Taille voisine de 6 à 10 cm
Teinte générale souvent brune
Manteau marqué par un certain nombre de taches de teinte pâle, en étoile
Manteau recouvert de tubercules spiculeux* assez petits
Allure très aplatie
Tentacules buccaux en forme de doigts
Discodoris planata (Alder & Hancock, 1846)
Doris planata Alder & Hancock, 1846
Doris complanata Verrill, 1886
Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Geitodoris planata se rencontre depuis le sud de la Norvège jusqu'en Méditerranée.
Geitodoris planata est une espèce réputée caractéristique des eaux peu profondes en Atlantique mais elle peut être rencontrée en Méditerranée entre 10 et 40 m.
Dans la littérature scientifique on peut lire que Geitodoris planata atteint la taille de 6,5 cm et pourtant des individus atteignant 12 cm sont parfois observés (Zélande). Son allure générale est très aplatie. Sa teinte générale est le plus souvent brune, parfois pourpre. Son manteau est marqué par un certain nombre de taches de teinte pâle, en étoile, (jusqu'à 12) qui matérialisent la présence de glandes épithéliales à acide. Ces structures en étoile rayonnent autour d'une papille* blanchâtre (un plus grand tubercule).
Le manteau est recouvert de tubercules spiculeux* assez petits. Au niveau de la tête on peut observer, mais par dessous, des tentacules buccaux en forme de doigts. Les rhinophores* sont lamellés (12 lamelles chez un individu de 3 cm).
Autour de l'anus s'étendent 7 à 8 branchies très ramifiées.
Les juvéniles sont en général de teinte plus pâle que les adultes et sont plus aplatis.
Geitodoris planata a longtemps été confondu avec Doris pseudoargus.
Il s'en distingue toutefois par les caractéristiques suivantes :
- sa robe est souvent brune, moins variée en couleur que Doris pseudoargus et possède le plus fréquemment des motifs étoilés : autour d'un plus gros tubercule très clair s'étendent d'autres tubercules clairs eux aussi.
- sous le manteau il possède des taches brun foncé.
- il ne dépasse pas 6,5 cm de long le plus souvent (mais certains font près du double !) alors que Doris pseudoargus peut atteindre 12 cm.
- son allure générale est encore plus aplatie que celle de Doris pseudoargus.
- il possède des tentacules buccaux (visibles par dessous uniquement hélas !).
- ses tubercules dorsaux sont plus petits.
- son manteau possède une texture qui semble plus rigide et qualifiée de "croquante".
Si on peut voir la ponte à côté de l'animal, celle de Geitodoris planata se présente avec le bord supérieur assez ondulé, ce qui est peu ou pas le cas chez Doris pseudoargus.
Discodoris stellifera est une espèce très semblable, avec une robe étoilée également, et seul un examen de la radula* semble permettre de distinguer les deux espèces. Chez Discodoris stellifera, présent en Méditerranée et dans la région Atlantique proche, la radula est plus finement denticulée. Il semblerait aussi néanmoins que la robe présente des étoiles plus étendues et des taches de différentes tailles, visibles notamment sur le pourtour du manteau.
Toutefois, pour certains auteurs (Thompson & Brown, 1976)) il ne s'agirait que d'une variation de forme de Geitodoris planata...
Pour CLEMAM et Sea Slug Forum, références pour DORIS, il s'agit bien de deux espèces distinctes.
Le geitodoris étoilé se nourrit d'éponges, parmi lesquelles Hemimycale columella (Bowerbank) et Mycale micracanthoxea Buizer & Van Soest, 1977.
Ces mollusques sont hermaphrodites, les individus s'échangeant simultanément leurs gamètes pendant un accouplement croisé.
Le doris étoilé possède une période de reproduction qui s'étend au moins du printemps jusqu'à l'automne.
La ponte, en forme de ruban spiralé dont la partie supérieure apparaît ondulée, peut contenir 480 000 œufs.
Le volume important de la ponte de ces organismes, par rapport à la taille des animaux qui les déposent, s'explique par un gonflement, grâce à l'eau de mer, de la matrice protéinique qui entoure les capsules d'œufs.
Le doris étoilé possède un système défensif reposant sur de puissantes glandes à acide.
Les populations de cette espèce peuvent connaître en certaines localités des explosions quantitatives impressionnantes (Zélande 2001). Elles peuvent être corrélées à l'introduction dans cette région d'un spongiaire dont se nourrit ce doris : Mycale micracanthoxea. Leurs répartitions bathymétriques* sont d'ailleurs identiques.
Il a été nommé doris étoilé en raison des motifs étoilés caractéristiques qu'il arbore le plus souvent sur le manteau.
Geitodoris : du grec [geit-] = voisin et du nom mythologique "Doris", une Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 Néréides. Donc ce terme signifie : voisin, proche des Doris.
planata : directement repris du latin, et qui veut dire aplati. Cette espèce a un corps aplati (comme la plupart des Discodorididae).
Numéro d'entrée WoRMS : 139580
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Discodorididae | Discodorididés | Forme aplatie ovale ou un peu rectangulaire. Pied plus petit que le manteau granuleux. Possibilité d’autotomie du bord du manteau. Présence de glandes à acide. Tentacules buccaux coniques ou digitiformes. |
Genre | Geitodoris | ||
Espèce | planata |
En Zélande
Ce bel individu présente ici des rhinophores et branchies bien visibles, et montre ses taches plus ou moins étoilées, blanches.
Grevelingenmeer, Zélande, Pays-Bas, 6 m
24/06/2007
A Arcachon
Un individu plutôt sombre rampe sur le sable d’Arcachon, il a rentré ses branchies.
Hortense, Arcachon (33), 5 m
05/2008
A Hossegor
Un individu à la robe assez claire mais laissant voir les structures étoilées.
Hossegor (40), 6 m
27/04/2008
En Méditerranée
La robe de cet individu possède une couleur plus sombre que celle de ses cousines atlantiques mais jusqu'à preuve du contraire il s'agirait bien ici aussi de Geitodoris planata.
Cap d'Antibes (06), 4 m
05/10/2010
Sur une ulve
Un individu particulièrement clair rampe sur une ulve en Zélande.
Zélande (Pays-Bas), 2 m
09/05/2008
Taches variées
Les taches blanches sont parfois très larges chez cet individu, et on peut aussi remarquer sur le bord de la robe des petites taches sombres.
Grevelingenmeer, Zélande, Pays-Bas, 2 m
08/05/2008
Tentacules buccaux
Chez cet individu les tentacules buccaux sont bien visibles, en forme de doigt, assez fin.
Quai Saint-Yves, Arcachon (33), 10 m, de nuit
23/06/2005
Très aplati
L’aplatissement particulièrement bien visible chez cet individu, qui a rentré branchies et rhinophores, pourrait être une posture de défense.
Zélande (Pays-Bas), 20 m
12/04/2008
Trompe
Vue ventrale de l'animal, on peut remarquer sa trompe particulièrement longue.
Zeelandbrug, Zélande, Pays-Bas, 7 m
07/03/2009
Détail du tégument
Cette vue rapprochée du tégument montre la variété des tailles de tubercules, toutefois moins étendue que chez Doris pseudoargus. On remarque bien ici trois « étoiles » blanches, c’est à dire trois gros tubercules sécréteurs d’acide entourés d’autres tubercules blancs plus petits, disposés de manière à former une structure plus ou moins étoilée.
Grevelingenmeer, Zélande, Pays-Bas, 6 m
24/06/2007
Branchies et anus
Au milieu des branchies la papille anale est visible.
Oosterschelde, Zélande, Pays-Bas, 7 m
07/04/2007
Défécation
Est-ce la nourriture spongieuse de ce doris qui lui permet ce type de défécation par boudin continu ?
Sint Annaland, Zélande, 5 m
28/06/2008
Accouplement
Accouplement en position tête-bêche classique, sur le côté droit.
Oosterschelde, Zélande, Pays-Bas, 7 m
08/06/2008
Adulte et ponte
Une belle composition photographique qui montre un individu et probablement sa ponte.
Pays-Bas, Zélande, 4 m
11/11/2009
Ponte
La ponte à l’allure typique des pontes de doridiens : une ponte spiralée à l’allure de dentelle.
Sa particularité, partagée avec d’autres espèces néanmoins, est d’être très frisée en partie haute.
Oosterschelde, Zélande, Pays-Bas, 7 m
24/06/2007
Capsules ovigères
Ce très gros plan permet de voir que plusieurs œufs ou embryons sont présents dans chaque capsule ovigère.
Oosterschelde, Zélande, Pays-Bas, 7 m
24/06/2007
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Cervera J.L., Garcia J.C. & Garcia F.J., 1985, Redescription of Geitodoris planata (Alder & Hancock, 1846) (Gastropoda Nudibranchia), J. moll. Stud. 51, 198-204.
Ortea J.A., 1990, El genero Geitodoris Bergh, 1891 (Mollusca : Nudibranchia) en las Islas Canarias. Rev. Acad. Canar. Cienc., 2 : 99-120.
Rudman W.B., 2000 (August 26), Geitodoris planata (Alder & Hancock, 1846). [In] Sea Slug Forum. Australian Museum, Sydney.
La page de Geitodoris planata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN