Dominante bleu violet avec une certaine transparence
Bande centrale jaune/blanche large et vaporeuse, plus ou moins « déchirée »
Manteau bordé d’une ligne orange
Rhinophores et branchies bleus ET plus foncés que le corps
6 branchies avec 2 lignes jaunâtres triangulaires externes, 1 ligne interne (ou toute bleue)
Fontandrau’s Doris (GB, NL), Doride di Fontandrau (I), Doris de Fontandrau (E), Fontandrau-Doris (D)
Glossodoris fontandraui Pruvot-Fol, 1951
Hypselodoris fontandraui (Pruvot-Fol, 1951)
Le nom de genre Felimare a remplacé celui d'Hypselodoris chez certaines espèces, après une étude de Johnson et Gosliner en 2012 de typage des Chromodorididés par l'ADN mitochondrial.
Hypselodoris fontandraui (Pruvot-Fol, 1951), Hypselodoris coelestis, Goniodoris coelestis, Glossodoris fontandraui et Hypselodoris messinensis sont encore très souvent rencontrés dans les livres et sur le Net, mais ne sont plus valides. Il faut noter que la description trop succincte des premiers auteurs, ne permettait pas une identification fiable de ce Felimare bleu. Désormais la révision précise faite par les auteurs espagnols Ortea J., Valdés A., et García-Gómez J.C en 1996 de la famille des Chromodoridés bleus d’Atlantique, permet une détermination beaucoup plus précise de ce groupe.
Méditerranée occidentale et proche Atlantique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Ce nudibranche est observé en Méditerranée occidentale : Adriatique et de la Sicile au détroit de Gibraltar. Mais également en Atlantique proche : mer Cantabrique, Portugal, îles de Açores, îles Canaries.
Ce gastéropode est observé sur les substrats durs secondaires (algues brunes et éponges), dès 3 m jusqu’à plus de 40 m (observé à plus de 100 m en Sicile), avec un optimum au delà de 10 m de fond. Occasionnel dans les prairies de posidonies.
Ce nudibranche au corps élancé est de couleur bleu violet, parfois peu évidente (cette dominante peut être de soutenue à pâle), mais avec une certaine impression de transparence générale.
Le manteau est bordé d’une ligne jaune orangé assez fine. Parallèle à cette ligne périphérique, il y a sur le dessus du manteau une série de taches bleu ciel discontinues.
Une bande centrale jaune ou blanchâtre plus ou moins vaporeuse commence en avant des rhinophores* où elle dessine la forme d’une ancre ou d’un « T ». Cette bande, aux bords plutôt sinueux, parfois ramifiés et anastomosés* à d’autres taches du manteau, se termine peu après le panache branchial. Le manteau recouvre l’avant du corps (la « tête »), pas l’arrière du pied. (Pas la « queue »).
Les flancs sont de la même couleur que le manteau avec un dessin de fines lignes blanchâtres de chaque côté du pied. L’extrémité postérieure du pied est pointue.
Les rhinophores rétractiles (tentacules antérieurs qui sont des organes olfactifs) sont bleus et plus foncés que la couleur du corps. Ils possèdent une tache blanche à la base postérieure du fourreau. Le tiers basal (le fourreau) est lisse.
Le panache branchial est également plus foncé. Les 6 feuillets branchiaux massifs, triangulaires, plumeux, rétractiles, sont soit uniformément bleus, soit avec 2 lignes jaunâtres triangulaires sur la face externe et une ligne jaunâtre sur la face interne.
La taille habituelle est environ de 30 à 40 mm de longueur.
Felimare picta : les spécimens clairs de F. fontandraui peuvent être confondus avec F. picta.
Felimare tricolor : sur les flancs, une seule ligne blanc jaunâtre, les rhinophores sont bleus terminés par une pointe blanche et les branchies sont marquées d’une unique et fine ligne blanchâtre externe.
Tous les nudibranches, doridiens inclus, sont carnivores, leurs systèmes digestif et enzymatique sont adaptés à une alimentation animale et non végétale.
Ce doridien se nourrit d’éponges (du genre Dysidea dont Dysidea pallescens , Spirastrella,…).
Les mollusques se reproduisent uniquement par voie sexuée et sont ovipares* (pondent des œufs fécondés). Les nudibranches sont hermaphrodites* (mâle et femelle). Ils possèdent les organes reproducteurs du mâle et de la femelle, tous deux fonctionnels. Mais l’autofécondation n’a jamais été prouvée, ainsi, l’accouplement est nécessaire pour l’échange de gamètes* et la fécondation*.
Un orifice génital est souvent bien visible sous le manteau, à l’avant droit de l’animal. Cette disposition latérale des orifices génitaux, explique la position tête-bêche adoptée par les doris lors de l’accouplement pour s’entre-féconder.
Pour F. fontandraui , les pontes forment d’étroites bandes spiralées, les œufs sont jaune orange à blanc. Les pontes sont visibles en plongée de mars à juillet, sur les substrats durs.
Peu fréquent.
Les animaux émettent, s’ils sont dérangés, un liquide défensif partiellement transparent.
Doris de Fontandrau : francisation du nom scientifique de l'espèce..
Felimare : du latin [felis] = chat et [mare] = mer : chat de mer. L'origine de ce nom de genre, originellement créé par les malacologues brésiliens Eveline et Ernst Marcus en 1971, est une hypothèse. Le couple Marcus était habitué des dénominations "bizarres" et ne donnait jamais d'explications sur le sujet. On peut sans doute chercher cette origine dans la sympathie appuyée d'Eveline Marcus (1901-1990) pour les chats.
Pour l'ancien nom de genre, Hypselodoris : du grec [hypsêlo] = élevé, sublime et [Doris] = Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des cinquante néréides.
fontandraui : latinisation du Font-Andrau, lieu-dit près de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales).
Numéro d'entrée WoRMS : 597820
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Chromodorididae | Chromodorididés | Doridiens au corps mou allongé et étroit, à coloration vive. Dos en général lisse, bord du manteau développé à l’avant. Pied effilé à l’arrière, dépassant du manteau. Rhinophores lamellés, tentacules buccaux courts et coniques, branchies pennées. |
Sous-famille | Miamirinae | Miamirinés | |
Genre | Felimare | ||
Espèce | fontandraui |
Couleur foncée
La couleur bleu violet est ici soutenue, mais une certaine impression de transparence générale existe toujours. Le manteau est bordé d’une ligne jaune orangé assez fine. Parallèle à cette ligne périphérique, il y a sur le dessus du manteau une série de taches bleu ciel discontinues.
Aragnon, Côte Bleue (13), 10 m
11/08/2007
Couleur claire
Les rhinophores et le panache branchial sont plus foncés que le reste du corps. Les 2 lignes jaunâtres triangulaires sur la face externe de chaque feuillet branchial sont également caractéristiques du Doris de Fontandrau. La bande centrale est ici jaune plus ou moins vaporeuse et anastomosée à certains endroits, avec d’autres taches. La dominante est bleu violet clair. Ce nudibranche évolue ici au pied des petites anémones encroûtantes jaunes Parazoanthus axinellae et si vous cherchez bien, vous découvrirez un deuxième spécimen de Doris de Fontandrau (à droite ; une partie du manteau est visible).
Calanque de Morgiou, Marseille (13)
24/06/2000
Branchie uniformément bleue
Critères d’identifications ? Huit points en faveur du doris de Fontandrau :
-1 Dominante bleu violet.
-2 Panache branchial et rhinophores bleus ET plus foncés que le corps.
-3 Panache branchial massif, 6 feuillets branchiaux triangulaires et pointus.
-4 Bande centrale, bien que régulière, finit en « T » en avant des rhinophores.
-5 manteau bordé d’une ligne orangée et non jaune.
-6 fines lignes irrégulières sur les flancs.
-7 taches bleu ciel discontinues en périphérie du manteau.
-8 Variante uniformément bleue de la branchie (aucune ligne claire, interne ou externe).
Collioure, 15 m
08/1999
Bande vaporeuse
Une bande centrale jaune à blanchâtre plus ou moins vaporeuse commence en avant des rhinophores où elle dessine la forme d’une ancre ou d’un « T ». Cette bande aux bords plutôt sinueux est ramifiée et anastomosée* à d’autres taches du manteau.
La Muraillette, Cap d'Agde, 15 m
07/2005
Pied
Le manteau recouvre l’avant du corps (la « tête »), pas l’arrière du pied (la « queue ») que nous découvrons sur cette photo.
La Muraillette, Cap d'Agde, 15 m
07/2005
Transparence générale
Il s'agit du même individu que la photo principale (n°1), la transparence est ici mise en valeur par le rétro éclairage de cet hypselodoris en déplacement sur le coralligène.
Aragnon, Côte Bleue (13), 10 m
11/08/2007
Accouplement
Les rhinophores sont bleus avec une tache blanche à la base du fourreau lamellé. Les 6 feuillets branchiaux plumeux et massifs montrent bien 2 lignes jaunâtres triangulaires sur la face externe et une ligne jaunâtre sur la face interne. Notez ici, que l’éclairage par un phare à leds (lumière bleue et froide) a modifié le rendu chromatique.
Calanque de La Vesse, Côte Bleue (13), 12 m
02/09/2005
Ponte et accouplement
Cette très intéressante photo montre à gauche un individu en train de pondre et à droite deux autres en pleine reproduction (position tête bêche, animaux collés sur les côtés droits).
Port Cros (83), 24 m
16/08/2010
Couple bicolore
Malgré la coloration très différente de ces deux individus, il s'agit bien là d'un couple de Doris de Fontandrau.
Impérial du Milieu, Marseille, 25 m
16/07/2011
Sur une axinelle
L'éponge jaune sur laquelle se déplace ce doris est une axinelle, sans doute Axinella damicornis.
Antibes (06)
19/05/2007
Variante Marseillaise !
Ces 6 individus cassidains illustrent la variation de paterns de cette belle espèce.
Cassis (13)
2010
Variabilité des motifs
Les motifs et les couleurs peuvent être très variables d'un individu à l'autre. L'individu le plus à droite a une ligne blanche sans ornement sur le dos.
Port Cros (83), Pointe du Vaisseau, 23 m
06/07/2011
Prédation sur une éponge Dysidea pallescens
Ce Felimare fontandraui est en train de se nourrir de l'éponge Dysidea pallescens (il y avait bien des traces de morsure sur l'éponge quand il s'est déplacé).
"Canyelles", Rosas, Espagne (Méditerranée)
13/07/2018
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Michel BARRABES
Vérificateur : Marina PODDUBETSKAIA OSSOKINE
Responsable régional : Michel PEAN
Johnson R., Gosliner T., 2012, Traditional Taxonomic Groupings Mask Evolutionary History: A Molecular Phylogeny and New Classification of the Chromodorid Nudibranchs , PLoS ONE 7(4), e33479. doi:10.1371/journal.pone.0033479
Ortea J., Valdès A., Garcia Gòmez J.C., 1996, REVISION DE LAS ESPECIES ATLANTICAS DE LA FAMILIA CHROMODORIDIDAE (MOLLUSCA: NUDIBRANCHIA) DEL GRUPO CROMATICO AZUL. Review of the atlantic species of the family Chromodorididae (Mollusca: Nudibranchia) of the blue chromatic group, Avicennia : revista de ecología, oceanología y biodiversidad tropical, supplemento 1, 1-165