Mérou de Nassau

Epinephelus striatus | (Bloch, 1792)

N° 1211

Caraïbes, Atlantique Ouest tropical

Clé d'identification

5 bandes transversales, larges et irrégulières sur les flancs
Bandes sombres longitudinales sur le front
Tache noire en selle sur le pédoncule caudal
Quelques points noirs autour des yeux
3° rayon épineux de la dorsale le plus long de tous
Membranes échancrées entre ces rayons

Noms

Autres noms communs français

Vieille rouge, mérou rayé, taye striée, vieille franche à la Guadeloupe, vierge caye à la Martinique

Noms communs internationaux

Nassau grouper, white grouper, streaked wall-eye, sweet lip (GB), Mero del Caribe, cherna criolla (E), Garoupa pintada (P), Jacob peper (NL)

Synonymes du nom scientifique actuel

Anthias striatus Bloch, 1792
Serranus striatus (Bloch,1792)
Anthias cherna Bloch & Schneider, 1801
Sparus chrysomelas Lacepède, 1802
Serranus gymnopareius Valenciennes, 1828

Distribution géographique

Caraïbes, Atlantique Ouest tropical

Zones DORIS : ● Caraïbes

Le mérou de Nassau se retrouve dans la zone Caraïbe, depuis la Caroline du Nord et les Bermudes jusqu'au Brésil.

Biotope

Alors que les juvéniles ne quittent guère les herbiers de phanérogames, on retrouve les adultes le long des récifs, souvent près de grottes, à des profondeurs s'étendant de 6 à 30 m, même s'ils peuvent s'aventurer jusqu'à une centaine de mètres.
C'est une espèce solitaire et diurne.

Description

D'une longueur variant de 40 cm à 1 m, ce mérou peut atteindre un poids de 25 kg. Son corps est robuste, pointu vers l'avant, le front faiblement incliné.
La robe du mérou de Nassau est plutôt caractéristique, dans les tons bruns ou roux, avec sur le front des bandes longitudinales foncées et claires. Il semble d'ailleurs que la rousseur augmente avec la profondeur où vit l'animal. Une bande sombre passe systématiquement sur les yeux. Sur les flancs, depuis la nageoire dorsale jusqu'au ventre, ce même dessin se retrouve avec 5 bandes transversales, larges et irrégulières alors qu'il se transforme en lignes pointillées irrégulières vers le ventre. Les 3e et 4e bandes verticales forment un "W" au-dessus de la ligne* latérale. A l'arrière, une tache noire, en selle, marque le pédoncule* caudal et à l'avant, quelques points noirs sont situés autour des yeux. Cependant, ses couleurs peuvent varier selon son humeur, sa profondeur et son environnement, avec parfois, quelques taches blanches éparses.
La nageoire dorsale est unique avec des épines bien développées. Le 3e rayon épineux est le plus long. Les membranes, entre les rayons, sont échancrées. La nageoire caudale est droite alors que celle des juvéniles est arrondie. Les nageoires pelviennes sont plus courtes que les nageoires pectorales.
Le corps est recouvert de petites écailles cténoïdes* et porte de petites épines operculaires aplaties. La bouche est grande et les mâchoires renferment des bandes de petites dents mais aussi des canines sur le devant. La mâchoire inférieure est un peu plus longue que la supérieure. Les yeux sont près du sommet de la tête et sont protégés par une membrane.

Espèces ressemblantes

Il a l'allure caractéristique des mérous mais sa robe fait qu'on ne peut pas vraiment le confondre avec une autre espèce.

Alimentation

Ce mérou est un carnivore* benthique* : ses proies préférées sont d'autres poissons, comme les perroquets ou les girelles, et des crustacés. Il chasse à l'affût.
Les juvéniles se nourrissent principalement de crustacés.

Reproduction - Multiplication

La maturité sexuelle est atteinte entre 4 et 8 ans. En dehors des parades nuptiales et du frai, il n'y a aucune différence visible entre les sexes.
Cette espèce est hermaphrodite* protogyne* : chaque individu est d'abord femelle puis peut devenir mâle. Cette transformation se fait lorsque le poisson a atteint une taille de 30 à 80 cm. Cependant, cette affirmation est aujourd'hui remise en cause : on a montré que les juvéniles connaissent une phase bisexuelle avant d'atteindre la maturité sexuelle, puis ils perdent la plupart des tissus propres à un sexe. La transition sexuelle postérieure est donc difficile à affirmer. D'autre part, le changement sexuel ne semble pas lié à la taille des individus mais à des conditions sociales non encore identifiées.
La ponte a lieu annuellement dans les zones de reproduction, au moment de la pleine lune : on peut alors noter de grands rassemblements, pour ce mérou habituellement solitaire. Il peut parcourir des distances supérieures à 250 km pour rejoindre ses congénères. Pendant le frai, les couleurs corporelles des mâles comme des femelles changent et s'assombrissent, le ventre restant blanc.
Les œufs éclosent après 48 heures et la période larvaire* dure 35 à 40 jours ; la forme du mérou n'est pas encore reconnaissable mais, avec une épine très longue à l'avant de la dorsale, on peut remarquer l'espèce.

Vie associée

Certains gobies, comme Gobiosoma evelynae, et des crevettes font office de nettoyeurs.

Divers biologie

Cette espèce est plutôt commune et facile à observer car peu méfiante.
L'espérance de vie du mérou de Nassau est de 12 à 16 ans, selon les conditions environnementales. Un mérou de 29 ans a cependant été pêché : c'est le record.

Informations complémentaires

La constitution des nageoires se présente ainsi : dorsale : XI-XII rayons épineux, 16-18 rayons souples et anale : III rayons épineux, 8 rayons souples.
Comme pour beaucoup de prédateurs des récifs coralliens, il y a risque d'intoxication alimentaire par la ciguatera* lors de la consommation des chairs du poisson.

Statuts de conservation et réglementations diverses

La réglementation de certains pays, comme le Mexique, Belize ou les Bahamas, protège ce mérou depuis longtemps.
Malgré cela, depuis 2016, l'espèce est classée par l'UICN* en danger critique d'extinction (CR). Face à ce constat, à la Martinique, il est interdit de pêche, comme la majorité des mérous, pour les professionnels et les plaisanciers, depuis avril 2019.

Origine des noms

Origine du nom français

Mérou vient de l'espagnol : mero,
de Nassau : capitale des Bahamas, qui font partie de son aire de répartition.

Origine du nom scientifique

Epinephelus : du grec [epi] = sur et [nephelus] = nuage, "couvert de nuages" pour décrire la robe du mérou brun (Epinephelus marginatus), le représentant du genre le plus connu ;
striatus : du latin [striatus] = strié.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 159222

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Ordre Perciformes Perciformes Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Famille Serranidae Serranidés 1 à 3 épines sur l’arrière de l’opercule.
Genre Epinephelus
Espèce striatus

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