Etoile de mer trapue et épaisse pouvant atteindre 15 cm de diamètre
Coloration rouge à brune avec taches blanches, rouges, brunes ou noires
5 bras courts, très larges, avec une extrémité arrondie
Gros piquants disposés sur la marge des bras, moins fréquents sur le disque
Large osculum au milieu du disque central
Corps mou, sécrétant beaucoup de mucus quand il est manipulé
Striking sea star (GB)
Retaster insignis Sladen, 1882
Sud-ouest de l'océan Indien, Pacifique tropical Ouest et central
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueEuretaster insignis est présente sur la côte ouest de l'Australie dans l'océan Indien et dans le Pacifique, de l'Indonésie à la Polynésie française et du sud du Japon à la côte est de l'Australie et la Nouvelle-Calédonie.
L'étoile de mer perforée se rencontre sur les fonds coralliens, rocheux, détritiques* et sableux, riches en algues et en éponges, habituellement entre 1 et 30 m de profondeur mais pouvant descendre jusqu'à 132 m.
Euretaster insignis est une étoile de mer trapue pouvant atteindre 15 cm de diamètre. Elle est de couleur rouge à brune parfois unie. L’ensemble du corps apparaît régulièrement bosselé chez les individus matures, présentant donc des dépressions régulières en nid d’abeille de couleur blanche, rouge, brune ou noire. Ce relief peut être coloré en blanc, notamment chez les individus où le reste du corps est rouge vif.
Les 5 bras sont courts, très larges, épais et avec une extrémité arrondie. Ils portent des piquants plus ou moins forts en position latérale. Quelques piquants sont également présents sur le dessus des bras et du disque central. Ces piquants peuvent être blancs, rouges ou bruns.
Le corps est mou, aplati et souple avec un squelette peu développé constitué de spicules* calcaires peu jointifs. Une membrane, appelée supra-dorsale, recouvre le dessus des bras et du disque central. Au centre de celui-ci se trouve une large dépression circulaire parfois bordée de noir, percée en son centre d'un large trou, appelé osculum, capable de s'ouvrir ou de se fermer comme un sphincter. L'eau de mer est puisée à travers cet osculum et va s'infiltrer entre le tégument de l'étoile de mer et la membrane supra-dorsale qui va se tendre comme la toile d'un chapiteau. Cette membrane supra-dorsale est soutenue par des groupes de 4 piquants portés par les paxilles* disposées régulièrement en mosaïque sur le corps. A certains endroits, et principalement sur la marge des bras, un de ces piquants est plus long que les autres et perce la membrane supra-dorsale. Ce sont ces longs piquants qui nous sont visibles, les 3 autres restant sous la membrane. De même, des spiracles*, petits trous permettant entre autres la respiration, sont regroupés et forment les taches noires, blanches ou rouges qui apparaissent sur cette membrane supra-dorsale. La plaque madréporique* n'est pas visible car débouchant sous la membrane supra-dorsale. Il n'y a pas de pédicellaires* ni de papules*.
Sur la face ventrale, le sillon ambulacraire* est bordé de 5 piquants par plaque, réunis par une palmure. Les podia* sont disposés en 2 rangées.
Il existe 2 autres espèces dans le genre Euretaster, très proches morphologiquement de E. insignis, qui s'en distinguent par des critères anatomiques peu visibles : nombre de spiracles, de piquants par paxilles* ...
Euretaster cribosus est similaire à E. insignis qu'elle remplace dans l'océan Indien. Il n'y a aucune différence entre ces 2 espèces qui, comme certains auteurs le pensent, mériteraient sans doute d'être placées en synonymie. Mais depuis près de 30 ans ces espèces n'ont plus été étudiées et l’ambiguïté n'a pas été levée.
Euretaster attenuatus n’est signalée qu'en Nouvelle-Calédonie, où elle a été décrite en 1984. Les bras sont un peu plus fins et plus pointus, l'étoile ne dépasse pas 12 cm de diamètre. Les piquants adambulacraires sont disposés par séries de 4 au lieu de 5. Elle n'a pas de grandes dépressions à spiracles, et est entourée de fins piquants blancs. Les paxilles forment un réseau moins régulier et sont un peu plus petits que chez E. insignis.
Dans la même aire de distribution, il existe d'autres espèces massives, avec de gros piquants et des bras courts et arrondis. C'est notamment le cas chez les espèces du genre Protoreaster comme Protoreaster lincki ou Protoreaster nodosus mais chez ces espèces le corps est très dur, la peau a la texture du liège et les grosses épines ne sont jamais en position latérale sur les bras. Les espèces du genre Pentaceraster sont également massives, au corps très dur mais les piquants sont peu développés et d'implantation plus régulière. Les bras sont plus fins et triangulaires. Enfin, Thromidia catalai et Choriaster granulatus sont des espèces massives, avec des bras à bout arrondi mais le corps est lisse, sans aucun piquant.
C'est une espèce carnivore qui se nourrit d'éponges et notamment d'Haliclona fascigera. Pour cela, elle recouvre et dévagine son estomac sur sa proie.
L'étoile de mer perforée est une espèce gonochorique* ovovipare*. Les spermatozoïdes* sont émis dans l'eau puis absorbés par l'étoile femelle via son osculum. Ils vont alors féconder les ovules de la femelle. Les œufs et les larves* sont incubés dans l'espace sous la membrane supra-dorsale. La présence des larves irrite les tissus de la mère qui produisent en réaction du mucus, qui va lui-même servir de nourriture aux larves. Dès qu'elles atteignent 1 cm, les larves sont expulsées du corps de la mère.
De petites ophiures s'enroulent souvent autour des pointes présentes sur le dos de cette étoile de mer.
Cette étoile de mer sécrète un mucus abondant quand elle est manipulée ou en cas de danger. Ce mucus est expulsé par les spiracles, petits trous dans la membrane supra-dorsale. Il contient des substances répulsives qui éloignent notamment les étoiles de mer prédatrices d'autres étoiles de mer.
L'ordre des Vélatidés est un ordre primitif chez les étoiles de mer et comprend principalement des espèces abyssales archaïques. Seules les 3 espèces du genre Euretaster se rencontrent dans les eaux peu profondes et uniquement en milieu tropical.
Etoile de mer car elle a la forme d'une étoile, perforée en référence aux nombreux spiracles qui percent la membrane supra-dorsale. Ce nom est une proposition du site DORIS.
Euretaster : du préfixe [eu] = vrai et du genre Retaster du latin [retis] = filet et [aster] = étoile. Le squelette des espèces de ce genre ressemble à un filet.
Le genre Retaster a été crée par Edmond Perrier et attribué par W.K. Fisher pour l'espèce Retaster capensis, qui avait déjà été décrite auparavant sous le nom de Pteraster capensis. Retaster est donc devenu un synonyme non valide de Pteraster. Il a fallu trouver un autre nom de genre pour les autres espèces du genre Retaster et Fisher créa alors le genre Euretaster dont E. insignis est l'espèce type.
insignis : du latin [insignis] = singulier, remarquable, notable. Cet ordre d’étoile de mer est très différent des autres.
Numéro d'entrée WoRMS : 292741
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Velatida | Vélatidés | Etoiles très primitives, au squelette rudimentaire. |
Famille | Pterasteridae | Ptérastéridés | Etoiles pourvues d’un osculum et sécrétant du mucus. |
Genre | Euretaster | ||
Espèce | insignis |
Massive
Cette étoile de mer massive se reconnaît à ses bras charnus, grossièrement épineux, aux extrémités arrondies. Sa couleur varie du rouge au brun avec des taches sombres, comme ici, ou claires.
Malapascua, Philippines, 15 m
07/12/2016
Osculum
L'osculum, orifice au centre du disque, est ouvert en grand. Il s'ouvre et se ferme régulièrement, faisant circuler l'eau sous la membrane supra-dorsale.
Individu prélevé lors de la campagne "La planète revisitée".
Koumac, Nouvelle-Calédonie
11/11/2019
Autre couleur
Cet individu présente une belle coloration rouille avec les zones noires cerclées de blanc. C'est dans ces zones que se concentrent les spiracles, trous permettant entre autres la respiration.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 7 m
12/03/2006
Vue ventrale
Les podia sont disposés en 2 rangées.
Individu prélevé lors de la campagne "La planète revisitée".
Koumac, Nouvelle-Calédonie
11/11/2019
Squelette
Sur cet individu desséché, on voit bien le squelette en réseau, percé de nombreux trous.
Individu prélevé lors de la campagne "La planète revisitée".
Koumac, Nouvelle-Calédonie.
11/11/2019
Jeune
Chez cet individu, encore jeune, les bras sont encore un peu triangulaires et pointus. En vieillissant, ils deviendront plus massifs et avec une extrémité bien arrondie.
Efaté, Vanuatu, 15 m
06/12/2019
En plein repas
Sur cette vue ventrale on voit au milieu l'estomac dévaginé. Cet individu devait être en train de manger avant d'être retourné.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie
05/08/2020
Dessin ancien
Les 2 dessins du bas montrent l'étoile de mer ponctuée avec son ancien nom de Retaster insignis.
Sladen W.P., 1882, The Asteroidea of H.M.S. Challenger Expedition, pt. 1. Pterasteridae, Journal of the Linnean Society of London, 16, 189-246.
Reproduction de documents anciens
1882
Variant géographique
Euretaster insignis est remplacée dans l'ouest de l'océan Indien par l'espèce sœur Euretaster cribosus. Il n'y a aucune différence entre ces 2 espèces qui, comme certains auteurs le pensent, mériteraient sans doute d'être placées en synonymie. Mais depuis près de 30 ans ces espèces n'ont plus été étudiées et l’ambiguïté n'a pas été levée.
Iles Daymaniyat, Oman, 15 m
08/02/2013
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Correcteur : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Jangoux M., 1984, Les astérides littoraux de Nouvelle-Calédonie, Bulletin du Muséum national d'Histoire naturelle, 6(2), 279-293.
Sladen W.P., 1882, The Asteroidea of H.M.S. Challenger Expedition, pt. 1. Pterasteridae, Journal of the Linnean Society of London, 16, 189-246.
La page d'Euretaster insignis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN