Blennie délicate

Glyptoparus delicatulus | Smith, 1959

N° 4835

Océan Indien et océan Pacifique Ouest et centre

Clé d'identification

Taille maximale documentée 5 cm
Couleur de fond beige jaunâtre à verdissant constellé de petites taches blanches et de taches brun-rouge
Deux rangées de taches brun-rouge plus grosses sur les flancs
Profil de la tête formant un angle droit dont le sommet est occupé par les yeux
Petite marque oblique rose vif derrière l’œil
Bande vert olive derrière le préopercule, une autre devant la base de la nageoire pectorale

Noms

Noms communs internationaux

Delicate blenny (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

On trouve parfois Glyptoparus delicatus Smith, 1959 et Glytoparus delicatulus Smith, 1959. Ce sont des erreurs d'écriture.

Distribution géographique

Océan Indien et océan Pacifique Ouest et centre

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

Cette espèce est présente dans l’océan Indien et dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Pacifique.
Dans le Pacifique, on la trouve d’ouest en est, de l’Indonésie aux îles Australes. Du nord au sud, on peut la rencontrer du sud du Japon à l’Australie.

Biotope

On peut rencontrer cette espèce entre 0 et 8 mètres, en lagons et sur les pentes externes des récifs, dans des zones mêlant surfaces de sable et massifs de coraux. Cette blennie semble privilégier les coraux massifs du genre Porites parasités par divers invertébrés ayant foré des trous ou formé des tubes minéraux (comme les vers tubicoles), orifices qui lui servent d‘abri. Mais on peut la trouver sur d’autres types de coraux (par exemple du genre Montastrea). Elle fréquente aussi les zones coralliennes dégradées recouvertes de gazon algal.

Description

Description sommaire :
Blennie de très petite taille (5 cm max) au corps est gris-beige avec une multitude de petites taches blanches et de nombreuses taches brun-rouge. Deux rangées horizontales, plus ou moins alignées, de taches brun-rouge plus grosses sont repérables le long des flancs. Une marque oblique rose vif se trouve derrière l’œil. Une bande vert-olive est visible derrière l’opercule* et une autre à la base de la nageoire pectorale. Les mâles portent une petite crête sur la nuque.

Description détaillée :
Le corps est long, fuselé et comprimé latéralement. Il est dépourvu d’écailles. Le dos est presque rectiligne du front au début du pédoncule* caudal. La taille maximale documentée est de 5 cm.

La couleur de fond est un beige pâle jaunâtre à verdissant qui devient plus ou moins translucide en partie postérieure, en fonction de la taille. Elle est constellée de petites taches blanches de taille et de forme variables, ces taches étant toujours plus denses en partie antérieure. Deux rangées de taches brun-rouge arrondies et plus grosses marquent les flancs de part et d’autre de l’axe médian du corps. Ces rangées, qui ne présentent pas le même nombre de taches, sont plus ou moins bien alignées et généralement asymétriques. De nombreuses taches brun-rouge plus petites se trouvent au-dessus de la rangée supérieure et forment parfois une rangée mal alignée. Une quatrième rangée de ces taches accompagne la base de la nageoire dorsale.

Le profil de la tête forme un angle droit dont le sommet est occupé par les yeux. On observe une paire de cirres* courts et simples sur la nuque et les yeux, ainsi qu'une paire de cirres plus longs et courbés vers le haut sur les narines antérieures. Les yeux sont proéminents, globuleux, mobiles et indépendants. L’iris* est doré autour de la pupille, et blanc à jade au-delà, avec six à huit traits roses (généralement sept), rayonnant dans ses deux tiers supérieurs.
La tête est de la même couleur que le corps, avec une partie antérieure plus foncée et grisâtre constellée de taches blanches. Une petite marque oblique rose vif en forme de tilde (~) se trouve derrière l’œil. Une autre marque plus large, d’un rose plus foncé et souvent moins discernable, lui succède. Certains individus présentent une ligne noirâtre plus ou moins marquée qui part de la partie inférieure de l’œil et descend jusqu’au menton.
Les mâles sont reconnaissables à plusieurs caractéristiques : une petite crête nucale* formant un arc de cercle beige avec trois marques verticales brun rouge, une large bande noirâtre sous le menton, et deux taches bleu foncé à noires reliées par une ligne rouge devant la base des nageoires pelviennes.
Chez les femelles, une bande vert olive passe sous le menton et remonte sur le préopercule* jusqu’à la moitié de la hauteur de la tête.
Chez les deux sexes, une autre bande vert olive se trouve derrière le préopercule et une troisième, plus large, devant la base de la nageoire pectorale.

La nageoire dorsale est continue mais les rayons mous sont plus hauts que les rayons durs. Chez les plus grands individus, unelarge bande orange clair marque la base de la partie des rayons durs ; la partie supérieure est occupée par des taches quadrangulaires blanches à bord supérieur rose, l’ensemble étant couvert par un liseré blanc. La base de la partie des rayons mous est grisâtre, le reste est translucide avec un fin liseré jaunâtre.
La nageoire anale est translucide à rosâtre avec un large liseré rouge.
L’extrémité postérieure des nageoires dorsale et anale est reliée au pédoncule caudal par une membrane.
La base des pectorales est vert olive avec des taches blanches, les nageoires elles-mêmes sont translucides.
Les pelviennes sont blanches. La nageoire anale est légèrement arrondie et translucide.

La livrée des juvéniles ne diffère pas sensiblement de celle des adultes.

Espèces ressemblantes

La combinaison des caractéristiques suivantes permet d’éviter toute confusion entre G. delicatulus et une autre espèce : une très petite taille, deux rangées de taches brun-rouge plus ou moins alignées sur les flancs, une marque oblique rose vif derrière les yeux, les couleurs très particulières des yeux et les deux bandes vert-olive en partie inféro-postérieure de la tête. Dans leur description sommaire, Allen et al. (2003) mentionnent d’ailleurs ces deux bandes en caractères gras, indiquant par là qu’il s’agit de critères d’identification sur le terrain.

Alimentation

L’espèce se nourrit principalement de détritus et d’algues filamenteuses.

Reproduction - Multiplication

La biologie de la reproduction n’a pas été étudiée pour cette espèce à la date de publication de cette fiche (mai 2020), à notre connaissance. Toutefois, les « blennies à dents de peigne » ("combtooth blennies", groupe artificiel dont fait partie Glyptoparus delicatulus - voir Divers bio infra) sont généralement sexuellement dimorphiques*, les mâles défendant un territoire de reproduction comprenant des cavités dans lesquelles viennent pondre les femelles. Un nid peut contenir les pontes de plusieurs femelles. C’est le mâle qui se charge de la garde du nid (y compris en chassant les femelles y ayant pondu) et ventile les œufs jusqu’à leur éclosion. Les larves* sont pélagiques*.

Divers biologie

G. delicatulus peut être solitaire mais vit plus volontiers en couple et en petits groupes.

L’espèce est cryptique* du fait de sa petite taille, d’un patron de couleur assez discret et de ses abris favoris constitués par des trous créés dans les coraux massifs par des foreurs spécialisés (certaines crevettes-pistolet, certains pagures, certains bivalves, etc.) ou les tubes minéraux formés par des vers polychètes (notamment les Serpulidés). Elle est relativement craintive mais s’accoutume assez facilement à un observateur patient.

La dentition est composée de 75 à 80 dents très fines, peu espacées, distribuées en une seule rangée sur le maxillaire* et de 50 à 55 dents identiques sur la mandibule*. De cette dentition particulière vient l’expression anglaise commune « combtooth blennies » (blennies à dents de peigne) pour désigner la plupart des espèces de la famille des Blenniidés (les autres étant les « blennies à dents de sabre », ou « sabertooth blennies » en anglais). Il n’y a ni canines, ni dents palatines* (sur le palais).

La nageoire dorsale comprend 12 rayons durs et de 16 à 17 rayons mous. L’anale comprend 2 rayons durs et de 18 à 19 rayons mous. Cette espèce n’ayant pas d’écailles, la ligne latérale* est une simple rangée de pores logés dans un sillon longeant le dos jusqu’à l’aplomb des huitième ou neuvième rayons durs de la nageoire dorsale.

Le mode d’existence des blennies étant benthique*, elle n’ont généralement pas de vessie natatoire. Seules les « blennies à dents de sabre » en ont une et peuvent nager dans la colonne d’eau.

Informations complémentaires

Sa petite taille fait qu’elle n’intéresse pas les pêcheries et elle n’est pas fortement concernée par le commerce aquariophile.
Elle est cependant dépendante des milieux coralliens, dont le déclin contemporain rapide à l’échelle mondiale ne peut que l’affecter.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Son statut pour l’UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : Vulnérable). Fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.

Origine des noms

Origine du nom français

Blennie : nom commun issu du nom de la famille des Blenniidés. Le mot grec à l’origine de ce nom est [blennos], qui signifie mucosité, en référence au corps couvert de mucus de ces poissons dépourvus d’écailles.

délicate : se reporter à l’origine du nom scientifique delicatulus.

Origine du nom scientifique

Glyptoparus : composé à partir des mots grecs [gluptos], qui signifie gravé, ciselé et [paros], qui signifie devant, en avant.
Smith décrit le genre en 1959 dans Fishes of the families Blenniidae and Salariidae of the Western Indian Ocean (p. 249), sans donner d’explication pour le choix de son nom. Il précise toutefois que ce genre est apparenté au genre Rhabdoblennius, mais qu’il s’en différencie notamment par un plus grand nombre de dents en partie antérieure des mâchoires. Il se pourrait donc que le mot composé « Glyptoparus » (« ciselé en avant ») fasse référence à cette particularité.
Le genre appartient à la sous-famille des Salariinés. Il est monotypique*.

delicatulus : de l’adjectif latin [delicatus], qui signifie délicat, élégant, voire efféminé, et du suffixe diminutif [-ulus] (qui ajoute au radical du mot une nuance de petitesse, de fragilité ou d‘affection). Le choix de l’épithète spécifique semble donc tenir à la petite taille de cette blennie et à son patron de couleur, à la fois complexe et discret.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Ordre Perciformes Perciformes Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Famille Blenniidae Blenniidés Nageoire dorsale unique.
Genre Glyptoparus
Espèce delicatulus

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