Corps ovale d’une longueur moyenne de 30 mm
Couleur généralement jaune à orange brun avec un aspect blanc fariné
Manteau bordé de jaune et couvert de nombreuses petites protubérances
Rhinophores et panache branchial de couleur jaune pâle
Doris reticulata Schultz in Philippi, 1836
Doriopsilla pusilla Pruvot-Fol, 1951
Doriopsilla fedalae Pruvot-Fol, 1953
Doriopsilla evanae Ballesteros & Ortea, 1980
Doriopsilla ciminoi Avila Ballsteros & Ortea, 1992
Méditerranée occidentale
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Doriopsilla rarispinosa est une espèce endémique* de Méditerranée, présente dans sa partie occidentale (en France dans l'Hérault et les Pyrénées-Orientales, en Espagne en Catalogne, en Italie en Sardaigne et en Tunisie).
Cette espèce vit sur les fonds rocheux parmi les éponges dont elle se nourrit, depuis la surface jusqu'à 40 m de profondeur.
Doriopsilla rarisponisa est un nudibranche de forme ovale avec un manteau* qui recouvre entièrement le pied*. Sa taille moyenne est de
Sa coloration est le plus souvent jaune mais peut tendre vers le orange et le brun. Le manteau est couvert de petites protubérances rondes avec des cercles ou des granulations de couleur blanche (aréoles*). Les marques blanches peuvent être de différente densité selon les individus, pouvant aller d'un saupoudrage fin à une occupation majeure du manteau. La bordure de ce manteau présente un fin liseré jaune opaque.
Les rhinophores* lamellés et le panache branchial composé de 5 feuillets asymétriques disposés sur la droite de l'anus, sont de couleur jaune pâle et rétractiles.
La face inférieure du manteau reprend les coloris de la face dorsale (appelée notum*) : jaune translucide avec des motifs jaune opaque et des marques blanches.
La sole* pédieuse est uniformément jaune.
Une étude publiée en 2022 (Furfaro et al.) a révélé que l'espèce Doriopsilla areolata était en réalité un complexe de plusieurs espèces dont Doriopsilla rarispinosa. Les deux autres espèces sont :
Doriopsilla areolata (Bergh, 1880) est endémique de Méditerranée et n'est présente qu'en mer Adriatique (localité-type*). Cette espèce présente une couleur jaune translucide, maculé de brun-violet au centre à cause des organes visibles au travers du tégument*. Un fin réseau de lignes blanches ramifiées et anastomosées* parcourt le manteau*, formant une grille irrégulière avec de grandes et petites mailles de différentes formes.
Doriopsilla sp. 1 possède un réseau de nombreuses lignes blanches sur son manteau. Elle est présente en Atlantique Est et doit faire l'objet d'études complémentaires pour clarifier s'il s'agit d'une ou plusieurs espèces.
La doris farinée se nourrit d'éponges. Elle a la particularité de ne pas posséder de radula* (caractéristique des espèces de la famille des Dendrodorididés). Pour se nourrir, elle sécrète des enzymes digestives qu'elle dépose sur l'éponge, puis aspire le mélange prédigéré grâce à sa bouche transformée en une sorte de pore*.
La reproduction est sexuée et les individus sont hermaphrodites* synchrones. Deux partenaires sont ainsi nécessaires à la fécondation. La position est celle caractéristique des nudibranches, tête-bêche, afin de "connecter" leurs organes sexuels respectifs se trouvant sur leur côté droit et échanger réciproquement les gamètes* mâles.
La ponte de la doris farinée est jaune, de forme tubulaire et parfois peu ou pas spiralée.
Doris : fille du Titan Océanos et de sa Titanide de sœur Thétys, Doris a été mariée à Nérée, dieu de la mer calme. Ensemble, ils eurent cinquante filles, les néréides, qui constitueront le cortège de Poséidon.
farinée : du fait de ses aréoles blanches sur son manteau qui donne l'impression d'un saupoudrage de farine.
Doriopsilla : mot composé de [Dori-], utilisé pour Doris, nymphe grecque dont le nom désigne tout un groupe de nudibranches ; du grec [opsi-] qui signifie "en forme de", et de [-illa], qui est un diminutif. Donc, une étymologie probable pour le nom Doriopsilla est : qui a l'aspect d'un petit doris. La descriptrice de l'espèce (Alice Pruvot-Fol, 1873-1972) précise que ce nom de genre a été sciemment choisi par son descripteur, Bergh en 1880, pour sa proximité avec un ancien genre, Doriopsis (devenu depuis Dendrodoris) avec lequel le nouveau genre avait de fortes affinités.
rarispinosa : du latin [rari] = rare et [spinosa] = épine. En référence à la quasi-absence d'épines au niveau du pénis (canal déférent).
Numéro d'entrée WoRMS : 537051
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Dendrodorididae | Dendrodorididés | Corps mou ovale à allongé, manteau large portant des tubercules. Rhinophores à extrémité lamellée. Branchies en arc autour de l’anus. |
Genre | Doriopsilla | ||
Espèce | rarispinosa |
Petit doridien jaune à l'aspect fariné
Les protubérances sont cerclées d'un blanc diffus. Un fin liseré jaune opaque est présent sur le pourtour du manteau sur son bord.
Carnon (34), 12 m
29/12/2019
Rhinophores jaunes et lamellés
Les rhinophores jaunes et lamellés sont rétractiles, tout comme le panache branchial.
Palavas (34), 10 m
27/05/2019
Plusieurs individus
Certains individus présentent un manteau entièrement blanc alors que d'autres peuvent avoir des motifs plus clairsemés.
Palavas (34), 12 m
14/06/2021
Dominante orange brun
Cet individu a un fond orange brun. Les marques blanches s'arrêtent en bordure du liseré jaune faisant le tour complet du manteau.
Triangle de Cousança, Palavas-les-Flots (34), 14 m
02/06/2018
Sous le manteau et panache branchial
Cette vue montre le pied de l'animal qui est le plus souvent complètement recouvert par le manteau lorsque le nudibranche est vu du dessus. Le panache branchial est ici partiellement rétracté.
Frontignan (34), 10 m
08/06/2021
Accouplement
Accouplement en cours pour ces deux individus qui s'échangent réciproquement leurs gamètes mâles.
Palavas (34), 12 m
04/06/2021
Ponte
Un individu très probablement en train de pondre. L'aspect tubulaire de la ponte n'est pas habituel chez les nudibranches doridiens qui ont généralement une ponte en forme de ruban.
Réserve de Porquières (partie plongeable), Palavas-les-flots (34), 10 m
21/05/2018
Pontes caractéristiques
La ponte de la doris farinée est jaune, de forme tubulaire et parfois peu ou pas spiralée. Vous remarquerez, sur la droite de la photo, deux individus en plein accouplement.
La réserve, Palavas-les-Flots (34), 10 m
14/06/2021
Distribution : à Banyuls-sur-Mer
Banyuls-sur-Mer est la localité-type de cette espèce. Cet individu juvénile montre une certaine transparence du manteau laissant entrevoir le pied qui est très étroit.
Les 3 moines, Banyuls-sur-Mer (66), 12 m
12/09/2020
Rédacteur principal : Pascal GIRARD
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Pascal GIRARD
Furfaro G., Schreier C., Trainito E., Pontes M., Madrenas E., Girard P., Mariottini P., 2022, The sea slug Doriopsilla areolata Bergh, 1880 (Mollusca, Gastropoda) in the Mediterranean Sea: Another case of cryptic diversity, Diversity, 14, 297.