Ombrelle discoïde et assez aplatie
Gonades en anneau blanc visible par transparence autour de l'estomac
Le plus souvent 24 à 48 tentacules sur le bord de l'ombrelle
Disc jellyfish (GB)
Undosa undulata Haeckel 1880
Méditerranée, Atlantique Est (rare)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette méduse est présente en Méditerranée et en Atlantique Est de la Manche aux côtes occidentales de l'Afrique.
La discoméduse est une méduse qui se rencontre essentiellement au large et qui est réputée s'approcher des côtes plutôt en mai. L'unique observation dont nous disposons a d'ailleurs été faite en juin.
L'ombrelle de cette méduse est en forme de disque assez aplati et atteint environ 15 cm de diamètre. Les bords de cette ombrelle sont découpés en 8 lobes principaux, eux-mêmes subdivisés en lobes secondaires. Au total on pourra donc compter 32 lobes. En périphérie de cette ombrelle sont disposés 24 à 48 tentacules marginaux.
Ces tentacules se répartissent en deux types :
- 8 à 16 tentacules plus longs que les autres, disposés de manière adradiaire*
- 16 à 32 autres, plus courts, disposés au fond des échancrures interradiaires*.
Le nombre de tentacules augmente durant la croissance de la méduse.
Sur le bord de cette ombrelle sont disposés également, en position adradiaire, les rhopalies*, organes sensoriels de la méduse. Il y a en général 8 rhopalies, parfois 9. Sous les bords de l'ombrelle* pendent des expansions de mésoglée* (16 normalement et en forme de triangles) dépourvues de canaux.
On peut deviner par transparence, entouré par l'anneau de gonades blanches, l'estomac discoïde occupant le centre de la méduse atteignant en vue dorsale la moitié de sa surface.
Un canal circulaire et marginal est formé par les extrémités des 16 canaux gastrovasculaires (prolongeant l'estomac) qui parcourent l'ombrelle en se ramifiant.
En périphérie de l'estomac, un anneau blanc bien visible est formé par l'ensemble des quatre gonades* se rejoignant par leurs bords. En vue rapprochée, on peut remarquer que celles-ci, proéminentes sous l'ombrelle, ont l'allure de rubans très repliés sur eux-mêmes.
Sous l'ombrelle pendent quatre bras buccaux charnus et larges, très festonnés sur leurs bordures.
Aurelia aurita, l'aurélie, est une espèce proche de la discoméduse mais elle possède des gonades en fer-à-cheval qui sont caractéristiques et doivent permettre d'éviter la confusion avec celle-ci.
Comme il s'agit d'une espèce vivant au large, on ne sait que peu de choses à son sujet, notamment au sujet de son alimentation. On peut supposer qu'elle est microphage*, comme Aurelia aurita.
La reproduction est supposée être du même type que celle de son espèce-sœur : Aurelia aurita.
Ces méduses possèdent des sexes séparés. Elles émettent dans le milieu ambiant leurs spermatozoïdes*. La rencontre des spermatozoïdes et des ovules a lieu dans les gonades* de la femelle et donne à chaque fois un œuf qui migrera vers des poches situées sur ses bras buccaux. Il y a eu auparavant production d'une hormone par les gonades qui transforme la partie interne des bras en poches. C'est la première hormone connue dans le règne animal puisque les méduses sont très primitives. Dans ces poches a lieu une incubation de quelques jours.
Une larve planula* s'en échappera pour mener une très brève existence pélagique* avant de se fixer sur un support rigide. Elle se transforme alors en polype*. Sur les polypes peuvent apparaître divers types de bourgeonnement* qui leur permettront une reproduction asexuée. Chaque petit polype, à longs tentacules, passera l'hiver sous cette forme, puis subira ultérieurement une série d'étranglements qui le feront ressembler à une pile d'assiettes, il porte alors le nom de scyphopolype.
Enfin a lieu la strobilation* (ou strobilisation*) : chacune des petites « assiettes » se sépare du polype et donne une très jeune méduse nommée éphyrule*. La face inférieure de ces jeunes méduses porte une colonne formée par les bras buccaux soudés. Elles se transformeront ensuite en scyphoméduses adultes.
Il s'agit d'une méduse très rarement observée et photographiée. Les photos de cette fiche ne proviennent que d'un seul individu. Toute autre prise de vue sera très appréciée !
Discoméduse, proposition de DORIS, est la francisation du nom scientifique.
Discomedusa : du grec [disco] = en forme de disque avec ajout de medusa pour méduse, en raison de l'allure générale de son ombrelle.
Lobata : du grec [lob-] = lobé, probablement à cause des festons qui se trouvent en périphérie de son ombrelle.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Sous-embranchement | Medusozoa | Médusozoaires | Cnidaires présentant une phase méduse acraspède (le plus souvent libre et pélagique) dans leur cycle de reproduction. Scyphoméduses, cuboméduses et stauroméduses. |
Classe | Scyphozoa | Scyphozoaires | Méduses vraies (ou acraspèdes). Phase polype réduite à absente. Le plus souvent strobilisation du polype (de petite taille) pour produire des méduses pouvant atteindre une grande taille. Cavité gastrale cloisonnée en quatre. |
Sous-classe | Discomedusae | Discoméduses | Scyphoméduses à ombrelle discoïde, non sillonée. |
Ordre | Semaeostomeae | Séméostomes | Grandes méduses au manubrium allongé et divisé en quatre bras oraux. L'ombrelle porte des tentacules marginaux et huit rhopalies. |
Famille | Ulmaridae | Ulmaridés | |
Genre | Discomedusa | ||
Espèce | lobata |
Un grand anneau caractéristique
Le nom de cette méduse s'explique par la forme générale de son ombrelle renforcée par l'anneau blanc de ses gonades.
Niolon, Le Rove (13), 20 m
29/06/13
Une rencontre rare
La discoméduse est une méduse du large qui ne se rencontre qu'exceptionnellement proche de la côte. Toutes les photos de cette fiche lors de sa création proviennent d'un seul individu rencontré par deux photographes lors d'un stage de perfectionnement de formateurs en biologie marine !
Le Rove, Niolon (13), 20 m
29/06/2013
Vue par dessus
On peut deviner par transparence, entouré par l'anneau de gonades blanches, l'estomac discoïde occupant le centre de la méduse atteignant en vue dorsale la moitié de sa surface. On remarque bien également que l'anneau de gonades est discontinu, formé de quatre parties.
Le Rove, Niolon (13), 20 m
29/06/2013
Détail des gonades
Les gonades ont l'allure de rubans très repliés sur eux-mêmes.
Le Rove, Niolon (13), 20 m
29/06/2013
Tentacules marginaux
Cette photo montre, étalés, quelques tentacules marginaux.
Sous les bords de l'ombrelle on peut voir également des expansions de mésoglée (16 normalement et en forme de triangles) dépourvues de canaux.
Le Rove, Niolon (13), 20 m
29/06/13
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Vincent MARAN
Haeckel E., 1880, System der Acraspeden. Zweite Halfte des System der Medusen. Denkschr. Med. Naturw. Ges., Jena, 1, 361-672.
Mayer A.G., 1910, Medusae of the world - vol 3 the Scyphomedusae, Carnegie institution of Washington, Washington DC, Publication no. 109, 499-735.
Pagès F., Gili J.-M., Bouillon J., 1992, Medusae (Hydrozoa, Scyphozoa, Cubozoa) of the Benguela Current (Southeasthern Atlantic), Scientia Marina, 56(Supl. 1), 1-64.