Partie antérieure plus renflée et formée de 17 segments
100 à 150 tentacules mobiles, 20 à 25 cm, qui ne se rétractent pas entièrement
3 paires de branchies arborescentes rouge corail
Partie thoracique avec des segments biramés
Partie postérieure plus lisse et plus mince avec de nombreux segments
Couleur variable du rouge jaunâtre au brun-rouge avec des points blancs sur tout le corps
Térébelle filamenteuse, ver spaghetti
Strawberry worm, spaghetti worm, thread worm (GB), Aardbei worm (NL), Erdbeer wurm (D)
Amphiro nebulosa Montagu, 1808
Terebella nebulosa Montagu, 1818
Polymnia nebulosa Montagu, 1818
Amphitrite meckelii Delle Chiaje, 1822
Terebella tuberculata Dalyell, 1853
Amphitritoides rapax Costa, 1862
Pallonia rapax Costa, 1862
Terebella debilis Malmgren, 1866
Pista cristata occidentalis Bidenkap in Nordgaard, 1907
Monde
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Caraïbes, ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]C'est une espèce cosmopolite présente un peu partout dans le monde.
Ce ver vit sur des fonds de sable fin, grossier ou de limon. Il est présent de la zone littorale jusqu'à 500 m de profondeur.
C'est un ver annélide polychète sédentaire, au corps cylindrique et mou de 15 à 17 cm de longueur pour un diamètre de 3 à 8 mm, doux au toucher. Il vit généralement dans un tube gélatineux qui peut mesurer jusqu'à 25 cm, peu élaboré, composé de grains de sable et de morceaux de coquilles. Ce ver est rarement visible car enfoui dans le sédiment ou sous les grosses pierres.
L'animal est composé d'une centaine de segments chez l'adulte. Le corps se divise en 2 parties :
A l'avant, une partie plus renflée et formée de 17 segments, sur laquelle on distingue :
- Une partie antérieure ou céphalique portant de nombreux petits yeux, un prostomium* avec une lèvre supérieure arrondie et trapézoïdale, et 100 à 150 tentacules* mobiles, légèrement gluants qui peuvent atteindre 25 à 30 cm, qui ne se rétractent pas entièrement. Ils ont pour fonction d'attraper les particules alimentaires pour les amener à la bouche, d'apporter les grains de sable ou des coquilles pour la construction du tube, de servir de bras pour se hisser sur une surface polie. Le rôle de défense est encore à l'étude mais n'est pas avéré. C'est souvent la seule partie visible de ce ver.
- Trois paires de branchies* arborescentes, en forme d'arbuste, sur le dessus des segments 2, 3 et 4 terminées par des pointes très courtes. Les branchies du 2ème segment sont grandes, arrondies avec de longues tiges, celle du 3ème segment sont plus petites avec des tiges plus courtes, celle du 4ème segment sont nettement plus petites.
- Une partie thoracique constituée de segments biramés* (extension latérale des segments divisés en 2, une partie pour la locomotion et l'autre pour la respiration) portant chacun latéralement des soies*.
A l'arrière, l'abdomen est plus lisse, plus mince et composé de nombreux segments finement garnis de papilles*. Il porte les parapodes* : ce sont les extensions latérales des segments servant à la locomotion et portant les uncini (soies courtes et dentelées qui se terminent en crochets). La partie postérieure, appelée pygidium*, porte l'anus.
La couleur est variable, l'ensemble du corps allant du rouge jaunâtre au brun-rouge avec des points blancs sur tout le corps, les tentacules sont roses, jaunes, rouges ou blancs avec des points blancs irrégulièrement répartis, les branchies sont rouge corail avec des taches blanches.
Amphitritides gracilis Grube, 1860 : un peu plus petit, pas plus de 12 cm, 17 à 19 segments thoraciques, corps très enroulé en spirale couleur jaune terne à rouge uniforme sans point blanc, avec seulement 2 paires de branchies directement sur le péristomium* nombreux tentacules un peu plus courts.
Neoamphitrite figulus Dalyell, 1853 : plus grand, jusqu'à 25 cm de longueur, 24 ou 25 segments thoraciques, forme du corps identique, couleur jaune terne à brun uniforme sans points blanc avec 3 paires de branchies directement sur le péristonium. Nombreux tentacules un peu plus longs.
Amphitrite johnstoni Malmgren, 1865 : 15 à 25 cm de longueur, 24 segments thoraciques, couleur jaune chamois ou brun plus ou moins foncé, 3 paires de branchies rouges. Vase et herbiers ou crampons de laminaires. Selon certains auteurs, cette espèce serait incluse dans la précédente.
C'est un animal microphage* déposivore*. Il se nourrit d'organismes et de particules microscopiques, généralement des diatomées et des foraminifères (protozoaires marins). Son activité serait principalement nocturne.
Ce sont des animaux gonochoriques* (sexes séparés), il n'y a pas de différence morphologique sexuelle.
La maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 2 ans en Méditerranée et 1 an en Atlantique et Manche. Il peut y avoir jusqu'à 4 pontes par an.
A l'époque de la reproduction, le corps entier de la femelle se remplit d'œufs qui seront tous expulsés en une seule fois et qui seront retenus dans une sorte de gelée transparente à l'entrée du tube. Les mâles expulseront en pleine eau les spermatozoïdes*. La fécondation est externe et le développement larvaire est de type lécithotrophique*, c'est-à-dire que seul un petit nombre d'œufs mais assez gros comprenant une quantité importante de vitellus* seront fécondés et arriveront à maturité. La larve* qui sortira de cet œuf sera nageuse, sans besoin de se nourrir et ne passera que quelques heures dans le plancton*, avec pour avantage de ce type de développement de minimiser les risques de prédation.
Cette espèce se sert souvent de l'éponge encroûtante Crambe crambe pour se dissimuler, seul apparaît l'orifice du tube qui peut passer pour un oscule* de l'éponge. Les fins tentacules déployés à la surface de l'éponge trahissent pourtant sa présence.
Les prédateurs sont les oiseaux limicoles* surtout lors des grandes marées, les crabes et certains poissons benthiques*.
C'est une espèce très fragile qui se casse en deux facilement quand elle est sortie de son tube. Il convient donc de ne pas tenter de sortir l'animal de son tube !
Polymnie nébuleuse : traduction littérale du nom scientifique.
Térébelle : famille créée par Lamarck en 1801 du latin [terebra] = tarière, appareil pour forer des trous.
filamenteuse : à cause des nombreux tentacules particulièrement fins et mobiles.
Eupolymnia : du grec [Eu] = vrai, (pour différencier ce genre du genre Polymnia), [poly] = plusieurs et [umnos] = corde d'instrument. On peut en déduire que ce nom se rapporte aux nombreux filaments de cet animal et que c'est une vraie Polymnie. Dans la mythologie grecque, Polymnie (ou Polhymnie) est la muse de la Rhétorique. On lui prêtait la faculté d'inspirer les auteurs des poèmes et des récits les plus admirables. Elle est couronnée de fleurs, quelquefois de perles et de pierreries, avec des guirlandes autour d'elle, et habillée de blanc.
nebulosa : du latin [nebula] = nuage, nébuleux, en rapport avec les nombreux points blancs présents sur le corps et sur les tentacules rappelant les multitudes d'étoiles au sein d'une nébuleuse.
Numéro d'entrée WoRMS : 131489
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Annelida | Annélides | Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites. |
Classe | Polychaeta | Polychètes | Annélides marines. Chaque segment porte des excroissances locomotrices (les parapodes) plus ou moins développées, munies de touffes de soies chitineuses rigides. Chez la plupart des espèces, la tête porte plusieurs organes sensoriels, des mâchoires, et souvent un panache branchial coloré. Animaux libres dans la colonne d'eau ou sur les sédiments mais aussi galéricoles ou tubicoles. |
Sous-classe | Sedentaria - Canalipalpata | Annélides polychètes sédentaires - Canalipalpata | Annélides polychètes sédentaires vivant dans des tubes ou des terriers semi-permanents, avec une paire de palpes creusés d'un sillon longitudinal cilié. |
Ordre | Terebellida | Térébellides | Métamérie très altérée, présence de tentacules ciliés rétractiles dans la région antérieure servant à la capture des particules alimentaires. Nombreux palpes péristomiaux. Animaux essentiellement tubicoles. |
Sous-ordre | Terebellimorpha | Térébellimorphes | |
Famille | Terebellidae | Térébellidés | En général seuls sont visibles de longs tentacules rétractiles rayonnants autour de l'orifice du tube. La plupart des espèces portent des branchies sur les 3 premiers segments. Tube attaché par une face à une surface ou émergeant du sédiment. |
Genre | Eupolymnia | ||
Espèce | nebulosa |
Dans son tube d'agrégats
Les tentacules sont blanc crème. Le tube est constitué de petits cailloux.
Crau de Nao, rade de Villefranche-sur-mer (06),
28/10/2006
Térébelle filamenteuse
L'animal déploie tous ses tentacules. Il faut préciser qu'il a été manipulé et qu'il est hors de son tube.
Plouezec (22), estran
29/12/2011
Partie antérieure
On observe sur la partie antérieure les branchies et les tentacules. L'animal est ici hors de son tube.
Plouezec (22), estran
29/12/2011
Partie postérieure
A l'arrière du corps, on voit parfaitement les segments et les parapodes. On distingue bien les points blancs à l'origine du nom d'espèce nebulosa. L'animal est hors de son tube.
Plouezec (22), estran
07/08/2007
Pygidium
Voici un gros plan sur le pygidium* correspondant au dernier segment.
Plouezec (22), estran
10/03/2012
Caché
L'animal est caché dans une éponge et seuls les tentacules sont visibles.
La Seyne sur Mer (83), 15 m
02/07/2008
Corps lisse
Lorsque l'animal sort de son tube, on remarque l'aspect lisse de son corps.
Plouezec (22), estran
28/12/2011
Coupé en deux
Cet individu a été trouvé coupé en deux dans une mare à marée basse.
Agon Coutainville (50), estran
22/02/2012
Le ver et son tube
Le ver est placé à côté de son tube. Notez la couleur vive rouge orange.
Pointe Causinière, Cap Ferrat (06), 12 m
31/08/2006
En tire-bouchon
La couleur du ver est très variable : ici, il est de couleur orange clair. Sous la pierre, au repos, les tentacules sont en tire-bouchon. Puis les tentacules se déploient : voir photo suivante.
Agay (83), 10 m
21/10/2010
Tentacules déployés
Puis les tentacules se déploient.
Agay (83), 10 m
21/10/2010
Comme des filaments
Les tentacules ressemblent à des filaments, d'où le nom commun.
Mauguio, Carnon (34), 10 m
10/06/2009
Manque de soin
Quand on ne prend pas soin de son tube, on a le derrière dehors !
Observez autour du tube 4 beaux chitons, des tubes calcaires appartenant à d'autres vers et les deux gibbules.
Plougastel (22), 5 m
26/07/2009
Rédacteur principal : Murielle TOURENNE
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Yves MÜLLER