Présent sur un nudibranche et mobile
Forme classique de copépode
Antennules grêles et courtes
Femelle avec deux sacs ovigères
Coloration : violet, orange, rouge, brun, jaune ou blanc
Doridicole agile
Lichomolgus agilis (Leydig, 1853)
Eolidicola tenax Sars M., 1862
Lichomolgus tenax (Sars M., 1862)
Lichomolgus chromodoridis Della Valle, 1880
Lichomolgus doridicola Claus, 1889
Lichomolgus concinnus T. Scott, 1892
Lichomolgus agilis (Humes & Stock,1973)
Atlantique Nord-Est, Méditerranée occidentale
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce est présente en Atlantique Nord-Est de la Norvège au Sénégal et en Méditerranée occidentale jusqu'en Adriatique.
Cette espèce vit presque toujours sur un mollusque gastéropode nudibranche. Plus de 35 hôtes différents ont été signalés. On l'observe sur le dos et les branchies de nombreux Doridiens, sur les cérates* et le tégument* des Eolidiens, des Doto, des Janolus et des Tritonia. Des observations sur une aplysie (Aplysia fasciata (Poiret, 1789)) et sur Gastropteron rubrum (Rafinesque, 1814)) ont été signalées, voire même sur un calmar (Todarodes sagittatus (Lamarck, 1798)) et sur une gorgone (Swiftia pallida Madsen 1970).
Le corps d'un copépode "classique" (du type Cyclops) est formé de deux parties :
Doridicola agilis présente une forme classique de copépode. Le prosome* est légèrement plus long que large. Les femelles ont une longueur comprise entre 0,9 et 1,2 mm et peuvent porter deux sacs ovigères* (= contenant les œufs) clairs. Les mâles sont un peu plus petits, de 0,7 à 0,9 mm de long. Les antennules sont grêles et courtes. Les pièces furcales (la fourche au bout de l'abdomen) de cette espèce sont courtes (égales au segment qui les porte).
La fine cuticule, légèrement transparente, peut être blanche avec des taches roses, certains spécimens peuvent être violets ou orange, rouges, bruns, jaunes ou blancs. On peut distinguer à l'œil nu, une ou trois taches dont la coloration dépend de la teinte de l'hôte.
Il existe de nombreuses espèces de copépodes vivant sur des organismes marins.
En mer du Nord, Doridicola agilis semble être la seule espèce présente sur les nudibranches.
En fait tout dépend de l'hôte :
Certains Copépodes, comme les Splanchnotrophus, endoparasites* des nudibranches vivent dans leur hôte, ils sont quand même repérables par les sacs ovigères en forme de saucisses blanches qui sortent de la peau de l'hôte.
Doridicola agilis, qualifiée souvent de copépode parasite*, est plutôt commensale* et se nourrit de débris alimentaires, des sécrétions ou de débris de peau de l'hôte. Elle ne possède ni crochets de fixation ni ventouses comme chez les ecto-parasites*. Ceci est valable pour les différentes espèces ressemblantes qui se déplacent sur leur hôte.
Comme chez tous les Copépodes, les sexes sont séparés. Il y a accouplement. Le mâle est attiré par les phéromones* sécrétées par la femelle. Lors de l'accouplement le mâle dépose et fixe un spermatophore* à proximité de l'orifice génital de la femelle. Après fécondation, les œufs sont conservés dans les sacs ovigères portés par la femelle. Les œufs sont petits, blanchâtres et très nombreux, disposés en 8 à 10 rangées longitudinales dans chaque sac ovigère.
Chaque œuf libère une larve* au stade nauplius* dans le plancton*. Chez les Copépodes le développement se fait en 12 stades distincts (6 stades naupliens puis 6 stades cyclopoïdes). Le passage d'un stade à l'autre se fait par une mue, l'animal change de cuticule. Au dernier stade la croissance s'arrête. Les nauplius* des copépodes sont caractéristiques avec des soies furcales divergentes. Les nauplius* des Lichomolgidés (la famille de Doridicola agilis) ont une forme allongée.
Plusieurs individus peuvent vivre sur un même hôte.
Un autre copépode, Splanchnotrophus, endoparasite, peut être observé sur le même hôte, seuls les sacs ovigères qui dépassent de la peau de l'hôte sont alors visibles.
Le dernier stade planctonique est certainement attiré par des sécrétions de l'hôte.
Comme de nombreux organismes marins les copépodes peuvent servir de support à des organismes unicellulaires ou être parasités par des champignons microscopiques ou d'autres organismes unicellulaires.
Le genre Doridicola contient environ 51 espèces qui vivent sur des cnidaires (surtout des octocoralliaires et quelques hexacoralliaires), des mollusques (nudibranches doridiens tropicaux, un gastéropode pulmoné, bivalves et céphalopodes), des échinodermes (astéries et ophiures) et quelques annélides polychètes.
Cette espèce est commensale* plutôt que parasite. De nombreuses espèces de copépodes sont des parasites. Certains comme les Sabelliphilus sont des ectoparasites et d'autres comme les Splanchnotrophus sont des endoparasites*.
Les deux sacs ovigères portés par la femelle feraient penser aux deux oreilles du lapin (il a un terrier, ce n'est donc pas un lièvre) anthropomorphe (Bugs Bunny) des dessins animés de Tex Avery, et au logo du magazine Playboy.
Doridicola : nom de genre créé par Leydig en 1853, il a observé plusieurs exemplaires de cette espèce se déplaçant rapidement sur un Doris (Doris lugubris Ehrenberg, 1831 soit aujourd'hui Dendrodoris limbata (Cuvier, 1804)) à Trieste en Italie.
Ce nom de genre a été construit à partir de Doris, nom de genre de nudibranches, et cola : du latin [colere] = qui habite, donc qui vit sur les Doris.
agilis : du latin [agilis] = agile, allusion au déplacement "rapide" de cette espèce sur son hôte.
Lichomolgus : nom de genre créé par Thorell en 1859 : du grec [licho-] = lécher, sucer et du grec [molg-] = sac de cuir, peau, soit lécheur de peau ou plutôt lécheur de tunique (les premières observations ont été faites sur des ascidies).
Numéro d'entrée WoRMS : 129018
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Sous-classe | Copepoda | Copépodes | Petits crustacés, le plus souvent de quelques mm, aquatiques, libres ou parasites, au corps en deux parties recouvert d'une carapace de chitine, antennes natatoires, un seul oeil médian (œil nauplien), dans de nombreuses espèces les femelles peuvent porter éventuellement 1 ou 2 sacs ovigères latéraux. |
Super ordre | Podoplea | Podopléens | Le corps est divisé en deux parties, la séparation passe en avant du dernier segment thoracique. Le corps postérieur est formé de l'abdomen et d'un segment thoracique et porte une paire d'appendices à la face ventrale.(Rose, 1933) |
Ordre | Poecilostomatoida | Poecilostomatoides | Formes adultes commensales ou parasites d'invertébrés et de poissons marins. La bouche est en fente transversale partiellement recouverte par le labrum en saillie et ce dernier ressemble à une faucille. Les antennules sont souvent de taille réduite, les antennes sont modifiées et se terminent en crochets ou griffes pour la fixation sur l'hôte. |
Famille | Rhynchomolgidae | Rhynchomolgides | Vaste famille de copépodes vivant en association avec des Cnidaires, des Mollusques, des Echinodermes,… |
Genre | Doridicola | ||
Espèce | agilis |
Sur une antiopelle
Un copépode Doridicola agilis femelle avec ses sacs ovigères sur les cérates d'une antiopelle.
Au labo, en Zélande
2011
Des copépodes Doridicola agilis sur Aeolidiella glauca.
Plusieurs individus de cette espèce d'éolidien ont été observés en juillet 2011 en Zélande avec des Doridicola agilis, alors qu'aucun n'avait été observé auparavant les années précédentes en ce même lieu.
Scharendijke, Zélande, Pays-Bas, 12 m
03/07/2011
Vue rapprochée in situ
Vue rapprochée d'un individu sur Aeolidiella glauca in situ
Scharendijke, Zélande, Pays-Bas, 12 m
03/07/2011
Sur Edmundsella pedata
Chaque flêche montre un individu.
Ria d'Etel, Morbihan (56)
30/05/2010
Sur une antiopelle
Les deux sacs ovigères portés par la femelle sont bien visibles.
Niolon (13), 20 m
30/05/2914
Dessin de Doridicola agilis femelle
Les deux sacs ovigères sont attachés sur l'urosome
Hayward & Ryland 1990 p 343 pl 8.9 sous le nom de Lichomolgus agilis.
Reproduction de documents anciens
1990
Doridicola agilis mâle
Le mâle est un petit peu plus petit que la femelle.
Stock 1952 fig 1 sous le nom de Lichomolgus agilis mâle
Reproduction de documents anciens
1952
Copépode commensal
Comme c'est le cas pour d'autres nudibranches, bien que rarement vu sur Peltodoris atromaculata, cette espèce peut porter Doridicola agilis. Les deux expansions allongées bien visibles sont les sacs ovigères de la femelle.
Galeria (2B), 18 m
14/10/2012
Des copépodes commensaux
Deux petits copépodes femelles avec leurs sacs ovigères sont bien visibles sur ce Dendrodoris limbata. Il s'agit certainement de Doridicola agilis.
Bassin de Thau (34), 2 m
17/05/2009
Robe en service minimum et copépode commensal
La robe dorsale de cet individu (Felimare villafranca (Risso, 1818)), présente un nombre de lignes vraiment minimum !
On remarque de plus un copépode femelle, certainement Doridicola agilis.
Carnon (34), 13 m
15/08/2011
Petit copépode sur un nudibranche Felimare orsinii
Les deux sacs ovigères bien visibles signalent la présence d'un copépode commensal tel que Doridicola agilis.
Site de la balise (les Lecques 83) 15 m
09/06/20014
Sur Limacia clavigera
Des copépodes commensaux (Doridicola agilis) ne sont pas rares sur Limacia clavigera. Ils sont bien visibles ici, sur le côté droit de cet individu qui a la tête tournée vers le bas.
Presqu'île Renote (22), 5 m, en apnée
06/2008
Doridicola agilis sur Edmundsella pedata
Une femelle bien colorée de Doridicola agilis vit sur les cérates de Edmundsella pedata
Ria d'Etel, Site du vieux passage, par 8 m de profondeur
31/05/2014
Rédacteur principal : Yves MÜLLER
Vérificateur : Pierre NOËL
Responsable régional : Yves MÜLLER
Canu E.,1892, Les copépodes du Boulonnais, morphologie,embryologie, taxonomie, Travaux du laboratoire maritime de Wimereux-Ambleteuse, tome VI, 292 p. 30 pl.
Gotto R.V., 1979, The association of copepods with marine invertebrates, Advances in Marine Biology, 16, 1-109.
Leydig F., 1853, Zoologischen Notizen, 1 Neuer Schmarotzerkrebse auf einem Weichthiere, Zeitschrift für Wissenschaftliche Zoologie, 4(3-4), 377-382, tafel XIV,1-8.
Monod T., Dollfus R-P., 1932, Les copépodes parasites de Mollusques, Annales de parasitologie, 10(2), 129-204.
Moorsel G. van, 2005, Doridicola agilis Leydig, 1853 (Copepoda, Poecilostomatoida, Rhynchomolgidae), een symbiont van naakttslakken, Het Zeepaard, 65(1), 14-21.
Stock J.H., 1952, On a semi-parasitic Copepod from a Dutch Nudibranch, Basteria, 16(4), 58-59.
La page de Doridicola agilis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN