin carraige (Irlande)
Bathygobius paganellus (Linnaeus, 1758)
Gobius albosignatus Kessler, 1874
Gobius bicolor Gmelin, 1789
Gobius capito Valenciennes, 1837
Gobius capitonellus Kessler, 1874
Gobius punctipinnis Canestrini, 1862
Méditerrannée, mer Noire, Atlantique, Manche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Gobius paganellus est présent en Méditerranée, en mer Noire, en Atlantique Est (du Sénégal à l'Ecosse, Irlande, Cap Vert, Canaries, Madère, Açores) ou encore en Manche.
Le gobie paganel est une espèce vivant dans des eaux peu profondes (maximum -10 m). Il se rencontre de préférence sous les pierres et dans les touffes d'algues mais aussi sur fonds vaseux. Il est ainsi très fréquent de le trouver dans les flaques au bord de plages ainsi que parmi les rochers herbus, en zones de marées. Il affectionne également les endroits sombres tels que les anfractuosités et les roches. Il arrive qu'il soit rencontré encore dans les ports. Il parvient même à pénétrer temporairement des zones d'eaux saumâtres à douces, supportant donc des écarts de salinité importants.
Le gobie paganel est un poisson à la tête massive, au corps trapu et cylindrique qui peut atteindre douze centimètres de long.
La livrée peut être de couleur très variable, pouvant aller de brun clair à brun très foncé, parfois marbrée, parfois mouchetée, selon l'environnement et l'humeur de l'individu.
Les yeux sont assez gros et proéminents, c'est une particularité générale des gobies. Chez Gobius paganellus, une barre blanche oblique est parfois visible sous l'œil. Les lèvres sont épaisses, orientées vers le bas comme pour la plupart des Gobiidae. La nuque est recouverte d'écailles.
Les nageoires pectorales comportent sur le haut quatre (parfois trois) rayons épineux libres en brins filamenteux.
Gobius paganellus possède deux nageoires dorsales bien distinctes l'une de l'autre. Possédant six rayons durs, la première dorsale est arrondie et à même hauteur que la seconde. L'apex de la première nageoire dorsale est souligné par une bande jaune à orangée de nuances différentes selon le sexe (claire chez la femelle et plus vive chez le mâle) et la robe de l'individu.
Le gobie paganel utilise ses nageoires pelviennes (soudées en un disque ventral jouant le rôle de ventouse) pour se poser sur le fond.
Les juvéniles montrent une tache bleu-noir sur l'arrière de leur première nageoire dorsale.
Les mâles reproducteurs sont pourpres à presque noirs et leurs nageoires sont bordées de clair.
Le gobie paganel, comme la plupart de ses congénères, est carnivore. Très vorace, il se nourrit principalement de proies vivantes.
Selon son âge, petits crustacés benthiques (amphipodes, isopodes, petits crabes...) ou planctoniques (mysides), larves de diptères, pycnogonides, vers polychètes tels que néréis, voire quelques échinodermes comme de petites ophiures ou encore de petits poissons constituent une bonne part de son alimentation courante (cf. Fishbase).
Espèce ovipare.
La période de reproduction de ce poisson s'étend de janvier à juin en Méditerranée, d'avril à juin en Manche. Après la ponte par la femelle (plusieurs milliers d'œufs fusiformes fixés par un de leurs côtés) sous une anfractuosité de roche, dans la coquille d'un bivalve vide, un tube de polychète ou une tunique d'ascidie, le mâle de couleur alors très sombre s'occupe de soigner et d'assurer la survie des œufs jusqu'à éclosion (environ une vingtaine de jours). Les larves (4 à 5 mm) sont planctoniques. Ayant atteint environ un centimètre, les juvéniles reviennent près du substrat jusqu'à ce qu'ils adoptent le comportement des adultes.
La maturité sexuelle de Gobius paganellus advient vers deux-trois ans.
Rappel : Le mâle reproducteur, noirâtre, se distingue également de la femelle par la couleur beaucoup plus vive de la bande jaune située sur la première dorsale.
Il est possible que Gobius paganellus puisse s'hybrider avec Gobius cobitis Pallas, 1811 (FAO).
Une particularité spécifique aux Gobiidae concerne les nageoires pelviennes. Celles-ci, situées un peu en arrière de la gorge, sont soudées ensemble, en forme de ventouse. Si la puissance de fixation et d'adhérence de cet organe ne permet sans doute au gobie paganel qu'à se poser sur le substrat voire à se maintenir dans une position quelque peu instable, il reste que l'observation de cette "ventouse" et sa forme constituent un critère déterminant pour la discrimination des nombreuses espèces de gobies.
On considère que Gobius paganellus peut vivre dix ans en milieu naturel.
Espèce très commune, le gobie paganel est un poisson inoffensif et peu farouche. Il n'est pas rare de le voir partager son territoire avec d'autres espèces de gobies (Gobius luteus, Gobius auratus...).
Néanmoins, assez territorial, il peut défendre son territoire contre des congénères de même espèce.
Même s'il est d'approche relativement facile, il se réfugie immédiatement dans la plus proche anfractuosité s'il est effrayé.
Il semble que Gobius paganellus ait gagné, via le canal de Suez, le nord de la mer Rouge et le golfe d'Aqaba (Vigot).
Gobie paganel : traduction littérale du nom scientifique.
Gobius: Provient du latin [Gobio] = goujon (nom d'un petit poisson) ou du grec [kobios] = goujon.
Linné a créé le genre Gobius en 1758, certainement pour le distinguer du genre Gobio (celui du goujon).
paganellus : Vient de paganello, nom vénitien des Gobius (selon Rémy Perrier, fasc. X).
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Gobioidei | Gobioïdes | |
Famille | Gobiidae | Gobiidés | |
Genre | Gobius | ||
Espèce | paganellus |
Individu breton en robe marbrée
Une des livrées, marbrée beige clair, des plus courantes chez le gobie paganel qui peut pourtant présenter de nombreuses variations de colorations.
Epave du Cyrano, Île de Groix (56), 19 m
15/09/2008
Méditerranéen à livrée sombre annelée
Cet individu de Côte d'Azur présente une robe brune plus foncée avec des lignes irrégulières blanches. La bande sur la première dorsale est orange.
Cap d'Antibes (06), 8 m, de nuit
14/09/2007
Une première dorsale distinctive
La bande jaune à orangée sur la première dorsale aide grandement à reconnaître le gobie paganel. Elle en est même, quelle qu'en soit la nuance, une caractéristique.
L'individu photographié dans le Parc National de Port-Cros montre une livrée brique assez peu courante.
Pointe du Vaisseau, Île de Port-Cros (83), 12 m
29/10/2007
Mâle reproducteur noir
Mâle reproducteur surpris de nuit dans une grotte du littoral varois. La livrée apparaît brune sombre, presque noire. La bande sur la dorsale est jaune pâle.
En grotte, Le Trayas (83), 5 m, de nuit
08/09/2007
Détail de la tête
Sur ce cliché rapproché, plusieurs signes distinctifs du gobie paganel sont bien visibles.
Outre la bande colorée de la première nageoire dorsale, on remarque en avant de la nuque recouverte d'écailles, les gros yeux globuleux et les lèvres épaisses propres aux gobies en général.
Les rayons libres de la nageoire pectorale sont également visibles.
Epave du Cyrano, Île de Groix (56), 19 m
15/09/2008
Les nageoires pectorales
Ici encore sont bien visibles (flèches) les quelques rayons épineux libres sur le haut des nageoires pectorales. Et ce, d'un côté comme de l'autre du poisson.
Epave du Cyrano, Île de Groix (56), 19 m
15/09/2008
Nageoire modifiée en ventouse
Nous pouvons observer sur le cliché la "ventouse" ventrale, modification des nageoires pelviennes. L'étude de cet organe est primordiale dans la discrimination des différentes espèces de gobies.
Trébeurden (22), estran à marée basse
08/2006
De face
On distingue bien sur ce cliché certaines des caractéristiques du gobie paganel : les gros yeux globuleux de la famille, la barre blanche sous l'oeil, la nuque recouverte d'écailles, les faisceaux de rayons épineux libres sur les nageoires pectorales, la nageoire pelvienne soudée sur laquelle se repose l'animal...
La balise, Villefranche-sur-mer (06)
13/04/2009
Profondeurs
Gobie paganel au pied du tombant. Il est relativement rare que l'espèce se rencontre plus profond que 10 m, même si cela arrive.
Généralement, elle fréquente les premiers mètres.
La balise, Villefranche-sur-mer (06), 17 m
13/04/2009
Dans les rochers
Les premiers mètres d'enrochement, de structures pouvant offrir de multiples failles, caches et abris, permettent souvent la rencontre avec les gobies. Ceux-ci, misant sur l'immobilité pour "disparaître" aux yeux des prédateurs sont relativement faciles à approcher. Jusqu'à une certaine distance... Le gobie paganel disparaîtra dans la première cachette s'il est effrayé.
Cap d'Antibes (06), 10 m, de nuit
22/06/2008
Dans le bassin d'Arcachon
Bel individu du bassin d'Arcachon, rencontré dans peu d'eau (6m). On distingue parfaitement sa nuque caractéristique.
Le Mimbeau, Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33), 6 m
16/08/2009
Dans une flaque bretonne
Un des lieux où rencontrer un gobie paganel breton : dans les flaques de l'estran à marée basse.
Il est raconté que nombre de gens, enfants et adultes attrapent ces poissons pris dans les flaques. Puis souvent les délaissent, les laissant mourir dans des seaux ou des bouteilles. Ce sont de toute évidence des comportements stupides sans aucun intérêt et néfastes.
Trébeurden (22), estran à marée basse
08/2006
Dans une flaque normande
Coincé dans une flaque à marée basse...
Agon Coutainville (50), en partie basse de l'estran
05/11/2010
En milieu portuaire
Ce gobie n'est pas rare dans le port de Dunkerque.
Port de Dunkerque (59), 5 m
18/05/2008
Gobie paganel en milieu artificiel
Photo prise en aquarium lors d'un stage bio en laboratoire.
Trébeurden (22), labo stage bio
08/2006
Rédacteur principal : Matthias WEBER
Rédacteur : Alain-Pierre SITTLER
Vérificateur : Aedwina REGUIEG
Correcteur : Bruno CHANET
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
La page de Gobius paganellus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Gobius paganellus Linnaeus, 1758 dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN