En forme de petits arbuscules
Pédoncule court et épais
Surface irrégulière
Nombreuses petites protubérances
Couleur jaune
Hauteur 5 à 7 cm
Consistance flexible
Aspect velouté et hirsute
Oscules et pores non visibles
Endectyon delaubenfelsi Burton, 1930 (alternative valide)
Endectyon teissieri Cabioch, 1968
Manche occidentale, Méditerranée Nord-Ouest
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Endectyon (Endectyon) delaubenfelsi est présente en Manche, sur les côtes sud de la Grande-Bretagne et dans le golfe normand-breton.
Des observations ont été rapportées également en Méditerranée Nord-Ouest de la Côte Bleue au golfe de Naples. Cependant l’étude des spicules* manque cruellement pour cette espèce en Méditerranée et la forte ressemblance avec les axinelles (Axinella spp.) fait que nous émettrons un doute indéniable quant à la justesse de l’identification pour les photos prises sur les côtes françaises de Méditerranée. Toutes les photos méditerranéennes de cette fiche sont donc à considérer comme "pouvant ressembler in situ à Endectyon (Endectyon) delaubenfelsi".
Cette éponge préfère les fonds rocheux, souvent au pied des tombants à la limite roche-sable, de l’étage infralittoral* entre 20 et 80 m de profondeur.
Endectyon (Endectyon) delaubenfelsi est une éponge dressée, ramifiée de façon irrégulière, à partir d’un pédoncule* court et épais. Les branches principales, plus ou moins soudées latéralement à leur base, se trouvent en général dans un même plan alors que des branches plus petites (3 à 4 mm de diamètre) ont tendance à s’ériger dans différentes directions. Sa surface est irrégulière avec de nombreuses petites protubérances.
De couleur jaune d’or à jaune-orange brillant, sa hauteur est d’environ 5 à 7 cm. Sa consistance est flexible, son aspect velouté et hirsute. Les oscules* très petits et les pores* microscopiques ne sont pas visibles.
Le squelette est constitué d’un faisceau de colonnes plumeuses longitudinales constitué de spicules* de petite taille, des styles*, et de spicules épineux, des acanthostyles*. Ces spicules ont la pointe orientée vers l’extrémité distale* des branches et sont cimentés par de la spongine*. Ces colonnes plumeuses se divisent et se recoupent obliquement, reliées entre elles par de nombreux spicules divergents, donnant à l’ensemble un aspect réticulé*. Des colonnes axiales, plus riches en spicules épineux et prolongés par des faisceaux de styles de grande dimension, s’orientent obliquement vers la périphérie. C’est l’extrémité de ces longs styles qui débordent de la surface de l’éponge et lui donne cet aspect hispide*.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
L’aspect hirsute et la surface tuberculée sont caractéristiques de cette éponge. Cependant il peut y avoir confusion avec :
Axinella dissimilis (Bowerbank, 1866) : ses oscules* sont bien visibles et entourés de fins canaux en forme d’étoiles. Sa taille est nettement plus grande puisqu’elle peut atteindre 20 cm de hauteur. Cette éponge est absente en Méditerranée.
Axinella flustra Topsent, 1892 : ses rameaux sont en forme d’éventail ou de lame diversement découpée. Sa couleur est jaune plus ou moins clair, gris jaunâtre, voire beige. Sa présence semble douteuse en Méditerranée occidentale.
Endectyon (Endectyon) pilosum (Vacelet, 1961) : les rameaux, effilés et pointus, fusionnent et s’anastomosent entre eux. Cette éponge est absente des côtes de la Manche.
Raspailia (Clathriodendron) hispida (Montagu, 1814) : ses rameaux sont peu serrés, ne sont jamais soudés entre eux et sont disposés régulièrement. Cette éponge est absente en Méditerranée.
Raspailia (Raspailia) ventilabrum (Bowerbank, 1866) : en forme d’éventail, l’extrémité des rameaux est dichotome*. Ce spongiaire est absent de Méditerranée.
Stelligera stuposa (Ellis & Solander, 1786) : les rameaux de la stelligère-arbuste sont assez épais, de section plutôt ovale, d’un même diamètre sur toute leur longueur et souvent dichotomes*. Elle sécrète un mucus qui la rend gluante au toucher. Sa couleur est jaune pâle.
Une observation des spicules*, très différents selon les espèces, au microscope demeurera indispensable afin d’éviter toute erreur d’identification.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l'organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Sexuée : par ovules et spermatozoïdes*. Cette éponge est hermaphrodite* ; les gamètes* mâles et femelles d'un même individu ne sont pas expulsés au même moment afin d'éviter l'autofécondation. Cette éponge est ovulipare* et donne naissance à une larve* ciliée* nageuse, dite de type « parenchymella*», qui se fixera sur son support après quelques jours de vie pélagique*. Sa période de reproduction, relativement courte, se manifeste en août et septembre, période où l'eau est la plus chaude, mais peut varier d'une année à l'autre selon les conditions météorologiques.
Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Description microscopique : la plupart des spicules* sont des styles* lisses. Les styles courts peuvent être droits ou incurvés vers la tête, ils mesurent 155-245 x 4-7 μm. Les styles longs sont lisses, habituellement droits et mesurent 600-1060 x 6-12 μm. Ce sont eux qui pénètrent la surface de l’éponge. Occasionnellement certains styles peuvent présenter des déformations caractéristiques.
Les spicules acanthostyles*, très distinctifs, sont peu épineux, parfois avec une rosette caractéristique de 4 à 6 épines à la tête ou à la pointe.
Il n’y a pas de microsclères*.
Eponge-buisson plat orange est une proposition des auteurs du site DORIS.
Endectyon : du grec [endo-] = à l’intérieur et ectyon. Ce dernier mot s'avère ne pas avoir de signification particulière. Il semble n’être rien de plus qu’une combinaison fortuite de lettres, inventé comme beaucoup d’autres noms appliqués à des genres d’éponges, par le Dr. Gray en 1867.
Toutefois E. Topsent, en 1920, a créé le genre Endectyon par rapport à des spicules* à verticilles* d'épines : des acanthostrongyles*.
Peut-être y aurait-il une explication avec ces spicules internes ?
delaubenfelsi : en hommage au Professeur M.W. De Laubenfels, éminent spongiologue américain du milieu du 20e siècle, auteur du premier synopsis taxonomique complet des éponges en 1936.
Numéro d'entrée WoRMS : 13310
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Axinellida | Axinellides | |
Famille | Raspailiidae | Raspailiidés | Surface hispide. Présence dans l’ectosome de petits styles disposés en bouquets autour de grands styles ou oxes proéminents. |
Genre | Endectyon (Endectyon) | ||
Espèce | delaubenfelsi |
Pédoncule
Les rameaux se dressent à partir d’un pédoncule court et épais (flèche).
Iles Chausey (50), 12 m
15/09/2019
Peu courante en Manche occidentale
Endectyon delaubenfelsi est un spongiaire peu courant en mer de la Manche, présent seulement sur les côtes sud de la Grande-Bretagne et les côtes françaises du golfe normand-breton.
Saint-Quay-Portrieux, baie de Saint-Brieuc (22), 20 m
27/08/2011
Au pied d’un tombant
Cette éponge préfère les fonds rocheux, souvent comme ici, au pied d’un tombant à la limite roche-sable coquillier.
Les Rondes de l'Ouest, archipel de Chausey (50), 13 m
07/09/2021
Eponge ramifiée
Endectyon delaubenfelsi est une éponge dressée et ramifiée de façon irrégulière.
Saint-Quay-Portrieux, baie de Saint-Brieuc (22), 20 m
31/08/2019
Aspect hispide
L’aspect de ce spongiaire est velouté et hirsute. C’est l’extrémité des longs spicules, des styles, qui dépassent de la surface de l’éponge et lui donne ce caractère hispide.
Sacque à l'Aviron, archipel de Chausey (50), 12 m
14/09/2023
A Marseille en 2007
Cette éponge forme des buissons plus ou moins plats et de couleur orange, les ramifications se forment sur un même plan avec des rameaux fusionnés et anastomosés.
Sans l’étude des spicules et vu sa rareté en Méditerranée, cet échantillon nous laisse dans l’incertitude car il peut être facilement confondu avec une éponge du genre Axinella.
Calanque de Pouars, île Plane, Marseille (13), 26 m
20/05/2007
9 ans après ! (2016)
Il est très probable que cet individu soit le même que celui de la photo précédente. 9 ans sépare ces deux photos, ce qui montre une croissance très lente de l'espèce et en même temps sa longue durée de vie.
Nous adopterons par conséquent les mêmes restrictions quant à son identification exacte.
Calanque de Pouars, île Plane, Marseille (13), 24 m
26/03/2016
Large buisson en Corse
Les branches, plus ou moins soudées latéralement à leur base, s’érigent dans différentes directions.
Sans l’étude des spicules cet échantillon sera identifié avec réserves car il peut être facilement confondu avec Endectyon (Endectyon) pilosus voire avec une éponge du genre Axinella.
Pianottoli-Caldarello, Corse-de-Sud (2A), 35 m
23/09/2010
Dans le coralligène
Si cette éponge fait partie des espèces du coralligène en Méditerranée, son identification exacte, en l’absence de l’étude des spicules, laisse planer un doute : Endectyon sp. ou Axinella sp. ?
Calanque de Pouars, tombant, île Plane, Marseille (13), 31 m
08/05/2010
Spicule style court
La plupart des spicules sont des styles lisses. Ce style court est incurvé vers la tête.
La photo de ce spicule (x400) a été prise en laboratoire avec un microscope biologique trinoculaire.
Les Rondes de l'Ouest, archipel de Chausey (50), 13 m
08/09/2021
Spicules styles longs et courts
La plupart des spicules mégasclères observés sont des styles lisses. Ces styles sont de 2 longueurs différentes : des courts et des longs ; ce sont ces derniers qui pénètrent la surface de l’éponge.
La photo de ces spicules (x100) a été prise en laboratoire avec un microscope biologique trinoculaire.
Les Rondes de l'Ouest, archipel de Chausey (50), 15 m
18/09/2019
Spicules styles droits et courbes
La plupart des spicules mégasclères observés sont des styles lisses. Ils peuvent être indifféremment droits ou courbes.
La photo de ces spicules (x400) a été prise en laboratoire avec un microscope biologique trinoculaire.
Les Rondes de l'Ouest, archipel de Chausey (50), 15 m
18/09/2019
Spicule acanthostyle
Les spicules acanthostyles sont très distinctifs. Ils sont peu épineux.
La photo de ce spicule (x400) a été prise en laboratoire avec un microscope biologique trinoculaire.
Les Rondes de l'Ouest, archipel de Chausey (50), 15 m
18/09/2019
Variabilité des acanthostyles
Les acanthostyles sont des spicules mégasclères très caractéristiques : ils sont peu épineux, parfois avec une rosette caractéristique de 4 à 6 épines à la tête ou à la pointe.
Fig. 1 dans l’ouvrage de M. Burton : « Additions to the Sponge Fauna at Plymouth, Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom »
Reproduction de documents anciens
1930
Coupe perpendiculaire à la surface
Sur ce diagramme d’une section perpendiculaire à la surface, on observe : A : la réticulation des styles et acanthostyles du squelette interne, D : le derme, E : des touffes hérissées de longs styles à la surface.
Fig. 3 dans l’ouvrage de M. Burton : « Additions to the Sponge Fauna at Plymouth, Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom ».
Reproduction de documents anciens
1930
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Rédacteur : Frédéric ANDRÉ
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Burton M., 1930, Additions to the Sponge Fauna at Plymouth, Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 16 (2), 489-507.
Cabioch L., 1968, Contribution à la connaissance de la faune des Spongiaires de la Manche occidentale. Démosponges de la région de Roscoff, Cahiers de Biologie Marine, 9, 2, 211-246.
Pulitzer-Finali G., 1983, A collection of Mediterranean Demospongiae (Porifera) with, in appendix, a list of the Demospongiae hitherto recorded from the Mediterranean Sea, Annali del Museo civico di storia naturale Giacomo Doria, 84, 445-621.
La page d'Endectyon (Endectyon) delaubenfelsi sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page d'Endectyon (Endectyon) delaubenfelsi dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN