Coquille circulaire et convexe
Coquille épaisse, lourde, équivalve et inéquilatérale
Sculpture externe finement treillissée
Coquille recouverte d’un épais périostracum
Charnière taxodonte
Ligne palléale dépourvue de sinus
Amande poilue
Hairy dog cockle, hairy bittersweet, pilose bittersweet (GB), Piè d’asino peloso (I), Almendra de mar pelosa, almendra peluda (E), Violette Pastetenmuschel, Echte Samtmuschel (D)
Arca pilosa Linnaeus, 1767
Pectunculus pilosus (Linnaeus, 1767)
Tuceta pilosa (Linnaeus, 1767)
Axinaea polyderma Poli, 1795
Pectunculus rubens Lamarck, 1819
Pectunculus tomentosus Bory de Saint-Vincent, 1827
Méditerranée et Atlantique limitrophe
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]La distribution de Glycymeris pilosa s’étend dans tout le bassin méditerranéen. L’espèce est également présente en Atlantique Nord-Est, du Portugal au Sahara occidental.
Cette amande de mer vit enfouie dans du sable grossier plus ou moins vaseux de l’étage infralittoral* jusqu’au plateau continental à une profondeur de 150 m environ.
La coquille de cette amande de mer est circulaire et convexe. Elle est d’un diamètre moyen de 4 à 6 cm mais elle peut atteindre exceptionnellement plus de 9 cm. Elle est épaisse, lourde, équivalve* et inéquilatérale*. La sculpture externe est finement treillissée avec de nombreuses stries concentriques et rayonnantes. De couleur brune, avec de légères flammules blanches, la coquille est recouverte d’un épais périostracum* qui montre une pilosité fine et serrée très adhérente. Cette couche cornée est de couleur brun foncé. Sur le bord dorsal, les crochets sont nettement tournés vers l’arrière. La charnière, dite taxodonte*, est arquée et munie de nombreuses dents identiques.
L’intérieur du bord ventral est crénelé avec une denticulation aplatie. L’intérieur de la coquille est de couleur blanche largement maculée de violet-brun foncé du côté postérieur.
Deux muscles adducteurs* (un antérieur et un postérieur) traversent de part en part l’animal et s’insèrent sur la face interne des deux valves*. Leur rôle est de fermer ou de rapprocher rapidement les deux valves. Les impressions de ces muscles visibles à l'intérieur de la coquille sont identiques. La ligne palléale* est dépourvue de sinus*.
Le pied, qui sert à l’enfouissement, est allongé et aplati. Ce bivalve est dépourvu de siphons* et de byssus*
La masse viscérale aplatie et molle est enveloppée par le manteau*. Ce dernier est formé de deux grands lobes, attachés sur une face, qui sécrètent la coquille. Comme tous les filibranches, cette espèce possède des branchies dont les filaments allongés et repliés sur eux-mêmes sont réunis entre eux par des brosses ciliaires.
Le ligament externe est chitineux*, chevronné, et très épais.
Glycymeris bimaculata : son épiderme est très fin, sa coloration fauve avec des zones concentriques brunes. On remarque une tache blanche au sommet de chaque valve.
Glycymeris glycymeris : la coquille n’est pas recouverte d’un periostracum* épais et velu et l’intérieur est de couleur blanc uniforme.
L’amande de mer est un filtreur microphage* suspensivore*. Les cils vibratiles qui garnissent les branchies* créent un courant d’eau qui rabat les particules alimentaires transitant à la surface du sédiment (bactéries, diatomées, œufs et larves* d’invertébrés du plancton*) vers les palpes* labiaux puis vers la bouche et l’estomac. Ce dernier contient un petit bâtonnet de mucus solidifié, le stylet cristallin, qui recèle des enzymes digestives. En tournant régulièrement grâce aux cils du sac gastrique, il participe à la désagrégation des particules alimentaires et facilite la digestion. A noter que ce stylet se dissout à chaque digestion avant de se reformer.
Comme chez toutes les amandes de mer, la reproduction est sexuée et les sexes sont séparés. Les mâles possèdent une glande sexuelle de couleur blanche et les femelles ont une gonade* de couleur brun-rougeâtre. La reproduction peut se dérouler toute l'année, en fonction des conditions environnementales (température du milieu notamment). Il peut y avoir un pic au printemps et à la fin de l’été.
Après fécondation des gamètes* qui a lieu dans l’eau, les larves* trochophores* passent par une phase de vie planctonique pendant 3 semaines à un mois. C’est pendant cette période que l’on observe une importante mortalité (température de l’eau, anomalies de développement, prédation ou conditions de nourriture inadaptées). Ces larves se métamorphosent* ensuite en larves véligères* puis en larves pédivéligères* avant de tomber sur le fond où elles s'enfouissent au bout de quelques jours. C’est à ce moment et pendant la première année de vie benthique* que l’on observe également une forte mortalité due à des facteurs biotiques (manque de nourriture, prédation…) ou abiotiques (température, salinité ou manque d’oxygène).
Cette espèce a une durée de vie assez longue. Certains individus, récoltés en Adriatique, ont plus de 60 ans et des coquilles vides ont donné un âge de 130 ans. Ces coquilles, grâce à l’analyse de différents isotopes*, peuvent donner des informations concernant des modifications environnementales (comme la température de l’eau).
Cette espèce comestible fait l’objet d’une pêche artisanale au chalut ou par dragage, voire en plongée sous-marine (pêche professionnelle sous licence).
Amande de mer : par analogie de forme avec le fruit de l’amandier.
velue : le périostracum* est couvert de petits poils.
Glycymeris : du grec [glycys] = doux (d’où le glucose, un sucre] et [meris] = partie. Le nom de ces bivalves était déjà utilisé dans l'Antiquité et faisait référence au goût partiellement sucré de leur chair.
pilosa : mot latin = couvert de poil, velu, poilu.
Numéro d'entrée WoRMS : 156105
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Ordre | Arcida | Arcides | Charnière taxodonte (aux dents nombreuses). Pas de sinus palléal et pas de nacre. |
Sous-ordre | Arcoida | Arcoïdes | Coquille circulaire ou ovale oblique avec, le plus souvent, un périostracum pileux. |
Famille | Glycymerididae | Glycymérididés | |
Genre | Glycymeris | ||
Espèce | pilosa |
Sur un fond de sable
Spécimen sur un fond de sable.
Pointe de la Luque, Pomègues, îles du Frioul, Marseille (13), 35 m
06/11/2017
Coquille circulaire
La coquille de cette amande de mer d’environ 7 cm de diamètre est de forme circulaire.
Pointe de la Luque, Pomègues, îles du Frioul, Marseille (13), 35 m
06/11/2017
Pilosité fine
Le périostracum qui recouvre la coquille montre une pilosité fine et serrée très adhérente.
Pointe de la Luque, Pomègues, îles du Frioul, Marseille (13), 35 m
06/11/2017
Structure treillissée
La sculpture externe est finement treillissée avec de nombreuses stries concentriques et rayonnantes.
Pointe de la Luque, Pomègues, îles du Frioul, Marseille (13), 35 m
06/11/2017
Vue dorsale
Cette vue dorsale montre, entre les crochets, le ligament corné de couleur noire.
Pointe de la Luque, Pomègues, îles du Frioul, Marseille (13), 35
06/11/2017
Crochets vers l’arrière
Les crochets sont nettement tournés vers l’arrière.
Pointe de la Luque, Pomègues, îles du Frioul, Marseille (13), 35 m
06/11/2017
Intérieur de la coquille
L’intérieur de la coquille est de couleur blanche largement maculée de violet-brun foncé.
Pointe de la Luque, Pomègues, îles du Frioul, Marseille (13), 35 m
06/11/2017
Charnière taxodonte
La charnière est arquée et munie de nombreuses dents identiques ; elle est dite taxodonte.
Pointe de la Luque, Pomègues, îles du Frioul, Marseille (13), 35 m
06/11/2017
Dessin ancien
Ce dessin en couleur (fig. 7 page LXXII), apparaissait dans l’ouvrage sous le nom de Pectunculus pilosus. Le texte précisait : « De ½ à 8 brasses (1 à 15 mètres), enfoui de 2 à 8 centimètres dans le sable. Commun ».
Gravure ancienne tirée de l’ouvrage « Moluscos marinos de España, Portugal y las Baleares » de J.G. Hidalgo.
Reproduction de documents anciens
1870
Planche anatomique
Cette planche coloriée montre les détails de l’anatomie interne et de la coquille.
Planche CXXVI dans "Histoire naturelle des Mollusques", tome 1er, mollusques acéphalés de G.P. Deshayes d'après : Exploration scientifique de l'Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842.
Reproduction de documents anciens
1844-1867
Détails
Ce dessin précise les détails de la pilosité et de la sculpture externe finement treillissée de la coquille.
Planche CXXVI dans "Histoire naturelle des Mollusques", tome 1er, mollusques acéphalés de G.P. Deshayes d'après : Exploration scientifique de l'Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842.
Reproduction de documents anciens
1844-1867
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Nolf F., Swinnen F., 2013, The Glycymerididae (Mollusca: Bivalvia) of the NE Atlantic and the Mediterranean Sea, Neptunea, 12, 3, 1-35.
Peharda M., Sironić A., Markulin K., Jozić S., Borković D., Andersson C., 2019, The bivalve Glycymeris pilosa as an archive of 14C in the Mediterranean Sea, Radiocarbon, 61 (2), 599-613.
Purroy A., Šegvić-Bubić T., Holmes A., Bušelić I., Thébault J., Featherstone A., Peharda M., 2016, Combined Use of Morphological and Molecular Tools to Resolve Species Mis-Identifications in the Bivalvia The Case of Glycymeris glycymeris and G. pilosa, PLoS ONE, 11, 9, 21p.
Shafee M.S., 1999, Pêche des bivalves sur la côte méditerranéenne marocaine: catalogue d’espèces exploitées et d’engins utilisés, FAO-COPEMED, Alicante, Espagne, 58p.
La page de Glycymeris pilosa sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase
La page de Glycymeris pilosa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN