Corps ovale
Manteau tuberculé recouvrant et dissimulant le pied
Couleur généralement jaune orangé à rouge ou rosé
Fines lignes blanches entre les tubercules, formant une résille irrégulière sur le manteau
Rhinophores et branchies de couleur orange pâles
Anciennement connue comme Doriopsilla areolata, il s'agit en fait d'un complexe d'espèces cryptiques et Doriopsilla sp.1 est amenée à être redécrite et rebaptisée (voir § Informations complémentaires).
Atlantique Est tempéré
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Particulièrement commune en Atlantique (bassin d'Arcachon, Maroc, Sénégal)
Cette espèce vit surtout parmi les algues côtières ou sur les éponges, depuis la surface jusqu'à 40 m de profondeur.
Doriopsilla sp.1 est un nudibranche de forme ovale avec un manteau* qui recouvre entièrement le pied (qui n'est donc généralement pas visible). La taille moyenne de cette espèce est de 30 mm, pouvant atteindre 40 mm à 50 mm.
La doriopsille aréolée d'Atlantique (couverte de protubérances rondes) possède un manteau généralement caractérisée par un réseau de fines lignes blanches qui s'entrecroisent. Sa coloration générale peut présenter une grande variation allant du jaune orangé, rouge orangé au rose.
Les rhinophores* (à l'avant du corps) et le panache branchial (constitué de cinq branchies* ramifiées et rétractiles, sur l'arrière du dos) sont de couleur orange pâle.
Des travaux récents ont redistribué les espèces de ce complexe "Doriopsilla areolata". La présente Doriopsilla sp.1 (selon Furfaro et al. 2022 et anciennement connue comme D. areolata) devra être étudiée plus avant et renommée.
Cette espèce d'Atlantique peut être distinguée notamment de :
- Doriopsilla areolata Bergh, 1880 : l'espèce est endémique de Méditerranée et pour l'instant connue uniquement de la mer Adriatique. Cette espèce présente une couleur jaune translucide, maculé de brun-violet au centre à cause des organes visibles au travers du tégument*. Un fin réseau de lignes blanches ramifiées et anastomosées* parcourt le manteau, formant une grille irrégulière avec de grandes et petites mailles de différentes formes.
Il resterait une sous-espèce de la précédente mais son statut, qui n'est plus à jour, devra également être étudié :
- Doriopsilla areolata albolineata Edmunds, 1968. Elle est présente en Atlantique tropical Est, Ghana, Angola. Les lignes blanches de son manteau sont généralement transverses.
Une ancienne sous-espèce est dorénavant élevée au rang d'espèce valide :
- Doriopsilla nigrolineata Meyer, 1977 (ex-Doriopsilla areolata nigrolineata). Présente dans la mer des Caraïbes, elle montre un réseau de lignes noires sur le manteau.
Doriopsilla rarispinosa (Pruvot-Fol, 1951) : longtemps confondue dans l'ensemble du complexe Doriopsilla areolata, c'est une espèce endémique* de Méditerranée, présente dans sa partie occidentale. Le corps est ovale, d’une longueur moyenne de 30 mm, d'une couleur généralement jaune à orange brun avec un aspect blanc fariné. Le manteau est bordé de jaune et il est couvert de nombreuses petites protubérances. Rhinophores et panache branchial sont de de couleur jaune pâle.
La doriopsille aréolée d'Atlantique se nourrit d'éponges. Elle a la particularité de ne pas posséder de radula* et pour se nourrir, elle doit dévaginer son tube digestif qui sécrète des enzymes digestives et pré-digère les éponges. Elle aspire ensuite le mélange digéré. En outre, elle extrait de ces éponges des terpènes, une huile irritante la protégeant des agressions.
La reproduction est sexuée, basée sur l'hermaphrodisme* synchrone des individus. Deux partenaires sont nécesaires à la fécondation. La position est celle caractéristique des doridiens, tête-bêche, afin de "connecter" leurs organes sexuels respectifs et échanger les gamètes* mâles.
Une ponte pourra être déposée par chacun des partenaires. Il s'agira d'un ruban spiralé jaune, classique pour les doridiens.
Nous avions noté en janvier 2022, que compte tenu des différences morphologiques entre les individus atlantiques et méditerranéens, ainsi que de la forme des pontes respectives, il était probable que les individus d'Atlantique et de Méditerranée française appartiennent à deux espèces distinctes. Cela a été confirmé par l'étude moléculaire de Furfaro et al., publiée au printemps 2022 sur ce complexe d'espèces cryptiques. La lignée d'Atlantique, qui était jusqu’à lors connue sous le nom de Doriopsilla areolata, s'est révélée ne pas correspondre à la description de Bergh (dont la localité du type* était dans l'Adriatique) et a dû être provisoirement rebaptisée Doriopsilla sp.1.
Doris : fille du Titan Océanos et de sa Titanide de sœur Thétys, Doris a été mariée à Nérée, dieu de la mer calme. Ensemble, ils eurent cinquante filles, les néréides, qui constitueront le cortège de Poséidon.
aréolée : une aréole est un cercle coloré autour d'un point fixe (telle la zone pigmentée autour du mamelon d'un sein ou le cercle rouge entourant un point d'inflammation). Le manteau de cette espèce est couvert de protubérances rondes, évoquant des aréoles, a fortiori lorsqu'elles sont entourées par des cercles de couleur blanche.
d'Atlantique : pour distinguer cette espèce de la doris aréolée endémique de Méditerranée, Doriopsilla areolata, uniquement présente pour l'heure en mer Adriatique.
Doriopsilla : mot composé de [Dori-], utilisé pour Doris, nymphe grecque dont le nom désigne tout un groupe de nudibranches ; du grec [opsi-] qui signifie "en forme de", et de [-illa], qui est un diminutif.
Donc, une étymologie pour le nom Doriopsilla serait : qui a l'aspect d'un petit doris.
Le genre Doriopsilla compte à ce jour 25 espèces valides et l'espèce-type* est D. areolata Bergh, 1880.
sp. 1 : nomenclature actuelle de cette espèce, d'après le travail de l'équipe Furfaro et al. 2022. Elle est appelée à trouver un nouveau nom d'espèce si un jour des études nouvelles s'occupent d'elle.
Numéro d'entrée WoRMS : 139520
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Dendrodorididae | Dendrodorididés | Corps mou ovale à allongé, manteau large portant des tubercules. Rhinophores à extrémité lamellée. Branchies en arc autour de l’anus. |
Genre | Doriopsilla | ||
Espèce | sp.1 |
Réticulations bien apparentes
Cet individu aux teintes sombres nous montre bien son dessin réticulé.
Gijon, Espagne, 20 m
15/08/2000
Manteau
On peut noter sur ce spécimen l’entrelacement typique des lignes blanches sur le manteau, ainsi que son panache branchial ramifié.
Le Mimbeau, Arcachon (33), 11 m
20/08/2008
Rhinophores
Détails sur les rhinophores de couleur orange pâle de la doriopsille.
Le Mimbeau, Cap-Ferret (33), 10 m
27/04/2008
Gros plan sur les branchies
Le panache branchial est constitué de cinq branchies ramifiées et rétractiles. Il est de couleur orange pâle.
La Vigne, bassin d'Arcachon (33), 6 m
06/11/2016
Sur une holothurie
On peut clairement observer le manteau recouvrant bien le pied de cet individu rampant sur une holothurie.
Biarritz (64), 5 m
10/06/2006
Protubérances du manteau
On voit sur ce cliché le panache retracté et les protubérances du manteau.
Arcachon (33), 2 m
30/10/2008
Accouplement
Deux individus en train de s’accoupler. La ponte est visible en bas sur la gauche.
Arcachon (33), 10 m
10/08/2006
La ponte
La ponte est un classique ruban de couleur jaune.
Bassin d'Arcachon (33)
09/2005
Taille
Grâce à la règle posée devant l’animal, on peut évaluer la taille de la doriopsille à environ 40 mm.
Arcachon (33), 10 m
10/08/2006
Dans le bassin d'Arcachon
Individu atlantique, rencontré dans le bassin d'Arcachon dans le cadre d'une formation fédérale bio du CoDep33.
La Vigne, bassin d'Arcachon (33), 6 m
06/11/2016
Espèce voisine : Doriopsilla rarispinosa
Cette espèce ressemblante, nommée doris farinée, est Doriopsilla rarispinosa (Pruvot-Fol, 1951). La quantité de pigment blanc sur son manteau (la "farine") peut être très variable, jusqu'à le recouvrir presqu'entièrement.
Endémique de Méditerranée, la D. rarispinosa est présente dans sa partie occidentale : en France (dans l'Hérault et les Pyrénées-Orientales), en Espagne en Catalogne, en Italie en Sardaigne et en Tunisie.
Carnon (34), 10 m
22/06/2012
Rédacteur principal : Valérie CARO
Rédacteur : Alain-Pierre SITTLER
Vérificateur : Denis ADER
Responsable historique : Yves HERRAUD
Responsable historique : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Pascal GIRARD
Furfaro G., Schreier C., Trainito E., Pontes M., Madrenas E., Girard P., Mariottini P., 2022, The sea slug Doriopsilla areolata Bergh, 1880 (Mollusca, Gastropoda) in the Mediterranean Sea: Another case of cryptic diversity, Diversity, 14, 297.
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La page de Doriopsilla sp.1 dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : inexistante au 09/07/2022