Opercules généralement bordés de noir
Tache du pédoncule caudal en forme de selle
8 à 10 stries verticales sombres sur le dos pour les individus de moins de 15 cm
Nageoires pelviennes sombres avec le bord antérieur blanc
Caudale bordée de noir à son extrémité arrière
Sargue (de Rondelet), sar commun
White seabream (GB), Saraco, sarago maggiore, sargo rigato (I), Sargo, asparall (E), Sarg (Catalan), Bindenbrasse, Geißbrasse (D), Zilveren zeebrasem (NL), Sargo-legítimo-do-Mediterrâneo (P)
Sparus sargus Linnaeus, 1758
Diplodus sargus sargus (Linnaeus, 1758)
Sparus cinctus Walbaum, 1792
Sparus varatulus Rafinesque, 1810
Sargus rondeletii Valenciennes, 18300
Diplodus rondeletii Valenciennes in Cuvier & Valenciennes, 1830
Sargus vetula Valenciennes, 1830
Méditerranée, mer Noire
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Cette espèce est présente en Méditerranée et en mer Noire.
En été, le sar commun se rencontre souvent en petit groupe très près du substrat* sur l'herbier de posidonies ou sur les petits fonds rocheux. L'hiver, il regagne des eaux plus profondes ayant une température stable. Ce poisson affectionne tout particulièrement les digues de ports, les épis rocheux et les récifs artificiels de faible profondeur où il trouve sa nourriture de prédilection, les moules. S'il est inquiété, il se réfugie dans les cavités sous les roches. Les juvéniles sont euryhalins* (mais ne supportent pas de grandes dessalures comme les loups ou dorades) et vont dans les eaux saumâtres et les lagunes au printemps pour revenir en mer à l'automne. Les juvéniles arrivent dans les zones lagunaires ou estuariennes à l'état larvaire* au mois de juin en Méditerranée. Ils vont y passer l'été afin de grandir. Dès que les premières baisses de température se font ressentir, ils quittent les lagunes pour trouver un environnement plus stable (la mer) pour continuer leur vie.
Même si le sar commun est rencontré préférentiellement sur les zones rocheuses, il n'est pas rare d'en croiser sur des zones sableuses que ce soit des petits ou des gros individus. Les petits individus ont dans ce cas-là tendance à intégrer des petits bancs de marbrés (Lithognathus mormyrus).
Le sar commun est un poisson de 15 à 30 cm de longueur commune, pouvant atteindre 45 cm. Comme tous les Sparidés, il ne possède qu'une nageoire dorsale. Le corps est ovale, élevé et comprimé latéralement. Les lèvres sont minces sur une bouche légèrement protractile*.
La coloration dominante est gris argenté, avec un dos beige grisâtre, et une coloration gris foncé sur l'espace interorbitaire et le museau. Les opercules* sont généralement bordés de noir, et une tache sombre en forme de selle est visible sur le pédoncule* caudal. Celle-ci n'atteint pas le bord inférieur du pédoncule. Une tache sombre se trouve aussi sur l'arrière de la base des nageoires pectorales. Les nageoires pelviennes sont sombres avec le bord antérieur blanc. L'arrière de la nageoire caudale est de couleur sombre.
Les individus jeunes portent 8 à 10 stries verticales sombres, alternant stries étroites et stries plus larges sur la partie supérieure du dos, lesquelles disparaîssent chez les adultes (à partir de 20 cm de longueur).
La robe du sar commun de Méditerranée varie selon le lieu où il se trouve : dans des biotopes* très clairs (sable), les individus seront eux aussi très clairs, les rayures et les taches auront tendance à disparaître même chez les jeunes individus. En revanche, dans des zones de roches foncées, les sars seront plus foncés et les rayures seront plutôt visibles. Les rayures ont aussi tendance à apparaître ainsi qu'un assombrissement général quand le poisson est stressé soit par un prédateur, soit par un congénère ou autre. Durant la phase de sommeil nocturne, le sar commun adopte une robe plutôt foncée laissant apparaître ses rayures.
Le sar commun atlantique Diplodus cadenati présente 7 à 9 stries verticales alternant stries étroites et stries plus larges sur ses flancs. Les très jeunes adultes n'ont que 5 stries verticales de même largeur. Cette espèce ne présente parfois pas de noir au bord de l'opercule. Le nombre de molaires est différent de celui de D. sargus. Cependant, il n'y aura plus de confusion avec D. sargus car les aires de répartition ne se chevauchent pas.
Diplodus levantinus, décrit des côtes d'Israël, remplace D. sargus dans cette zone de la Méditerranée orientale. Les adultes de cette espèce présentent 8 stries verticales fines sur les flancs et une barre large sur le pédoncule caudal. Il diffère aussi par le nombre de rayons à ses nageoires (11 à 12 rayons durs et 10 à 16 rayons mous pour la nageoire dorsale, 3 rayons durs et 11 à 13 rayons mous pour l'anale), ainsi que la denture.
Diplodus lineatus ne se rencontre qu'au Cap Vert. Les adultes n'ont sur leurs flancs que 4 stries verticales de même largeur complétées par une strie plus fine.
Diplodus capensis est présent au sud de l'Afrique. Les adultes de grande taille n'ont pas de stries verticales, les individus plus jeunes en ont 9 de même largeur.
Le sar commun méditerranéen peut aussi être confondu avec Diplodus annularis, dont les nageoires pelviennes sont jaunes, et surtout avec Diplodus puntazzo, qui a un museau plus pointu et dont les stries verticales sont plus nombreuses. La tache du pédoncule caudal de D. annularis et de D. puntazzo forme un anneau complet, contrairement à celle de Diplodus sargus qui n’atteint pas le bord inférieur.
Les juvéniles sont omnivores et les adultes carnivores. Ils se nourrissent de vers, crustacés, mollusques et échinodermes, leurs robustes molaires leur permettant de briser coquilles, carapaces et tests.
D'une manière plus précise, ce Sparidé consomme durant sa première année des crustacés de petite taille (isopodes), des vers de petite taille et toutes autres proies qu'il peut avaler. Jusqu'à 1 an, il est très vorace. Ayant atteint la taille de 15 cm environ (1 à 2 ans), il va s'orienter vers une alimentation à base notamment de mollusques bivalves (moules notamment), d'oursins et accessoirement de crustacés (crevettes, crabes). Ainsi l'estomac peut contenir de nombreuses épines d'oursin (observation personnelle de la rédactrice).
Les sexes sont séparés. La maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 2 ans (17 cm environ). L'espèce est hermaphrodite* protandre*, d'abord mâle, puis femelle, le changement de sexe a lieu à environ 5 ans. Même si la plupart des individus changent de sexe, certains ne le font pas (> 5 %), le sar commun est dit protandre non strict.
La reproduction a lieu de mars à juin en Méditerranée occidentale, de janvier à mars en Méditerranée orientale. Après la reproduction, les larves* passent un mois dans le plancton* en pleine mer, avant de venir coloniser la côte début juin sur des zones rocheuses n'ayant pas plus de 1 m de profondeur. A partir de là, nous parlons de juvéniles, qui vont passer l'été à se nourrir et à essayer d'échapper à une forte prédation (rascasses, loups, seiches, calmars, gobie à grosse tête…). A partir de juin, il n'est pas rare d'observer de très grandes quantités de juvéniles de sars dans les ports faisant le régal des pêcheurs en herbe.
Cette espèce est très commune et peu farouche, notamment dans les réserves marines.
Elle est assez dure à maintenir en aquarium avec d'autres poissons du fait de sa grande territorialité.
La nageoire dorsale est constituée de 11 à 13 rayons durs et 12 à 15 rayons mous, l'anale comporte 3 rayons durs et 12 à 14 rayons mous.
La bouche comporte sur chaque mâchoire : 8 incisives et plusieurs rangées de molaires (4 rangées totalisant 28 à 32 molaires sur la mâchoire supérieure et 4 à 5 rangées totalisant 20 à 28 molaires sur la mâchoire inférieure).
Ce poisson est comestible et fait l'objet d'une pêche semi-industrielle, artisanale ou sportive. Il est qualifié de difficile par les pêcheurs, car il ne se laisse pas avoir très facilement, notamment les individus de plus de 30 cm. Il est commercialisé frais sur les marchés de nombreux pays méditerranéens, mais peu présent sur les étals français. Des essais d'aquaculture sont effectués en Sicile et à Chypre, néanmoins sa grande tendance à devenir fortement territorial en captivité a privilégié les autres Diplodus pour l'aquaculture (Diplodus cervinus et Diplodus puntazzo).
Ce n'est que récemment que la sous-espèce Diplodus sargus cadenati, présente de la Bretagne à l'Afrique tropicale, a été élevée au rang d'espèce à part entière sous le nom de Diplodus cadenati. L'espèce Diplodus levantinus a été décrite en 2016. Ces trois espèces étaient auparavant confondues.
Selon le dernier texte de l'Union Européenne, en date du 21/12/2006, la capture de tout individu de moins de 23 cm est interdite quelle que soit la technique utilisée.
La pêche de loisir est réglementée en France par l'arrêté du 29/01/2013 interdisant la capture d'individus de moins de 23 cm en Méditerranée.
Le sar commun de Méditerranée est listé LC, soit préoccupation mineure, dans la liste Rouge de l'UICN* depuis 2011.
Sar : c'est le nom d'un poisson en latin.
de Méditerranée : pour le différencier de son cousin d'Atlantique.
Diplodus : du grec [diplo] = double et [odontos] = dent.
Deux formes de dents. La dentition comporte sur les deux mâchoires des incisives plates et tranchantes et des molaires arrondies en plusieurs rangées.
sargus : nom latin d'un poisson de mer.
Numéro d'entrée WoRMS : 127053
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Sparidae | Sparidés | Une seule dorsale, corps ovale et comprimé, queue fourchue. |
Genre | Diplodus | ||
Espèce | sargus |
De profil
Les fines bandes verticales, l’opercule bordé de noir et la tache arrondie en forme de selle sur le pédoncule caudal sont bien visibles sur cet individu de Méditerranée. L’individu de cette photo a au moins 2 ans, taille supérieure à 15 cm.
Cassis (13)
30/09/2000
Mangeant un oursin
Les molaires puissantes de ce sar lui permettent de briser les carapaces des oursins.
Iles Medes (Espagne), Tascons Petit, 20 m
14/07/1999
Tache caudale absente
Cet individu ne présente pas la tache caudale en forme de selle caractéristique de l’espèce, mais les autres critères distinctifs (opercule bordé de noir, couleur des nageoires) le désignent comme Diplodus sargus. Les stries verticales sont peu visibles.
Port Cros (83), La Gabinière Sud, 20 m
26/06/2005
Vue de face
Livrée caractéristique de Diplodus sargus. Les nageoires anale et dorsale sont bien visibles sur cette photo.
Galeria, Corse du Sud (2A), 3 m
04/2005
Juvénile
Cette photo montre un juvénile de l’année âgé de 5 mois et mesurant 8 cm environ. Les rayures sur les flancs sont bien visibles. On appelle généralement par juvénile les individus immatures de moins de 15 cm.
Le Barcarès (66), 1 m, de nuit
05/11/2006
Juvénile, mâle et femelle
D’après la taille des individus de la photo, on peut dire que le premier est un juvénile, le second vraisemblablement un mâle et le dernier une femelle. Il est intéressant de noter qu’aucun de ces sars ne présente de rayure visible, quelle que soit leur taille, et ce sûrement à cause du substrat qui est très clair.
Cerbère (66), 1 m
11/06/2006
Position de nuit
Cette photo montre la posture que prennent les sars la nuit venue pour la phase de sommeil. Les petits individus vont déployer leur nageoire afin de paraître plus gros. Les sars ne passent pas nécessairement la nuit cachés. Il n’est pas rare, comme sur cette photo, de croiser des sars posés à même sur le sable en train de dormir.
Sainte-Marie (66), 2 m, de nuit
23/09/2005
En quête de nourriture
Ce sar adulte s'intéressait fortement au substrat qu'il picorait à grands coups de museau : mangeait-il des algues, abondantes, ou des petits animaux cachés sous la végétation ? Les stries verticales ne sont presque plus visibles sur ce gros individu.
Iles de Lerins (06), Le Batéguier, 5 m
08/08/2009
Gravure ancienne
Cette gravure est extraite de l'Histoire Naturelle des Poissons de Cuvier et Valenciennes. Elle provient de la Biodiversity Heritage Library.
N/A
Reproduction de documents anciens
1830
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Jérémy PASTOR
Responsable régional : Véronique LAMARE
Fricke R., Golani D., Appelbaum-Golani B., 2016, Diplodus levantinus (Teleostei: Sparidae), a new species of sea bream from the southeastern Mediterranean Sea of Israel, with a checklist and a key to the species of the Diplodus sargus species group, Scientia Marina, 80(3), 305-320.
La page sur Diplodus sargus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Diplodus sargus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN