Couleur brun olive foncé
Réceptacles jaunâtres aux extrémités des lanières
Stipe court qui s’élargit rapidement en s'aplatissant
Fronde divisée en lanières spiralées dichotomes
Fine nervure médiane saillante
Varech spiralé
En Cotentin : fanette, mousse, moussette
Piral-wrack, flat wrack (GB), Encina marina espiral (E), Fuco espiral, bodelha espiral (P), Schraubentang, Drehtang, Spiraltang (D), Kleine zeeëik, platwier (NL)
Fucus spiralis var. limitaneus Montagne, 1856
Fucus spiralis f. borealis Kjellman, 1883
Fucus spiralis f. nanus (Kjellman) Batters, 1902
Fucus spiralis var. nanus (Kjellman) S.M.Baker & Bohling, 1916
Fucus spiralis f. limitaneus (Montagne) Børgesen, 1926
Fucus spiralis f. arenicola Hamel, 1939
Atlantique Nord-Est et Nord-Ouest, Manche, mer du Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ● Atlantique Nord-OuestOn observe le fucus spiralé en mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, de l'Arctique aux îles Canaries et à la Caroline du Nord. Dans le Saint-Laurent, cette algue est présente dans l'estuaire moyen et dans le golfe.
C'est une algue pérenne* que l'on trouve généralement sur la partie haute de l'estran* entre la zone des pelvéties et la zone des fucus vésiculeux, jamais au-delà de 6 m de profondeur. Les pelvéties forment une des premières ceintures en haut de l'estran. Le fucus spiralé pousse en général en groupe assez dense dans les failles des rochers, en périphérie des cailloux ou n'importe quel autre support solide au niveau de la pleine mer de mortes eaux. On ne l'observe pratiquement jamais dans des cuvettes.
C'est une algue brune dont le thalle* mesure de 15 à 30 cm de longueur, pouvant aller jusqu'à 40 cm. Ses lanières mesurent 15 à 20 mm de largeur. La couleur est brun olive foncé avec des réceptacles* jaunâtres situés aux extrémités des lanières. Le thalle se compose de 3 parties distinctes :
Fucus vesiculosus Linnaeus : le fucus vésiculeux possède des vésicules aérifères tout au long de la fronde.
Fucus serratus Linnaeus : les bords de la fronde du fucus denté sont clairement en dents de scie. Il n'y a pas de flotteurs.
Comme toutes les algues, le fucus spiralé est un organisme autotrophe* photosynthétique*. L'algue tire son énergie de la lumière solaire, et grâce à l'absorption d'eau, de dioxyde de carbone et des sels minéraux dissous dans l’eau, elle fabrique les matières organiques nécessaires à son développement.
C'est une algue :
Chaque printemps, à partir de la 2e année, apparaissent aux extrémités des lanières les réceptacles* qui ne sont que des structures anatomiques où sont regroupés les organes reproducteurs. Chaque réceptacle renferme des conceptacles* ou gamétophytes mâles et femelles.
Les gamétophytes* (organisme qui sécrète les gamètes*) femelles ou oogones* vont après méiose* (division des cellules) donner 8 oosphères* (gros gamètes femelles) ; les anthéridies*, gamétophytes mâles, vont donner 64 anthérozoïdes* (très petits gamètes mâles).
En juillet, oogones et anthérozoïdes sont libérés en pleine eau par les ostioles*, orifices situés aux extrémités des réceptacles.
La fusion des gamètes mâles et femelles procède d’une oogamie : les oosphères sont immobiles alors que les anthérozoïdes munis d'un flagelle* (fouet qui sert au déplacement) peuvent se déplacer. Ils vont à la rencontre des oosphères qui les attirent par la sécrétion de phéromones appelées fucoserratènes.
Il s'ensuit la naissance d'un zygote* (œuf) qui va se déposer et se fixer pour développer un nouvel individu, bouclant ainsi le cycle de reproduction.
Il existe des populations naturelles d’hybrides féconds entre Fucus spiralis et Fucus vesiculosus. Des études génétiques au Laboratoire de Biologie marine de Roscoff sont en cours.
Le fucus spiralé supporte très bien la dessiccation*. Il peut passer 90 % de son temps hors de l'eau entre 2 marées de vives eaux, ainsi que résister à l'exposition aux eaux de pluie.
Cette espèce n’est pas récoltée habituellement, contrairement aux deux autres espèces de Fucus.
Fucus spiralé : traduction littérale du nom latin.
Varech et goémon sont des mots d'origine bretonne qui désignent indifféremment plusieurs espèces d'algues de la famille des Fucacées, émergées à marée basse, et qui sont utilisées comme engrais pour les cultures.
Fucus : du latin [fucus] ou du grec [phyco] = teinte rouge extraite des algues, puis par extension = algue, plante marine,
spiralis : du latin [spira] = spires, anneaux, replis, en référence aux lanières de cette algue qui se replient en se vrillant en spirales.
Numéro d'entrée WoRMS : 145547
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Ochrophyta | Ochrophytes | ou Hétérokontes, ou Straménopiles: présence d'un stade unicellulaire à 2 flagelles, un lisse et un à poils tubulaires. |
Classe | Phaeophyceae | Phéophycées | Algues brunes. |
Ordre | Fucales | Fucales | |
Famille | Fucaceae | Fucacées | |
Genre | Fucus | ||
Espèce | spiralis |
Thalle
La couleur est brun olive foncé avec des réceptacles* jaunâtres situés aux extrémités des lanières.
Cotentin (50), estran
19/04/2006
Vrille
La fronde* est divisée en lanières dichotomes*. Les lanières sont souvent repliées ou torsadées sur elles-mêmes, d’où le nom "spiralis".
Cotentin (50), estran
13/06/2010
Renflements et nervure
Au printemps, de gros renflements apparaissent aux extrémités des lanières, très souvent par paire, généralement de forme arrondie. Leur surface est granuleuse. La fronde* est pourvue d'une fine nervure médiane saillante.
Agon Coutainville (50), estran
27/04/2010
Cryptes pilifères
Les lanières sont parsemées de très nombreuses petites alvéoles entourées de poils, appellées cryptes pilifères*. Ce ne sont pas des réceptacles* sexuels. Ces cryptes servent à limiter l'évapo-transpiration de l'algue en retenant l’eau contre les lanières.
Les renflements sont ceinturés par une fine marge périmétrique très caractéristique de l'espèce que l'on voit bien sur cette photo.
La Rochelle (17), estran
14/09/2009
Crampon
Le crampon est petit et discoïde, il permet au thalle* de se fixer au substrat*.
Agon Coutainville (50), estran
04/07/2012
Biotope
La ceinture des fucus spiralés se situe au même étage que celle des pelvéties Pelvetia canaliculata.
Plage de St-Pabu (29), estran
24/09/2005
Dessiccation
Le fucus spiralé supporte très bien la dessiccation*. Elle peut passer 90 % de son temps hors de l'eau entre deux marées, et résiste à l'exposition aux eaux de pluie.
Tregastel (22), estran
04/08/2007
Immergé
Lors des grandes marées, l'eau atteint le haut de l'estran* et peut recouvrir le fucus spiralé. Le haut de l'estran semble plutôt désertique : c'est principalement le domaine des balanes qui recouvrent une très large surface des roches.
Plage du Tresmeur, Trébeurden (22), 1 m
25/07/2009
Ne pas confondre
A gauche : le fucus spiralé Fucus spiralis : fronde spiralée avec des renflements importants à l'extrémité des lanières
Au centre : le fucus denté Fucus serratus : pas de flotteurs, pas de renflements à l'extrémité, bords nettement en dents de scie
A droite : le fucus vésiculeux Fucus vesiculosus : petits flotteurs répartis de part et d'autre de la nervure médiane tout le long du thalle.
Agon Coutainville (50), estran
26/06/2012
Rédacteur principal : Murielle TOURENNE
Correcteur : Patrick MULON
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page sur Fucus spiralis sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase