6 à 8 bras cylindriques
Couleur variable mais uniforme : orange, rouge, rosé, brun, verdâtre
Extrémité des bras plus foncée et recourbée vers le haut
Face dorsale couverte de pores larges et profonds
Luzon seastar, orange seastar (GB), Stella arancione (I), Estrella de Luzon (E), Luzon-Seestern (D)
Etoile rouge (mais ce nom est donné à de nombreuses espèces), étoile rouge à pointes noires, étoile de mer verruqueuse (nom donné également à d'autres espèces et qui ne caractérise vraiment pas E. luzonicus), étoile de mer du Pacifique
Othilia luzonica Gray, 1840
Echinaster eridanella Muller & Troschel, 1842
Echinaster affinis Perrier, 1869
Henricia multipapillata (Hoffman, 1874)
Othilia eridanella (Muller & Troschel, 1942)
Echinaster multipapillatus Hoffman in Rowe, 1974
Indo-Pacifique tropical Ouest et central
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueL'étoile de mer de Luzon est signalée dans le nord-est de l'océan Indien et surtout présente dans le Pacifique tropical, de la Malaisie à la Polynésie française et du sud du Japon à l'Australie et la Nouvelle-Calédonie.
Cette espèce se rencontre sur les fonds détritiques et coralliens plus ou moins envasés de la surface à 30 m de profondeur généralement. Elle a cependant été observée jusqu'à 73 m.
Echinaster luzonicus est une étoile de mer atteignant une vingtaine de centimètres de diamètre. Elle est caractérisée par un nombre de bras variant de 6 à 8, le plus souvent 6. Ses bras sont cylindriques de diamètre constant sur pratiquement toute leur longueur et se terminent en pointe, recourbée vers le haut. La coloration du corps est variable : rouge, rosée, mauve, orange, brune, verdâtre, mais généralement uniforme excepté pour l'extrémité des bras qui peut être plus foncée. La face dorsale du corps et des bras est couverte de pores larges et profonds, qui donnent l'impression de points noirs. Cette étoile de mer est légèrement rugueuse au toucher, ce qui est dû à la présence de spicules* calcaires sous l'épiderme*.
Echinaster luzonicus se distingue facilement des autres espèces d'étoiles de mer par ses bras cylindriques au nombre de 6 ou plus (très rarement 5) et sa couleur uniforme. Les très gros pores sur sa face dorsale sont aussi caractéristiques.
Cependant, dans son aire de répartition, il existe 2 autres espèces ; Echinaster varicolor (qui n'a que 5 bras) et E. purpureus. Ces 3 espèces sont très difficiles de visu à différencier.
Il convient également de ne pas la confondre avec des Ophidiastéridés comme les Linckia (au tégument lisse) ou des Goniastéridés comme les Fromia (aux bras plus triangulaires).
L'étoile de mer de Luzon est une espèce détritivore* qui se nourrit de particules organiques et de micro-organismes déposés sur le substrat*. Cette nourriture est amenée vers la bouche centrale par le sillon cilié situé sur la face ventrale de chaque bras. Elle peut également s'attaquer à de petits invertébrés : vers, mollusques, éponges.
C'est une espèce gonochorique*, il existe donc des individus mâles et des individus femelles. Les gamètes* sont libérés dans l'eau où a lieu la fécondation. Les œufs puis les larves* ont une vie planctonique*.
Le pouvoir de régénération des étoiles de mer, et en particulier d'Echinaster luzonicus, est très important. Il est très fréquent de voir cette espèce avec des bras de taille différente, car en cours de repousse. Cette espèce est capable d'autotomie*, c'est-à-dire de se couper en 2 volontairement avant de régénérer les parties manquantes et de constituer alors 2 individus distincts.
Le cténaire benthique* Coeloplana astericola se rencontre très souvent sur Echinaster luzonicus. Comme sur de nombreux autres échinodermes, on peut trouver sur E. luzonicus des vers annélides Gastrolepidia clavigera, des copépodes Doridicola echinasteris et des crevettes Periclimenes soror.
La crevette arlequin Hymenocera picta est un prédateur d'étoiles de mer, et notamment d'Echinaster luzonicus.
Il y a souvent 2 plaques madréporiques* sur le disque central. C'est par ces plaques que l'eau entre dans le corps de l'étoile. De là, elle est distribuée dans son système aquifère* (l'équivalent d'un système hydraulique) qui permet entre autre de mouvoir ses podia* (sorte de pieds à ventouse) permettant le déplacement de l'individu.
Les papules*, qui jouent un rôle dans la respiration, sont groupées et peuvent sortir au niveau des larges pores qui recouvrent le corps.
A l'extrémité de chaque bras se trouve un œil rudimentaire.
Le terme générique d'étoile de mer vient de leur forme, avec leurs 5 bras, qui rappelle une étoile. De Luzon, en rapport avec l'île de Luzon, aux Philippines.
Echinaster : du grec [echino] = épine et du latin [aster] = étoile.
luzonicus : de Luzon, île des Philippines.
Numéro d'entrée WoRMS : 367951
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Spinulosida | Spinulosides | Podia* avec ventouses. La surface aborale* porte de petites épines, plaque marginale et pédicellaires* absents. |
Famille | Echinasteridae | Echinastéridés | Squelette arborant des épines, absence de pédicellaires ou de paxilles |
Genre | Echinaster | ||
Espèce | luzonicus |
Bras cylindriques
L'étoile de mer du Luzon se caractérise par 6 bras cylindriques, avec leur extrémité recourbée et plus foncée.
Komodo, Indonésie, 15 m
15/07/2014
Sur fond de sable
Les pores sont souvent de couleur noire. Ils sont nombreux et larges, sur la face dorsale des bras et du disque central.
Bali, Seraya, 20 m
09/04/2009
5 bras
Cette espèce possède généralement 6 bras, mais cela peut aller de 5 (rarement) à 8.
Palawan, Philippines, 18 m
16/08/2008
Régénération
Le pouvoir de régénération de cette étoile de mer est important. Chez cet individu, les 7 bras ont été amputés sur une partie de leur longueur (par un prédateur ?). Ils se régénèreront en quelques semaines.
Sipadan, Malaisie, 10 m
10/09/2005
Amputation
Sur cet individu un seul bras a été touché. Il repoussera sans problème.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 15 m
20/06/2013
Comète
Un simple bras suffit à régénérer les autres bras manquants. Cette forme, avec un seul grand bras est appelée "comète".
Lombok, Indonésie, 8 m
10/04/2013
Anomalie
Lors de la régénération il peut se produire des anomalies, comme chez cet individu où 2 bras ont poussé sur l'extrémité d'un des bras.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 10 m
20/06/2013
Papules
Les papules, ici de couleur brune, jouent un rôle dans la respiration. Elles émergent au niveau des larges pores qui recouvrent le corps. Noter la crevette Periclimenes soror, dont le corps prend la couleur de son hôte, qui est souvent rencontrée sur cette étoile.
Raja Ampat, Indonésie, 18 m
25/11/2014
Avec des cténaires parasites
Chaque tache blanche correspond à un cténaire benthique* Coeloplana astericola qui se rencontre très souvent sur Echinaster luzonicus. Les longs filaments pêcheurs de ces cténaires sont visibles.
Komodo, Indonésie, 10 m
14/11/2014
Gros plan sur les cténaires
Les taches orange clair sont également des cténaires Coeloplana astericola. Les papules sont ici translucides et sortent par les larges pores.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 15 m
20/06/2014
Prédateur
La crevette arlequin Hymenocera picta est un prédateur d'étoiles de mer, et notamment d'Echinaster luzonicus.
Bali, Indonésie, 26 m
26/04/2011
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Correcteur : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
La page d'Echinaster luzonicus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN