Taille entre 2,1 m et 2,4 m
Petite tête rougeâtre, membres antérieurs courts
Phoque massif
Longues vibrisses pâles très visibles et très denses
Coloration gris pâle et noire en passant par le roux et le brun
Femelle possède 4 tétines
Phoque à moustaches
Bearded seal, square flipper seal, sea hare (GB), Foca barbuta (I), Foca barbuda (E), Bartrobbe (D)
Circumpolaire
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestLes phoques barbus se retrouvent dans les régions arctiques et sub-arctiques. Ils sont visibles de la mer de Laptev au nord de la Sibérie, jusqu'à la baie d'Hudson en passant par l'Atlantique Nord. Ils fréquentent également les eaux côtières du Labrador et le nord de Terre-Neuve. Ils sont rarement observés dans le golfe du Saint-Laurent.
Un phoque barbu a été observé vivant, de mai à juillet 2006, depuis les rives de la Seine, entre Rouen et Mantes la Jolie.
Il préfère les glaces flottantes à la banquise. Il maintient des trous de respiration dans des glaces. En été, il s'installe sur de petits icebergs.
Le phoque barbu est un phoque massif. Il mesure entre 2,10 m et 2,40 m pour un poids maximum de 360 kg. Habituellement, les femelles sont légèrement plus grandes que les mâles. La coloration varie entre le gris pâle et le noir, en passant par le roux et le brun. La tête rougeâtre paraît petite par rapport au reste du corps, elle est parée d'épaisses vibrisses*, courtes devant et longues sur les côtés du museau. Lorsque les plus longues vibrisses sont sèches elles se recourbent. Les yeux sont petits et insérés près du nez. Le museau est allongé, large et charnu ; les narines sont bien espacées. Les femelles possèdent 4 tétines (une caractéristique partagée seulement avec les phoques du genre Monachus). Les nageoires antérieures sont carrées. Les griffes des nageoires postérieures sont minces et pointues, celles des nageoires antérieures sont courtes et puissantes. Les nouveau-nés sont gris-brun avec des taches claires sur le dos, la tête et la face.
- Le phoque commun Phoca vitulina et le phoque annelé Pusa hispida sont tous deux plus petits et plus compacts.
- Le phoque gris Halichoerus grypus possède la même apparence, à l'exception des vibrisses plus courtes, des membres antérieurs plus pointus, de sa face à tête de cheval et ses narines disposées parallèlement et verticales. Sur la glace, il peut être confondu avec des jeunes phoque à capuchon Cystophora cristata ; et dans l'eau, avec les jeunes phoques du Groenland Pagophilus groenlandicus.
Il se nourrit d'espèces benthiques tels que des céphalopodes, des morues (Boreogadus saida), des mollusques, des crevettes et des crabes : crabe lyre Hyas coarctatus; crabe araignée Hyas araneus, crabe des neiges Chionoecetes opilio. Il utilise ses moustaches pour détecter ses proies.
La maturité sexuelle est atteinte entre 5 ans (femelle) et 6-7 ans (mâle). La mise-bas a lieu entre fin mars et mi-mai (varie selon les positions géographiques) après une gestation de 11 mois sur la banquise (pic des naissances en avril). La femelle donne naissance à un unique petit. L'allaitement dure entre 18 et 24 jours. Les jeunes sont aptes à nager dès la naissance. Les accouplements reprennent dans l'eau dès que les jeunes sont sevrés.
Pendant la période de reproduction, les mâles émettent des sons de longue portée. Les cris sont longs, mélodieux et de fréquences variables, ils se terminent par des gémissements courts. On suppose que c'est pour signaler leur territoire et attirer les femelles. Les mâles s'affrontent dans de violents combats territoriaux et s'infligent parfois des blessures importantes.
L'ours polaire Ursus maritimus et l'orque Orcinus orca sont ses principaux prédateurs.
Les phoques barbus peuvent être parasités par des vers (Diphyllobothrium cordatum, Phocanema decipiens ...). Des acariens Echinophthirius horridus sont parfois retrouvés dans leurs narines.
Il existe deux sous espèces : Erignathus barbatus barbatus qui se trouve dans l'Atlantique Nord, le nord-est du Canada, la mer de Laptev et la mer de Barents, et Erignathus barbatus nauticus qui se trouve dans le reste de son aire de répartition.
Il aime les longues siestes au soleil. Il peut casser la glace mince en utilisant sa tête massive. Il est de nature farouche et méfiante, il emerge souvent à la verticale en posture dite de "bouchon".
Il pratique des apnées successives de moins de 10 minutes.
La longévité maximale est de 20-25 ans.
Au Canada : La taille de la population dans le Canada atlantique est inconnue. Les statistiques sur la chasse de cette espèce sont incomplètes, mais, en gros, de 50 à 200 individus sont capturés chaque année à des fins de subsistance. Il n'y a aucun taux annuel de capture (TAC) ni aucune allocation fixés pour cette espèce. Les permis et autorisations sont utilisés pour contrôler toute chasse commerciale de ces phoques. Le prélèvement de phoques barbus est permis toute l'année. En avril 1994 le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) chargé d'évaluer les espèces sauvages du pays a attribué le statut « Non en péril » au phoque barbu, l'espèce a été étudiée en avril 2007 et classée dans la catégorie « données insuffisantes ».
En France, Arrêté du 27 Juillet 1995. Arrêté fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national.
Article 2 : Sont interdits sur tout le territoire national, y compris la zone économique définie à l'article 1er de la loi du 16 juillet 1976 modifiée susvisée, et en tout temps, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement intentionnel, le transport, le colportage, l'utilisation, la mise en vente, la vente ou l'achat des spécimens vivants des mammifères marins d'espèces suivantes : Erignathus barbatus.
Article 3 : Sont interdits sur tout le territoire national, et en tout temps, la naturalisation, le transport, le colportage, l'utilisation, la mise en vente, la vente ou l'achat des jeunes spécimens morts des mammifères de moins de quatre semaines d'espèces suivantes : Erignathus barbatus.
L'Union Européenne a décidé en mai 2009 de fermer ses marchés aux importations de peaux et produits dérivés du phoque, avec un vote en ce sens du Parlement européen pour protester contre une chasse jugée cruelle. L'interdiction est entrée vigueur en 2010.
Le nom de "barbu" fait référence à ses vibrisses très développées.
En 1866, Gill a créé l'appellation Erignathus barbatus en référence à sa robuste mâchoire et ses vibrisses très développées.
Erignathus du grec [eri] = préfixe intensif et [gnathos] = mâchoire.
barbatus du latin [barba] = barbe.
Numéro d'entrée WoRMS : 137079
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Mammalia | Mammifères | Vertébrés possédant des poils et des glandes mammaires produisant du lait. |
Sous-classe | Theria | Thériens | La paroi latérale du crâne est constituée de deux os particuliers: l'alisphénoïde et le squamosal. |
Super ordre | Eutheria | Euthériens | Présence d'une dentition lactéale et d’un développement embryonnaire effectué entièrement dans l'utérus (mammifères placentaires). |
Ordre | Carnivora | Carnivores | Présence de dents carnassières et de crocs. Pour la plupart carnivores. |
Sous-ordre | Pinnipeda | Pinnipèdes | Carnivores amphibies. Tête globuleuse, corps fusiforme adapté à la nage, membres transformés en palettes natatoires, les postérieurs plus courts que les antérieurs et flanquant une queue très brève. |
Famille | Phocidae | Phocidés | Les membres postérieurs ne se replient pas sous le ventre. L’animal progresse sur la terre (ou la glace) en rampant et en ondulant. |
Genre | Erignathus | ||
Espèce | barbatus |
Un phoque massif
Le phoque barbu possède un corps long et épais.
Svalbard, Spitzberg, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
21/08/2008
Coloration
La coloration varie entre le gris pâle et le noir, en passant par le roux et le brun.
Svalbard, Spitzberg, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
21/08/2008
Les griffes
Les griffes des nageoires postérieures sont minces et pointues, celles des nageoires antérieures sont courtes et puissantes.
Svalbard, Spitzberg, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
21/08/2008
Les moustaches ou vibrisses
Les moustaches ou vibrisses* sont denses et les plus longues se recourbent en séchant.
Svalbard, Spitzberg, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
21/08/2008
Membres antérieurs
Les membres antérieurs sont courts, larges et rectangulaires. Remarquez les puissantes griffes et la mue.
Svalbard, Spitzberg, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
21/08/2008
Femelle et son petit
La femelle donne naissance à un unique petit.
Swalbard, Norvège
01/01/1995
La tête
La tête est relativement petite, elle prend parfois une coloration rougeâtre.
Swalbard, Norvège
01/01/1995
La sieste
Il aime les longues siestes au soleil allongé sur les glaces dérivantes.
Svalbard, Spitzberg, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
21/08/2008
Sur une glace flottante
Il préfère les glaces flottantes à la banquise.
Svalbard, Spitzberg, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
21/08/2008
Profil de surface
Profil de surface typique du phoque barbu.
Svalbard, Spitzberg, Norvège
Laurent et Sandrine SCHWEBEL-MARBACH
21/08/2008
Pour la première fois en France depuis plus d’un siècle
Pour la première fois en France depuis plus d’un siècle, un phoque barbu (Erignathus barbatus) a été observé vivant, de mai à juillet 2006, depuis les rives de la Seine, entre Rouen et Mantes la Jolie...
Rives de la Seine, entre Rouen et Mantes la Jolie, France
05/2006
Apparemment en parfaite santé
Il est resté quelques jours à proximité des quais d’un village normand, alternant siestes prolongées et quête de nourriture au rythme des marées.
Rives de la Seine, entre Rouen et Mantes la Jolie, France
05/2006
Les spécialistes ne s'expliquent pas
Les spécialistes ne s’expliquent pas pourquoi un animal dont le territoire estival se situe dans l’archipel norvégien du Spitzberg (Svalbard) a décidé de quitter les siens et nager 7000 kms vers le Sud alors que les eaux froides de son habitat naturel regorgent de nourriture. Faute d’explication scientifique, les hypothèses les plus variées et surtout les plus inquiétantes sont émises, de celle récurrente du réchauffement planétaire entraînant une modification des courants marins, jusqu’à l’élévation anormale de la radioactivité de la mer de Barents où croupissent les sous-marins nucléaires de l’ancienne URSS. C'est la seconde fois qu'un phoque de cette espèce reconnaissable à ses longues moustaches est signalé en France et encore la première fois il était mort.
Rives de la Seine, entre Rouen et Mantes la Jolie, France
05/2006
Rédacteur principal : Laurent FEY
Correcteur : Heloïse FROUIN
Responsable régional : Laurent FEY
Ministère Pêches et Océans., 2011,
Plan 2011-2015 de gestion intégrée de la chasse au phoque de l'Atlantique, MPO, Canada