Colonie encroûtante
Couleur beige à ocre
Les polypes sont fins comme des poils
Polypes rentrés : l’aspect est lisse comme du cuir
Encrusting gorgonian (GB), Gorgonia incrustante (E), Krustengorgonie (D)
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesL'espèce est présente de la Floride aux Bahamas, et dans les Caraïbes.
La gorgone encroûtante est présente dans l’environnement récifal, en particulier dans le récif frangeant peu profond, sur le talus et les pâtés coralliens. Elle semble bien adaptée aux zones à fort hydrodynamisme, de par sa forme étalée. De plus c'est souvent la seule espèce qui arrive à survivre dans les zones envasées.
On ne la trouve que dans les endroits bien exposés à la lumière (espèce photophile*).
La gorgone encroûtante présente deux aspects différents selon que les polypes* sont sortis ou non.
Polypes sortis : c’est une colonie formant un tapis encroûtant. La couleur est beige à ocre. Les polypes sont très petits (moins d'1 cm) et les huit tentacules* fins comme des poils et pinnulés ne sont visibles qu’à la loupe, tant les polypes sont serrés les uns contre les autres.
Polypes rentrés : l’aspect est lisse et ressemble à du cuir, on peut confondre la colonie avec une éponge encroûtante. Les ouvertures des polypes ont la taille d’un trou d’épingle et quelques-uns peuvent faire une légère saillie. La zone autour des ouvertures peut être renflée.
Il existe d’autres "gorgones" encroûtantes, comme Briareum polyanthes, Briareum asbestinum. La colonie est plus épaisse et les polypes sont très faciles à distinguer, avec leurs huit tentacules pinnulés bien visibles.
L'aspect de "croûte beige chevelue" peut aussi provoquer la confusion avec les jeunes colonies de corail-cierge (Hexacoralliaire), mais un examen attentif des polypes suffit à les distinguer.
Ce sont des organismes piégeurs de micro-particules, grâce aux huit tentacules pinnulés.
Probablement semblable à celle des autres octocoralliaires : émission d’une larve* au stade planula*, qui cherchera un endroit favorable où se développer.
Les polypes hébergent des zooxanthelles* dans leurs tissus, dont l'exposition à la lumière leur permet de synthétiser des substances nutritives qui profitent à la gorgone hôte.
Parmi les prédateurs occasionnels, on peut citer la monnaie caraïbe, l'oursin diadème, le ver de feu.
La gorgone encroûtante se développe généralement sur du roc ou parfois du corail mort, et ne recouvre pas les colonies vivantes.
Cependant on peut observer des zones nécrosées sur les coraux voisins le long de la zone de contact quand il y a proximité avec d'autres coraux (Madracis, Agaricia par exemple). La marge de la colonie voisine de la zone d'affrontement porte des polypes spécialisés, avec des tentacules modifiés : très longs, non pinnulés, mais pourvus d'une sorte d'ampoule terminale (acrosphère*) bourrée de nématocystes*.
Attention : bien que portant le nom vernaculaire de gorgone encroûtante, il s’agit bien d’un alcyonaire encroûtant (corail mou), comme l’espèce bien connue de Méditerranée (anciennement appelée Parerythropodium coralloides).
Gorgone : nom donné à cause des polypes à huit tentacules pinnulés. Ce n’est pourtant pas une gorgone, mais bien un alcyonaire.
Encroûtante à cause de sa croissance en tapis qui peut recouvrir de grandes surfaces de rocher.
Erythropodium : du grec [erythro-] = rouge, et du latin [podium] = pied, signifie « aux pieds rouges ». Ce nom n’a rien d’évident en ce qui concerne cette espèce, il a été attribué à ce Genre, à l’origine, pour une espèce de Méditerranée.
caribaeorum = des Caraïbes.
Numéro d'entrée WoRMS : 289919
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Octocorallia / Alcyonaria | Octocoralliaires / Alcyonaires | Anthozoaires coloniaux, parfois solitaires. Polypes de petite taille à symétrie radiaire d’ordre 8 (8 tentacules portant 2 rangées de pinnules). Exosquelette calcaire ou spicules calcaires ou fibres organiques. |
Ordre | Alcyonacea | Alcyonacés | Octocoralliaires dont les polypes sont enfouis dans un coenosarc épais plus ou moins calcifié. Polypes allongés qui restent accolés les uns aux autres en bouquets. Spicules fusiformes et épineux. Ce groupe renferme les alcyons (ou coraux mous), les gorgones, et les coraux vrais. |
Sous-ordre | Scleraxonia | Scléraxonides / Corallides | Colonies ramifiées aux polypes courts sécrétant un squelette axial (de spicules cimentés ou de fibres organiques). Ce sont les coraux vrais. |
Famille | Anthothelidae | Anthothélidés | Scléraxonides avec cortex et médulla bien individualisés, séparés par des canaux longitudinaux. Spicules fusiformes et épineux. |
Genre | Erythropodium | ||
Espèce | caribaeorum |
Tapissante et chevelue
Cette colonie a complètement déployé ses polypes afin de capturer les proies dans le courant.
Saint-Pierre, Martinique (972), 15 m
23/11/2008
Grande colonie
La gorgone encroûtante est capable de s'étaler sur une grande surface de rocher, qu'elle recouvre d'une sorte de "fourrure" ondoyante.
Les Saintes (971), 13 m
29/07/2006
Longs tentacules
Remarquer le "pied" très court des polypes, et les tentacules très fins et longs comme des cheveux qui ondulent dans le courant.
Port-Louis, Guadeloupe (971), 15 m
8/3/2009
Polypes rétractés
Une partie des polypes sont rétractés. Ils peuvent disparaître complètement sous la tunique à l'aspect de cuir, on peut alors la confondre avec une éponge encroûtante ou une colonie de zoanthaires.
Port-Louis, Guadeloupe (971), 15 m
1/3/2009
Les pinnules
A la loupe on peut voir les tentacules pinnulés au nombre de 8.
Port-Louis, Guadeloupe (971), 15 m
01/03/2009
Compétition territoriale
Ici c'est une éponge que la gorgone encroûtante est en train de recouvrir.
Saint Pierre, Martinique (972), 7 m
21/05/2009
Confusion possible...
Les jeunes colonies de corail-cierge (Dendrogyra cylindrus) sont d'abord encroûtantes avant de construire des colonnes. Au stade juvénile, elles ont comme la gorgone encroûtante un aspect de tapis chevelu et une couleur beige-ocre.
Mais cette vue en gros plan montre bien la grosseur des tentacules, impossibles à confondre, de plus ils sont nettement disposés en lignes sinueuses, dessinant des méandres à la surface du corail.
Isla Catalina (République Dominicaine), vers 10 m
08/2008
Rédacteur principal : Robert OMS
Vérificateur : Alain GOYEAU
Responsable régional : Anne PROUZET
Sebens K. E., Miles J.S., 1988, Sweeper Tentacles in a Gorgonian Octocoral : Morphological Modifications for Interference Competition, Biol. Bull., 175, 378-387.
La page d'Erythropodium caribaeorum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN