Ver aplati dorso-ventralement
Couleur très variable, de brun pâle à presque noir
Nombreux yeux noirs tout autour du bord antérieur
Longueur maximum : 12 mm
Polycelis hepta Hansen-Melander et coll., 1954 doit être considéré comme une forme particulière de P. tenuis.
Il semble que ces espèces ne soient présentes qu'en Europe.
P. nigra est présent dans la plupart des pays d’Europe. Sa limite nord semble être le Danemark et, au sud, il atteint le sud de Naples et le nord de l'Espagne.
P. tenuis est présent dans la plupart des pays d’Europe. Sa limite nord semble être la Finlande et, au sud, il est présent dans le nord de l'Italie et semble être absent d'Espagne.
Polycelis spp. sont fréquents dans tous les types de cours d'eau, étangs, lacs et canaux, souvent sous les pierres et dans les plantes aquatiques. Ils privilégient les eaux calmes ou à très faible courant.
P. tenuis est également présent en mer Baltique et dans des environnements saumâtres.
Polycelis spp. sont des plathelminthes dont la face ventrale est couverte de cils vibratiles. Ces cils leur servent à se déplacer (même s'ils peuvent aussi nager sur de courtes distances) et à respirer en faisant des tourbillons dans l'eau. Les spécimens adultes peuvent atteindre 12 mm de longueur et 4 mm de largeur. Leur tête a des petits lobes latéraux arrondis et une petite saillie. Les petits yeux sont nombreux (plusieurs dizaines) et forment une rangée qui suit la marge du corps jusqu'à son premier tiers. Ces yeux n'apportent qu'une vue médiocre et les polycèles s'orientent plutôt avec la lumière. Leur coloration est très variable, allant de jaune, brun pâle à noir. Les faces dorsale et ventrale sont de même teinte.
Ces espèces ont le même aspect et la distinction entre Polycelis nigra et Polycelis tenuis implique l'examen du pénis.D'autres Plathelminthes sont présents mais la position et le nombre de leurs yeux permettent de distinguer aisément les espèces du genre Polycelis.
Polycelis felina (Dalyell, 1814) a une excroissance sur chaque angle de la tête.
Essentiellement carnivores, Polycelis spp. deviennent actifs la nuit et chassent des petites proies comme des arthropodes* blessés ou des vers oligochètes*, ou se nourrissent de charognes ou d'œufs de poisson. La proie est détectée à l'aide de deux organes olfactifs situés à l'avant. Elle est ensuite enveloppée dans du mucus visqueux. La bouche est située au milieu de la face ventrale et le pharynx qui est protractile*, en sort et laisse s'échapper des sécrétions digestives. Les tissus de la proie sont décomposés et absorbés.
La bouche sert aussi d'anus.
Polycelis spp. peuvent rester des mois et même des années sans manger.
La reproduction est exclusivement sexuée. Elle se déroule au printemps dans une eau entre 10 et 20 °C. Polycelis spp. sont hermaphrodites* et lors de l'accouplement, ils sont à la fois mâle et femelle. Les œufs une fois développés, sont rassemblés dans un cocon. Ensuite le corps de la mère se déchire pour l'expulser. Ce cocon est de forme ovale, d'une taille d'un millimètre, de couleur jaune orangé lors de la ponte pour ensuite s'assombrir, avec une paroi dure et brillante. Il est fixé à des plantes ou à des pierres par un amas de mucus. Il contient entre deux et quatorze jeunes. Il n'y a pas de stade larvaire, ce sont des individus complètement formés qui sortent du cocon. Il leur faut environ un mois pour grandir et devenir fertiles.
Dans de très rares cas, le cocon peut rester attaché/fixé le long du corps du parent, ce qui peut conduire à la formation d’une "chaîne de plusieurs individus".
Remarque : après un isolement prolongé en laboratoire, Polycelis nigra est capable de s'autoféconder.
Commensalisme* liant Polycelis nigra et P. tenuis à deux protozoaires ciliés épibiontes* de la famille des Urceolariidés : Urceolaria mitra est nettement majoritaire sur Polycelis tenuis, et Trichodina steini exclusive sur Polycelis nigra. Cela tend à confirmer que ces deux espèces jumelles de Polycelis ne sont pas aussi proches qu'il paraît.
Le cerveau est très primitif et se compose principalement de 4 ganglions, 2 de ces ganglions sont sensibles à la lumière.
Polycelis spp. secrètent un mucus toxique qui sert à la fois d'arme offensive et défensive.
En environnement défavorable, Polycelis nigra peut former des capsules de mucus pour se protéger.
Polycelis spp. sont des espèces que l'on trouve généralement en retournant les pierres. Le plongeur curieux est invité à remettre soigneusement ces pierres en place.
Polycelis spp. sont des espèces bio-indicatrices de la qualité de l’eau. En particulier, l’espèce Polycelis tenuis est utilisée pour mesurer les concentrations en métaux lourds, comme le cadmium, dans certains cours d’eau.
Polycèle noir et polycèle ténu sont des traductions des noms scientifiques proposées par DORIS.
Polycelis : du grec [poly] = beaucoup et du grec [celi-s] = taché, coloré, teinté
nigra : du latin [nigra]= noir
tenuis : du latin [tenuis] = mince, délié, fin
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Platyhelminthes | Plathelminthes | Vers plats à symétrie bilatérale, portant des organes des sens simples sur la tête, tube digestif à une seule ouverture ventrale. Nombreuses espèces libres ou parasites. |
Classe | Rhabditophora | Rhabditophores | Plathelminthes libres ou parasites. |
Ordre | Tricladida | Triclades | |
Famille | Planariidae | Planariidés | |
Genre | Polycelis | ||
Espèce | spp. |
Identification
Les individus adultes peuvent atteindre 12 mm de longueur et 4 mm de largeur. Leur tête a des petits lobes latéraux arrondis et une petite saillie. Les petits yeux sont nombreux (plusieurs dizaines) et forment une rangée qui suit la marge du corps jusqu'à son premier tiers. La coloration du corps est très variable, allant de jaune, brun pâle à noir. Les faces dorsale et ventrale sont de même teinte.
La distinction entre Polycelis nigra et Polycelis tenuis implique l'examen du pénis.
Carrière de Lillé, Belgique, 5 m
23/04/2016
Rangée d'yeux
La position et le nombre de leurs yeux permettent de distinguer aisément les espèces du genre Polycelis.
Carrière de Lilé, Belgique, 5 m
23/04/2016
Pas d'excroissances (cornes)
Leur tête a des petits lobes latéraux arrondis et une petite saillie.
Carrière de Lillé, Belgique, 5 m
23/04/2016
Pas de tache blanche
Leur coloration est très variable, allant de jaune, brun pâle à noir. Les faces dorsale et ventrale sont de même teinte.
Carrière de Lillé, Belgique, 5 m
23/04/2016
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Bowen ID., Ryder TA., 1994, Urceolaria mitra (von Seib) epizoic on Polycelis tenuis (Ijima) an SEM study, Cell Biology International, 18(9), 881-8.
Indeherberg MBM., van Straalen NM., Schockaert EM., 1999, Combining Life-History and Toxicokinetic Parameters to Interpret Differences in Sensitivity to Cadmium between Populations of Polycelis tenuis (Platyhelminthes), Ecotoxicology and Environmental Safety, 44, 1-11.
Keller J., Keller F., 1991, Inventaire des planaires dans le réseau hydrographique du département de la Meurthe et Moselle, Bulletin des Académie et Société Lorraines des Science, 30(4), 165-190.
Lascombe C., 1973, L'affinité de deux protozoaires épibiontes pour les deux espèces jumelles de planaires d'eau douce Polycelis nigra et Polycelis tenuis, Annls limnol., 9(1), 25-44.
Lascombe C., mai 1974, Recherches écologiques et biogéographiques sur deux espèces jumelles de planaires d'eau douce dans la région lyonnaise, Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 43(5), 168-176.
Lepori N., 1954, Sulla distribuzione geografica di Polycelis nigra Ehrenberg e Polycelis tenuis Iijima (Tricladida, Paludicola), Europa, Italian Journal of Zoology, 21(2), 249-252.
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La page sur Polycelis tenuis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN