Coquille de forme ovale allongée de 5 à 7 cm de longeur
Coquille épaisse, légèrement inéquivalve, toujours équilatérale
Extrémités arrondies et faiblement bâillantes
Crochets proches de la ligne médiane
Nombreuses lignes concentriques sur chaque valve
Couleur extérieure blanc brillant ou rose avec des raies rayonnantes mauves ou lilas
Périostracum épais vert foncé à brun
Ligament externe saillant
Intérieur de la coquille blanc brillant parfois teinté de pourpre
Sinus palléal bien visible, profond, en forme de U
Deux petites dents cardinales sur chaque valve
Animal de couleur jaunâtre
Deux siphons longs et séparés
Psammobie vespertinale, psammobie fleurie, coquille du soleil levant, psammocole verspertinale
Large sunset shell, depressed sunset clam,
flat sunset clam, large sunset clam (GB), Almeja vespertina (E), Große Sonnenmuschel, Große
Sandmuschel, Flache Sandmuschel (D), Ovale zonneschelp (NL)
Tellina depressa Pennant, 1777
Gari (Gobraeus) depressa (Pennant, 1777)
Gari (Psammocola) depressa (Pennant, 1777)
Psammobia depressa (Pennant, 1777)
Solen vespertinus Gmelin, 1791
Psammobia vespertina (Gmelin, 1791)
Solen vesperus Salis Marschlins, 1793
Tellina variabilis Donovan, 1801
Psammobia florida Lamarck, 1818
Psammocola vespertinalis Blainville, 1824
Psammobia vespertinalis Blainville, 1826
Gobraeus variabilis Leach, 1852
Psammobia grata Deshayes, 1855
Psammobia vespertina var. lactea Jeffreys, 1864
Psammobia vespertina var. livida Jeffreys, 1864
Psammobia depressa var. normalis Bucquoy, Dautzenberg & Dollfus, 1895
Psammobia vespertina var. gantica de Gregorio, 1895
Psammobia albanyana W. H. Turton, 1932
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Gari depressa a une large répartition géographique puisqu’il est possible de l’observer de la Norvège au nord jusque dans le golfe de Guinée en Afrique occidentale au sud. A noter qu’elle est plus rare en mer du Nord et dans la Manche orientale.
Elle est également présente dans l’archipel des Canaries ainsi que dans toute la Méditerranée.
Ce bivalve vit de préférence sur des fonds meubles : sable grossier ou sable vaseux depuis l’étage médiolittoral* inférieur jusqu’à 50 m de profondeur environ. Sa profondeur d’enfouissement est relativement importante aux alentours de 5 cm, mais peut atteindre parfois 10 cm.
Ce bivalve possède une coquille de forme ovale allongée d’une longueur moyenne de 5 à 6 cm mais pouvant atteindre 7 cm.
La coquille est épaisse, légèrement inéquivalve* mais toujours équilatérale*. La valve* droite est légèrement plus convexe que la valve gauche, la chevauchant la plupart du temps. Les extrémités sont arrondies et faiblement bâillantes. Les crochets sont peu saillants et proches de la ligne médiane de la coquille. On observe sur chaque valve de nombreuses lignes concentriques plus ou moins marquées.
La marge postérieure est angulaire et toujours tronquée alors que l’antérieur est légèrement inclinée.
La couleur extérieure est blanc brillant ou rose avec des raies rayonnantes mauves ou lilas. La coquille est recouverte d’un périostracum* épais de couleur vert foncé à brun, plus conséquent près des marges. Le ligament* externe, constitué d’une matière organique, la conchyoline* assure l'ouverture des valves. Disposé du côté postérieur de l’umbo*, il est saillant et de couleur brun foncé.
L’intérieur de la coquille est blanc brillant parfois teinté de pourpre. Le sinus* palléal* est bien visible, profond, en forme de U et disposé de façon oblique. Les marges internes sont lisses. La charnière dispose sur chaque valve de deux petites dents cardinales*. La valve droite possède deux dents cardinales bifides*, l’antérieure large, en forme de pelle et la postérieure étroite. La valve gauche compte deux dents cardinales, l’antérieure large et bifide, la postérieure en forme de crête disposée diagonalement. Sur chaque valve, l’empreinte des deux muscles adducteurs* est plus ou moins égale et piriforme*.
L’animal est de couleur jaunâtre. Le bord du manteau* est frangé. La taille du pied* est conséquente et permet à l’animal de s’enfoncer rapidement. Les deux siphons* sont longs et séparés. Ils dépassent la surface du sédiment de 3 à 10 mm en position plus ou moins oblique. Leur diamètre est proche de 3 mm pour une longueur de 60 à 80 mm. Le siphon inhalant* est en forme de trompette et présente 6 lobes* pointus courbés vers l’extérieur. Chaque lobe représente la terminaison d’une ligne de petits tentacules* qui courent sur toute la longueur du siphon : chaque tentacule a une terminaison quadrangulaire. Ces rangées de tentacules sont présentes aussi sur le siphon exhalant* dont l’ouverture est un peu resserrée et bordé de lobes.
Gari fervensis : la coquille de cette espèce est plus petite (elle ne dépasse pas 5 cm de largeur) et nettement tronquée du côté postérieur.
Gari tellinella : les rayures rayonnantes de cette espèce sont rares ou absentes. Sa taille est beaucoup plus petite, 1,5 à 3 cm, soit moitié moins que Gari depressa.
A la différence de beaucoup de bivalves, les psammobies ne sont pas des filtreurs suspensivores* mais des filtreurs dépositivores*. Leur siphon* inhalant*, très allongé, aspire les particules alimentaires qui se trouvent à la surface du substrat* à l'intérieur duquel elles sont enfouies.
La reproduction de cette psammobie se fait dans l'eau de mer. Chez cette espèce gonochorique*, il n'y a pas de dimorphisme* sexuel. Les cellules reproductrices mâles (spermatozoïdes*) et femelles (ovocytes*) sont libérées dans l'eau de mer. Leur fusion va donner un œuf qui après développement donnera une larve* capable de nager. Après environ un mois de vie planctonique*, la jeune psammobie se posera sur le fond à proximité de ses congénères.
Cette espèce très commune est comestible et pêchée au chalut ou à la drague. Cependant sa chair est peu prisée et sa présence sur les étals des marchés ou des poissonniers n’est observable épisodiquement qu’en Italie ou en Grèce.
Psammobie : francisation de l’ancien nom de genre de l’espèce créé par Lamarck (1744-1828) en 1818. Psammobia vient du grec [psammos] = sable et [bios] = vie, ces espèces vivent enfouies dans le sable.
déprimée : allure de la coquille.
Gari : nom de genre créé par le naturaliste germano-danois Heinrich Christian Friedrich Schumacher (1757-1815) en 1830 sans explication. Ce nom a plusieurs sens en différentes langues. Toutefois certains proposent que ce nom viendrait du latin [garum]= sorte de saumure avec du suc de poissons divers !
depressa : du latin [deprimo] = comprimé, abaissé, enfoncé. “La coquille est déprimée et très épaisse” selon le zoologiste britannique (gallois) Thomas Pennant (1726-1798) en 1777.
Numéro d'entrée WoRMS : 140869
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Sous-classe | Heterodonta | Hétérodontes | Charnière à dents dissociées. Siphon bien développé permettant aux organismes de se nourrir et de respirer tout en restant enfouis. |
Super ordre | Imparidentia | Imparidenties | |
Ordre | Cardiida | Cardiides | |
Famille | Psammobiidae | Psammobiidés | Coquille aplatie, ovale allongé, trapézoïdale, équivalve, plus ou moins bâillante aux extrémités. Sculpture externe lisse ou présence de lignes légèrement concentriques. Ligament externe. Sinus palléal large et profond. Fonds de sables grossiers ou vaseux." |
Genre | Gari | ||
Espèce | depressa |
Sur fond de sable grossier
Gari depressa vit sur des fonds de sable grossier, son habitat préféré.
Les Rondes de l'Ouest, archipel de Chausey (50), 13 m
07/09/2021
Raies mauves rayonnantes
La coquille est de couleur blanche avec des raies rayonnantes rose à mauve.
Port Blanchard, îles Chausey (50), estran
10/09/2018
Périostracum
La coquille est recouverte d’une cuticule épaisse et brun foncé, le périostracum.
Port Blanchard, îles Chausey (50), estran
10/09/2018
En Corse
Les spécimens méditerranéens ne dépassent guère 40 mm. Ici 36 mm de largeur.
Plage de Porticcio, rive sud du golfe d'Ajaccio (2A), 1 m
20/07/2003
Sculpture externe concentrique
La coquille, nettoyée de son périostracum, laisse apparaître des lignes de croissance concentriques.
Archipel de Chausey (50)
11/10/2019
Morphologie
La coquille est légèrement inéquilatérale et faiblement inéquivalve.
Ile Tatihou, nord-est de la presqu'île du Cotentin (50), médiolittoral inférieur.
05/1985
Siphons
Les siphons de Gari depressa sont séparés et très longs.
Trébeurden (22), estran
12/08/2010
Côté dorsal
Les valves sont reliées entre elles, du côté dorsal, par un ligament externe en conchyoline qui les maintient et assure leur ouverture.
La Massue, archipel de Chausey (50), médiolittoral inférieur
19/09/2020
Intérieur valve gauche
L’intérieur de la coquille est blanc brillant (parfois teinté de pourpre). Le sinus palléal est bien visible, profond, en forme de U et disposé de façon oblique.
Archipel de Chausey (50), estran
11/10/2019
Charnière
La charnière dispose sur chaque valve de deux petites dents cardinales. La valve droite possède deux dents cardinales bifides, la valve gauche deux dents cardinales, l’antérieure large et bifide, la postérieure en forme de crête disposée diagonalement.
"Les collections et prélèvements de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique".
Port Blanchard, archipel de Chausey (50), estran
12/08/2024
Dessin ancien
Cette planche met en évidence l’extérieur et l’intérieur de la coquille.
Planche coloriée et dessinée par A. D'Apreval dans "Atlas de poche des coquilles des côtes de France" de Ph. Dautzenberg aux éd. L. Lhomme.
Reproduction de documents anciens
1913
Comparaison
Comparaison entre Gari depressa et une espèce analogue, beaucoup plus rare, plus petite et tronquée, Gari fervensis (ici ferroensis fig. 6 & 7).
Planche coloriée n° 70, extraire de l’ouvrage « Moluscos Marinos de España, Portugal y las Baleares » par J. G. Hidalgo.
Reproduction de documents anciens
1870
Faces externe et interne
Sous le nom de Psammobia vespertina, ce dessin ancien nous montre les 2 valves : à gauche, la face externe de la valve droite et à droite, la face interne de la valve gauche.
Fig. 1 & 2, planche 77 dans "Histoire naturelle des mollusques, tome 1er, mollusques acéphalés" de G.P. Deshayes.
Reproduction de documents anciens
1844
Figures anciennes
Sous le nom de Lux vespertina, les auteurs mettent en évidence la forme ovale et l’alternance des rayures pourpre et blanches de la coquille et les dents de la charnière.
Planche 7, fig. 59 & 60 dans "Neues systematisches Conchylien-Cabinet VI" de J.H. Chemnitz & F.H.W. Martini.
Reproduction de documents anciens
1782
Dessin original
Ce dessin est accompagné de la description originale du naturaliste anglais Thomas Pennant sous le nom de Tellina depressa.
Fig. 27, planche 47 dans "British Zoology, vol. IV, Crustacea, Mollusca, Testacea" de T. Pennant.
Reproduction de documents anciens
1777
Dessin de la charnière
Dessin de la charnière faisant apparaître le ligament (partie brun foncé en bas) et les doubles dents cardinales sur chaque valve.
Fig. 3, planche 77 dans "Histoire naturelle des mollusques, tome 1er, mollusques acéphalés" de G.P. Deshayes.
Reproduction de documents anciens
1844
Dessin des siphons
Le siphon inhalant (à gauche) est en forme de trompette, le siphon exhalant (à droite) présente une ouverture un peu resserrée.
Fig. 32 dans "Étude monographique des siphons de quelques mollusques bivalves : adaptation et morphologie" de J.M. Amouroux.
Reproduction de documents anciens
1980
Coquille colorée
Ce dessin met en évidence le côté coloré et brillant de cet exemplaire méditerranéen récolté dans la lagune de Venise en Adriatique.
Fig. 17, planche III dans "Monograph of the genus Psammobia. Conchologia Iconica, or, illustrations of the shells of molluscous animals" vol. X, de L.A. Reeve.
Reproduction de documents anciens
1858
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Amouroux J.M., 1980, Etude monographique des siphons de quelques mollusques bivalves : adaptation et morphologie, Océanis, Institut Océanographique, Paris, 5, 1,33-89.
La page de Gari depressa sur le site de référence de DORIS pour les mollusques : MolluscaBase.
La page de Gari depressa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.