Limace de couleur mauve
Cérates dorsaux rassemblés par petits groupes (2-9 cérates) sur un pédoncule propre au groupe
Zones subterminales des cérates pourpre opaque (cachant le sommet de la glande digestive interne)
Rhinophores annelés
Ponte rose en chapelet déposé sur un hydraire
Pink Flabellina (GB), Rosa Flabellina (D), Flabellina lilla (I), Flabellina rosada (E)
Doris affinis Gmelin, 1791
Eolidia flabellina Vérany, 1846
Méditerranée, Atlantique oriental limitrophe
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Méditerranée, Atlantique oriental
Ce nudibranche fréquente les fonds rocheux riches en hydraires, de 5 à 50 m.
Cette espèce se tient généralement sur des colonies d'hydraires comme Eudendrium spp.
Ce nudibranche mesure de 3 à 5 cm de long et possède un corps allongé/épais et une queue pointue mais courte. Le corps, les rhinophores* et les tentacules* buccaux sont pourpres. Cette couleur pourpre (plus ou moins soutenue) est généralement plus foncée sur la tête que sur le reste du corps.
La tête porte deux tentacules buccaux longs et lisses et les rhinophores sont annelés. Au pied de ces derniers, on peut distinguer la tache oculaire.
Cet animal possède des cérates dorsaux réunis en groupe de 3 à 9, sortant de courts appendices latéraux. Les cérates* sont rose rougeâtre, plus ou moins transparents, avec une extrémité subterminale pourpre opaque, le cnidosac* pouvant être pourpre ou parfois blanc. Par transparence, il est possible d'apercevoir au travers des cérates l'appareil digestif et la glande hépatique rougeâtre qui se prolonge jusqu'aux cérates dorsaux mais la vue de de la glande disparait au niveau des zones opaques violettes subterminales.
Paraflabellina ischitana : les cérates de la flabelline d'Ischia sont transparents jusqu'aux cnidosacs, généralement blancs. Les cérates n'ont pas l'anneau violet opaque terminal que possède F. affinis. Ces cérates apparaissent habituellement orangés à rouges car on voit à l'intérieur, par transparence, les prolongements de la glande digestive colorée et ce, jusqu'aux cnidosacs. Les rhinophores de P. ischitana sont lamellés.
Edmundsella pedata : la coryphelle mauve a les panaches branchiaux beaucoup moins nombreux et les extrémités des cérates sont de couleur blanche. Élément déterminants : les rhinophores de F. pedata n'ont pas de lamelles, ils sont lisses ou légèrement fripés.
Facelinopsis marioni : cet éolidien rose possède des cérates très épais et courbés. Sur l'avant de ces papilles dorsales, il y a de grosses bandes blanc opaque bien nettes. Une bande blanche également sur la tête depuis les rhinophores jusqu'au milieu du dos. Rhinophores épais roses et lamellés avec bourgeon terminal blanc. Queue effilée et pointue.
Il s'agit d'un consommateur d'hydraires (surtout du genre Eudendrium spp.)
Cette espèce est hermaphrodite*.
Les glandes génitales (ovotestis*) présentent à la fois les caractères mâle et femelle. Elles forment de petites boules, visibles par transparence à la base des cérates.
Les pontes rose clair ou violet-pourpre sont contenues dans une oothèque* allongée et enroulée autour des ramifications de l'hôte (dans les ramures d'Eudendrium spp. généralement).
Cinq à huit jours plus tard, en écloront des larves* véligères*, pélagiques*, qui se transformeront si elles survivent, en jeunes flabellines.
Espèce souvent rencontrée en compagnie d'hydraires, surtout du genre Eudendrium spp.qui constituent sa nourriture.
On peut parfois distinguer sur le dos des nudibranches, des petits tortillons blancs ou rose. Il s'agit de copépodes parasites, souvent du genre Splanchnotrophus ou Doridicola, dont les sacs ovigères* sont les parties les plus visibles.
Flabellina affinis fait partie des espèces capables de recycler les cnidocytes immatures des polypes qu'elles ingèrent pour en faire des armes défensives sécrétées au niveau des cnidosacs.
Il a été dit que des plongeurs bios ont prénommé leur petite fille à sa naissance : Flabelline !
Flabelline mauve : francisation du nom de genre, Flabellina. Le qualificatif mauve, évoque bien évidemment la couleur rose violacé de l'animal.
Flabellina : diminutif du latin [flabellum] = éventail.
affinis : du latin [adfinis] = voisin, parent, utilisé pour "semblable".
C'est un animal qui ressemble à un petit éventail.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Flabellinidae | Flabellinidés | Éolidiens de forme étroite, avec des tentacules pédieux. Les cérates sont parfois insérés sur des pédoncules dorsaux. |
Genre | Flabellina | ||
Espèce | affinis |
Tous appendices déployés
Un bel individu, tous appendices déployés.
La Ciotat (13), 20 m
24/05/2005
Biotope à flabelline mauve
Les rhinophores annelés sont bien visibles
Carry le Rouet, 33 m
28/05/2006
Détail de la tête
Sur ce plan rapproché, on peut voir plusieurs caractéristiques de la tête de Flabellina affinis et en premier lieu, les rhinophores lamellés.
Notez à la base des rhinophores un point noir. Il s'agit de la tache oculaire, une zone d'afférence lumineuse qui donne au nudibranche des informations sur son environnement quant à la lumière environnante.
Pointe Causinière, cap Ferrat (06) 25 m
05/04/2009
Gros plan sur la tâche oculaire
Au pied des rhinophores annelés, on peut apercevoir la discrète tache oculaire (le point sombre), zone d'affleurement cellulaire permettant à l'animal d'avoir au moins une différentiation ombre/lumière.
Marseille (13), 15 m
09/08/2013
Reproduction
Accouplement de deux Flabellina affinis
Porquerolles, Le Gendarme, 25 m
21/05/2005
Accouplement
Les orifices génitaux mâle et femelle sont voisins l'un de l'autre et situés à l'avant droit du pied sous le premier groupe de cérates. Les deux partenaires adoptent donc une position tête-bêche pour se féconder réciproquement.
Cap d'Antibes (06), 12m
22/03/2009
Ovotestis
La flabelline est hermaphrodite. Sur cette photo, les ovotestis sont visibles par transparence.
Cap Roux, Saint-Raphaël (83), 7 m
18/09/2008
Flabelline et sa ponte
Ponte de Flabellina affinis
Port-Cros, La Gabinière, 10 m
26/07/2004
Flabelline en train de manger
Détail des cérates dorsaux.
Carry le Rouet, 27 m
28/05/2006
Flabelline rampante
Détail de l'animal en déplacement.
Port-Cros, La gabinière (83), 25 m
28/07/2005
Flabelline dans son biotope
Flabellina affinis sur un hydraire.
Carry-le-Rouet (13), 33 m
20/06/2006
Bouche ouverte
Un individu est entrain de manger un hydraire, sa zone buccale est bien visible.
On notera des ovotestis en arrière plan.
Impérial du Milieu, Marseille (13), 25 m
25/08/09
Flabelline parasitée
Cette flabelline est parasitée par un copépode Splanchnotrophidae, du genre Splanchnotrophus. Il s'agit d'une famille un peu particulière spécialisée dans le parasitisme des mollusques. Les victimes peuvent aussi être d'autres Aeolidiens comme Cratena. Ses sacs ovigères, bifides, sont visibles entre les papilles dorsales : ce sont des masses blanchâtres en forme de massues.
Cap d'Agde (34), 10 m
11/08/2009
Gros plan sur les sacs ovigères du parasite
Il est fréquent d’apercevoir des flabellines parasitées par de petits copépodes. Ce que l'on distingue généralement sont les sacs ovigères* des femelles, formant petits tortillons blancs sur le dos du nudibranche.
Sète (34), 15 m
20/06/2014
Taille relative
Comparaison de la taille d’une flabelline mauve à celle d’une main de taille moyenne. Flabelline dans son biotope habituel (hydraires).
Cannes (06), 20 m
1998
Rédacteur principal : Caroline DUMAS
Vérificateur : Jacques DUMAS
Vérificateur : Denis ADER
Responsable historique : Denis ADER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
La page sur Flabellina affinis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN