Ver plat ovale de 15 à 35 mm, peu transparent
Brun clair maculé de nombreuses taches noires ou marron
Pas de tentacules, mais simplement deux taches oculaires
Le plus fréquent parmi les espèces ressemblantes
Très bon nageur
Polycelis tigrina Blanchard, 1847
Leptoplana tigrina Diesing, 1850
Elasmodes tigrinus Stimpson, 1857
Méditerranée, sud du golfe de Gascogne
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Discocelis tigrina est classiquement décrite comme une espèce endémique* de la Méditerranée, mais les observations faites au bassin d'Arcachon et aux Sables-d'Olonne semblent prouver une plus large distribution (voir photos).
Discocelis tigrina est trouvé essentiellement sous les pierres par petits fonds. Il peut être aussi présent en nombre dans les cultures d'huîtres plates Ostrea edulis et d'huîtres creuses Crassostrea gigas. Discocelis tigrina n'est pas rare.
Ce ver plat a un corps ovale et peu transparent. Son extrémité postérieure est plus pointue que l'extrémité antérieure. la taille moyenne est de 25 mm (15 à 40 mm). La face dorsale est brun rougeâtre pâle avec de nombreuses taches noires ou brun foncé, plus particulièrement regroupées sur une bande centrale occupée par le pharynx. Celui-ci forme deux bandes parallèles et centrales plus claires, parfois grises. La face ventrale est blanche et plus ou moins transparente, ce qui permet de voir les structures internes comme le pharynx, le pore génital et les canaux utérins.
Il n'y a pas de tentacules proprement dit, mais simplement deux taches oculaires tentaculaires bien développées, légèrement proéminentes et clairement visibles. Ces deux taches oculaires sont séparées de 2 mm environ, elles sont constituées de 13 à 14 ocelles chacune. Entre ces 2 taches tentaculaires, deux autres amas d'ocelles forment les "yeux" cérébraux, ils sont plus difficiles à observer.
Une pseudo-ventouse ventrale permet la fixation de l'animal au substrat*.
La bouche est située au centre du pharynx, lui-même placé au centre du corps et formé de nombreux lobes musculaires. Ce ver plat possède un atrium génital commun pour les deux sexes.
A côté de ses capacités de reptation, c'est un bon nageur grâce aux ondulations continues de la marge du corps.
Il est difficile de faire la différence, sous l'eau ou sur une photo, entre les nombreuses espèces de vers plats peu colorés sous-marins. En pratique, un examen des différents ocelles à la loupe binoculaire et une dissection des organes génitaux sont nécessaires pour garantir l'identification.
C'est avec Leptoplana tremellaris au corps un peu plus petit et allongé que le risque de confusion est maximal dans nos eaux. Leptoplana tremellaris est moins fréquent et possède une ventouse entre les deux pores génitaux, alors qu'il n'a pas d'ocelles marginaux contrairement à D. tigrina. Seule l'étude de l'organisation interne de l'appareil génital permettra une identification non équivoque de l'espèce.
On peut également citer Stylochus pilidium semblable mais avec des tentacules pointus et au corps plus épais.
Parmi les autres représentants de ce grand groupe des vers plats discrets et peu colorés, les genres les plus visibles en plongée sont les Notoplana, Planocera, Hoploplana, Comoplana, etc.
Chez les Turbellariés, la reproduction est principalement sexuée. Les individus sont hermaphrodites*, le système de reproduction est dit réciproque, c’est à dire que les partenaires vont se féconder mutuellement.
Discocelis tigina fait partie des Polycladidés les plus fréquents dans les eaux catalanes.
Ver plat panthère est une proposition du site DORIS.
Discocelis : du grec [disc-o] = plaque ronde et du grec [celi-s] = taché, coloré, teinté
tigrina : du latin [tigri-n] = tigre, rayé ou zébré comme un tigre. Ceci paraît mal choisi, car l'espèce présente de nombreuses taches et non des lignes.
Numéro d'entrée WoRMS : 483434
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Platyhelminthes | Plathelminthes | Vers plats à symétrie bilatérale, portant des organes des sens simples sur la tête, tube digestif à une seule ouverture ventrale. Nombreuses espèces libres ou parasites. |
Classe | Turbellaria | Turbellariés | Vers plats libres (non parasites) mus par une ciliature ventrale. Tube digestif ramifié qui possède une seule ouverture au centre de la face ventrale. |
Ordre | Polycladida | Polyclades | Turbellariés à intestin très ramifié. Espèces de grande taille. Planaires marines. |
Sous-ordre | Acotylea | Acotylés | Polyclades sans véritable ventouse en arrière de l'orifice sexuel femelle. |
Famille | Discocelidae / Discocelididae | Discocélidés / Discocélididés | |
Genre | Discocelis | ||
Espèce | tigrina |
Nombreuses taches brun foncé
Il n'y a pas de tentacules proprement dit, mais simplement deux taches oculaires bien développées.
Pierre Percée, Marseille (13), 10 m
12/08/2004
Taches oculaires tentaculaires caractéristiques
Individu photographié sous une pierre par petits fonds sur la Côte Vermeille (66) dans les années 80/90.
Côte Vermeille (66)
N/A
Extrémité postérieure plus pointue
Individu photographié sous une pierre par petits fonds sur la Côte Vermeille (66) dans les années 80/90.
Côte Vermeille (66)
N/A
Ver plat ovale maculé de taches noires
Cet individu d'environ 35 mm, trouvé sous une pierre dans l'herbier de posidonies, a cherché à se mettre à l'abri de la lumière en se déplaçant relativement lentement. La photo a été prise sans flash, la coloration réelle de l'animal (brun rougeâtre pâle avec de nombreuses taches noires ou brun foncé) est ici faussée.
Plage de Montgo, Escala, Costa Brava, Espagne, 8 m
10/07/2007
Taches oculaires tentaculaires
Les deux amas d'ocelles (petits points noirs) des "yeux" tentaculaires forment deux petites bosses peu proéminentes sur la face dorsale et au niveau du quart antérieur de celle-ci. Ces taches oculaires sont relativement rapprochées (2 mm).
Individu de 30 mm.
Bassin d'Arcachon, parcs à huîtres (33), 3 m
31/10/2009
Pharynx visible, 2 bandes plus claires
Les nombreuses taches brunes sur la face dorsale sont particulièrement denses au niveau de la ligne longitudinale centrale. De part et d'autre de cette ligne, les deux bandes blanchâtres correspondent au pharynx musculeux vu par transparence. Taille de l'animal : environ 35 mm. Photo prise sans flash.
Plage de Montgo, Escala, Costa Brava, Espagne, 8 m
10/07/2007
Découvert à Arcachon !
Discocelis tigrina est classiquement décrite comme une espèce endémique de la Méditerranée. Mais une espèce est endémique tant qu'on ne l'a pas vue ailleurs.
Au Bassin d'Arcachon, cette espèce ressemble parfaitement à Discocelis tigrina ... mais il est vrai qu'avec les acotyléens on ne sait jamais tant qu'on n'a pas vérifié les organes internes.
Comme sa cousine méditerranéenne, elle vit à faible profondeur, à proximité d'huîtres et nage parfaitement bien.
Individu de 30 mm.
Bassin d'Arcachon, parcs à huîtres (33), 3 m
31/10/2009
Cocon protecteur ? (1)
A Arcachon il a été découvert plusieurs vers camouflés sous une couche de "saleté".
Ce comportement semble évoqué dans la thèse de Novell C., 2001 (voir bibliographie) au détail près que l'auteur parle d'une "substance gélatineuse". Nous ne connaissons pas le rôle exact de ce "cocon".
Individu de 30 mm.
Bassin d'Arcachon, parcs à huîtres (33), 3 m
31/10/2009
Cocon protecteur ? (2)
Un petit coup de "nettoyage" et on découvre une sorte de cocon qui a la même consistance qu'une toile d'araignée.
Bassin d'Arcachon, parcs à huîtres (33), 3 m
31/10/2009
Limite de distribution nord, Les Sables-d'Olonne (2019)
Ce Discocelis tigrina a été trouvée dans un bulbe de Saccorhiza polyschides à grande marée basse en Vendée. Ceci pourrait représenter la donnée la plus septentrionale de l'espèce.
France, Anse du vieux Moulin, Les Sables-d'Olonne (85), marée basse (coef 115)
23/03/2019
Dessins originaux
Lang a illustrée Discocelis trigrina par ces deux dessins (deux "livrées"). Ces dessins anciens, fort jolis, sont néanmoins souvent trop stylisés pour coller à la vision de l'animal vivant dans son milieu naturel, ce que l'auteur (Lang) ne pouvait pas observer à son époque (1884). Rq : ces dessins ont été scannés dans le livre de Hofrichter, 2002 (voir bibliographie de la fiche).
Lang, illustration originale de l'auteur
Reproduction de documents anciens
1884
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Michel PEAN
Responsable régional : Michel PEAN