Ver aplati dorso-ventralement
Couleur gris-brun avec taches claires (aspect tigré)
Deux yeux noirs entourés de blanc
Longueur maximum : 10 mm
Immigrant triclad planarian, immigrant triclad flatworm, brown planaria (GB), Tiger-Strudelwurm, Tigerplanarie, Gefleckter Strudelwurm (D)
Dugesia jimi Martins, 1970
Dugesia tigrina (Girard, 1850)
Euplanaria tigrina (Girard, 1850)
Girardia jimi Martins, 1970
Eurasie et Amériques
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestGirardia tigrina est originaire du nouveau monde où il est présent au Brésil et surtout en Amérique du Nord. Il a été accidentellement introduit en même temps que des plantes d'aquarium en Europe et au Japon, où il est devenu envahissant.
En Europe :
Il a été identifié en Sibérie en 2008.
Il n'a pas été observé au Canada. Sa présence est signalée de l'État de New York jusqu'à la Caroline du Nord.
G. tigrina est fréquent dans les étangs, les lacs et les petits ruisseaux, souvent sous les pierres et dans les plantes aquatiques. Il préfère les eaux dont la température fluctue et peut atteindre des valeurs élevées. Il est moins présent dans les eaux froides et absent des sources. Il est très résistant aux élévations de température (jusqu’à 37 °C), aux variations de pH extrêmes (de pH 4,0 à 10,0), et à la pollution (dont les métaux lourds).
Girardia tigrina est un plathelminthe dont la face ventrale est couverte de cils vibratiles. Ces cils lui servent à se déplacer (même s'il peut aussi nager sur de courtes distances) et à respirer en faisant des tourbillons dans l'eau. Il peut atteindre 10 mm de longueur et une largeur de 1-1,5 mm.
La tête, triangulaire avec des petits lobes latéraux mobiles, a la forme d'un fer de lance. Elle porte deux minuscules yeux noirs situés à l'intérieur de taches blanches qui sont positionnés sur une ligne reliant les pointes des lobes latéraux. Ses yeux ne lui apportent qu'une vue médiocre ; il s'oriente plutôt avec la lumière.
Sa face dorsale est de pigmentation gris-brun avec des taches incolores à gris-jaune qui lui donnent un aspect tigré. Sa face ventrale est généralement plus claire.
Essentiellement carnassier, G. tigrina devient actif la nuit et se nourrit d'oligochètes, d'isopodes, de chironomidés, d'escargots, de trichoptères ou d'éphéméroptères. La proie est détectée à l'aide de deux organes olfactifs situés à l'avant. Elle est ensuite enveloppée dans du mucus visqueux. La bouche est située au milieu de la face ventrale et le pharynx qui est protractile*, en sort et laisse s'échapper des sécrétions digestives. Les tissus de la proie sont décomposés et absorbés.
La bouche sert aussi d'anus.
G. tigrina peut rester des mois et même des années sans manger.
G. tigrina comprend 2 modes de reproduction : un mode secondaire par reproduction sexuée et un mode principal par reproduction asexuée par fission ou scissiparité*.
Dans le cadre d’une reproduction sexuée (mode minoritaire de reproduction), G. tigrina est hermaphrodite* et lors de l'accouplement il est à la fois mâle et femelle. Les œufs une fois développés, sont rassemblés dans un cocon. Ensuite le corps de la mère se déchire pour l'expulser. Ce cocon est de couleur sombre avec une paroi dure et brillante, et il est fixé à des plantes ou à des pierres. Il n'y a pas de stade larvaire*, ce sont des individus complètement formés qui sortent du cocon. Cette reproduction sexuée est plus facilement retrouvée dans les pays d’origine de l’espèce (Amériques), tandis qu’elle n’a été observée qu’une seule fois à ce jour dans les pays où l’espèce a été secondairement introduite (cas d’une population d’individus provenant du lac de Monticchio, situé à 656 m d’altitude, dans la province de Potenza, Basilicata, en Italie du Sud).
La reproduction asexuée par division (mode majoritaire de reproduction) est particulièrement fréquente en Europe et dans les autres régions où l’espèce a été secondairement introduite. G. tigrina possède une capacité de régénération étonnante et supérieure aux autres espèces de Plathelminthes. La reproduction asexuée se déroule dans une eau entre 15 et 25 °C (optimum vers 25 °C).
Girardia tigrina est une espèce que l'on trouve généralement en retournant les pierres. Le plongeur curieux est invité à remettre soigneusement ces pierres en place.
Les différentes espèces de Plathelminthes sont souvent en concurrence pour la nourriture. Girardia tigrina dispose d'une meilleure capacité d'exploitation de
la nourriture disponible, supporte mieux les variations de
température de l'eau et les températures élevées que Polycelis nigra et P. tenuis qui se déplacent alors vers des zones d'altitude (vers l'amont).
En revanche, on trouve souvent Dendrocoelum lacteum associé à G. tigrina.
Malgré son extrême résistance à divers environnements physico-chimiques et aux polluants, une reprotoxicité, génotoxicité et une toxicité comportementale ont été rapportées chez cette espèce soumise à des herbicides systémiques du groupe des glycines substituées (glyphosate).
Planaire est le nom vernaculaire pour désigner l'ensemble des vers plats libres.
tigrée = traduction directe du nom scientifique.
Girardia : d'après son découvreur Charles Frédéric Girard (1822-1895), médecin et zoologiste américain d'origine française.
tigrina : du grec [tigr-] devenu le latin [tigris] = tigre, tigresse en allusion à sa livrée tigrée.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Platyhelminthes | Plathelminthes | Vers plats à symétrie bilatérale, portant des organes des sens simples sur la tête, tube digestif à une seule ouverture ventrale. Nombreuses espèces libres ou parasites. |
Classe | Rhabditophora | Rhabditophores | Plathelminthes libres ou parasites. |
Ordre | Tricladida | Triclades | |
Famille | Dugesiidae | ||
Genre | Girardia | ||
Espèce | tigrina |
Identification
Il peut atteindre 10 mm de longueur et une largeur de 1-1,5 mm. La tête, triangulaire a la forme d'un fer de lance. Elle porte deux minuscules yeux noirs situés à l'intérieur de taches blanches. Sa face dorsale a un aspect tigré.
Carrière de La Gombe, Liège, Belgique
11/09/2014
Yeux
Il a deux minuscules yeux noirs situés à l'intérieur de taches blanches qui sont positionnés sur une ligne reliant les pointes des lobes latéraux.
Carrière de La Gombe, Liège, Belgique
11/09/2014
Paire
La reproduction par division (asexuée) est la seule présente en Europe. Il ne s'agit donc pas de deux individus souhaitant s'accoupler.
Carrière de La Gombe, Liège, Belgique, 8 m
21/08/2014
Taille
La pointe du stick donne une idée de la taille
Carrière de Lillé, Liège, Belgique, 12 m
10/10/2014
Regroupement
Ils peuvent se regrouper autour d'une source de nourriture abondante.
Carrière de Lillé, Liège, Belgique, 8 m
14/03/2015
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Rédacteur : Laurent FEY
Vérificateur : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Responsable régional : Gaël ROCHEFORT
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La page de Girardia tigrina dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN