Lèvres vermillon
Corps massif
Coloration marbrée, assez sombre en général
Série de grandes taches noires sur le flanc
Nageoire pectorale munie de rayons filamenteux peu marqués
Gobie sanglant, gobie ensanglanté
Red-mouthed goby, red-mouth goby (GB), Bocca arrubia, ghiozzo boccarossa (I), Gobit, gobio de boca roja, gobio de hocico rojo (E), Blutmund-Grundel (D), Roodbekgrondel (NL), Burdullak (Albanie), Tekirkayasi baligi (Turk.), Rødbrun kutling (Dan.)
Gobius rubens Rafinesque, 1810
Atlantique Nord-Est, Méditerranée, mer Noire
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Le gobie à bouche rouge est présent dans l’est de l’océan Atlantique, du sud-ouest de l’Irlande aux côtes sénégalaises. Cette espèce est rare dans les mers situées autour de la Grande-Bretagne et de l’Irlande. Il est fréquent en Méditerranée. Il a été observé pour la première fois en mer Noire en 2007 mais serait cependant une espèce locale.
Le gobie à bouche rouge a été observé de quelques mètres sous la surface jusqu’à 40 m de profondeur. Il vit habituellement solitaire sur des fonds durs ou détritiques, ou dans les herbiers de phanérogames. On l’observe souvent à proximité d’une cavité dans laquelle il pourra se cacher si un danger survient. Cette cavité rocheuse est utilisée toute l’année. Les jeunes sont présents dans les milieux littoraux, dans des biotopes assez variés. Dans son habitat, ce gobie est fréquent et abondant.
Le gobie à bouche rouge est un gobie de grande taille. Il mesure de 13 à 15 cm et peut même atteindre 18 cm. Il se reconnaît aisément par la couleur vermillon de ses lèvres qui le distingue de toutes les autres espèces de gobies. D’autres marques rouges sont également visibles au niveau des joues. Cependant la perte de luminosité peut rendre cette couleur rouge moins visible pour l'observateur en plongée. La nuque, les joues et les opercules comportent des écailles. Le corps est généralement massif, de couleur marbrée et assez sombre en général. On note souvent 4 larges taches de couleur foncée (dont 3 situées sous la deuxième et longue nageoire dorsale) sur le flanc. Les jeunes sont généralement plus élancés et présentent une coloration brun-clair avec des motifs (marbrures et petites taches) moins visibles. Ils sont difficiles à identifier. La nageoire pectorale possède des rayons filamenteux peu marqués.
Observation plus détaillée :
Les pores et les canaux muqueux, situés sur la tête au niveau et autour des yeux, dessinent un schéma caractéristique de l’espèce. L’étude de ces pores à la loupe binoculaire est le seul critère reconnu par les spécialistes pour identifier à coup sûr l’espèce. Sauf exception, ces pores et canaux sont rarement discernables en plongée, mais peuvent en partie être observés sur certaines photographies rapprochées, particulièrement nettes.
Les jeunes atteignant 6 à 8 cm peuvent être confondus avec d’autres espèces de gobies de taille moyenne au corps élancé :
Gobius geniporus : une tache noire est visible sous l’œil.
Gobius buchichii : une ligne sombre traverse chaque œil et se rejoint pour former un V au niveau du museau. Les rayons de la nageoire pectorale sont bien développés.
Gobius fallax : des lignes de points brunâtres et de tirets sont présentes sur le flanc.
Gobius xanthocephalus: le museau de ce gobie est plus ou moins jaune.
On peut citer également Gobius strictus qui n’a pas d’écailles sur les joues et les opercules. Cette espèce, dont la taille ne dépasse pas 6,5 cm serait présente en Méditerranée occidentale et en Adriatique et pourrait n'être en réalité que le juvénile de Gobius cruentatus.
Le gobie à bouche rouge se nourrit d’algues, de crustacés, de préférence des mysidacés, de vers, de petits invertébrés et de petits poissons.
La reproduction a probablement lieu vers la fin du printemps et le début de l’été. Les œufs sont de forme allongée fusiforme de 1,9 à 2,2 mm de longueur et 0,5-0,6 mm de largeur. 13 jours sont nécessaires au développement de l’embryon dans de l'eau à 14-15°C. Les larves, qui mesurent environ 3,3 mm de longueur totale, présentent des yeux pigmentés.
Espèce commune, Gobius cruentatus passe la plupart de son temps caché à l’intérieur de son abri pour augmenter ses chances d’attraper une proie et se protéger de ses prédateurs. C’est une espèce territoriale. Il émet des sons lorsqu’il est menacé.
Gobius cruentatus se laisse facilement approcher mais il se réfugie dans son abri au moindre mouvement brusque. La chair de ce gobie est délicate.
Gobie à bouche rouge : traduction en partie du nom scientifique, en référence à ses lèvres rouges.
Gobius : du grec puis du latin [gobi] = goujon.
cruentatus : du latin [cruent] = ensanglanté.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Gobioidei | Gobioïdes | |
Famille | Gobiidae | Gobiidés | |
Genre | Gobius | ||
Espèce | cruentatus |
Aux abords d'une anfractuosité
Un gobie sanglant aux abords immédiats d'une anfractuosité, dans laquelle il se réfugiera à la moindre alerte.
Les 4 pompes, rade de Brest (29), 12 m, de nuit
08/2008
Milieux rocheux
Le gobie à bouche rouge se rencontre fréquemment dans les milieux rocheux et/ou détritiques.
Muggia (Italie)
2008
Des dessins caractéristiques
Les pores et canaux muqueux sont bien visibles sur cette photo et permettent de déterminer l’espèce presque à coup sûr.
Brest (29), 24 m
26/07/2009
Ponte
C’est le mâle qui surveille et ventile la ponte.
Villefranche sur Mer (06)
17/10/2009
Peu farouche
Le gobie à bouche rouge se laisse facilement approcher. Cependant au moindre geste brusque, il se réfugie dans son trou.
Carro (13), 42 m
08/08/2009
Rouge à lèvres
Les lèvres vermillon du gobie à bouche rouge sont très caractéristiques de l’espèce.
Golfe Juan (06), 20 m
10/08/2008
Parmi les posidonies
Le gobie à bouche rouge fréquente également les herbiers de phanérogames.
Porquerolles (83), 12 m
30/09/2009
De nuit
De jour comme de nuit, les dessins formés par les pores et les canaux muqueux sont bien visibles.
Villefranche sur Mer (06), 13 m, de nuit
12/08/2007
Breton
Les plongeurs de Méditerranée ne sont pas les seuls à pouvoir admirer les lèvres rouges de ce gobie.
Larmor Plage (56), 12 m
01/10/2005
Au Pays Basque
En Atlantique, le gobie à bouche rouge est présent du sud-ouest de l’Irlande aux côtes sénégalaises.
Le Mur, Hendaye (64), 18 m
09/08/2009
Rédacteur principal : Pascaline BODILIS
Vérificateur : Vincent MARAN
Vérificateur : Bernadette PICHON
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Engin S., Turan D., Kovacic M., 2007, First record of the red-mouth goby, Gobius cruentatus (Gobiidae) in the Black Sea, Cybium, 31, 87-88.
Gil F., Borges R., Feria C., Goncalves E.J., 2002, Early development of the red mouthed goby, Gobius cruentatus (Pisces : Gobiidae), JMBA, 82, 161-163.
Kovacic M., 2004, Unusual morphological and ecological characteristics of hyperbenthic juveniles of Gobius cruentatus, Journal of Fish Biology, 65, 545-558.
La page sur Gobius cruentatus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Gobius cruentatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN