Etoile de mer de couleur rouge vif
Petites protubérances irrégulières sur face aborale
Gouttières ciliées sur face orale
5 bras, parfois plus, rarement moins
Red starfish (GB), Stella rossa (I), Estrella espinosa roja (E), Roter seestern (D), Oranjerode zeester, rode zeester (NL)
Méditerranée, Manche, Atlantique oriental
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Principalement Méditerranée et Manche, plus rare en Atlantique oriental.
Echinaster sepositus se rencontre sur tous substrats* durs, depuis la surface jusqu'à grande profondeur (au moins 250 m de profondeur). Elle est aussi commune dans les herbiers de posidonies.
Cette étoile de mer a un diamètre de 10 à 20 cm. Elle est de couleur rouge ou orange-rouge vif, reconnaissable de loin. Elle possède en général cinq bras, mais il arrive de rencontrer des individus avec quatre (rare) ou six à sept bras. Les bras sont longs, de section circulaire, et recouverts sur sa face aborale* (à l'opposé de la bouche, vue de dessus) de nombreuses petites protubérances (papules*) disposées irrégulièrement. Elle porte aussi de nombreuses petites glandes qui sécrètent un mucus. Sur sa face orale (côté bouche, en dessous), on distingue les gouttières ambulacraires* et les pieds terminés par des ventouses.
Deux autres étoiles rouges sont visibles en Méditerranée : Ophidiaster ophidianus et Hacelia attenuata. La première n'a pas de protubérances visibles, la seconde a des papules disposées régulièrement sur dix rangs.
Echinaster sepositus, détritivore*, se nourrit principalement de particules organiques récoltées sur le fond, et de très petits organismes (vers, éponges). Ses nourritures microscopiques sont amenées à la bouche via la gouttière ambulacraire ciliée du dessous des bras.
La reproduction est sexuée, du printemps à l'automne. Les sexes sont séparés mais certains individus sont hermaphrodites*. La fécondation est externe : les mâles d'un secteur se dressent tous en même temps sur leurs bras pour lâcher leur semence dans l'eau.
Les œufs d'Echinaster sepositus donnent naissance à de jeunes étoiles de mer sans stade larvaire*. Aussi la reproduction en aquarium a été occasionnellement observée (voir vidéo).
Cette espèce est extrêmement commune en Méditerranée. Un prédateur connu est le mollusque Charonia lampas (grand triton).
L'étoile, posée sur sa face aborale, se retourne pour se remettre dans le bon sens.
En aquarium, on a observé que la crevette Gnathophyllum elegans (drimo) recherchait le contact avec l'étoile de mer. Cette information a été confirmée par des observations en milieu naturel (voir photo).
Echinaster sepositus a souffert de la surpêche car son corps desséché est un souvenir apprécié des touristes.
Son nom se réfère à sa belle couleur rouge.
La traduction littérale du latin est « étoile épineuse solitaire », soit [aster] = étoile, [echinus] = épineux, et [sepositus] = solitaire, isolé.
Numéro d'entrée WoRMS : 125161
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
| Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
| Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
| Ordre | Spinulosida | Spinulosides | Podia* avec ventouses. La surface aborale* porte de petites épines, plaque marginale et pédicellaires* absents. |
| Famille | Echinasteridae | Echinastéridés | Squelette arborant des épines, absence de pédicellaires ou de paxilles |
| Genre | Echinaster (Echinaster) | ||
| Espèce | sepositus |
Étoiles de mer (Astérides)
Echinaster sepositus, face aborale
On voit bien les petites protubérances disposées irrégulièrement sur la face aborale.
Trebeurden (22), Ar Goredec, 10 m
09/07/2007
Étoiles de mer (Astérides)
Face orale
En retournant l’étoile, on voit la bouche, les podia* et les gouttières ciliées. L’étoile amorce de suite un mouvement pour se remettre dans le bon sens.
Port-Cros (83), sentier marin, 3 m (apnée)
28/08/2003
Estomac dévaginé
L'étoile de mer dévagine son estomac pour manger (digestion in situ des chairs de sa victime).
Bastia (2B), plage des Minelli, 6 m
28/01/2007
Gros plan sur les papules
L'étoile est recouverte de papules, petites excroissances marron-vert, sortes de branchies cutanées qui lui permettent de respirer.
Réserve naturelle de Cap Couronne (13), Côte Bleue, 10 m
01/09/2021
Zoom sur le sillon ambulacraire
En face orale, on observe comme une gouttière partant du centre de l'étoile vers le bout des bras. C'est le sillon ambulacraire où s'insèrent les ambulacres, les podia.
Théoule-sur-Mer (06), 1 m
19/07/2022
La plaque madréporite
Cette plaque squelettique trouée permet l'entrée d'eau de mer à l'intérieur de l'appareil ambulacraire. Celui-ci est divisé en cinq canaux radiaux ramifiés reliés aux podia.
Cannes (06), moins de 1 m de profondeur
07/11/2022
Position de reproduction
Position caractéristique adoptée pour lâcher la semence dans le milieu. Tous les représentants mâles d’un même secteur se dressent sur leurs bras.
La Ciotat (13), Les Rosiers, 20 m
03/09/2005
Elle a 8 mois !
Et mesure 8 mm, c'est le début de l'adolescence !
Ce qui ressemble à des boutons ou des trous sur l'étoile sont en fait ses premières papules (petits sacs qui contribuent à la respiration).
Antibes (06), (photo à la loupe binoculaire)
28/04/2014
Juvénile de Méditerranée
Environ 2 cm d'envergure.
La Ciotat (13), Ile Verte, 10 m
17/05/2007
Petit spécimen Breton
Spécimen Breton, noter la présence de mirabelles de mer (Stolonica socialis), ascidies typiques de l’Atlantique et de la Manche.
Trebeurden (22), Ar Veskleg, 15 m
19/08/2005
Dans les posidonies
Echinaster sepositus est commune dans les herbiers de posidonies.
Port Cros (83), Pointe de la Galère, 15 m
29/08/2000
Spécimen à 7 bras !
De plus en plus ! Qui enverra une photo avec 8 bras ?
Antibes (06), Pointe Bacon, 12 m
29/06/2008
Régénération
On voit les moignons de trois des bras, en cours de régénération.
Marseille (13), île Jarre, 15 m
1976
Régénération
A partir d'un seul bras !
Antibes (06), Seiche de St Pierre, 15 m
06/01/2007
Bras dédoublé
Voila un individu original ! Un des cinq bras a été dédoublé, probablement au cours d'une régénération.
Marseille (13), 15 m
01/08/2010
En morceaux
Quel est le prédateur responsable de ce carnage?
Calvi (2B), Pointe Revellata, 16 m
07/06/2012
Avec une crevette drimo
On a pu observer en aquarium que la crevette Gnathophyllum elegans recherchait le contact avec les Echinodermes en général, dont l'étoile de mer rouge.
Ce comportement est rarement observé en milieu naturel. Cependant, aucune hypothèse ne permet encore de l'expliquer.
Cap d'Antibes (06), Le Graillon, 2 m
06/09/2013
Vidéo : Echinaster sepositus - Reproduction
Pendant une plongée de nuit, mâle et femelle émettent leurs gamètes, dans une position caractéristique. Des œufs ont été récoltés et examinés au microscope (voir vidéo suivante).
Antibes (06), de nuit
Montage de la vidéo : Philippe LESUR
13/08/2013
Vidéo : Echinaster sepositus - de l'œuf aux premiers pas
Pendant une plongée de nuit, des œufs ont été récoltés et examinés au microscope (nuit blanche assurée !). Les embryons ont ensuite été mis de côté et suivis pendant plusieurs semaines.
Notons qu'à son premier anniversaire en aquarium, la petite étoile mesure moins de 2 cm (environ 18 mm).
Antibes (06), microscope
Montage de la vidéo : Philippe LESUR
08/2013
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Vérificateur : Danièle BERTONCELLO
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page d'Echinaster (Echinaster) sepositus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
