Large pied souvent dissimulé par de longs cérates dorsaux recouvrant également la queue
Cérates possédant une marque blanche presque à leur extrémité
Tentacules buccaux très longs avec des marques blanches
Rhinophores annelés avec des marques blanches
Acanthopsole vicina Bergh, 1882
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Cette espèce vit en Méditerranée.
Elle a longtemps été confondue avec Facelina bostoniensis. Mais une publication de février 2020 de Leila Carmona tend à montrer, sur des bases génétiques, que tous les individus de Méditerranée ayant été identifiés comme Facelina bostoniensis seraient en réalité des Facelina vicina. Ainsi Facelina bostoniensis ne serait présente que sur les côtes atlantiques.
Facelina vicina affectionne les fonds sablo-rocheux à rocheux avec sédiments.
Ce nudibranche peut atteindre une longueur de 5,5 cm, ce qui est une belle taille pour un éolidien*. Le pied*, large, est souvent dissimulé par de longs cérates* dorsaux qui recouvrent également souvent la queue, partie terminale du pied. Les cérates peuvent atteindre la moitié de la longueur du corps, donnant un allure assez large à l'animal. Comme souvent chez les éolidiens, les diverticules de la glande digestive, bruns ou roses, sont visibles par transparence dans ces cérates. Ceux-ci possèdent une tache blanche subterminale.
Les tentacules* buccaux sont très longs. Les rhinophores* sont annelés. Ces deux séries d'appendices possèdent des marques blanches bien visibles. Sur la tête et sur la queue se trouvent également des marques blanches. Le tégument* est translucide et laisse voir certaines structures sous-jacentes, comme l'œsophage, rouge, situé entre la base des rhinophores.
Autour de la bouche, on peut remarquer une teinte rose, et parfois sur la tête un peu d'iridescence* bleue. Quelques marques blanches peuvent ponctuer le corps. Des tentacules pédieux* existent, mais ne sont pas toujours bien visibles.
Le régime alimentaire de Facelina vicina n'est pas connu. Comme les autres espèces du genre se nourrissent d'hydraires, F. vicina devrait également s'en nourrir. Toutefois à Thau (34), elle a été photographiée se nourrissant d'une actinie, Anemonia viridis probablement.
Les nudibranches sont hermaphrodites*, les individus s'échangeant simultanément leurs gamètes* pendant un accouplement croisé. La ponte aurait lieu début juillet. Elle serait déposée sous la forme d'un cordon spiralé "à la grecque", ce qui est fréquent chez les éolidiens, par exemple, sur la base des hydraires consommés.
Un des moyens de
défense les plus utilisés par les nudibranches, notamment les éolidiens*, est
la récupération des cnidocystes* utilisés par leurs proies spécifiques et le
recyclage de ces armes à leur propre profit.
Les tentacules* buccaux sont, eux, plus précisément destinés à un rapport de contact avec l'environnement.
La radula*, pièce physique primordiale dans la nutrition de la plupart des mollusques gastéropodes, est une sorte de langue râpeuse, située dans le larynx et constituée de nombreux denticules acérés. La forme de la radula, des denticules, leur agencement, sont des éléments spécifiques d'une espèce donnée et ils permettent l'identification de cette espèce. Leur observation exige néanmoins du matériel optique de laboratoire.
Faceline voisine : francisation du nom scientifique.
Facelina : vient du latin et désigne un aspect avec des lignes. Ce terme a autrefois désigné les fagots dans lesquels Oreste aurait amené la statue de Diane de Scythie en Italie. Facelina est le surnom de Diane en Sicile.
L'adverbe latin [facete] concerne par ailleurs quelque chose d'élégant, de fin.
vicina : féminin du latin [vicinus] = voisin, analogue, comparable, en raison de sa très grande ressemblance avec d'autres facelines comme Facelina auriculata et Facelina bostoniensis.
Numéro d'entrée WoRMS : 139917
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Facelinidae | Facelinidés | Eolidiens au corps grêle, aux cérates groupés en faisceaux, sans pédoncule. En général tentacules pédieux, rhinophores à lamelles ou annelés. |
Genre | Facelina | ||
Espèce | vicina |
Espèces voisines... mais pas dans les mêmes eaux
L'espèce a très longtemps été identifiée comme Facelina bostoniensis, les deux espèces se ressemblant esthétiquement en tous points. II a fallut des études moléculaires en 2020 pour qu'elles soient dissociées, révélant une disparité géographique, l'une, F. bostoniensis se réservant la globalité de l'Atlantique Nord-Ouest et Nord-Est, alors que F. vicina occupe seule la Méditerranée.
La Franqui, Leucate (11), Méditerranée
09/05/2013
Dans l'étang de Thau
Cet individu, rencontré dans l'étang, ou la lagune, de Thau, montre de belles iridescences bleues.
Etang de Thau (34), 4 m
02/03/2021
Iridescence bleue
Une belle iridescence bleue peut être visible parfois, notamment au niveau de la tête et des appendices. Cet individu nous le démontre de manière assez superbe.
Etang de Thau (34), 6 m
24/05/2007
Vue rapprochée
Cette vue rapprochée permet d'apprécier les détails caractéristiques de cette espèce. Les cérates montrent une marque blanche presque à leur extrémité. Les rhinophores sont annelés avec des marques blanches et les palpes labiaux présentent une iridescence bleue.
Etang de Thau (34), 8 m
08/03/2021
Nutrition : actinie
Une prise de vue très originale : on voit ici un individu se nourrir d'une actinie.
Etang de Thau (34), 3 m
03/05/2005
Espèces morphologiquement proches
Il n'est pas toujours évident d'identifier à coup sûr un individu, que ce soit en plongée ou même en photo a posteriori. Cet animal pourrait être Facelina vicina mais aussi et plus probablement Facelina auriculata.
Selon Marina Poddubeskaia (Forum n° 46924) : cette "photo de Thau est ambiguë, elle pourrait être une Facelina auriculata. En photo, on peut confondre F. bostoniensis et F. auriculata, mais sous l'eau elles ne dressent pas leurs cérates de la même manière".
Etang de Thau (34), 7 m
24/08/2007
Distribution : dans l'Aude
La Franqui, Leucate (11), Méditerranée
09/05/2013
Distribution : étang de Thau
Un individu se déplace sur un fond sédimentaire assez austère...
Etang de Thau (34), 7 m
20/08/2007
En balade de nuit
Ce spécimen rencontré de nuit était très actif. Sa tache oculaire, à la base d'un de ses rhinophores, est bien visible ici.
Etang de Thau (34), 3 m, de nuit
23/07/2020
L'espèce-sœur : la faceline de Boston
Facelina vicina a longtemps été confondue avec Facelina bostoniensis (qui avait donc alors aussi une distribution méditerranéenne) mais des études génétiques ont séparé les deux espèces.
Scharendijke, Zélande, Pays-Bas, 20 m
08/06/2006
Rédacteur principal : Yves MÜLLER
Rédacteur : Vincent MARAN
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Bergh R., 1882, Beiträge zur Kenntnis der Aeolidiaden VII, Verhandlungen der königlichkaiserlich Zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien (Abhandlungen), 32: 7–74.
Bergh R., 1885, Beiträge zur Kenntniss der Aeolidiaden VIII, Verhandlungen der königlichkaiserlich Zoologisch-botanischen Gesellschaft in Wien (Abhandlungen), 35, 1-54.
Carmona L., 2020, Investigating the amphiatlantic status of Facelina bostoniensis (Couthouy, 1838) (Nudibranchia: Aeolidida), Journal of Molluscan Studies, 86, 1, 64–71.
La page de Facelina vicina dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN