Taille de 5 à 7,5 cm
Tête plus large que longue
Pupille en forme de goutte d'eau inversée
Iris doré partie supérieure, sombre partie inférieure
Glandes parotoïdes invisibles
Dos lisse avec verrues allongées et alignées
Livrée brunâtre, rougeâtre, grisâtre voire verdâtre avec marbrures et taches irrégulières sombres
Pseudis sardoa Gené, 1838
Jusqu'en 1984, le genre Discoglossus ne comptait que deux espèces D. pictus et D. sardus. Elles étaient présentes uniquement en Méditerranée occidentale. Depuis sur le même territoire géographique, trois nouvelles espèces ont été identifiées : D. galganoi, D. jeanneae et D. montalentii. Toutes les publications scientifiques antérieures au début des années 80 sont donc sujettes à caution.
Iles de Méditerranée occidentale (Sardaigne, Corse, îles d’Hyères, Giglio, Montecristo)
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeD. sardus est présent dans les îles d'Hyères orientales (Port-Cros et Levant), en Corse, en Sardaigne, dans l'archipel Toscan et au mont Argentario en Toscane,
D. montalentii est présent uniquement en Corse.
Discoglossus spp. vit près de l'eau ou dans l'eau. Il fréquente des biotopes aquatiques variés, aussi bien des eaux courantes ou stagnantes, pérennes ou temporaires, douces ou plus ou moins saumâtres. On le trouve dans des torrents, des fontaines, des retenues d'eau (naturelles ou artificielles), des mares, des flaques ou des ornières. Si la température s'abaisse trop (moins de 7 °C) et si l'humidité devient insuffisante (moins de 45 %), il s'installe dans des abris plus favorables (sous des pierres ou des amas de feuilles).
Discoglossus spp. supporte une légère pollution et peut s'adapter à des milieux modifiés par l'homme. Cependant D. montalentii semble préférer les torrents traversant les bois et les forêts, les milieux aquatiques non-perturbés et dépourvus de pollution.
Discoglossus spp. est présent du niveau de la mer jusqu'à 1 900 m d'altitude. D. sardus préfère les basses altitudes (répartition de 0 à 1 300 m) alors que D. montalentii semble être plus montagnard (répartition de 40 à 1 900 m).
Le corps est élancé avec une longueur de 5 à 7,5 cm. Les pattes postérieures sont relativement longues. La tête est plus large que longue. Le museau proéminent est assez fin. Une tache claire en forme de triangle, relie les deux yeux à l'avant du museau. Les yeux possèdent une pupille ovale verticale (en forme de cœur ou de goutte d'eau inversée) et un iris doré dans sa partie supérieure, sombre dans sa partie inférieure. Les glandes parotoïdes* ne sont guère visibles.
La peau du dos est généralement lisse avec des verrues allongées et alignées. La livrée du dessus du corps est assez variable, de brunâtre à rougeâtre, grisâtre voire verdâtre avec des marbrures et des taches irrégulières sombres. Il y a presque toujours une tache claire en forme de triangle, de chevron ou de croissant entre les épaules. La livrée du dessous du corps est de couleur blanchâtre plutôt uniforme.
Les mâles ont le pouce aplati en forme de croissant et sont légèrement plus grands que les femelles. En période de reproduction, les mâles présentent des callosités brunes sur les doigts I et II, ainsi que des épines noires sur la mandibule, le ventre, les cuisses, les tibias et les pieds.
De profil, D. sardus a un museau légèrement pointu, et de profil, la partie située entre l’œil et la narine est légèrement inclinée vers la pointe du museau.
De profil, D. montalentii a un museau arrondi, et de profil, la partie située entre l’œil et la narine est horizontale.
Adultes
Grenouilles : la peau lisse des grenouilles permet de les distinguer aisément des discoglosses à la peau lisse avec des verrues.
Alytes obstetricans (alyte ou crapaud accoucheur) :
- taille plus petite : jusqu'à 55 mm ;
- yeux aux pupilles verticales ;
- absent en Corse.
Bufo bufo (crapaud commun) :
- taille plus grande : jusqu'à 15 cm ;
- pupille horizontale et iris des yeux doré ou cuivré ;
- glandes parotoïdes* volumineuses et légèrement obliques ;
- marche ou saute ;
- absent en Corse.
Bufotes viridis (crapaud vert) :
- taille plus grande : jusqu'à 9 cm ;
- pupille horizontale et iris vert-gris ;
- glandes parotoïdes* deux fois plus longues que larges ;
- couleur gris clair avec des grandes marbrures vertes.
Bombina variegata (sonneur à ventre jaune) :
- pupilles en forme de cœur ;
- peau du dos très verruqueuse et dont les verrues portent de minuscules épines noires ;
- absent du midi de la France et en Corse.
Discoglossus galganoi (discoglosse de Galgano) et D. jeanneae (discoglosse sudibérique) :
- absents du midi de la France et en Corse ;
- en Espagne.
Discoglossus pictus (discoglosse peint) :
- absent du midi de la France et en Corse ;
- en Sicile, à Malte, en Afrique du nord et en Catalogne.
Epidalea calamita (crapaud calamite) :
- pupille horizontale et iris des yeux jaune ;
- presque toujours une ligne dorsale jaune orange du museau à l'anus ;
- verrues dorsales piquetées de rouge ;
- pattes arrières uniquement palmées à la base ;
- glandes parotoïdes* parallèles ;
- absent en Corse.
Pelobates fuscus (pélobate brun) :
- peau presque lisse et portant rarement de petites verrues ;
- pupille verticale ;
- une bosse bien visible sur le sommet du crâne en arrière des yeux ;
- absent du midi de la France et en Corse.
Têtards
Le têtard de Discoglossus spp. ressemble à celui des crapauds. Il est de petite taille (moins de 35 mm) et sa queue mesure une fois et demie la longueur de son corps.
Discoglossus spp. est actif une bonne partie de l'année aussi bien de jour que de nuit. Il est plus nocturne à la bonne saison. Il est très vorace et se nourrit principalement de proies capturées à terre : insectes divers, araignées, petits invertébrés (limaces, vers de terre, chenilles, cloportes, mille-pattes, etc...) et même jeunes discoglosses.
Les têtards mangent de la végétation (algues, pollen) et les matières organiques mortes présentes dans leur point d’eau.
La migration vers la zone de ponte commence souvent après l'arrivée des pluies.
La saison de reproduction s'étale de fin février à novembre-décembre. A Port-Cros, le pic reproductif se déroule de l'automne au début du printemps.
Le
mâle chante pour attirer les femelles. Ce chant est émis de nuit et sous l'eau. Il est peu audible.
Pendant les ardeurs du rut,
le mâle saisit une femelle avant de se hisser sur son dos (pas
d'accouplement ventre à ventre). Ses mains sont enfoncées dans
les aisselles de la femelle (amplexus axillaire). Les callosités
nuptiales présentes sur certains de ses doigts et très foncées pendant la
saison de reproduction, l'aident à maintenir sa prise. Il tambourine l'abdomen de la femelle pendant une dizaine de secondes. Les œufs apparaissent quelques instants plus tard et le mâle lance son sperme. Les spermatozoïdes d'une taille de 2,5 mm, sont visibles. Le mâle lâche alors la femelle qui regagne le bord, sort de l'eau et se repose un peu (un quart d'heure à une demi-heure). Elle retourne ensuite dans l'eau et est reprise par un mâle (pas forcément le même). Ce cycle se répète jusqu'à évacuation de tous ses œufs. Cela peut durer 24 heures pendant lesquelles la femelle pond de 300 à 1 500 œufs.
La ponte se présente sous la forme d'un paquet de 20 à 50 œufs. Elle tombe au fond du plan d'eau où elle forme un petit tapis uniforme.
L'œuf est un petit embryon noir ou grisâtre de 1 à 1,5 mm de diamètre dans une enveloppe transparente de 3 à 4 mm. Chez D. sardus, l'enveloppe peut se couvrir d'algues gris verdâtre. L'incubation ne dure que trois jours.
A l'éclosion, le têtard est de couleur gris clair à brun-noir. Il ressemble à un têtard de crapaud avec une queue dont la longueur fait une fois et demie la longueur du corps. Sa taille est inférieure à 35 mm.
Les hormones thyroïdiennes guident sa
métamorphose* en imago*. Cela prend entre 4 et 6 semaines à la bonne saison, de 20 à 25 en hiver. L'imago est très petit, 8 mm, et ressemble à l'adulte. Il mesure 16 mm à un an, 30 mm à deux ans et 45 mm à trois ans.
La maturité sexuelle est atteinte vers 3 ans.
L'hybridation entre D. sardus et D. montalentii est quasi inexistante (moins de 1 %). Cela semble être dû à des mécanismes génétiques d'isolement ainsi qu'à la différence de chant nuptial des mâles des deux espèces.
Remarque : les pontes étant étalées sur une longue période et une femelle pouvant avoir deux à quatre pontes dans l'année, on peut observer simultanément des pontes, des têtards et des imagos.
L'espérance de vie semble être 9 - 10 ans.
Communautaire :
Directive Habitats-Faune-Flore : Annexes II et IV
International :
Convention de Berne : Annexe II
De portée nationale :
Amphibiens et Reptiles protégés : Article 2
Discoglosse : francisation du nom scientifique.
sarde : suite à son identification première en Sardaigne mais sa répartition est plus large avec la Corse, les îles d’Hyères, le Giglio et Montecristo.
corse : allusion à sa distribution géographique strictement limitée à la Corse.
Discoglossus : du grec [dískos] = disque et du grec [glôssa] = langue, en allusion à leur langue de forme circulaire.
sardus : du latin [sardus] dérivé du grec [Sardô] = de Sardaigne.
montalentii : en hommage au biologiste et généticien italien Giuseppe Montalenti (1904 - 1990).
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Classe | Amphibia | Amphibiens | Vertébrés tétrapodes caractérisés par deux stades distincts : un stade larvaire aquatique et un stade adulte en partie terrestre. Quelques formes tropicales apodes. |
Ordre | Anura | Anoures | Amphibiens dont la queue disparaît après la métamorphose. Ce sont les grenouilles, crapauds, et rainettes. |
Famille | Alytidae | Alytidés | |
Genre | Discoglossus | ||
Espèce | spp. |
Vu du dessus
La taille va de 5 à 7,5 cm. La tête est plus large que longue. Le dos est lisse avec des verrues allongées et alignées. La livrée est brunâtre à rougeâtre, grisâtre voire verdâtre avec des marbrures et des taches irrégulières sombres. Il y a presque toujours une tache claire en forme de triangle, de chevron ou de croissant entre les épaules.
Plage de la Palud, Port-Cros (83)
01/09/2013
De profil
La pupille est en forme de goutte d'eau inversée. L'iris est doré dans sa partie supérieure, sombre dans sa partie inférieure. Les glandes parotoïdes sont invisibles. La livrée du dessous du corps est de couleur blanchâtre plutôt uniforme.
Plage de la Palud, Port-Cros (83)
01/09/2013
De ¾ arrière
Les pattes postérieures sont relativement longues.
Plage de la Palud, Port-Cros (83)
01/09/2013
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Daniel BURON
Responsable historique : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Andrei-Ruiz M-C., Courtois J-Y., Delaugerre M., Feracci G., Roché B., Salotti M., Thibault J-C., Verneau N., 1997, FAUNE DE CORSE - Les espèces animales de la directive « habitats » et de la directive « oiseaux », Parc Naturel Régional de la Corse, pp 178-183.
Bosc V., 2001, Etude des Discoglossidés dans la vallée du Taravu (Corse du Sud), Association des Amis du PNRC / DIREN – Corse, 37p.
Fleuriau R., Bosc V., 2011, Suivi des populations de Discoglosses sur la zone d’emprise du barrage du Rizzanese en vue de leur conservation - Phase 1 -, Conservatoire des espaces natures de Corse, 80p.
La page sur Discoglossus sardus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Discoglossus montalentii dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN