Bryozoaire encroûtant unilamellaire
En forme de fines lignes blanches, lâches et traçantes
Lignes le plus souvent unisériées et disposées en étoile
Principalement présent en eau saumâtre
Membranipora monostachys Busk, 1854
Electra hastingsae Marcus, 1938
Mer du Nord, Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Electra monostachys est présent de la mer d'Irlande et de la mer du Nord jusqu'en Méditerranée et en Adriatique.
Cette espèce est principalement présente en eau saumâtre (étangs et bassins littoraux, estuaires). Elle supporte de grandes variations de salinité. Elle est également présente en mer dans les premiers mètres, sous les pierres ou coquilles mortes, en particulier à l'intérieur des coquilles d'huîtres vides.
Electra monostachys forme des colonies encroûtantes, délicates, de petite taille, blanches, passant facilement inaperçues. Elle se développe rapidement, en plaque ramifiée lâche formée de simples ou de multiples séries, en se dispersant dans plusieurs directions, souvent en étoile. Il y a souvent de nouveaux contacts entre les différentes séries.
Les autres espèces du genre Electra peuvent ressembler à Electra monostachys. Le biotope* et l'aspect des ramifications des colonies feront la différence. Electra pilosa forme des colonies bien plus grandes et plus serrées, il encroûte principalement de grandes algues. Electra posidoniae est inféodé aux feuilles vivantes (vertes) de Posidonia oceanica.
Cette espèce est un filtreur* suspensivore *microphage* qui consomme des bactéries, des diatomées* ainsi que d'autres algues unicellulaires.
La nutrition des zoécies* est assurée de manière individuelle par chaque polypide* de la colonie. Lors de la prise de nourriture, l'opercule* s'ouvre et le lophophore* est érigé en entonnoir. Les cils des tentacules*, capables de créer des microcourants, permettent l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore.
Chez les bryozoaires, les deux types de reproduction, sexuée et asexuée, concourent au développement.
Au sein d'une même colonie, des zoïdes* mâles et femelles existent, mais on connaît aussi des zoïdes hermaphrodites*.
La fécondation (reproduction sexuée) conduit à la formation d'embryons, incubés dans une poche membraneuse à l'intérieur de la zoécie*. Contrairement à d'autres espèces, il n'y a pas d'ovicelles* chez Electra monostachys. Une fois expulsées, les larves* libres et nageuses, assurent la dissémination spatiale de l'espèce. Elles ont une vie planctonique*. Puis, ces larves se fixent et se transforment en zoïdes primaires isolés appelés ancestrules*.
Chaque ancestrule* forme une nouvelle colonie (reproduction asexuée) par bourgeonnement*, ce qui assure la croissance de la colonie.
Description microscopique :
Autozoïde* (jusqu'à 0,50 sur 0,30 mm) aplati, allongé, étroit à sa base proximale*, à opesia* ovale occupant les ¾ ou les ⅔ de sa longueur.
Gymnocyste* (paroi frontale) lisse et valve operculaire mince et discrète.
Petites et courtes épines parfois absentes, le plus souvent une seule médio-proximale, plus rarement une paire orale et jusqu'à 4 à 5 paires autour de la membrane frontale.
Kénozoïde* (zoïde de soutien) irrégulier, plus ou moins circulaire, typiquement observé à la zone de contact de deux branches d'une même colonie.
Toutes les espèces de la famille des Electridae (Electridés) forment des colonies encroûtantes ou érigées, uni- ou plurilamellaires, avec un développement en longueur. Les branches ressemblent à des rubans dont la forme est adaptée au support algal souple et étroit utilisé par la majorité des espèces.
Les zoïdes sont ovales ou triangulaires arrondis. L'opesia* plus ou moins large est recouverte d'épines variables en nombre. Seule l'épine médiane proximale est présente chez toutes les espèces.
Aviculaire*, vibraculaire* et ovicelle* y sont absents.
Electre des estuaires indique son affinité avec les eaux peu salées.
Electra : dans la tradition grecque Electre était la fille de Okeanos et de Téthys.
monostachys : du grec [mono] = un seul et du grec [stachys] = épi. Probablement en rapport avec le fait qu'il n'y a, le plus souvent, qu'une seule série de zoïdes sur chaque ramification rampante.
Numéro d'entrée WoRMS : 111354
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Malacostegina | ||
Famille | Electridae | Electridés | Colonie encroûtante ou érigée, uni ou plurilamellaire, avec un développement en longueur souvent semblable à des rubans, forme adaptée au support algual souple et étroit (majorité des espèces). Zoïdes ovales ou triangulaire arrondis. Opesia plus ou moins large, recouverte d'épines variables en nombre et inconstantes. Épine médiane proximale constante chez toutes les espèces. Pas d'aviculaire, de vibraculaire ou d'ovicelle. |
Genre | Electra | ||
Espèce | monostachys |
Zoïdes encroûtants organisés en un petit nombre de lignes parallèles
Ce discret bryozoaire rampant forme d'étroites séries de zoïdes distantes les unes des autres. Il s'installe sous les pierres ou les coquilles vides d'huîtres. Sur cette colonie de petites paires d'épines sont visibles autour de la membrane frontale.
Côte Vermeille (66)
1995
Fines lignes blanchâtres organisées en étoile sous une pierre
Chaque série est composée le plus souvent d'une seule série de zoïdes, parfois plus (deux, trois,...). Elles sont éloignées les unes des autres.
Côte Vermeille (66)
1995
Dessin de Busk
Les zoïdes sont allongés et possèdent une base étroite (en proximal). Les kénozoïdes* (zoïdes de soutien, dont trois sont visibles au centre du dessin) sont irréguliers, plus ou moins circulaires et typiquement observés à la zone de contact de deux branches d'une même colonie.
Dessin publié sous le nom de Membranipora monostachys.
Busk, 1852, planche 70
Reproduction de documents anciens
1852
Dessin de Gautier
Les grandes membranes frontales sont lisses. Les épines, en nombre variable, sont courtes (ici : 1 médio-proximale et une paire orale).
Dessin de Gautier d'après un spécimen prélevé dans l'étang de Berre (13).
Reproduction de documents anciens
1961
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Busk G., 1852, Catalogue of marine Polyzoa in the collection of the British Museum - I. Cheilostomata, Trustees of the British Museum, 1-54.