Rameaux aplatis ou en entonnoir (3 à 5 cm)
Aspect de feuille calcifiée, parfois réticulé
Brun jaunâtre à beige
Ramifications courtes, dichotomes et anastomosées
Extrémités poreuses et renflées
Bryozoan (GB), Bryozoo (I,E), Moostierchen (D)
Frondipora reticulata
Millepora reticulata
Méditerranée et Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Présent en Méditerranée et en Atlantique proche, Frondipora verrucosa n'est que ponctuellement abondant. Il s'est, par exemple, fortement développé sur certains récifs artificiels du golfe d'Aigues-Mortes. Il est assez fréquent vers les côtes espagnoles (Côte Vermeille). En Provence, il est surtout fréquent sur les fonds détritiques.
Le plus souvent au delà de 20 m, Frondipora verrucosa se développe sur des substrats durs ; dans le coralligène et sur la roche, ou bien, encore plus fréquemment, sur le sédiment (fonds détritiques côtiers) à la surface duquel il vit fixé sur des coquilles ou autres petits fragments durs. Dans ce cas, les colonies âgées peuvent être entièrement libres et formées de plusieurs cupules . Plutôt sciaphile*, c'est dans les zones peu éclairées et balayées par le courant (en bas des roches, à l'entrée des cavités, dans les failles ...) que s'installe Frondipora verrucosa. Souvent trouvé à proximité des zones sédimentaires, il supporte sans dommage de fortes turbidités passagères (mise en suspension des sédiments lors de forts courants ou de grosse houle).
Ce bryozoaire fortement calcifié constitue des colonies dressées, rameuses, non articulées et de quelques centimètres de diamètre (3 à 5 cm). Les ramifications courtes et dichotomes* sont largement anastomosées*, leur diamètre est irrégulier. Les extrémités d'aspect poreux sont renflées. Le développement est touffu : les autozoïdes sont réunis en faisceaux et s'ouvrent d'un seul côté des branches, leurs orifices étant tous sur le même plan et accolés les uns aux autres sans individualisation des tubes. Ces faisceaux sont aplatis ou en entonnoir, dans ce cas ils s'évasent sur un plan horizontal à partir d'un court pédoncule, formant un cône ou une table plus ou moins ouvert. Parfois plusieurs de ces "terrasses" sont disposées en escalier les unes au dessus des autres. La multiplication des anastomoses des branches peut conduire à une forme réticulée.
Frondipora verrucosa rappelle parfois, en miniature, l'aspect général des colonies d'Acropora des mers tropicales. La couleur est brun jaunâtre à beige.
Les zoïdes sont tubulaires et disposés en faisceaux occupant toute la longueur et l'épaisseur des branches. Ils sont soudés entre eux, verticaux et seules les ouvertures sont visibles à l'extrémité des renflements terminaux et sur une seule face de la colonie (la face externe lorsque Frondipora verrucosa prend la forme d'un entonnoir) . De ces ouvertures sortent de longs lophophores de couleur claire.
Aviculaire*, vibraculaire* et appareil operculaire sont absents.
Pour une fois, ce petit bryozoaire est difficile à confondre avec les autres espèces morphologiquement proches. Parmi ces dernières, on peut citer Hornera frondiculata aux rameaux plus fins terminés en pointes, et de couleur plus claire.
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur suspensivore* microphage*. Les diatomées (algues unicellulaires) sont la base de l'alimentation des bryozoaires.
Comme tous les bryozoaires, cette espèce est capable de se reproduire de manière sexuée. La larve nageuse va ensuite se fixer pour démarrer une nouvelle colonie par multiplication asexuée. Cette multiplication asexuée peut aussi se faire à partir d'un fragment cassé ou d'un clivage des rameaux de la colonie en plusieurs colonies filles, qui vont pousser dans des directions différentes.
Frondipore verruqueux est une francisation du nom scientifique proposée par Jean-Georges Harmelin (Méditerranée, 2009).
Frondipora : du latin [frondis] = feuille, couronne de feuillage et [porus] = conduit, passage, pore, trou.
verrucosa : du latin [verrucosus] = qui a une verrue.
Numéro d'entrée WoRMS : 221575
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Stenolaemata | Sténolèmes | Leur lophophore est cylindrique, les zoïdes sont bien calcifiés et ils sont majoritairement marins. La classe des Stenolaemata est constituée d’un seul ordre vivant (et de trois fossiles) : l’ordre des Cyclostomatida ou cyclostomes qui sont formés d’un assemblage de tubes rigides. |
Ordre | Cyclostomatida | Cyclostomes | Tous marins. Les zoïdes sont tubulaires avec des parois calcifiées qui peuvent fusionner avec celles des zoïdes adjacents. |
Sous-ordre | Tubuliporina | Tubuliporinés | Zoécies tubuleuses, disposées sur la face frontale des rameaux ou des lobes, en une file unisériée ou en plusieurs séries placées côte à côte très régulièrement. |
Famille | Frondiporidae | Frondiporidés | Cyclostomes érigés, massifs, simples ou ramifiés, anastomosés. Zoïdes soudés, verticaux où seule l'ouverture est visible. |
Genre | Frondipora | ||
Espèce | verrucosa |
Branches courtes et à l'apparence robuste
Cette petite colonie de 30 mm est fixée sur une pierre près du sable. La robustesse des branches n'est qu'apparente, effectivement elles se cassent facilement sous une faible pression.
Ile du Frioul (côte nord), Marseille (13), 25 m
03/07/2010
Frondipora = feuille trouée
L'aspect général de ce petit bryozoaire calcifié est celui d'une feuille percée de nombreux trous, d'où son nom scientifique de "Frondipora". Notez à droite la petite limace, sans doute (?) Facelina rubrovittata qui se déplace sur Frondipora verrucosa, il ne semble pas qu'elle soit prédatrice de ce bryozoaire car son mets favori est constitué d'hydraires.
Montgo, Escala, Costa Brava (Espagne), 16 m
13/07/2007
Colonie en "terrasses"
Chez les grandes colonies de Frondipora verrucosa il n'est pas rare de voir plusieurs "terrasses" disposées en escalier les unes au dessus des autres.
Le Grand Moure, La Ciotat (13)
02/09/2006
Sur Codium bursa
Ce bryozoaire jaune chevauche ici une algue verte Codium bursa. Notez que, décrit dans la littérature comme principalement présent au delà des 25 m, il n'est pas si rare de le rencontrer bien moins profond (ici 10 m).
Punta Salines, Estartit, Costa Brava (Espagne), 10 m
05/2007
Habitat ombragé
C'est le biotope le plus classiquement rencontré en plongée pour ce bryozoaire : fixé à un substrat dur, dans une zone verticale ou légèrement en dévers (donc au moins partiellement à l'ombre) et à proximité du sédiment.
Montgo, Escala, Costa Brava (Espagne), 18 m
08/07/2007
Epibionte de gorgone rouge
Frondipora verrucosa s'est fixé ici sur une partie morte d'une gorgone rouge Paramuricea clavata. Le treillis très dense formé par les nombreux rameaux anastomosés donne à cette colonie l'aspect de circonvolutions cérébrales calcifiées. Un bryozoaire bois de cerf Smittina cervicornis est visible en arrière plan.
Montrémian, Port Cros (Var)
22/08/2007
Colonie libre
Ce bryozoaire Frondipora verrucosa a été trouvé libre sur le sédiment adjacent, sans doute régulièrement roulée par le fort courant ligure balayant la zone, cette colonie est plus compacte et ramassée sur elle-même que celles qui sont fixées. Elle a été placée sur ce caillou pour être mieux photographiée.
Large Aragnon, Côte Bleue (13), 25 m
16/08/2005
Zones poreuses
Les zones poreuses visibles sur cette photo matérialisent le regroupement des ouvertures des logettes par où sortent les lophophores (rétractés ici, donc non visibles).
Montgo, Escala, Costa Brava (Espagne), 18 m
18/07/2007
Macro, lophophores
Les zoïdes tubulaires larges et disposés en faisceau occupent toute la longueur et l'épaisseur des branches, ils sont bien visibles ici sur la face des rameaux dépourvue d'ouvertures donc de lophophores. Les logettes calcaires sont soudées entre elles. Les ouvertures sont visibles (et présentes) à l'extrémité des renflements terminaux et/ou sur une seule face de la colonie (la face externe lorsque Frondipora verrucosa prend la forme d'un entonnoir). De ces ouvertures sortent de longs lophophores de couleur claire.
Montgo, Escala, Costa Brava (Espagne), 16 m
13/07/2007
Face externe (frontale) micro-poreuse
Cette photo ex-situ montre l'organisation en faisceaux des logettes calcaires qui constituent les branches, ceci sur la face avec lophophores, ainsi les ouvertures sont regroupées sur une seule face, la face externe (ou face frontale) de la colonie.
Barge de Carro, Côte Bleue (13), 35 m (prélèvement)
01/08/2009
Face interne (basale) lisse
Cette photo d'une grosse colonie de 60 mm de diamètre montre l'aspect lisse de la face sans lophophores, c'est à dire la face interne ou face basale des branches.
Barge de Carro, Côte Bleue (13), 35 m (prélèvement)
01/08/2009
Dessin ancien (1)
Planche XXI, fig. 1 & 2 montrant la structure générale des colonies. Cette planche ancienne est coupée en deux pour une meilleure lisibilité. Elle est attribuée à l'espèce Frondipora reticulata, synonyme qui n'est plus valide.
Busk, 1875. Catalogue of Marine Polyzoa in the Collection of the British Museum. Part III. Cyclostomata
Reproduction de documents anciens
1875
Dessin ancien (2)
Planche XXI, fig. 3 & 4 montrant l'organisation en faisceaux (fig. 4) des logettes calcaires qui constituent les branches, ceci sur la face avec (fig.3) et sans (fig.4) lophophores (ouvertures regroupées sur une seule face). Cette planche ancienne est coupée en deux pour une meilleure lisibilité. Elle est attribuée à l'espèce Frondipora reticulata, synonyme qui n'est plus valide.
Busk, 1875. Catalogue of Marine Polyzoa in the Collection of the British Museum. Part III. Cyclostomata
Reproduction de documents anciens
1875
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Correcteur : Jean-Georges HARMELIN
Responsable régional : Michel PEAN
Harmelin J.G., 1976, Le sous-ordre des Tubuliporina (Bryozoaires Cyclostomes) en Méditerranée. Ecologie et systématique. Mémoires de l'Institut Océanographique, Monaco, 10, 326p.